L'histoire
de Satni :
Il y avait une fois un roi, nommé Ousimarès
(Ousormârâ / Ousirmari / Ouasimarîya = Ramsès II Sésostris), et ce roi avait un
fils nommé Satni-Khâmoîs (Satni Khâmouas / Setné Khâmuasît)
et le frère de lait de Satni-Khâmoîs s'appelait
Inarôs (Éiérharerôou / Anhathorraou) de son nom.
Et Satni-Khâmoîs était fort instruit en
toutes choses. Il passait son temps à courir la nécropole
de Memphis pour y lire les livres en écriture sacrée,
et les livres de la Double maison de vie (bibliothèque
sacerdotale), et les ouvrages qui sont gravés sur les
stèles et sur les murs des temples; il connaissait
les vertus des amulettes et des talismans, il s'entendait
à les composer et à rédiger des écrits
puissants, car c'était un magicien qui n'avait point
son pareil en la terre d'Égypte.
Or, un jour qu'il se promenait sur le parvis du temple de
Phtah lisant les inscriptions, voici, un homme de noble allure
qui se trouvait là se prit à rire. Satni lui
dit: «Pourquoi te ris-tu de moi?» Le noble dit:
«Je ne ris point de toi; mais puis-je m'empêcher
de rire quand tu déchiffres ici des écrits qui
n'ont aucune puissance ? Si vraiment tu désires lire
un écrit efficace, viens avec moi; je te ferai aller
au lieu où est ce livre que Thot a écrit de
sa main lui-même, et qui te mettra immédiatement
au-dessous des dieux. Les deux formules qui y sont écrites,
si tu en récites la première, tu charmeras le
ciel, la terre, le monde de la nuit, les montagnes, les eaux;
tu comprendras ce que les oiseaux du ciel et les reptiles
disent tous quants ils sont; tu verras les poissons, car une
force divine les fera monter à la surface de l'eau.
Si tu lis la seconde formule, encore que tu sois dans la tombe,
tu reprendras la forme que tu avais sûr la terre; même
tu verras le soleil se levant au ciel, et son cycle de dieux,
la lune en la forme qu'elle à lorsqu'elle paraît».
Satni dit: «Par la vie! qu'on nie dise ce que tu souhaites
et je te le ferai donner; mais mène-moi au lieu où
est le livre !» Le noble dit à Satni: «Le
livre en question n'est pas mien. Il est au milieu de la nécropole,
dans la tombe de Nénoferképhtah (Nofriképhtah / Nefrekoptah), fils du roi
Mérénephthis (Merkhoperphtah / Mernebphtah / Minebphtah). Garde-toi
bien de lui enlever ce livre, car il te le ferait rapporter,
une fourche et un bâton à la main, un brasier
allumé sur la tête».
Sur l'heure que le noble parla à Satni,
celui-ci ne sut plus en quel endroit du monde il se trouvait;
il alla devant le roi, et il dit devant le roi toutes les
paroles que le noble lui avait dites. Le roi lui dit: «Que
désires-tu?» Il lui dit: «Permets que je
descende dans le tombeau de Nénoferképhtah,
fils du roi Mérénephthis v. s. f. Je prendrai
Inarôs, mon frère de lait, avec moi, et je rapporterai
ce livre». Il se rendit à la nécropole
de Memphis, avec Inarôs, son frère de lait. Ils
passèrent trois jours et trois nuits à chercher
parmi les tombes qui sont dans la nécropole de Memphis,
lisant les stèles de la Double maison de vie, récitant
les inscriptions qu'elles portaient; le troisième jour,
ils connurent l'endroit où reposait Nénoferképhtah.
Lorsqu'ils eurent reconnu l'endroit où reposait Nénoferképhtah,
Satni récita sur lui un écrit et, un vide se
fit dans la terre, et Satni descendit vers lé lieu
où était le livre.
(... Ce qu'il y aperçut de prime abord, nous ne le savons
point. Il semble d'après le fragment découvert
avec Spiegelberg que l'homme rencontré sur le parvis
du temple de Phtah n'était autre que Nénoferképhtah
lui-mêmé. Celui-ci n'avait sa femme et son fils
avec lui dans son tombeau qu'à titre temporaire, mais
il désirait les y établir définitivement
et il comptait se servir de Satni pour transporter leurs momies
de Coptos, où elles étaient enterrées;
dans la nécropole memphite. Satni, trop pressé
de descendre dans l'hypogée, n'avait pas accompli tous
les rites nécessaires et n'avait pas pu forcer la porte:
Nénoferképhtah lui apparut et lui indiqua les
sacrifices expiatoires que les Mânes exigeaient. Des
corbeaux et des vautours le menèrent en sécurité
à l'endroit voulu: au point même où ils
se posèrent, une pierre se trouva que Satni souleva
aussitôt et qui masquait l'entrée du tombeau...)
Lorsqu'il y pénétra, voici,
il était clair comme si le soleil y entrait, car la
lumière sortait du livre et elle éclairait tout
alentour. Et Nénoferképhtah n'était pas
seul dans la tombe, mais sa femme Ahouri (Ahouré) et Maîhêt
(Merib) son fils,
étaient avec lui; car, bien que leurs corps reposassent
à Coptos, leur double était avec lui par
la vertu du livre de Thot. Et, quand Satni pénétra
dans la tombe, Ahouri se dressa et lui dit: «Toi, qui
es-tu?» Il dit: «Je suis Satni-Khâmoîs,
fils du roi Ousimarès.: je suis venu pour avoir ce
livre de Thot, que j'aperçois entre toi et Nénoferképhtah.
Donne-le moi, sinon, je te le prendrai de force». Ahouri
dit: «Je t'en prie, ne t'emporte point, mais écoute
plutôt tous les malheurs qui me sont arrivés
à cause de ce livre dont tu dis: «Qu'on me le
donne !» Ne dis point cela, car à cause de lui,
on nous a pris le temps que nous avions à rester sur
terre.
«Je m'appelle Ahouri, fille du roi Mérénephthis,
et celui que tu vois là, à côté
de moi, est mon frère Nénoferképhtah.
Nous sommes nés d'un même père et d'une
même mère, et nos parents n'avaient point d'autres
enfants que nous. Quand vint l'âge de me marier, on
m'amena devant le roi au moment de se divertir devant le roi:
j'étais très parée, et l'on me trouva
belle. Le roi dit: «Voici qu'Ahouri, notre fille, est
déjà grande, et le temps est venu de la marier.
Avec qui marierons-nous Ahouri, notre fille?» Or, j'aimais
Nénoferképhtah mon frère, extrêmement,
et je ne désirais d'autre mari que lui. Je le dis à
ma mère, elle alla trouver le roi Mérénephthis,
elle lui dit: «Ahouri, notre fille, aime Nénoferképhtah,
son frère aîné: marions-les ensemble,
comme c'est la coutume». Quand le roi entendit toutes
les paroles que ma mère avait dites, il dit: «Tu
n'as eu que deux enfants, et tu veux les marier l'un avec
l'autre ? Ne vaut-il pas mieux marier Ahouri avec le fils
d'un général d'infanterie et Nénoferképhtah
avec la fille d'un autre général d'infanterie
?» Elle dit: «C'est toi qui me querelles ? Même
si je n'ai pas d'enfants après ces deux enfants-là,
n'est-ce pas la loi de les marier l'un à l'autre? —
Je marierai Nénoferképhtah avec la fille d'un
chef de troupes, et Ahouri avec le fils d'un autre chef de
troupes, et puisse cela tourner à bien pour notre famille
!»
Quand ce fut le moment de faire fête devant Pharaon,
voici, on vint me chercher, on m'amena à la fête;
j'étais très troublée et je n'avais plus
ma mine de la veille. Or Pharaon me dit: «Est-ce pas
toi qui as envoyé vers moi ces sottes paroles: «Marie-moi
avec Nénoferképhtah mon frère aîné
?» Je lui dis: «Eh bien ! qu'on me marie avec
le fils d'un général d'infanterie, et qu'on
marie Nénoferképhtah avec la fille d'un autre
général d'infanterie, et puisse cela tourner
à bien pour notre famille!» — Je ris, Pharaon
rit, Pharaon dit au chef de la maison royale: «Qu'on
emmène Ahouri à la maison de Nénoferképhtah
cette nuit même. Qu'on emporte toute sorte de beaux
cadeaux avec elle». Ils m'emmenèrent comme épouse
à la maison de Nénoferképhtah, et Pharaon
ordonna qu'on m'apportât un grand douaire en or et en
argent et tous les gens de la maison royale me les présentèrent.
Nénoferképhtah passa un jour heureux avec moi;
il reçut tous les gens de la maison royale, et il dormit
avec moi cette nuit même, et il me trouva vierge, et
il me connut encore et encore, car chacun de nous aimait l'autre.
Quand vint le temps de mes purifications, voici, je n'eus
pas de purifications à faire. On l'alla annoncer à
Pharaon, et son cœur s'en réjouit beaucoup, et
il fit prendre toute sorte d'objets précieux sur les
biens de la maison royale, et il me fit apporter de très
beaux cadeaux en or, en argent, en étoffes de fin lin.
Quand vint pour moi le temps d'enfanter, j'enfantai ce petit
enfant qui est devant toi. On lui donna le nom de Maîhêt (Merab / Merib/ Mihêt / Méîhêt / Merhonofri),
et on l'inscrivit sur les registres de la Double maison de
vie.
«Et beaucoup de jours après cela, Nénoferképhtah,
mon frère, semblait n'être sur terre que pour
se promener dans la nécropole de Men-Nefer (Memphis), récitant
les écrits qui sont dans les tombeaux des Pharaons,
et les stèles des scribes de la Double maison de vie,
ainsi que les écrits qui sont tracés sur elles,
car il s'intéressait aux écrits extrêmement.
Après cela, il y eut une procession en l'honneur du
dieu Phtah, et Nénoferképhtah entra au temple
pour prier. Or tandis qu'il marchait derrière la procession,
déchiffrant les écrits qui sont sur les chapelles
des dieux, un vieillard l'aperçut et rit. Nénoferképhtah
lui dit: «Pourquoi te ris-tu de moi ?» Le prêtre
dit: «Je ne me ris point de toi; mais puis-je m'empêcher
de rire, quand tu lis ici des écrits qui n'ont aucune
puissance ? Si vraiment tu désires lire un écrit,
viens à moi, je te ferai aller au lieu où est
ce livre que Thot écrivit de sa main, lui-même,
lorsqu'il vint ici-bas à la suite des dieux. Les deux
formules qui y sont écrites, si tu récites la
première, tu charmeras le ciel, la terre, le monde
de la nuit, les montagnes, les eaux; tu comprendras ce que
les oiseaux du ciel et les reptiles disent, tous quants ils
sont; tu verras les poissons de l'abîme, car une force
divine posera sur l'eau au-dessus d'eux. Si tu lis la seconde
formule, encore que tu sois dans la tombe, tu reprendras la
forme que tu avais sur terre; même tu verras le soleil
se levant au ciel avec son cycle de dieux, et la lune en la
forme qu'elle a lorsqu'elle paraît ». Nénoferképhtah
dit au prêtre: «Par la vie du roi ! qu'on me dise
ce que tu souhaites de bon, et je te le ferai donner si tu
me mènes au lieu où est ce livre». Le
prêtre dit à Nénoferképhtah: «Si
tu désires que je t'envoie au lieu où est ce
livre, tu me donneras cent botonous (= 9 kilos d'argent) pour
ma sépulture, et tu me feras faire deux cercueils (?)
de prêtre riche».
«Nénoferképhtah appela un page et il commanda
qu'on donnât les cent pièces d'argent au prêtre
puis il lui fit faire les deux cercueils qu'il désirait;
bref, il accomplit tout ce que le prêtre avait dit.
Le prêtre dit à Nénoferképhtah:
«Le livre en question est au milieu de la mer de Coptos
(mer rouge), dans un coffret de fer. Le coffret de fer est
dans un coffret de bronze; le coffret de bronze est dans un
coffret de bois de cannelier; le coffret de bois de cannelier
est dans un coffret d'ivoire et d'ébène; le
coffret d'ivoire et d'ébène est dans un coffret
d'argent; le coffret d'argent est dans un coffret d'or, et
le livre est dans celui-ci. Et il y a un schœne (= 12.
000 coudées royales de 0 m. 52) de serpents, de scorpions
et de toute sorte de reptiles autour du coffret dans lequel
est le livre, et il y a un serpent immortel enroulé
autour du coffret en question».
«Sur l'heure que le prêtre parla à Nénoferképhtah,
celui-ci ne sut plus en quel endroit du monde il se trouvait.
Il sortit du temple, il s'entretint avec moi de tout ce qui
lui était arrivé, il me dit: «Je vais
à Coptos, j'en rapporterai ce livre, puis je ne m'écarterai
plus du pays du Nord». Or, je m'élevai contre
le prêtre, disant: «Prends garde à Amon
pour toi-même, à cause de ce que tu as dit à
Nénoferképhtah. Car tu m'as amené la
querelle, tu m'as apporté la guerre, et le pays de
Thébaïde, je le trouve hostile à mon bonheur».
Je levai ma main vers Nénoferképhtah pour qu'il
n'allât pas à Coptos, mais il ne m'écouta
pas, il alla devant Pharaon, et il dit devant Pharaon toutes
les paroles que le prêtre lui avait dites. Pharaon lui
dit: «Quel est le désir de ton cœur ?»
Il lui dit: «Qu'on me donne la cange royale tout équipée.
Je prendrai Ahouri, ma sœur, et Maîhêt, son
petit enfant, au midi, avec moi; j'apporterai ce livre et
je ne m'écarterai plus d'ici». On lui donna la
cange tout équipée, nous nous embarquâmes
sur elle, nous fîmes le voyage, nous arrivâmes
à Coptos. Quand on l'annonça aux prêtres
d'Isis de Coptos et au supérieur des prêtres
d'Isis, voici qu'ils descendirent devant nous: ils se rendirent
sans tarder au-devant de Nénoferképhtah, et
leurs femmes descendirent au-devant de moi.
Nous débarquâmes et nous allâmes au temple
d'Isis et d'Harpocrate. Nénoferképhtah fit venir
un taureau, une oie, du vin, il présenta une offrande
et une libation devant Isis de Coptos et Harpocrate; puis
on nous emmena dans une maison, qui était fort belle
et pleine de toute sorte de bonnes choses. Nénoferképhtah
passa cinq jours à, se divertir avec les prêtres
d'Isis de Coptos, tandis que les femmes des prêtres
d'Isis de Coptos se divertissaient avec moi. Arrivé
le matin de notre jour suivant, Nénoferképhtah
fit apporter de la cire pure en grande quantité devant
lui: il en fabriqua un Roms (barque Rhômpsis / Rhôps)
remplie de ses rameurs et de ses matelots, il récita
un grimoire sur eux, il les anima; il leur. donna la respiration;
il les jeta à l'eau. Il remplit la cange royale de
sable, il prit congé de moi, il s'embarqua et je m'installai
moi-même sur la mer de Coptos, disant: «Je saurai
ce qu'il lui arrive !»
«Il dit: «Rameurs, ramez pour moi jusques au lieu
où est ce livre», et ils ramèrent pour
lui, la nuit comme le jour. Quand il y fut arrivé en
trois jours, il jeta du sable devant lui et un vide se produisit
dans le fleuve. Lorsqu'il eut trouvé un schœne
de serpents, de scorpions et de toute sorte de reptiles autour
du coffret où se trouvait le livre, et qu'il eut reconnu
un serpent éternel autour du coffret lui-même,
il récita un grimoire sur le schœne de serpents,
de scorpions et de reptiles qui était autour du coffret
et il les rendit immobiles. Il vint à l'endroit où
le serpent éternel se trouvait, il fit assaut avec
lui, il le tua: le serpent revint à la vie et reprit
sa forme de nouveau. Il fit assaut avec le serpent une seconde
fois, il le tua: le serpent revint encore à la vie.
Il fit assaut avec le serpent une troisième fois, il
le coupa en deux morceaux, il mit du sable entre morceau et
morceau: le serpent mourut, et il ne reprit point sa forme
d'auparavant.
Nénoferképhtah alla au lieu où était
lecoffret, et il reconnut que c'était un coffret de
fer. Il l'ouvrit, et il trouva un coffret de bronze. Il l'ouvrit,
et il trouva un coffret en bois de cannelier. Il l'ouvrit,
et il trouva un coffret d'ivoire et d'ébène.
Il l'ouvrit, et il trouva un coffret d'argent. Il l'ouvrit,
et il trouva un coffret d'or. Il l'ouvrit, et il reconnut
que le livre était dedans. Il tira le livre en question
hors le coffret d'or et il récita une formule de ce
qui y était écrit: il enchanta le ciel, la terre,
le monde de la nuit, les montagnes, les eaux; il comprit tout
ce que disaient les oiseaux du ciel, les poissons de l'eau,
les quadrupèdes de la montagne. Il récita l'autre
formule de l'écrit et il vit le soleil qui montait
au ciel avec son cycle de dieux, la lune levante, les étoiles
en leur forme; il vit les poissons de l'abîme, car une
force divine posait sur l'eau au-dessus d'eux. Il récita
un grimoire sur l'eau et il lui fit reprendre sa forme première.
Il s'embarqua de nouveau; il dit aux rameurs: «Ramez
pour moi jusques au lieu où est Ahouri». Ils
ramèrent pour lui, la nuit comme le jour. Quand il
fut arrivé à l'endroit où j'étais,
en trois jours, il me trouva assise près la mer de
Coptos: je ne buvais ni ne mangeais, je ne faisais chose du
monde, j'étais comme une personne arrivée à
la Bonne Demeure (tombeau). Je dis à Nénoferképhtah:
«Par la vie du roi! donne que je voie ce livre, pour
lequel nous avons pris toutes ces peines». Il me mit
le livre en main. Je lus une formule de l'écrit qui
y était: j'enchantai le ciel, la terre, le monde de
la nuit, les montagnes, les eaux; je compris tout ce que disaient
les oiseaux du ciel, les poissons de l'abîme, les quadrupèdes.
Je récitai l'autre formule de l'écrit: je vis
le soleil qui apparaissait au ciel avec son cycle de dieux,
je vis la lune levante et toutes les étoiles du ciel
en leur forme. Je vis les poissons de l'eau, car il y avait
une force divine qui posait sur l'eau au-dessus d'eux. Comme
je ne savais pas écrire, je le dis à Nénoferképhtah,
mon frère aîné, qui était un scribe
accompli et un homme fort savant; il se fit apporter un morceau
de papyrus vierge, il y écrivit toutes les paroles
qu'il y avait dans le livre, il l'imbiba de bière,
il fit dissoudre le tout dans de l'eau. Quand il reconnut
que le tout était dissous, il but et il sut tout ce
qu'il y avait dans l'écrit.
«Nous retournâmes à Coptos le jour même,
et nous nous divertîmes devant Isis de Coptos et Harpocrate.
Nous nous embarquâmes, nous partîmes, nous parvînmes
au nord de Coptos, la distance d'un schœne. Or voici,
Thot avait appris tout ce qui était arrivé à
Nénoferképhtah au sujet de ce livre, et Thot
ne tarda pas à plaider par devant Râ, disant:
«Sache que mon droit et ma loi sont avec Nénoferképhtah,
fils du roi Mérénephthis. Il a pénétré
dans mon logis, il l'a pillé, il a pris mon coffret
avec mon livre d'incantations, il a tué mon gardien
qui veillait sur le coffret.». On (le dieu Ra) lui dit:
«Il est à toi, lui et tous les siens, tous».
On fit descendre du ciel une force divine, disant: «Que
Nénoferképhtah n'arrive pas sain et sauf à
Memphis, lui et quiconque est avec lui». A cette heure
même, Maîhêt, le jeune enfant, sortit de
dessous le tendelet de la cange de Pharaon, il tomba au fleuve,
et, tandis qu'il louait Râ (= se noyait), quelqu'un
qui était à bord poussa un cri. Nénoferképhtah
sortit de dessous la cabine; il récita un grimoire
sur l'enfant et il le fit remonter, car il y eut une force
divine qui posa sur l'eau au-dessus de lui. Il récita
un grimoire sur lui, il lui fit raconter tout ce qui lui était
arrivé, et l'accusation que Thot avait portée
devant Râ. Nous retournâmes à Coptos avec
lui, nous le fîmes conduire à la Bonne Demeure,
nous veillâmes à ce qu'on prit soin de lui, nous
le fîmes embaumer comme il convenait à un grand,
nous le déposâmes, dans son cercueil, au cimetière
de Coptos.
Nénoferképhtah, mon frère, dit: «Partons,
ne tardons pas de revenir avant que le roi entende ce qui
nous est arrivé, et que son cœur soit troublé
à ce sujet». Nous nous embarquâmes, nous
partîmes, nous ne tardâmes pas à arriver
au nord de Coptos, la distance d'un schœne, à
l'endroit où le petit enfant Maîhêt était
tombé au fleuve. Je sortis de dessous le tendelet de
la cange de Pharaon, je tombai au fleuve, et, tandis que je
louai Râ, quiconque était à bord poussa
un cri. On le dit à Nénoferképhtah et
il sortit de dessous le tendelet de la cange de Pharaon. Il
récita un grimoire sur moi et il me fit monter, car
il y eut une force divine qui posa sur l'eau au-dessus de
moi. il me fit retirer du fleuve, il lut un grimoire sur moi,
il me fit raconter tout ce qui m'était arrivé
et l'accusation que Thot avait portée devant Râ.
Il retourna à Coptos avec moi, il me fit conduire à
la Bonne Demeure, il veilla à ce qu'on prît soin
de moi, il me fit embaumer comme il convenait à quelqu'un
de très grand, il me fit déposer dans le tombeau
où était déjà déposé
Maîhêt, le petit enfant.
Il s'embarqua, il partit, il ne tarda pas
à arriver au nord de Coptos, la distance d'un schœne,
à l'endroit où nous étions tombés
au fleuve. Il s'entretint avec son cœur, disant: «Ne
vaudrait-il pas mieux aller à Coptos et m'y établir
avec eux ? Si, au contraire, je retourne à Memphis
sur l'heure et que Pharaon m'interroge au sujet de ses enfants,
que lui dirai-je? Pourrai-je lui dire ceci: «J'ai pris
tes enfants avec moi vers le nome de Thèbes, je les
ai tués et je vis, je reviens à Memphis vivant
encore». Il se fit apporter une pièce de fin
lin royal qui lui appartenait, il en façonna une bande
magique, il en lia le livre, il le mit sur sa poitrine et
il l'y fixa solidement. Nénoferképhtah sortit
de dessous le tendelet de la cange de Pharaon, il tomba à
l'eau, et, tandis qu'il louait Râ (= se noyait), quelqu'un
qui était à bord poussa un cri disant: «O
quel grand deuil, quel deuil lamentable! N'est-il point parti
le scribe excellent, le savant qui n'avait point d'égal
!»
«La cange de Pharaon fit son voyage, avant que personne
au monde sût en quel endroit était Nénoferképhtah.
Quand on arriva à Memphis, on l'annonça à
Pharaon et Pharaon descendit au-devant de la cange: il était
en manteau de deuil, et la garnison de Memphis était
tout entière en manteaux de deuil, ainsi que les prêtres
de Phtah, Qanbouatiou le grand-prêtre de Phtah et tous
les gens de l'angle (les gens de l'entourage de Pharaon).
Et voici, ils aperçurent Nénoferképhtah
qui était accroché aux rames-gouvernail de la
cange de Pharaon, par sa science de scribe excellent ; on
l'enleva, on vit le livre sur sa poitrine, et Pharaon dit:
«Qu'on ôte ce livre qui est sur sa poitrine».
Les gens de l'entourage de Pharaon ainsi que les prêtres
de Phtah et le grand-prêtre de Phtah dirent devant le
roi: «O notre grand maître — puisse-t-il
avoir la durée de Râ ! — c'était
pourtant un scribe-magicien excellent, un homme très
savant que ce Nénoferképhtah» Pharaon
le fit introduire dans la Bonne Demeure (tombeau) l'espace
de seize jours, revêtir d'étoffes l'espace de
trente-cinq jours, ensevelir l'espace de soixante-dix jours;
puis on le fit déposer dans sa tombe parmi les demeures
de repos.
«Je t'ai conté tous les malheurs qui nous sont
arrivésà cause de ce livre dont tu dis: «Qu'on
me le donne !» Tu n'as aucun droit sur lui, car, à
cause de lui, on nous a pris le temps que nous avions à
rester sur la terre». Satni dit: «Ahouri, donne-moi
ce livre que j'aperçois entre toi et Nénoferképhtah,
sinon je te le prends par force». Nénoferképhtah
se dressa sur le lit et dit: «N'es-tu pas Satni à
qui cette femme a conté tous ces malheurs que tu n'as
pas éprouvés ? Ce livre en question, es-tu capable
de t'en emparer par pouvoir de scribe-magicien excellent ou
par ton habileté à jouer contre moi ? Jouons-le
à nous deux (au jeu de Senet, ou au jeu des chacals
?)». Satni dit: «Je tiens».
Voici qu'on apporta la table devant eux avec
ses pions-chiens, et ils jouèrent à eux deux.
Nénoferképhtah gagna une partie à Satni,
il récita alors son grimoire sur lui, il plaça
sur lui la table à jouer qui était devant lui,
et il le fit entrer dans le sol jusqu'aux jambes. Il agit
de même à la seconde partie, il la gagna à
Satni et il le fit entrer dans le sol jusqu'à l'aine.
Il agit de même à la troisième partie,
et il fit entrer Satni dans le sol jusqu'aux oreilles. Après
cela, Satni attaqua Nénoferképhtah de sa main,
Satni appela Inarôs, son frère de lait, disant:
«Ne tarde pas à remonter sur la terre, raconte
tout ce qui m'arrive par devant Pharaon, et apporte-moi les
talismans de mon père Phtah ainsi que mes livres de
magie». Il remonta sans tarder sur la terre, il raconta
devant Pharaon tout ce qui arrivait à Satni, et Pharaon
dit: «Apporte-lui les talismans de Phtah, son père,
ainsi que ses livres d'incantations». Inarôs descendit
sans tarder dans la tombe; il mit les talismans sur le corps
de Satni et celui-ci s'éleva de terre à l'heure
même. Satni porta la main vers le livre et il le saisit;
et quand Satni remonta hors de la tombe, la lumière
se répendit devant lui et l'obscurité se répendit
derrière lui. Ahouri pleura après lui,disant:
«Gloire à toi, ô l'obscurité! Gloire
à toi, ô la lumière ! Tout s'en est allé,
tout ce qu'il y avait dans notre tombeau». Nénoferképhtah
dit à Ahouri: «Ne te tourmente point. Je lui
ferai rapporter ce livre par la suite, un bâton fourchu
à la main, un brasier allumé sur la tète».
Satni remonta hors du tombeau et il le referma
derrière lui, comme il était auparavant. Satni
alla par devant Pharaon et il raconta à Pharaon tout
ce qui lui était arrivé au sujet du livre. Pharaon
dit à Satni: «Remets ce livre au tombeau de Nénoferképhtah
en homme sage; sinon il te le fera rapporter, un bâton
fourchu à la main, un brasier allumé sur la
tête». Mais Satni ne l'écouta point; il
n'eut plus d'occupation au monde que de déployer le
rouleau, et de lire par devant n'importe qui.
Après cela, il arriva, un jour que Satni se promenait
sur le parvis du temple de Phtah, il vit une femme, fort belle,
car il n'y avait femme qui l'égalât en beauté;
elle avait beaucoup d'or sur elle, et il y avait des jeunes
filles qui marchaient derrière elle, et il y avait
des domestiques au nombre de cinquante-deux avec elle (comme
les cinquante-deux pions de l'échiquier magique). L'heure
que la vit Satni, il ne sut plus l'endroit du monde où
il était. Satni appela son sôtm-âshou (page),
disant: «Ne tarde pas d'aller à l'endroit où
est cette femme, et sache quelle est sa condition».
Point ne tarda le jeune page d'aller à l'endroit où
était la femme. Il interpella la suivante qui marchait
derrière elle, et il l'interrogea, disant: «Quelle
personne est-ce ?» Elle lui dit: «C'est Tboubouî (Tabouboui / Taboubou / Tabwebwe = La Brillante),
fille du prophète de Bastît, dame d'Ankhoutaoui,
qui s'en va maintenant pour faire sa prière devant
Phtah, le dieu grand». Quand le jeune homme fut revenu
vers Satni, il raconta toutes les paroles qu'elle lui avait
dites sans exception.
Satni dit au jeune homme: «Va-t'en dire
à la suivante ceci: Satni-Khâmoîs, fils
du Pharaon Ousimarès, est qui m'envoie, disant: «Je
te donnerai dix tabonous (= 0,9 kg) d'or pour que tu passes
une heure avec moi. S'il y a nécessité de recourir
à la violence, il le fera et il t'entraînera
dans un endroit caché où personne au monde ne
te trouvera». Quand le jeune homme fut revenu à
l'endroit où était Tboubouî, il interpella
la servante et il parla avec elle: elle s'exclama contre ses
paroles, comme si c'était insulte de les dire. Tboubouî
dit au jeune homme: «Cesse de parler à cette
vilaine fille; viens et me parle». Le jeune homme approcha
de l'endroit où était Tboubouî, il lui
dit: «Je te donnerai dix pièces d'or pour que
tu passes une heure avec Satni-Khâmoîs, le fils
du Pharaon Ousimarès. S'il y a nécessité
de re-courir à la violence, il le fera et il t'entraînera
dans un «endroit caché où personne au
monde ne te trouvera». Tboubouî dit: «Va
dire à Satni: «Je suis une hiérodule,
je ne suis pas une personne vile. S'il est que tu désires
avoir ton plaisir de moi, tu viendras à Bubaste dans
ma maison. Tout y sera prêt, et tu feras ton plaisir
de moi, sans que personne au monde me devine, et sans que
je fasse action d'une fille de la rue». Quand le page
fut revenu auprès de Satni, il lui répéta
toutes les paroles qu'elle avait dites sans exception, et
celui-ci dit: «Voici qui me satisfait», mais quiconque
était avec Satni se mit à jurer.
Satni se fit amener un bateau, il s'y embarqua et il netarda
pas d'arriver à Bubaste. Il alla à l'occident
de la ville, jusqu'à ce qu'il rencontrât une
maison qui était fort haute: il y avait un mur tout
à l'entour, il y avait un jardin du côté
du nord, il y avait un perron sur le devant. Satni s'informa,
disant: «Cette maison, la maison de qui «est-ce
?» On lui dit: «C'est la maison de Tboubouî».
Satni pénétra dans l'enceinte et il s'émerveilla
du pavillon situé dans le jardin, tandis qu'on prévenait
Tboubouî; elle descendit, elle prit la main de Satni
et elle lui dit: «Par la vie ! le voyage à la
maison du prêtre de Bastît, dame d'Ankhoutaoui,
à laquelle te voici arrivé, m'est fort agréable.
Viens en haut avec moi». Satni se rendit en haut, par
l'escalier de la maison, avec Tboubouî. Il trouva l'étage
supérieur de la maison sablé et poudré
d'un sable et d'un mâfkait (poudre de lapis-lazuli vrai
et de turquoise vraie); il y avait là plusieurs lits,
tendus d'étoffes de lin royal, aussi de nombreuses
coupes eh or sur le guéridon. On remplit de vin une
coupe d'or, on la mit dans la main de Satni, et Tboubouî
lui dit: «Te plaise faire ton repas». Il lui dit:
«Ce n'est pas là ce que je veux faire».
Ils mirent du bois parfumé sur le feu,
ils apportèrent des odeurs du genre de celles dont
on approvisionne Pharaon, et Satni fit un jour heureux avec
Tboubouî, car il n'avait jamais encore vu sa pareille.
Alors Satni dit à Tboubouî: «Accomplissons
ce pourquoi nous sommes venus ici». Elle lui dit: «Tu
arriveras à ta maison, celle où tu es.Mais moi,
je suis une hiérodule, je ne suis pas une personne
vile. S'il est que tu désires avoir ton plaisir de
moi, tu me feras un acte de nourriture et un acte d'argent
sur toutes les choses et sur tous les biens qui sont à
toi». Il lui dit: «Qu'on amène le scribe
de l'école». On l'amena sur l'instant, et Satni
fit faire au bénéfice de Tboubouî un acte
pour son entretien et il lui constitua par écrit un
douaire de toutes les choses, tous les biens qui étaient
à lui.
Une heure passée, on vint annoncer
ceci à Satni: «Tes enfants sont en bas».
Il dit: «Qu'on les fasse monter». Tboubouî
se leva, elle revêtit une robe de lin fin et Satni vit
tous ses membres au travers, et son désir alla croissant
plus encore qu'auparavant. Satni dit à Tboubouî:
«Que j'accomplisse ce pourquoi je suis venu à
présent». Elle lui dit: «Tu arriveras à
ta maison, celle où tu es, Mais moi, je suis une hiérodule,
je ne suis pas une personne vile. S'il est que tu désires
avoir ton plaisir de moi, tu feras souscrire tes enfants à
mon écrit, afin qu'ils ne cherchent point querelle
à mes enfants au sujet de tes biens». Satni fit
amener ses enfants et il les fit souscrire à l'écrit.
Satni dit à Tboubouî: «Que j'accomplisse
ce pourquoi je suis venu à présent». Elle
lui dit: «Tu arriveras à ta maison, celle où
tu es. Mais moi, je suis une hiérodule, je ne suis
pas une personne vile. S'il est que tu désires avoir
ton plaisir de moi, tu feras tuer tes enfants, afin qu'ils
ne cherchent point querelle à mes enfants au sujet
de tes biens». Satni dit: «Qu'on commette sur
eux le crime dont le désir t'est entré au cœur».
Elle fit tuer les enfants de Satni devant lui, elle les fit
jeter en bas de la fenêtre aux chiens et aux chats,
et ceux-ci en mangèrent les chairs, et il les entendit
pendant qu'il buvait avec Tboubouî.
Satni dit à Tboubouî: «Accomplissons
ce pourquoi nous sommes venus ici, car tout ce que tu as dit
devant moi, on l'a fait pour toi». Elle lui dit: «Rends-toi
dans cette chambre». Satni entra dans la chambre, il
se coucha sur un lit d'ivoire et d'ébène, afin
que son amour reçût récompense, et Tboubouî
se coucha aux côtés de Satni. Il allongea sa
main pour la toucher: elle ouvrit sa bouche largement et elle
poussa un grand cri
Lorsque Satni revint à lui, il était dans une
chambre de four sans aucun vêtement sur le dos. Une
heure passée, Satni aperçut un homme très
grand, monté sur une estrade, avec nombre de gens sous
ses pieds, car il avait la semblance d'un Pharaon (c'était
probablement Nénoferképhtah lui-même qui
avait pris cette forme pour lui apparaitre). Satni alla pour
se lever, mais il ne pût se lever de honte, car il n'avait
point de vêtement sur le dos. Le Pharaon dit: «Satni,
qu'est-ce que cet état dans lequel tu es ?» Il
dit: «C'est Nénoferképhtah qui m'a fait
faire tout cela». Le Pharaon dit: «Va à
Memphis. Tes enfants, voici qu'ils te désirent, voici
qu'ils se tiennent devant Pharaon». Satni dit devant
le Pharaon: «Mon grand maître, le roi, —
puisse-t-il avoir la durée de Râ ! — quel
moyen d'arriver à Memphis, si je n'ai aucun vêtement
du monde sur mon dos?»
Pharaon appela un page qui se tenait à
côté de lui, et il lui commanda de donner un
vêtement à Satni. Pharaon dit: «Satni,
va à Memphis. Tes enfants, voici qu'ils sont vivants,
voici qu'ils se tiennent devant le roi». Satni alla
à Memphis; il embrassa avec joie ses enfants, car ils
étaient en vie . Pharaon dit: «Est-ce point l'ivresse
qui t'a fait faire tout cela ?» Satni conta tout ce
qui lui était arrivé avec Tboubouî et
Nénoferképhtah. Pharaon dit: «Satni, je
suis déjà venu à ton aide, disant: «On
te tuera, à moins que tu ne rapportes ce livre au lieu
d'où tu l'as apporté pour toi»; mais tu
ne m'as pas écouté jusqu'à cette heure.
Maintenant rapporte le livre à Nénoferképhtah,
un bâton fourchu dans ta main, un brasier allumé
sur ta tète».
Satni sortit de devant Pharaon, une fourche
et un bâton dans la main, un brasier allumé sur
sa tête, et il descendit dans la tombe où était
Nénoferképhtah. Ahouri lui dit: «Satni,
c'est Phtah, le dieu grand, qui t'amène ici sain et
sauf!» Nénoferképhtah rit, disant: «C'est
bien ce que je t'avais dit auparavant.»
Satni se mit à causer avec Nénoferképhtah,
et il s'aperçut que, tandis qu'ils parlaient, le soleil
était revenu dans la tombe entière. Ahouri et
Nénoferképhtah causèrent avec Satni beaucoup.
Satni dit: «Nénoferképhtah, n'est-ce pas
quelque chose d'humiliant que tu demandes ?» Nénoferképhtah
dit: «Satni, tu sais ceci, à savoir, Ahouri et
Maîhêt, son enfant, sont à Qoubti (Coptos) et aussi
dans cette tombe, par art de scribe habile. Qu'il te soit
ordonné de prendre peine, d'aller à Coptos et
de les rapporter ici».
Satni remonta hors de la tombe; il alla devant Pharaon, il
conta devant Pharaon tout ce que lui avait dit Nénoferképhtah.
Pharaon dit: «Satni, va à Coptos et rapporte
Ahouri et Maîhêt, son enfant». Il dit devant
Pharaon: «Qu'on me donne le cange de Pharaon et son
équipement». On lui donna la cange de Pharaon
et son équipement, il s'embarqua, il partit, il ne
tarda pas d'arriver à Coptos. On en informa les prêtres
d'Isis de Coptos et le grand-prêtre d'Isis: voici qu'ils
descendirent au-devant de lui, ils descendirent au rivage.
Il débarqua, il alla au temple d'Isis de Coptos et
d'Harpocrate. Il fit venir un taureau, des oies, du vin, il
fit un holocauste et une libation devant Isis de Coptos et
Harpocrate. Il alla au cimetière de Coptos avec les
prêtres d'Isis et le grand-prêtre d'Isis. Ils
passèrent trois jours et trois nuits à chercher
parmi les tombes qui sont dans la nécropole de Coptos,
remuant les stèles des scribes de la double maison
de vie, récitant les inscriptions qu'elles portaient;
ils ne trouvèrent pas les chambres où reposaient
Ahouri et Maîhêt, son enfant.
Nénoferképhtah le sut qu'ils
ne trouvaient point les chambres où reposaient Ahouri
et Maîhêt, son enfant. Il se manifesta sous la
forme d'un vieillard, un prêtre très avancé
en âge, et il se présenta au-devant de Satni.
Satni le vit, Satni dit au vieillard: «Tu as semblance
d'homme avancé en âge. Ne connais-tu pas les
maisons où reposent Ahouri et Maîhêt, son
enfant ?» Le vieillard dit à Satni: «Le
père du père de mon père a dit au père
de mon père, disant: «Le père du père
de mon père a dit au père de mon père:
«Les chambres où reposent Ahouri et Maîhêt,
son enfant, sont sous l'angle méridional de la maison
du prêtre.». Satni dit au vieillard: «Peut-être
le prêtre... t'a-t-il fait injure et c'est pour cela
que tu veux détruire sa maison ? » Le vieillard
dit à Satni: «Qu'on fasse bonne garde sur moi,
puis qu'on rase la maison. du prêtre..., et, s'il arrive
qu'on ne trouve point Ahouri et Maîhêt, son enfant,
sous l'angle méridional de la maison du prêtre...,
qu'on me traite en criminel».
On fit bonne garde sur le vieillard, on trouva
la chambre où reposaient Ahouri et Maîhêt,
son enfant, sous l'angle méridional de la maison du
prêtre... Satni fit transporter ces grands personnages
dans la cange de Pharaon, puis il fit reconstruire la maison
du prêtre..., telle qu'elle était auparavant.
Nénoferképhtah fit connaître à
Satni quec'était lui qui était venu à
Coptos, pour lui découvrir la chambre où reposaient
Ahouri et Maîhèt, son enfant. Satni s'embarqua
sur la cange de Pharaon. Il fit le voyage, il ne tarda pas
d'arriver à Memphis et toute l'escorte qui était
avec lui. On l'annonça à Pharaon et Pharaon
descendit au-devant de la cange de Pharaon; il fit porter
les grands personnages dans la tombe où était
Nénoferképhtah et il en fit sceller la chambre
supérieure tout aussitôt;
Cet écrit complet,
où est contée l'histoire de Satni Khâmoîs
et de Nénoferképhtah, ainsi que d'Ahouri, sa
femme, et de Maîhêt, son fils, a été
écrit par le scribe Ziharpto l'an 15, au mois de Tybi.
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Lire une autre histoire de Satni, sur le Blog voyages de Sylvie
(Un conte qui semble avoir influencé la parabole
biblique du pauvre Lazarre, dans Luc 16:19-31)
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