Les
Gnostiques Helléniens
Les Helléniens étaient des Gnostiques
issus de la Samarie. Ils ignoraient Jésus et la plupart
de leurs maîtres prétendaient être des
incarnation du Dieu suprême. Au début ils pratiquaient
le baptème, comme Jésus, et les Esséniens
de Jean Baptiste.
Simon le magicien et les Helléniens
Simoniens :
Simon le magicien (moer
en 64 ?) fait partie des plus anciens Gnostique dont on ait
conservé le souvenir. Il était né à
Gitta en Samarie..
C'est dans les "Actes des Apôtres, VIII.9-24",
qu'il est parlé de lui pour la 1ère fois :
"... Or, avant cela, il
y avait dans la ville un homme nommé Simon, qui exerçait
la magie et étonnait le peuple de la Samarie, se disant
être quelque grand personnage ; auquel tous s’attachaient,
depuis le petit jusqu’au grand, disant : 'Celui-ci
est la puissance de Dieu appelée la grande'. Et ils
s’attachaient à lui, parce que depuis longtemps
il les étonnait par sa magie. Mais quand ils eurent
cru Philippe qui leur annonçait les bonnes nouvelles
touchant le royaume de Dieu et le nom de Jésus Christ,
tant les hommes que les femmes furent baptisés.
Et Simon crut aussi lui-même ; et après
avoir été baptisé, il se tenait toujours
auprès de Philippe ; et voyant les prodiges et
les grands miracles qui se faisaient, il était dans
l’étonnement. Or les apôtres qui étaient
à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait
reçu la parole de Dieu, leur envoyèrent Pierre
et Jean, qui, étant descendus, prièrent pour
eux, pour qu’ils reçussent l’Esprit Saint :
car il n’était encore tombé sur aucun
d’eux, mais seulement ils avaient été
baptisés pour le nom du seigneur Jésus. Puis
ils leur imposèrent les mains, et ils reçurent
l’Esprit Saint.
Or Simon, voyant que l’Esprit Saint était donné
par l’imposition des mains des apôtres, leur offrit
de l’argent, disant : Donnez-moi aussi ce pouvoir,
afin que tous ceux à qui j’imposerai les mains
reçoivent l’Esprit Saint. Mais Pierre lui dit :
'Que ton argent périsse avec toi, parce que tu as pensé
acquérir avec de l’argent le don de Dieu. Tu
n’as ni part ni portion dans cette affaire ; car
ton cœur n’est pas droit devant Dieu. Repens-toi
donc de cette méchanceté, et supplie le Seigneur,
afin que, si faire se peut, la pensée de ton cœur
te soit pardonnée ; car je vois que tu es dans
un fiel d’amertume et dans un lien d’iniquité'.
Et Simon, répondant, dit : Vous, supplierez le
Seigneur pour moi, en sorte que rien ne vienne sur moi de
ce dont vous avez parlé."
Saint Augustin, dans "Des hérésies",
dit ceci à propos de Simon :
"Les Simoniens étaient attachés
au parti de Simon le Magicien, dont il est parlé aux
Actes des Apôtres. Ce personnage reçut le baptême
de la main de saint- Philippe, et quand il vit que les Apôtres
donnaient le Saint-Esprit par l'imposition des mains, il leur
offrit de l'argent pour obtenir d'eux le même pouvoir.
Ses magies lui avaient servi à tromper un grand nombre
de personnes; et il enseignait l'abominable communauté
des femmes. Selon lui, Dieu n'a pas créé le
monde : les corps ne doivent pas ressusciter. Il assurait
qu'il était le Christ, et se faisait passer pour Jupiter
: Minerve était personnifiée par lui en une
personne de mauvaise vie, nommée Hélène,
dont il avait fait la complice de ses crimes; il donnait à
ses disciples son portrait et celui de cette concubine, comme
des objets dignes d'adoration, et à Rome il les avait
fait placer, par autorité publique , parmi les images
des dieux. Ce fut dans cette ville que saint Pierre mit fin
à ses magies, en le faisant mourir, parla vertu toute-puissante
de Dieu"..
Pseudo-Tertullien, dans "Adversus omnes
haereses", en dit ceci :
"Il osa se proclamer
la Vertu Souveraine, c’est-à-dire le Dieu suprême.
Il ajoutait que le monde avait été créé
par ses anges ; que, grâce à un démon
qui errait autour de lui, et qui était la sagesse,
il était descendu chez les Juifs pour se faire reconnaître
par ce peuple ; qu’il n’avait pas souffert
sous le fantôme de Dieu, mais qu’il avait comme
souffert."
Et Irénée, dans "Contre
les Hérésies, Livre 1 chap. 23; 1-3", ajoute
cela :
"Il s'agit en
effet de Simon de Samarie, ce magicien dont Luc, disciple
et compagnon des apôtres, dit: 'Il se trouvait déjà
auparavant dans la ville un homme du nom de Simon, qui exerçait
la magie et émerveillait les gens de Samarie (.....)
Dans son désir de rivaliser avec les apôtres
et de devenir célèbre lui aussi, il s'appliqua
davantage encore à toutes les pratiques magiques, au
point de rendre muets d'admiration une foule d'hommes. Il
vivait au temps de l'empereur Claude, qui, dit-on, alla jusqu'à
l'honorer d'une statue pour sa magie. C'est ainsi qu'il fut
glorifié par un grand nombre à l'égal
de Dieu. C'était lui-même, enseignait-il, qui
s'était manifesté parmi les juifs comme Fils,
qui était descendu en Samarie comme Père et
qui était venu parmi les autres nations comme Esprit
Saint: il était la suprême Puissance, c'est-à-dire
le Père qui est au-dessus de toutes choses, et il consentait
à être appelé de tous les noms dont l'appelaient
les hommes.
Simon de Samarie, de qui dérivèrent toutes les
hérésies, édifia sa secte sur le système
que voici.
Ayant acheté à Tyr, en Phénicie, une
certaine Hélène, qui y exerçait le métier
de prostituée, il se mit à parcourir le pays
avec elle, disant qu'elle était Ennoîa (sa Pensée
première), la Mère de toutes choses, celle par
laquelle, à l'origine, il avait eu l'idée de
faire les Anges et les Archanges. Cette Pensée avait
bondi hors de lui: sachant ce que voulait son Père,
elle était descendue vers les lieux inférieurs
et avait enfanté les Anges et les Puissances, par lesquels
fut ensuite fait ce monde.
Mais, après qu'elle les eut enfantés, elle avait
été retenue prisonnière par eux par malveillance,
parce qu'ils ne voulaient pas passer pour être la progéniture
de qui que ce fût. Lui-même, en effet, fut totalement
ignoré d'eux: quant à sa Pensée, elle
fut retenue prisonnière par les Puissances et les Anges
qu'elle avait émis: pour qu'elle ne pût remonter
vers son Père, elle fut accablée par eux de
toute espèce d'outrages, jusqu'à être
enfermée dans un corps humain et à être
comme transvasée, au cours des siècles, dans
différents corps de femme.
Elle fut, entre autres, en cette Hélène qui
causa la guerre de Troie, et ainsi s'explique que Stésichore,
pour l'avoir outragée dans ses poèmes, devint
aveugle, tandis que, après s'être repenti et
l'avoir célébrée dans ses 'palinodies',
il recouvra la vue. Tout en passant ainsi de corps en corps
et en ne cessant de subir des outrages, pour finir elle vécut
même dans un lieu de prostitution: c'était la
'brebis perdue'..
C'est pourquoi il vint en personne, afin de la recouvrer la
première et de la délivrer de ses liens, afin
aussi de procurer le salut aux hommes par la 'connaissance'
('gnose') de lui-même. Car, comme les Anges gouvernaient
mal le monde, du fait que chacun d'eux convoitait le commandement,
il vint pour redresser cette situation. Il descendit, en se
métamorphosant et en se rendant semblable aux Principautés,
aux Puissances et aux Anges: c'est ainsi qu'il se montra également
parmi les hommes comme un homme, quoique n'étant pas
homme, et qu'il parut souffrir en Judée, sans souffrir
réellement. Quant aux prophètes, c'est sous
l'inspiration des Anges auteurs du monde qu'ils avaient débité
leurs prophéties. Aussi les fidèles de Simon
et d'Hélène ne devaient-ils plus se soucier
d'eux."...
Simon le magicien aurait aussi écrit
un livre appelé "Apophasis mégalè"
( Grande révélation / Grande déclaration)
dont il ne reste que ce passage :
"Ces six racines, Noûs (Intelligence),
Phoné (Voix), Logitmos (Raison), Epinoïa (Réflexion),
Onoma (Nom), et Enthymésis (Pensée), sont aussi
appelés les six grandes puissances. Mélée
avec eux était la grande puissance, la puissance sans
limites. Hestos (Celui qui se tient debout) fut la septième
puissance, correspondant au septième jour après
les six jours de la création. Cette septième
puissance existait avant le monde, c'est l'Esprit de Dieu
qui planait sur la face des eaux".
On peut penser que ces six entités
avaient été émanées par Hestos
et qu'elles s'organisaient par couples, comme ceci :
- Phoné (Voix) et Onoma (Nom).
- Logitmos (Raison) et Enthymésis (Pensée).
- Noûs (Intelligence) et Epinoïa (Réflexion)
/ Ennoîa / Séléné / Hélène.
Selon l'"Homélie pseudo-clémentine 28, 1", Simon pensait que le monde n'avait pas été créé directement par le dieu suprême :
"Au lever du jour, lorsque Pierre prit la parole, Simon le prévint et lui dit : 'Quand je suis parti hier, je t'ai promis de revenir aujourd'hui et, dans une discussion montrant que celui qui a créé le monde n'est pas le Dieu suprême, mais que le Dieu suprême est un autre qui seul est bon et qui est resté inconnu jusqu'à ce moment."
Dosithée (Dositheos) et les Helléniens
Dosithéens :
Il est difficile de savoir si Dosithée
était le disciple ou le maître de Simon le magicien
car les documents se contredisent sur ce point. Ces deux hommes
semblent bien s'être disputés la direction de
la secte des Gnostiques Helléniens.
Dans les "Constitutions apostoliques"
il est prétendu ceci :
"Cléobius et Simon le Magicien
étaient disciples de Dosithée; mais ils le chassèrent,
et lui ôtèrent le premier rang qu'il s'était
voulu donner parmi eux."
Dans les "Homélies
clémentines 2;23-25" (texte probablement nazaréen ou ébionite), il est affirmé cette
version :
"Ce Simon est le fils d'Antonius et de Rachel, Samaritain de race, du village de Gitthæ, situé à six schoenis distants de la ville. Il s'est beaucoup discipliné à Alexandrie, et, étant très puissant en magie et ambitieux, souhaitait être considéré comme une puissance suprême, plus grand que le Dieu qui a créé le monde. Et parfois, laissant entendre qu'il était le Christ, il se faisait appeler l'Hestos (Debout). Et il emploie cette épithète pour indiquer qu'il doit toujours rester debout et qu'il n'y a aucune cause de corruption pour que son corps tombe. Et il ne dit pas non plus que le Dieu qui a créé le monde est le Suprême, il ne croit pas non plus que les morts ressusciteront. Il rejette Jérusalem et lui substitue le mont Gerizzim (comme tous les Samaritains). A la place de notre Christ, il se proclame lui-même. Les choses de la loi il les explique par sa propre présomption; et il dit, en effet, qu'il doit y avoir un jugement, mais il ne l'attend pas. Car s'il était persuadé qu'il sera jugé par Dieu, il n'oserait pas être impie envers Dieu lui-même. D'où certains ignorant que, utilisant la religion comme un manteau, il gâte les choses de la vérité, et croyant fidèlement à l'espoir et au jugement qu'il prétend être en quelque sorte, sont ruinés.
Mais il est temps de traiter des doctrines de la religion. Il y avait Jean baptiste, qui était également, selon la méthode de combinaison, le précurseur de notre Seigneur Jésus; et comme le Seigneur avait douze apôtres, qui correspondaient au nombre des douze mois du soleil, de même, Jean, lui-même, avait trente disciples, accomplissant le décompte mensuel de la lune, chiffre dans lequel figurait une femme appelée Helena. Car même cela pourrait ne pas être sans signification dispensationnelle. Car cette femme, correspondant à la moitié d'un homme, compensait le nombre imparfait des trente jours; comme aussi dans le cas de la lune, dont la révolution ne fait pas le cours complet du mois. Mais parmi ces trente, le premier et le plus estimé par Jean était Simon; et la raison de son absence après la mort de Jean était la suivante :
Il (Simon) était absent en Egypte pour la pratique de la magie et Jean avait été tué, Dosithée désirant obtenir la direction, a prétendu faussement que Simon était mort et a réussi à obtenir le siège. Mais Simon, qui rentrait peu de temps après et tenait énergiquement à la place, rencontra Dosithée sans demander cette place, sachant qu'un homme qui avait atteint le pouvoir au-delà de ses espérances ne pouvait en être débarrassé. C'est pourquoi, avec une prétendue amitié, il resta pour un temps à la deuxième place, sous Dosithée. Mais prenant sa place après quelques jours parmi les trente compagnons de route, il commença à faire du mal à Dosithée, disant que celui-ci ne donnait pas les instructions correctement. Et cela, il a dit qu'il le faisait, non par refus de les livrer correctement, mais par ignorance. Et à une occasion, Dosithée, s'apercevant que cette accusation astucieuse de Simon corrompait l'opinion de nombreuses personnes sur lui, de sorte qu'elles ne pensaient plus qu'il était l'Hectos, se mit en colère etn trouvant Simon, le frappa avec un bâton. Mais il sembla traverser le corps de Simon comme s'il avait été enfumé. Là-dessus, Dosithée, confondu, lui dit: 'Si tu es l'Hestos, je t'adorerai aussi.' Alors Simon dit qu'il l'était; et Dosithée, sachant qu'il n'était pas lui-même l'Hestos, tomba et l'adora; et s'associant aux vingt-neuf disciples, il éleva Simon dans son propre lieu de gloire; et ainsi, peu de jours après, Dosithée lui-même, alors qu'il (Simon) siégeait, tomba et mourru.
Mais Simon va en compagnie d'Helena et, jusqu'à présent, comme vous le voyez, émeut les gens. Et il dit qu'il a fait descendre cette Hélène des cieux les plus élevés du monde; En tant que reine, en tant que Sagesse (Sophia), pour qui, dit-il, les Grecs et les barbares se sont battus, n'ayant devant eux qu'une image de la vérité; car elle, qui est vraiment la vérité, était alors avec le dieu le plus grand. De plus, en expliquant habilement certaines choses de ce genre, formées à partir de mythes grecs, il en trompe beaucoup; d'autant plus qu'il accomplit de nombreuses merveilles, de sorte que si nous ne savions pas qu'il faisait ces choses par magie, nous aurions nous aussi dû être trompés. Mais alors que nous étions ses compagnons d'œuvre au début, il faisait de telles choses sans nuire aux intérêts de la religion; mais maintenant qu'il a follement commencé à essayer de tromper ceux qui sont religieux, nous nous sommes retirés de lui..."
Dans les "Recognitions pseudo-clémentines 1;8-12" (texte probablement nazaréen ou mandéen) donne cette version :
«Après cela, Jean-Baptiste a été tué, comme vous le savez vous-même, à l'époque où Dosithée avait commencé son hérésie, avec trente autres principaux disciples et une femme, appelée Luna (Héléna). Ces trente semblent avoir été nommés en fonction du nombre de jours dans le cours de la lune. Ce Simon ambitieux de gloire diabolique, comme nous l'avons dit, est allé vers Dosithée, et feignant l'amitié, le supplia, que si n'importe lequel de ces trente hommes devrait mourir, il devrait immédiatement être remplacé par un homme dans la chambre des morts, car il était contraire à leur règle de dépasser le nombre fixé ou d'admettre quiconque était inconnu ou non encore prouvé. Les autres, désireux de devenir dignes du lieu et du nombre, étaient également désireux de plaire. Selon les institutions de leur secte, chacun de ceux qui aspirent à entrer dans le nombre, espére qu'il sera jugé digne d'être mis à la place du défunt, quand, comme nous l'avons dit, l'un d'eux meurt. C'est pourquoi Dosithée, fortement sollicité par cet homme, a présenté Simon lorsqu'un poste vacant s'est présenté parmi eux.
Mais peu de temps après, il est tombé amoureux de cette femme qu'ils appellent Luna. Et il nous a confié toutes choses en tant qu'amis : comment il était un magicien, et comment il aimait Luna, et comment, désirant la gloire, il ne voulait pas l'avoir sans la gloire, et il attendait patiemment jusqu'à ce qu'il puisse l'obtenir honorablement. Nous conspirions également avec lui en vue de la réalisation de ses désirs. Et il promit que, en récompense de ce service, il nous ferait investir les plus grands honneurs et que les hommes nous croiraient comme des dieux. (…..)
En attendant, dès le début, dès qu'il fut compté parmi les trente disciples de Dosithée, il commença à déprécier Dosithée lui-même, affirmant qu'il n'enseignait pas de manière pure ou parfaite, et que cela résultait non d'une intention malveillante, mais de ignorance. Mais Dosithée, quand il s'aperçut que Simon le dépréciait, craignant que sa réputation d'hommes ne fût obscurcie (car il était lui-même censé être le grand Hestos), s'émut avec fureur. Le rencontrant comme d'habitude à l'école, il a saisi un bâton et a commencé à battre Simon; mais tout à coup, la tige parut traverser son corps, comme s'il s'agissait de fumée. La-dessus, Dosithée, s'étonnant, lui dit : 'Dis-moi si tu es l'Hestos, pour que je puisse t'adorer.' Et quand Simon répondit qu'il l'était, alors Dosithée, s'apercevant qu'il n'était pas lui-même l'Hestos, se prosterna devant lui et l'adora, et céda sa place en tant que chef à Simon, ordonna à tout le rang des trente hommes de lui obéir; lui-même prenant la place inférieure qu'occupait autrefois Simon. Peu de temps après, il était mort.
Par conséquent, après la mort de Dosithée, Simon prit Luna pour lui-même et, avec elle, il continue toujours, comme vous le voyez, à tromper des multitudes et à affirmer qu'il est lui-même une puissance au-dessus de Dieu le Créateur, tandis que Luna, qui est avec lui, a été ramenée des cieux supérieurs et est la Sagesse (Sophia), la mère de toutes les choses (…) Proposant ces choses et d'autres du même genre, il en a trompé beaucoup. Mais je dois aussi dire ceci, ce dont je me souviens, et que j'ai moi-même vu : Une fois, alors que cette Luna était dans une certaine tour, une grande multitude s'était assemblée pour la voir et se tenait autour de la tour de tous les côtés; mais tout le monde la vit se pencher en avant et regarder par toutes les fenêtres de cette tour à la fois. Beaucoup d'autres choses merveilleuses ont été faites; de sorte que les hommes, s'étonnant d'eux, pensaient qu'il était lui-même le grand Dieu."
Le Pseudo-Tertullien, dans "Adversus
Omnes haereses" (Contre tous les hérétiques)
dit ceci :
"Je laisse de côté
les hérétiques du judaïsme, le Samaritain
Dosithée, par exemple, qui le premier osa répudier
les prophètes comme n’étant pas inspirés
par l’Esprit saint".
Et la chronique samaritaine raconte ceci
:
"Dousis (Dosithée) fit différentes
altérations à la loi de Moïse. Le grand-prêtre
des Samaritains envoya différentes personnes pour se
saisir de ce Dousis et de sa copie corrompue du Pentateuque."
Photius raconte ceci à propos de Dosithée
"Après l'entretien que Jésus-Christ
eut avec la Samaritaine auprès du puits de Sichem,
il s'éleva dans Samarie deux partis considérables,
dont l'un soutenait que Jésus-Christ était le
vrai Messie prédit par Moïse, en disant : 'Dieu
vous suscitera un prophète semblable à moi'.
L'autre soutenait que Dosithée, né à
Samarie, et contemporain de Simon le Magicien, était
le véritable Messie."
(Origene affirme également que Dosithée
voulait persuader les apôtres qu’il était
le Messie prédit par Moïse.)
Certains pensent que Dosithée aurait
été le maître de Sadoc, le fondateur des
Saducéens. Mais ce Sadoc vivait plusieurs siècles
avant Dosithée. En fait Dosithée était
un Samaritain, et comme tous les Samaritains il rejetait les
livres les plus récents de l'Ancien Testament ... ce
qui le rapprochait des Juifs Saducéens qui faisaient
de même.
Ménandre et les Ménandriens
:
Le Gnostique Ménandre est né
à Capparétée en Samarie et a enseigné
vers 98-117 ap.Jc à Antioche.
Il disait qu'Ennoïa, la Pensée de Dieu, avait
créé tous les univers par voie d'émanations
successives d'entités de moins en moins pures à
mesure qu'elles s'éloignaient de l'Être absolu.
Il pratiquait également le baptème (par l'eau
et le feu) pour rendre les gens immortels.
Irénée, dans "Contre les Hérésies,
Livre 1;23; 5", dit ceci sur lui :
"Il (Simon) eut
pour successeur Ménandre, originaire de Samarie, qui
atteignit, lui aussi, au faîte de la magie. La première
Puissance, disait-il, était inconnue de tous; quant
à lui, il était le Sauveur envoyé des
lieux invisibles pour le salut des hommes. Le monde avait
été fait par des Anges, lesquels, affirmait-il
à l'instar de Simon, avaient été émis
par Ennoia (la Pensée)."
Saint Augustin, dans "Des hérésies",
raconte ceci :
"Le chef des Ménandriens fut
Ménandre, magicien lui-même comme Simon, son
maître : il attribuait la création du monde,
non à Dieu, mais aux anges."
Satornil / Saturninus et les Saturniniens
:
Satornil (52-120) était un Gnostiques quui enseignait
à Antioche. Il fut le premier à introduire le
personnage de jésus dans ses mythes. Par contre, dans
les mythes, il abandonne l'entité féminine Ennoîa,
la créatrice des anges;.
Il croyait qu'il existait un dieu mauvais, régnant
sur la matière, et un dieu bon qui avait émané
sept anges (correspondant aux sept planètes). Ces derniers
avaient formé les hommes. Le dieu bon avait, à
leur insu, placé une âme dans le corps de ces
hommes afin de les élever au-dessus des animaux. Le
dieu mauvais, par jalousie, en fit autant et mis une âme
mauvaise dans le corps de certains hommes. L'un des sept anges
(le dieu des Juifs) se mis au service du dieu mauvais, aussi
le dieu bon envoya-t-il Jésus sur terre pour enseigner
le bien aux hommes.
Saint Justin martyr fait des Saturniniens des descendants
des Ménandriens. Il raconte :
" il se trouve des ménandriens
à Antioche, tel Saturnin (Satornil)".
Saint Augustin, dans "Des hérésies",
dit ceci sur Satornil :
"Les Saturniniens reçurent leur
nom de Saturnin, qui établit en Syrie l'hérésie
de Simon. Suivant eux encore, sept anges ont seuls formé
le monde à l'insu de Dieu le Père.".
Pseudo-Tertullien, dans "Adversus Omnes
haereses" (Contre les hérésies) ajoute
cela :
"A l’entendre, il (Satornil)
était aussi la vertu incréée, c’est-à-dire
Dieu. Il résidait dans les régions supérieures
et infinies, au plus haut des cieux. Les anges, placés
à une distance prodigieuse de lui, avaient créé
ce monde inférieur ; et comme quelques rayons
de la lumière éternelle étaient tombés
dans les régions inférieures, les anges s’avisèrent
de créer l’homme d’après cette ressemblance,
et sur le modèle des anges qui habitaient dans cette
lumière. L’homme rampait sur la terre comme un
vermisseau. Saturnin, qui était la vertu incréée,
voulut dans sa miséricorde sauver cette étincelle,
sans quoi l’homme tout entier périssait. Le Christ,
selon lui, n’avait pas vécu dans une chair réelle.
Fantôme véritable, il n’avait eu que les
apparences de la douleur. Quant à la résurrection
de la chair, elle n’aurait pas lieu."
Basilide et les Basilidiens :
Basilide ((vers 85-145) était un ancien
disciple de Ménandre. Il a enseigné en Syrie
puis à Alexandrie et a beaucoups modifié, amplifié
et compliqué la pensée de son maître (peut-être
sous l'influence des autres courants gnostiques).
Le Pseudo-Tertullien, dans "Adversus
Omnes haereses" (Contre toutes les hérésies)
dit ceci sur sa doctrine :
"Il prétend qu’il existe
un Dieu souverain, nommé Abraxas, duquel émana
l’Esprit, qu’en grec on appelle Noos (Noûs).
Ensuite naquit Logos (le Verbe) ; de Logos naquit Phronésis
(Providence) ; de Phronésis naquit Dynamis (Vertu)
et Sophia (Sagesse). Ceux-ci engendrèrent par la suite
les Principautés, les Puissances, les anges, et une
multitude infinie d’anges. Ce sont ces mêmes anges
qui créèrent les trois cent soixante-cinq cieux,
et le monde en l’honneur d’Abraxas, dont celui-ci
portait en lui-même le nom numérique.."
L'utilisation du nom "Sophia"
par Basilide est suspecte car il était normalement
employé par les Gnostiques d'un tout autre courant
(les Ophites). Cependant
il existe une autre version du système de Basilide
qu'on peut résumer ainsi :
Le "Dieu qui n'est pas" a créé trois
Fils; Le premier a rapidement réintégré
son Père est est devenu l'Esprit universel. le second,
plus lourd, est resté sous son Père: C'est le
Pneuma (Saint-Esprit). Le troisième, encore plus lourd,
est descendu vers le monde de la matière . Ce dernier
a créé le grand Archonte Abraxas et son fils,
les deux maîtres de l'Ogdoade (la sphère des
étoiles fixes). Puis est apparu un 2ème archonte
inférieur : Ialdabaoth (et son fils Sabaoth), le dieu
des Juifs) qui a régné sur l'Hebdomade (la sphère
des 7 planètes) en se croyant le dieu unique..
Le Pseudo-Tertullien, dans "Adversus
Omnes haereses" (Contre toutes les hérésies)
ajoute ceci :
."... Parmi les derniers anges qui
avaient formé le monde, il place comme le plus récent
de tous le Dieu des Juifs, c’est-à-dire le Dieu
de la Loi et des Prophètes, qui n’est pas dieu,
dit-il, et qui n’est qu’un ange. La postérité
d’Abraham lui échut en partage ; voilà
pourquoi il tira de la terre d’Égypte les enfants
d’Israël pour les transporter dans la terre de
Canaan. Il est le plus turbulent de tous les anges ;
de là vient que, non content de susciter des séditions
et des guerres fréquentes, il verse le sang humain.
Alors le Christ (appelé "Caulacau") descendit
sous une forme fantastique, envoyé non par celui qui
avait créé ce monde, mais par le grand Abraxas.
La chair ne fut pas réelle chez lui. Ce n’est
pas lui que les Juifs ont mis à mort ; Simon a
été crucifié à sa place. Par conséquent,
il ne faut pas croire à celui qui a été
crucifié ; sans quoi ce serait avouer que l’on
croit en Simon. Du reste, Basilide supprime le martyre. Il
s’élève fortement contre la résurrection
de la chair, en niant que le salut ait été promis
aux corps."
Saint Augustin, dans "Des hérésies",
explique ceci :
"La doctrine des Basilidiens, disciples
de Basilide, différait de celle des Simoniens, en ce
qu'ils comptaient autant de cieux qu'il y a de jours dans
l'année, trois cent soixante-cinq. Aussi regardaient-ils
comme saint le mot Abrasax, dont les lettres, suivant la manière
de compter des Grecs, forment un pareil nombre. Il y en a
sept : a, b, r, a, s, a, x, ; c'est-à-dire, un,
deux, cent, un, deux cent, un, soixante : ce qui fait, en
tout, trois cent soixante-cinq."
Et Saint Jérome ajoute cela :
:" Basilide appelle le Dieu tout puissant
du nom monstrueux d’Abraxas et il prétend que,
selon la valeur des lettres grecques et le nombre des jours
du cours du soleil, Abraxas se trouve enfermé dans
son cercle. Le même, selon la valeur d’autres
lettres est appelé Mithras par les Gentils."
Note :
Les Basilidiens utilisaient des amulettes représentant
l'archonte Abrasax, celui-ci portant une tête de coq
et des pieds en forme de serpents. (
> Voir ici ) L'emploi de ces amulettes se poursuivra
pendant des siècles et même les Templiers en
fabriquaient encore.
Sur certaines amulettes, par contre, Abrasax était
représenté avec une têtre d'âne
( > Voir ici ) et
portait le nom de "IAÔ", ce qui était
l'abbréviation de YAHWE, nom du dieu des Juifs. D'ailleurs
les Grecs et les Romains prétendaient souvent que le
dieu des Juids avait une tête d'âne..
Par la suite, les Basilidiens donneront
naissance au courant Docétien
qui croyait lui aussi que Jésus n'était qu'un
être immatériel n'ayant été crucifié
qu'en apparence;
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