Les
Gnostiques Nicolaïtes et Barbelognostiques
Ces Gnostiques étaient des "Adeptes
de la Mère" (Ils appelaient celle-ci Barbelô
et elle était la créatrice du démiurge
Ialdabaoth, "Yalda-bahut" signifiant "Fils
du chaos"); On les appelait également des "Gnostiques
licencieux". dans leurs mythes, ils ignoraient totalement
Jésus. ...
Nicolas et les Nicolaîtes :
Nicolas d'Antioche était un diacre
qui avait laissé tomber le Christianisme pour se reconvertir
au Gnosticisme. C'était un contemporain de Simon le
magicien et de Dosithée, mais on ignore s'il avait
été influencé par leur secte où
s'il avait puisé ses idées ailleurs.
Saint Augustin, dans "Des hérésies",
dit ceci à propos de lui :
"Les Nicolaïtes
tiraient leur nom de Nicolas, l'un des sept diacres qui avaient
été ordonnés par les Apôtres.
Accusé d'un attachement excessif à une très-belle
femme qu'il avait épousée, Nicolas voulut dissiper
ce soupçon et offrit, dit-on, de la livrer à
quiconque voudrait devenir son mari. Ce fait servit de prétexte
à la formation d'une secte corrompue dans laquelle
s'établit la communauté des femmes.
Les Nicolaïtes ne font aucune difficulté de se
nourrir de viandes immolées aux idoles, et pratiquent
d.' autres cérémonies du culte païen.
Ils racontent encore, sur le monde, des choses vraiment fabuleuses,
mêlant à leurs discours je ne sais quels noms
barbares de princes, propres à effrayer leurs auditeurs
, plus capables de faire rire que de faire trembler les personnes
prudentes. Ils attribuent aussi la création, non à
Dieu, mais à des esprits auxquels ils croient réellement,
ou que leur folle vanité les porte à imaginer."
Irénée, dans "Contre les hérésies
XXVI", raconte aussi ceci :
"Les Nicolaïtes sont les
disciples de ce Nicolas qui était un des sept premiers
ordonnés au diaconat par les apôtres.
Ils mènent des vies d'indulgence sans restriction.
Le caractère de ces hommes est clairement dénoncé
dans l'Apocalypse de Jean, comme enseignant que l'adultère
et la consommation de viandes sacrifiées aux idoles
sont des questions sans importance.
Par conséquent, la Parole a parlé d'eux de cette
manière: 'Tu as pourtant ceci, c'est que tu hais les
oeuvres des Nicolaïtes, oeuvres que je hais aussi'."
Hippolyte, dans "La réfutation
de toutes les hérésies VII ;24, écrit
aussi ceci :
"... Nicolas a été
une des causes de la grande propagation de ces hommes vils.
Lui, étant un des sept choisis pour le diaconat qui
fut ordonné par les apôtres. Mais il s'éloigna
de la bonne doctrine, et avait l'habitude de prêcher
l'indifférence en matière de vie et de nourriture.
Et lorsque ses disciples ont continué d'insulter l'Esprit
Saint, Jean les a réprimandé dans l'Apocalypse
(2:6) en tant que fornicateur et mangeurs de viandes sacrifiées
aux idoles."
Clément d'Alexandrie, dans les "Stromates
II; XIX, ajoute celà :
"... Tels aussi sont ceux qui
suivent Nicolas, citant une de ses phrases qu'il distorde,
disant que la chair doit être maltraitée. Mais
cet homme digne avait montré qu'il était nécessaire
de limiter les plaisirs et les convoitises, et par un tel
entraînement de se dégager des impulsions et
propensions de la chair. Mais ils s'abandonnèrent au
plaisir comme des chèvres, comme s'ils insultaient
leurs corps, vivant des vies de laisser aller extrême;
ignorant que la chair est perdue, étant de nature sujette
à la dissolution, alors que leur âme est enterrée
le piège du vice, suivant l'enseignement du plaisir
lui-même, non pas de l'homme apostolique."
Et le Pseudo-Tertullien, dans "Adversus
Omnes haereses" (Contre toutes les hérésies),
raconte ceci à propos de sa doctrine :
"Il soutint que les Ténèbres
convoitèrent la Lumière d’une manière
honteuse. Je rougirais de rapporter tout ce qui est sorti
d’immonde de cette union obscène. En effet, il
parle de certains Eons impudiques, tels que les embrassements,
les unions exécrables et hideuses, et d’autres
choses plus révoltantes encore. Il crée ensuite
sept esprits, dieux et démons, et invente mille extravagances
aussi sacrilèges qu’infâmes."
On peut résumer ainsi sa cosmogonie
:
De l'affrontement de la lumière
et des ténèbres sont apparus 4 Eons primordiaux
puis 14 Eons dont le derniers fut Barbélô. Celle-ci
créa Ialdabaoth / Sabaoth et ses archontes. Ialdabaoth
organisa le monde matériel en y incorporant des particules
de lumières (les âmes) perdues par Barbélô.
Pour délivrer ces âmes prisonnières de
la matière et des archontes, Barbélô séduit
ceux-ci afin de les dépouiller de leur semence lumineuse.
C'est pourquoi on l'appelle aussi Prounikos (Lascive)
Les Barbelites / Barbeliotes / Barbelognostiques
:
Cette secte pensait, comme les Nicolaîtes,
que l'Univers était divisé depuis toujours entre
le monde de la lumière et le monde des ténèbres.
les ténèbres ayant attaqué la lumière,
celle-ci émana quatre eons primordiaux qui, eux-mêmes,
émanèrent 14 autres Eons; un dez ces Eons, la
mère Céleste Barbélô créa
le démiurge Ialdabaoth-Sabaoth. Ce dernier créa
le monde matériel et les archontes qui le gouvernent
en y incorporant des particules de lumières (les âmes)
perdues par Barbélô. Pour délivrer ces
âmes prisonnières de la matière et des
archontes, Barbélô séduit ceux-ci afin
de les dépouiller de leur semence lumineuse. C'est
pourquoi on l'appelle aussi Prounikos (Lascive).
Les Barbélonites / Borboriens / Borboniens
:
Cette secte licencieuse était
probablement apparentée aux Barbélognostique,
comme l'indique son nom, et elle vénérait l'Eon
féminin Barbels (Barbelo).
Pour elle, Adam était le fils d'Autogène (Né
tout seul) et d'Aléthéia. Et sa compagne était
Gnosis (Connaissance).
Les Phibionites / Phémionites :
C'était une secte licencieuse
d'Egypte, apparentée aux Barbélonites.
Elle dérivait probablement des Nicolaîtes, mais
comme elle avait inclus Jésus dans ses mythes, on pourrait
peut-être déja l'inclure parmi les Gnostiques
Ophites.
Epiphane, dans le Panarion, 26.4.1,
décrit ainsi leurs rituels :
"Ils partagent leurs femmes en
commun, et quand quelqu'un arrive, qui pourrait être
étranger à leur doctrine , les hommes et les
femmes ont un signe par lequel ils savent se faire reconnaître
à l'autre (.....)Quand ils ont eux-mêmes été
rassurés, ils passent immédiatement à
la fête, celle-ci étant prodigue de viandes et
de vins, même si elles peuvent être pauvres (.....)
Quand ils se sont bien repus et se sont, si je puis dire.
rempli les veines d’un surplus de puissance, ils passent
à la débauche. L’homme quitte sa place
à côté de sa femme et dit, à celle-ci
: 'Lève-toi et célèbre l’union
d’amour avec le frère'. Les malheureux se mettent
alors à forniquer tous ensemble (.....)
Une fois qu’ils se sont unis, comme si ce crime de prostitution
ne leur suffisait pas, ils élèvent vers le ciel
leur propre ignominie : l’homme et la femme recueillent
dans leur main le sperme de l’homme, s’avancent
les yeux au ciel et. leur ignominie dans les mains, l’offrent
au Père en disant : 'Nous t’offrons ce don, le
corps du Christ'. Puis ils mangent et communient avec leur
propre sperme. Ils font exactement de même avec les
menstrues de la femme. Ils recueillent le sang de son impureté
et y communient de la même manière. Et, disent-ils,
c'est le sang du Christ. Car quand on lit dans l'Apocalypse
: 'J'ai vu l' arbre de vie, avec ses douze sortes de fruits
, rendant son fruit chaque mois'(Apocalypse 22:2), ils l'interprètent
comme étant une allusion aux périodes mensuelles
des femmes. Pourtant, dans leurs rapports les uns avec les
autres, ils interdisent néanmoins la conception. Car
le but de leur corruption n'est pas la génération
des enfants, mais la simple satisfaction du désir,
le diable jouant à son propre jeu avec eux, et ainsi
les images provenant de Dieu sont ridiculisées (.....)"
Lorsque l’un d’eux a par erreur laissé
sa semence pénétrer trop avant et que la femme
tombe enceinte, écoutez les horreurs qu’ils commettent.
Ils extirpent l’embryon dès qu’ils peuvent
le saisir avec les doigts, prennent cet avorton, le pilent
dans une sorte de mortier, y mélangent du miel, du
poivre, et différents condiments ainsi que des huiles
parfumées pour conjurer le dégoût puis
ils se réunissent et chacun communie de ses doigts
avec cette pâtée d’avorton en terminant
par cette prière : 'Nous n’avons pas permis à
l’Archonte de la volupté de se jouer de nous
mais nous avons recueilli l’erreur du frère'.
Voilà, à leurs yeux la Pâque parfaite.
Mais ils pratiquent encore d’autres abominations.
Lorsque, dans leurs réunions, ils entrent en extase,
ils barbouillent leurs mains avec la honte de leur sperme,
l’étendent partout, et les mains ainsi souillées
et le corps entièrement nu, ils prient pour obtenir,
par cette action, le libre accès auprès de Dieu".
(Épiphane ajoute que les phibionites
offraient ainsi leur semence aux trois cent soixante cinq
anges, et qu’après être parvenus sept cent
trente fois à cette turpitude, ils s’écriaient
: " Je suis le Christ")
"(.....) Ils oignent leur corps,
nuit et jour, à la fois les femmes et les hommes, d'onguents,
de baignade et d'auto-indulgences, et ils boivent. Ils exècrent
ceux qui sont rapides , et disent : 'Il ne faut pas être
rapide. La rapidité est l'œuvre de l'Archonte
par qui ce présent âge du monde a été
produit. Il faut prendre de la nourriture, de sorte que l'organisme
puisse être solides et en mesure de rendre ses fruits"
Il est possible que les Phibionites agissaient ainsi afin
de faire comme Barbelô quand elle délivrait les
parcelles de lumières enfermées dans la matière.
Par la suite, ce courant gnostique donnera
naissance aux Ophites. Ces derniers
ldonnaient le nom de "Sophia" à la grande
Mère céleste Barbelô.
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