Le
Coran a t-il été trafiqué ?
Les éléments les plus anciens que nous possédions
sur la vie de Muhammad ont été écrits par Ibn Ishaq seulement
en 750 ... mais son travail a été perdu, et n’est disponible
que par morceaux dans une recension plus tardive de Ibn Hisham
qui est mort en 834, soit deux cents ans après la mort du
Prophète.
On dit qu’il y a six recueils corrects et authentiques de
traditions Hadith sur la vie du Prophète ... mais ils ne datent
que de deux à trois siècles aprés sa mort (leurs auteurs sont
morts entre 870 et 915). Et un critique du dixième siècle
a souligné la faiblesse de deux cents traditions incorporées
dans les recueils de Muslim et Bukhari, qui pourtant passent
pour sérieux.
Dans son étude classique, "On the Development of Hadith",
Goldziher a démontré qu’un vaste nombre de Hadiths (récits
traditionnels), acceptés même dans les recueils musulmans
les plus rigoureusement critiques, étaient des faux complets
de la fin du 8ème et du 9ème siècle et, en conséquence, que
les chaînes de transmission (isnads) qui les étayaient étaient
totalement fictives.
Même le texte du Coran doit être considéré
comme suspect.
Quand les premières citations du Coran apparaissent sur des
pièces de monnaie et des inscriptions, vers la fin du septième
siècle, elles montrent des divergences par rapport au texte
canonique. Celles-ci sont insignifiantes du point de vue du
contenu, mais le fait qu’elles apparaissent dans des contextes
aussi formels que ceux-là ne colle pas avec la notion selon
laquelle le texte avait déjà été fixé.
Il faut dire que le Coran écrit actuel n'est pas l'oeuvre
de Muhammad ; il a été compilé après sa mort selon le gré
de divers personnages.
On peut reconstituer l'histoire de sa construction ainsi :
Selon Al-Bukhârî, Al-Qurtubî et Ibn Sa'd, le 1ers calife Abû Bakr (632-634) aurait commencé à faire compiler les textes éparpillés du Coran par le scribe Zayd Ibn Thâbit. Celui-ci le fit sans ordonner les sourates et avec beaucoup de peine.
Le 2ème calife Omar (634-644) continua à faire rassembler les textes éparpillés du Coran. Mais ce n'était encore qu'une recension partielle.
Le 3ème calife Uthmân (644-656), après qu'une bataille importante ait décimé les récitateurs du Coran, aurait eu peur que ce livre ne disparaisse de la mémoire des hommes. Il aurait alors chargé, en 647, Zayd Ibn Thâbit d'en réunir les différentes versions qui avaient été écrites «sur des branches de palmier, des pierres plates et en se référant à la mémoire des hommes». (Selon Ibn Sa'd, cependant, ce ne serait pas Zayd qui s'en serait chargé.) Uthmân créa ainsi une version officielle du Coran (« Coran d'Uthmân ») et donna l'ordre de brûler toutes les autres version qui circulaient dans son empire : Celle d'Alî, celle d'Ubayy Ibn Ka`b, celle d'Ibn Massoud, celle d'Abû Mûsâ Al-Ash`arî, etc…
Selon Al Kindi, Uthmân aurait également fait effacer le verset sur la lapidation des femmes adultères qui se trouvait dans les versions du Coran existant du temps du calife Omar.
Un haddith du Sheikh Jalal El-Din Al- Syouty dit que, selon le récit d'un groupe de compagnons, Othman déclara à la tribune : "Le prophète, la paix soit sur lui, a dit : 'Le Coran est descendu en sept lettres. Toutes se suffisent'."
Il semble bien que ces "sept lettres" désignent sept versions différentes du Coran. D'ailleurs Al-Tabry a dit : "Les six autres lettres ou éditions ont été abandonnées par Uthman qui a interdit leur récitation".
Il a ajouté : " … c'est parce que les Musulmans étaient en conflit au sujet de la préférence pour telle ou telle des différentes éditions du coran. Chacun d'entre eux était acharné à garder l'édition qu'il avait. Ainsi Uthmân a rassemblés les sept corans et les a fait brûler, à l'exception d'un seul."
A Koufa, Ibn Massoud, un ancien compagnon de Mahomet qui avait assemblé sa propre version du Coran, aurait refusé de remettre sa copie et aurait demandé aux musulmans de cacher les leurs pour prouver qu'Uthmân avait déformé le Coran.
Uthmân aurait fini par se faire assassiner lors d'une révolte, les musulmans l'accusant en effet d'avoir falsifié le Coran.
Le 4ème calife Omeyyade Marwân 1 (684-685) aurait fait détruire un Coran datant de l'époque du calife Abû Bakr. Celui-ci aurait appartenu à Hafsa, veuve de Mahomet et fille d'Omar. Selon Ibn Abi Dâwoud, elle y avait ajouté un passage parlant de la prière de l'après-midi.
Le 5ème calife Omeyyade Abd al Malik (685-705) aurait apporté une réforme orthographique au Coran d'Uthmân, en ajoutant des marque diacritiques pour indiquer les voyelles. Cependant Al Kindi prétend qu'il en aurait profité pour ajouter ou retirer des versets entiers.
Une étude de Frédéric Imbert sur 85 textes arabes gravés sur pierre datés d'avant 800 indique que 36% comportaient des versets conformes au Coran actuel alors que 64% étaient différents.
Les plus anciens Corans complets, semblables aux actuels, que l'on ait retrouvé datent d'environ l'an 800.
Vers 900, Ibn Ali Dâwoud a écrit le "Livre des corpus" (Al Masâhif) où il cite les différences de vocabulaire et d'orthographes entre le Coran d'Uthmân et les anciennes versions d'Obayy et d'Ibn Massoud. Par exemple, ces deux versions employaient le mot "hanifiyya" à la place de "Islam" dans la sourate 3;19. En outre la version d'Obayy contenait deux sourates de plus. Et la version d'Ibn Massoud ne contenait pas les deux dernières sourates ni la première.
En 934 a lieu une dernière fixation du texte du Coran et une codification des variantes autorisée est établie.
Maintenant, le Coran actuel publié par l'Arabie saoudite, l'Égypte et la majorité des pays musulmans, est le Coran d'Uthman selon la lecture de Hafs. Le nombre de ses versets est de 6236.
Le Maroc suit le Coran d'Uthman selon la lecture de Warsh. Le nombre de ses versets est de 6214.
Le Soudan suit le Coran d'Uthman selon la lecture d'Al-Duri. Le nombre de ses versets est de 6204.
On peut donc dire qu'il a existé plusieurs
Corans dans le passé dont le contenu et l'organisation des versets étaient
totalement différents. Celui qui est considéré actuellement comme LE Coran
officiel n'est jamais que celui imposé par Uthmân, un calife despotique
qui a détruit toutes les sources antérieures.
Alors que les Musulmans modernes peuvent être liés par une
position intenablement conservatrice, les érudits musulmans
des premières années étaient bien plus flexibles, réalisant
que des parties du Coran étaient perdues, perverties, et qu’il
y avait plusieurs milliers de variantes qui rendaient impossible
le fait de parler du Coran unique.
Et ils savaient que les Corans compilés par les secrétaires
particuliers du Prophète étaient différents de celui d'Othman.
Dans les premiers siècles de l'Islam, beaucoup d'ouvrages
furent écrits, qui relevaient des différences entre les Corans
existants ; et bien qu'Othman affirmait et inscrivait une
seule version, il fallut des années pour que les savants islamiques
reconnaissent ce livre, et le propagent dans le monde islamique.
Voici les noms des sept livres importants et notables qui
furent écrits par les savants, à propos des différences entre
les Corans :
- Le "livre de la différence des livres" (les Corans de Médine,
de Koufféh et de Bassora ) écrit par Kassâeï.
- Le "livre de la différence des livres", écrit par Khalaf.
- Le "livre de la différence des habitants de Koufféh, de
Bassora, et de Damas en matière des livres", écrit par Farrâ.
- Le "livre de la différence de Mossahéf", écrit par Ibn Davoud
Sédjestani.
- Le "livre de Madaéni sur la différence des livres", écrit
par Madaéni.
- Le "livre de la différence des livres de Damas, Hédjaz et
l'Irak", écrit par Ibn Amér Yahsébi
- Le "livre de Mossahéf", écrit par Mohammad Ibn Abd al Rahaman
Isphahanï.
Quelles étaient les différences de Corans entre les secrétaires
du Prophète et celui d'Othman ?
-Le Coran d'Imam Ali :
il fut ordonné en fonction des dates des révélations et contient
un relevé des versets abrogatifs et abrogés (les versets qui
se contredisent).
-Le Coran d'Abd Allah Ibn Massoud :
Fazl Ibn Châsan disait que le nombre et l'ordre des sourates
différaient considérablement de ceux du Coran d'Othman, car
dans le coran d'Ibn Massoud, il n' y a que cent dix sourates.
Les noms de beaucoup de sourates étaient plus longs que ceux
du Coran d'Othman.
Il n'y avait deux sourates nommées "Sadjdéh" (prosternation).
Il y avait quelques sourates supplémentaires, comme "Havâmime"
ou "Mossabahât" dans le coran et qu'on ne trouve pas ailleurs.
-Le Coran d'Abi Ibn Ka'b :
L'ordre des sourates était différent. Selon Fazl Ibn Ghasan
le livre commencait par "Fatéhat al Kétab" (l'ouverture du
livre), "Bagharéh" (la vache), "Néssâ" (les femmes), "Allé
Omran" (la famille Omran), "Anâm" (les bienfaits), "Eerâf"
(le purgatoire), "Maédéh" (la table), "Anfâl" (les surestimations),
"Davoud" (David), "Tahâr" (les propres), "Insân" (l'homme),
"Nabi Aliéh al Salam" (le missionnaire auquel salut), "Hai
Ahl al Kétab" (les gens du livre)... ( Selon Al Féhreste -La
liste d'Ibn Nadime Page 46). La sourates "Younesse" (Jonas)
était absente. Les sourates n'atteignaient pas les 116 et
un bon nombre n'existaient pas du tout dans le Coran d'Othman;
comme les sourates "Davoud" (David), "Tahâr" (les propres),
"Nabi Aliéh al Salâm", etc...
Et la tradition garde le souvenir de
nombreux autres Corans disparus :
Le Coran d'Abdullah Bin Amre Ibn Al-Ass
le Coran d'Abdullah Ibn Abbas
le Coran d'Abdullah Ibn Al Zoubir
le Coran d'Abe Baker Al Sedeek
le Coran d"Abe Mosa Al Asharee
le Coran de Abu Zaied
le Coran d' Aïcha,
le Coran d'Akrama
le Coran d'Al Asoad Ibn Yazid
le Coran d'Al Hajaj Ibn Yousef Al Thakafy
le Coran d'Anes Bin Malek
le Coran d'Ata' Abe Rabeh
le Coran d'Hafsa
le Coran de Moaaz Bin Gabel
le Coran de Moujahid
le Coran de Muhammad Bin Abe Mosa.
le Coran d'Obaid Bin Omeir Al-Laithy.
le Coran d'Othman Ibn Affan
le Coran de Qualown /Abu Mosa Ibn Mina
le Coran de Saeed Bin Gabber
le Coran de Salem Maola Abe Hozaifa
le Coran de Suleiman Ibn Mahran
le Coran de Talha
le Coran de Waresh
le Coran de Zaied Ibn Thabet
etc...
De toutes ces anciennes versions du
Coran qui ont été détruites, seuls deux
manuscripts ont survécu jusqu'à notre époque
: le Codex de Samarcande (daté de 654) conservé
au musée Doktary à Istamboul et le Codex de
Londres (daté de 772) conservé au British Museum. Chacun contient environ 750 divergences
par rapport au Coran actuel (on remarque que c'est souvent
le Coran actuel qui semble avoir ajouté des mots ou
des phrases au texte primitif).
Al Tabry, au 10ème siècle, l'avouait carément
:
"Le texte du coran n’était pas fixé
à mon époque."
Et l'Imam Ja'far, pour résumer la situation, allait
plus loin encore :
"Le véritable Coran n'existe
pas !"
Selon As-Suyuti (mort en 1505) Ibn ’Umar al Khattab aurait
dit :
"Que personne d’entre vous ne dise qu’il a acquis le
Coran entier, car qu’en sait-il ? Beaucoup du Coran a été
perdu ! Alors qu’il dise : J’ai acquis ce qui était disponible.
"
(As-Suyuti, Itqan, partie 3, page 72).
-----> Cela indique bien que le Coran ne nous a pas été retransmi
dans son intégralité.
L’Imâm Al-Bukhârî et Ibn Jarîr disent que, selon Ubayy Ibn
Ka`b et Anas b. Malik, ces paroles ont été révélées dans la
Sourate 102 "At-Takâthur" (La course aux richesses) :
"Le Prophète (paix et bénédiction
d’Allâh sur lui) a dit : 'Si le fils d’Adam avait deux vallées
de richesses, il souhaiterait que lui en fût échue une troisième.
Rien ne peut remplir le ventre du fils d'Adam sauf la terre
(= la mort), mais Dieu revient vers celui qui revient à Lui'
...".
-----> Pourtant on ne retrouve plus ce passage dans la sourate
102 (qui ne contient que 8 versets) du coran actuel. Il a
donc été enlevé.
On rapporte qu'un homme récitait le Coran en compagnie de
l'Imam Ja'far. Le narrateur dit qu'il entendit certains versets,
durant la récitation, qui ne correspondaient pas à des versets
reconnus. L'Imam Ja'far dit à la personne qui récitait :
"Ne récite pas de cette
manière. Récite comme les gens jusqu'à ce que le Mahdi (le
Messie) arrive. Quand le Mahdi arrivera, il récitera le véritable
Coran et le Coran compilé par Ali, sera de nouveau ramené
!" (Usul Kafi: 2.622)
-----> Cela indique bien que les versions du Coran postérieures
à celles d'Ali sont considérées comme défectueuses.
Selon Jabir, l'Imam Baqir aurait dit :
"Personne ne peut affirmer
avoir rassemblé tout le Coran tel qu'il a été révélé par Allah,
si ce n'est un menteur. Les seules personnes à avoir entièrement
compilé et appris par cœur le véritable Coran étaient Ali
ibn Abi Talib et les Imams qui lui ont succédé !" (Usul Kafi: 1:228 )
-----> Les Chiites le confirment :
"Celui qui a compilé le Coran
véritable c'était Ali ibn alit tabib !"
(A noter qu'ils estiment aussi que les versets relatifs à
Ali ont été supprimés par Othman, le calife imposteur anti-Chiites)
Selon As-Suyuti, Aïsha, l’épouse favorite du Prophète, aurait
dit :
"Du temps du Prophète, la
sourate des Parties (ou des Confédérés)
faisait deux cents versets à la lecture. Quand Othman édita
les copies du Coran, seuls les 73 versets actuels furent enregistrés
!" .
Selon As-Suyuti aussi :
Uba Ibn Ka’b, l’un des grands
compagnons de Muhammad, aurait demandé à l’un des Musulmans,
"Combien y a-t-il de versets dans la sourate des Parties ?"
Le Musulman dit : "Soixante-treize versets." Uba Ibn Ka’b
lui raconta : "Autrefois il était pratiquement égal à la sourate
de la Vache (environ 286 versets) et comprenait le verset
de la lapidation". L’homme demanda : "Qu’est-ce que le verset
de la lapidation ?" Uba Ibn Ka’b dit : "Si un vieil homme
ou une vieille femme commettait l’adultère, lapidez-les à
mort."
Au sujet de ce verset disparu, Ibn Majah a rapporté les paroles
de Aisha qui disait :
"Le verset relatif à la
lapidation et à l'allaitement (9, 8a) est venu et sa feuille
se trouvait sous mon lit : aussi, quand l'envoyé de Dieu mourut,
et que nous fûmes occupés par les détails entourant sa mort,
un animal domestique entra et dévora la feuille."
-----> Les textes historiques
confirment effectivement que les anciens musulmans lapidaient
les personnes adultères, suivant en cela ce qui était écrit
dans un verset dont on n'a plus retrouvé la trace depuis.
Au sujet du verset 6 de la sourate 33 "Les confédérés" ("...Pour
les croyants le Prophète a priorité sur eux-mêmes; et ses
épouses sont leurs mères."), Uthman
dit que le texte d'Ubai b. Ka'b comportait :
"Pour les croyants le Prophète
a priorité sur eux-mêmes ; et il est un père pour eux et ses
épouses sont leurs mères."
-----> Voila encore une sourate qui a été modifiée.
Au sujet du verset 49 de la sourate 12 "Joseph" ("...Puis,
viendra après cela une année où les gens auront beaucoup de
pluies et presseront le raisin et les olives..."),
l'Imam Ja'far raconta qu'un homme demanda comment il devait
lire ce verset. Ali répondit que ce verset avait initialement
été révélé comme suit :
"Puis une année viendra
ou les gens recevront une aide généreuse et ou il pleuvra
abondamment" (Commentaire d'Al-Qummi:
192)
-----> Ce commentaire indique que le Coran a été modifié pour
rendre service aux fantaisies des Califes amateurs de vin.
Le mot Yâ'siroun ayant été transformé en Yâsiroun.
A noter que les Kharijites trouvaient que la sourate "Joseph"
racontait une histoire trop offensante et érotique pour vraiment
appartenir au Coran authentique. (Pourtant cette sourate s'inspirait
d'un passage de l'Ancien testament).
Au sujet du verset 33 (ou 30) de la sourate 3 "La Famille
d'Imran" ("...Certes, Allah
a élu entre tous les hommes Adam, Noé, la famille d'Abraham
et la famille d'Imran..."), le
commentateur chiite Allamah Ali ibn Ibrahim AI-Qummi a dit
:
"Les mots 'La Famille de
Mouhammad' étaient eux aussi révélés avec les mots 'La Famille
d'Imraan'. Mais les compagnons du Prophète ont retiré les
mots 'La Famille de Mouhammad' du texte original". (Commentaire
d'Al-Qummi:308).
-----> Il est clair que ce commentaire
accuse les Compagnons du Prophète d'avoir modifié le Coran.
Au sujet du verset 114 (ou 115)
de la sourate 20 "Taha" ("...En
effet, Nous avions auparavant fait une recommandation (ou
un pacte) à Adam, mais il l'oublia, et Nous n'avons pas trouvé
chez lui de résolution ferme..."),
Usul Kafi a rapporté que l'Imam Ja'far aurait dit que ce verset
avait initialement été révélé avec les mots suivants :
"Nous avons parlé à Adam de Mohammed, Ali, Fatima, Hassan,
Hussain et des Imams, leurs progénitures, mais Adam a oublié." (Usul Kafi : 1:416)
-----> On retrouve ici l'écho
de la guerre entre les partisans de Ali (proto-Chiites) et
les partisans d'Othman (proto-Sunnites) qui trafiquaient le
contenu du Coran et des hadiths pour essayer de difamer leurs
adversaires tout en se glorifiant eux-mêmes.
Au sujet du verset 9 (ou 10) de
la sourate 47 "Muhammad" ("...C'est
parce qu'ils ont de la répulsion pour ce qu'Allah a fait descendre.
Il rendra donc vaines leurs oeuvres..."), l'Imam
Mohammed Baqir aurait dit que l'ange Jibreel avait transmis
initialement le verset comme suit :
"C'est parce qu'ils découvrirent ce qu'Allah révéla à
propos de Ali." C'est ainsi que les apostats enlevèrent le
nom de Ali du Coran. (Commentaire
d'Al-Qummi: 1011)
-----> On retrouve encore ici l'écho des guerres entre partisans
de Ali et partisans d'Othman : Les chiites accusent des sunnites
d'avoir effacé les textes louangeant leur chef Ali.
Dans le verset 29 de la sourate "Waqi'ah", il est écrit :"Et
les gens de la droite ; Que sont les gens de la droite ? Ils
seront parmi des jujubiers sans épines, et parmi des bananiers
aux régimes bien fournis." Une
personne récita ce verset en présence de Ali. Celui-ci dit
que le mot "Talh" n'était pas le bon et que l'on devait lire
Tal'a comme dans la sourate Shu'araa. Certains demandèrent
pourquoi ils ne changeraient pas le mot pour réécrire le bon.
Ali répondit que le temps n'était pas encore venu de le faire
car corriger le Coran ne ferait que troubler les gens. Il
fut dit la même chose aux Imams, seul le Mahdi (le Messie)
aura le droit de réintroduire le Coran tel qu'il était au
temps du Prophète. (Commentaire d'Al-Qummi: 1067)
-----> Ici aussi les Chiites prétendent qu'Ali savait que
le Coran avait été corrompu.
Un des scribes suggéra de rajouter deux versets en l'honneur
du Prophète à la fin de la sourate 9 "Le repentir". La majorité
des scribes fut d'accord avec lui. Ali, quant à lui, trouva
la chose scandaleuse. Il ne cessa de leur répéter, avec véhémence,
que la parole de Dieu ne devait jamais subir la moindre altération.
De nombreux documents font référence au désaccord d'Ali. Par
exemple, Jalaluddin Al-Suyuty, a écrit en 1318 : "On
demanda à Ali : 'Pourquoi restes-tu chez toi ?' Il leur répondit
: 'On a rajouté quelque chose au Coran et j'ai fait le serment
de ne sortir que pour la prière tant que le vrai Coran ne
serait pas rétabli !' " (Al Itqaan
fee 'ulum al Quran, p.59)
-----> Justement, ces deux versets (128 et 129, ou 130) de
la sourate 9 ont toujours été douteux. Par exemple, on peut
lire dans la fameuse Hadith de Bukhary et le fameux Itqaa
de Al-Suyuty que "chaque
verset du Coran a été vérifié par de nombreux témoins, les
versets 128 et 129 de la Sourate 9 mis à part. Seul Khuzeimah
Ibn Thaabet Al-Ansaary les avait en sa possession. Lorsque
cet étrange fait fut remis en cause par certains, quelqu'un
apporta une hadith disant que 'Le témoignage de Khuzeimah
vaut le témoignage de deux hommes !!!'"...
ce qui n'est autre qu'un argument d'autorité.
Mullah Muhsin Kashani, un savant Chiite du 11ème siècle, fait
le commentaire suivant :
"Il est clair, d'après
toutes les traditions et récits de la famille du Prophète,
que le Coran que les musulmans possèdent de nos jours, n'est
pas le Coran complet tel qu'il a été révélé à Mohammed. Certains
versets contredisent même ce qui a été révélé. Parmi les versets
qui ont été modifiés ou qui disparurent figurent ceux où apparaissaient
les noms d'Ali, 'la Famille de Mohammed' et à plusieurs reprises
certains ou figuraient les noms d'hypocrites. Plus encore,
l'ordre des sourates dans le Coran actuel n'est pas celui
qu'avait choisit Allah et son Messager". (Tafseer de Saafi : l:32).
Abû Mansur Ahmed Tibrisi, un célèbre savant Chiite du 8ème
siècle, a écrit:
"Enumérer les modifications
et les oublis de ce type (dans le Coran d'aujourd'hui) deviendrait
vite un travail laborieux et pourrait mettre à jour ce que
la Taqiyyah m'oblige à ne pas divulguer (Taqiyyah = pratique
Chiite consistant à cacher la vérité pour des raisons religieuses)..." (AI-Ihtijaj de Tibrisi 1:254)
Jabir a rapporté que l'Imam Bar a dit :
"Personne ne peut affirmer
avoir rassemblé tout le Coran tel qu'il a été révélé par Allah,
si ce n'est un menteur ! Le Prophète dit alors : c'est ainsi
que le démon m'a envoyé ses deux serviteurs à l'instant Abu
Bakr et Omar". (Commentaire
de bas de page de la traduction de Maqbool : Sourate "Hajj":
674)
Le Mullah Baqir raconte un récit rapporté par l'Imam Zainul
Abideen selon lequel un homme vint voir l'Imam et lui demanda
de l'informer à propos d'Abû Bakr et de Omar. L'Imam lui dit
qu'ils étaient tous les deux des mécréants. (Haqqul Yaqeen
: 551)
-Al haj annouri attabrassi, mort en 1230, rapporte dans son
livre "Fassl al khitab fi tahrifi kitabi rabbi al arbabe"
que plus de 300 grands savants chiites ont déclaré à l'unanimité
que le Saint Coran a été falsifié ou modifié.
-----> On peut résumer ainsi ce que disent les Chiites à ce
sujet :
- Le texte du Coran dont les musulmans disposent n'est pas
conforme à ce qui a été Révélé au Prophète Muhammad. Ceux
qui ont compilé cette version (c'est-à-dire les Compagnons,
parmi lesquels Abu Bakr, Omar et Othmân) ont falsifié ce Texte
révélé afin de servir leurs intérêts.
- Des passages et même des sourates entières du Coran contenant,
notamment les vertus de Ali et des gens de la famille du Prophète
Mouhammad ont été effacés par les "hypocrites" (c'est-à-dire
des Compagnons) anti-chiites. An Noûri At Tabrassi affirme
que les savants chiites qui renient la falsification du Coran
n'agissent que par "taquiyya" (attitude qui a pour but de
dissimuler sa foi réelle).
- Selon les Chiites, le texte révélé n'a été compilé sous
sa forme originale et dans son intégralité que par Ali. Des
membres d'un cercle très fermé de l'élite chiite prétendent
connaitre néanmoins le contenu de cette compilation. Mais
il n'ont pas le droit de la dévoiler au grand public (même
au sein des chiites): Ce n'est que lorsque celui qu'ils considèrent
comme étant leur douzième imâm infaillible ("le Mahdi", caché
dans une grotte depuis douze siècles) reviendra parmi les
hommes, qu'il dévoilera à nouveau en public la véritable et
authentique compilation du Coran.
Même par l'analyse du style poétique, on peut déceler des
phrases suplémentaires qui ont été ajoutées au Coran car elles
rompent le rythme et la versification des sourates.(ex : 20-15,
78-1 à 5, 78-32 à 34, 74-31 et 50-24 à 32).
Ainsi la sourate 42-36 à 38 a été visiblement rajoutée pour
justifier le choix d'Othman comme calife à la place d'Ali.
De même, une glose a été ajoutée à la sourate 104 pour traduire
faussement hawiya ("sans enfant") par hotama ("feu de l'enfer").
Ainsi une rupture de rythme affecte
visiblement le verset 51 de la sourate 5 :
"Ô les croyants
! Ne prenez pas pour amis les Juifs et les Nasârâs
(Nazaréens ou Chrétiens) : ils sont amis les
uns des autre."
On peut constater que c'est la mention
“et les Nasârâs"
qui est de trop car elle rompt le phrasé originel.
Il s'agit donc d’un ajout tardif, probablement inséré
pour discréditer les Chrétiens. En fait, on
peut même remarquer que les passages contenant le mot
"Nasârâ" sont pratiquement tous des
interpolations. Par exemples : Dans les sourates 2:111, 2,113,
2:120, 2:135, 2,140 et 5,18.
Le chrétien Al-Kindi (à ne pas confondre avec l’Arabe, philosophe
musulman) écrivant aux alentours de l’an 830, critiquait le
Coran en ces termes :
"Le résultat de tout ceci
est patent pour vous qui avez lu les écritures et qui voyez
comment, dans votre livre, les histoires sont brouillées ensemble
et entremêlées ; une preuve que beaucoup de mains différentes
ont été à l’œuvre, et ont causé des divergences, ajoutant
ou retranchant tout ce qui leur plaisait ou déplaisait. Et
maintenant, voici les conditions d’une révélation envoyée
ici-bas depuis le Ciel ?"
A noter, également, que le Coran aurait été mal traduit.
Christoph Luxenberg, éminent professeur de linguistique, a
montré que de nombreux passages obscurs du Coran s’éclaircissent
si on lit certains mots en syriaque et non en arabe.
Ainsi fait-il disparaître les houris, vierges aux grands yeux
de biche du Paradis, toujours consentantes, promises aux croyants.
Selon la nouvelle analyse avancée par Christoph Luxenberg,
qui s’appuie sur les Hymnes d’Ephrem le Syrien, le contexte
est clair : ce sont de la nourriture et des boissons qui sont
offertes, et non des jeunes filles pures.
En syriaque, le mot “hour” est un adjectif féminin pluriel
qui signifie blanc, dans lequel le mot “raisin” est implicite.Les
éphèbes immortels ou les jeunes filles semblables à des perles
décrites par des sourates (exemples : 44;54, 52;20 et 56;22)
seraient nés d’une interprétation erronée d’une expression
qui signifie en syriaque “des raisins frais”, que les justes
auront le plaisir de goûter, par opposition aux breuvages
bouillants réservés aux infidèles et aux damnés.
"Nous leur aurons donné pour épouses des Houris aux grands
yeux" se transforme alors
en : "Nous leur donnerons
une vie facile sous de blanches et cristallines grappes de
raisin".
En tentant de lire à partir du vocabulaire arabo-syriaque
d'autres passages obscurs du Coran, les résultats sont étonnants.
Ainsi, dans le verset 24 de la sourate 19 ("Marie"), par exemple,
il est question de Marie, qui est accusée de grossesse illégitime
et chassée par ses parents. Avant l'accouchement, elle se
retire sous un palmier et dit: "Dussé-je
être morte plutôt que de vivre à cette heure!" Jésus, qui vient de naître, lui dit : "Ne
t'attriste pas, ton Seigneur a mis au-dessous de toi un ruisseau".
Pourtant le mot "sariya" ne signifie pas "ruisseau" en arabe.
C'est en fait un adjectif araméen qui signifie "légitime".
Et "au-dessous de toi", lu à l'araméenne, signifie "accouchement".
Cela donne alors : "Ne t'attriste
pas, ton Seigneur a rendu ton accouchement légitime".
Alors là, ca devient clair : Marie ne souhaitait pas la mort
parcequ'elle avait soif mais parcequ'on lui reprochait d'avoir
un fils illégitime.
Un autre exemple est dans la sourate 24;31:
"Dis aux adhérentes de baisser leurs regards, de préserver leur nudité, de ne montrer que l'extérieur de leur beauté, de rabattre leur voile sur leur décolleté."
En syriaque il faudrait traduire par :
"Mets ta ceinture autour de tes hanches (symbole de chasteté)."
Le fameux "foulard islamique" ne serait donc pas prescrit dans le Coran.
Un autre exemple est celui de la sourate 108 ("Al-Kawthar
/L'Abondance"), dont le sens est obscur :
"En vérité, Nous t'avons
donné l'ABONDANCE. Prie donc ton Seigneur et SACRIFIE ! En
vérité, celui qui te HAIT se trouve DÉSHÉRITÉ".
Tous les chercheurs reconnaissent que cela n'a pas de sens.
Mais avec une lecture syro-araméenne, cela donne :
"Nous t'avons donné la PERSÉVÉRANCE.
Prie donc ton Seigneur et PERSISTE !
Ton ADVERSAIRE se trouve alors VAINCU".
A l'origine de cette courte sourate, se trouve une liturgie
syriaque, réminiscence de la première épître de saint Pierre
5;8-9.
Un autre exemple est la sourate 97;1-5 :
"Nous l'avons fait descendre, dans la Nuit du destin. Mais qui t'apprendra ce qu'est la Nuit du destin ? La Nuit du destin vaut mieux que mille mois. Y descendent les anges et le Souffle / Esprit (Gabriel) par permission de leur Seigneur, en tous ordres. Paix ! Salâm ! Elle durera jusqu'au lever de l'aurore."
En syriaque, il ne s'agit pas de la nuit de la destinée (Qadar), où le Coran est descendu du ciel, mais de la nuit de l'étoile de Noël (Qadar). Il s'agit d'une réminiscence de l'Hymne XXI sur la Nativité d'Éphrem le Syrien.
Encore un autre exemple dans la sourate 33;40 :
"Muhammad n'est le père d'aucun des hommes parmi vous, mais le prophète d'Allah et le sceau des prophète. Allah est informé de toute chose."
Le "sceau des prophètes" signifie que Muhammad est le dernier des prophètes, il n'y en aura plus aprés lui. Cependant en syriaque il ne s'agit pas du mot "sceau" mais du mot "témoin". Muhammad est donc seulement le témoin, le continuateur des anciens prophètes.
Mais il y a plus grave :
Même Mahomet est suspecté de ne pas avoir transcrit fidèlement
la parole de Dieu :
Le Coran passe pour être la parole de Allah (voir les sourates
43-3, 55-77, 85-22). Pourtant des sourates s'adressent à Dieu
à la 2ème personne (sourates 1-4 à 6, 113, 114, 27-91, 6-104
à 114); de même, dans les sourates 75-1 et 90-1, Allah jure
au nom d'Allah ! Se parle-t-il à lui-même ? (Quand aux sourates
19-64 et 36-164 à 166, il est clair que ce sont des anges
qui s'y expriment et non pas Dieu.)
Cela indique donc que certaines sourates ont été acceptées
alors qu'elles ne venaient visiblement pas de Dieu.
Selon Ibn Ishaq, Wakidi, Ibn Saad, et Tabari, Mahomet aurait accordé quelques
concessions pour amadouer les non-musulmans de la Mecque :
il aurait ainsi dit qu'on pouvait adorer les "trois filles
d'Allah" (des déesses paiennes). Par la suite, il aurait retiré
ces paroles de la sourate 53-19 à 23 en disant que c'était
le diable qui les lui avait soufflées (ce sont les fameux
"versets sataniques").
Tabarî (839-923) rapporte ainsi cette anecdote :
"Alors fut révélée au prophète la sourate de l'Étoile. Il se rendit au centre de la Mecque, où étaient réunis les Quraychites, et récita la sourate. Lorsqu'il fut arrivé au verset 19 il dit : 'Que pensez-vous de al-Lat, de `Uzza et de Manat, la troisième ? Est-il possible que Dieu ait des filles, et vous des garçons ? Ce serait un beau partage… '
Iblîs (le diable) vint et mit dans sa bouche ces paroles : 'Ces idoles sont d'illustres divinités, dont l'intercession doit être espérée.'
Les incrédules furent très heureux de ces paroles et dirent : 'il est arrivé à Mahomet de louer nos idoles et d'en dire du bien.' Le prophète termina la sourate, ensuite il se prosterna, et les incrédules se prosternèrent à son exemple, à cause des paroles qu'il avait prononcées, par erreur, croyant qu'il avait loué leurs idoles.
Le lendemain, Gabriel vint trouver le prophète et lui dit : 'Ô Mahomet, récite-moi la sourate de l'Étoile.'
Quand Mahomet en répéta les termes, Gabriel dit : 'Ce n'est pas ainsi que je te l'ai transmise. J'ai dit que ce partage est injuste. Tu l'as changée et tu as mis autre chose à la place de ce que je t'avais dit.'
Le prophète, effrayé, retourna à la mosquée et récita la sourate de nouveau. Lorsqu'il prononça les paroles : 'Et ce partage est injuste' les incrédules dirent : 'Mahomet s'est repenti d'avoir loué nos dieux ".
Le prophète fut très inquiet et s'abstint de manger et de boire pendant trois jours, craignant la colère de Dieu. Ensuite Gabriel lui transmit le verset suivant : 'Nous n'avons pas envoyé avant toi un seul prophète ou envoyé sans que Satan n'ait jeté à travers dans ses vœux quelque désir coupable ; mais Dieu met au néant ce que Satan jette à travers, et il raffermit ses versets'.
A propos de cette mésaventure, Ibn Warraq décrit :
"Quelle foi pourrions avoir en un homme qui peut être aussi facilement corrompu par l'esprit du mal (...). Comment pouvons-nous être sûrs que d'autres passages ne sont pas inspirés par le diable ?"
Cela montre que l'on ne peut pas se fier aveuglément à tout
ce qu'a révélé le Prophète.
Le célèbre commentateur Boukhari a rapporté également l'anecdote suivante
:
"Le Prophète, ayant entendu
quelqu'un réciter le Coran à la mosquée, dit : 'Dieu fera
miséricorde à cet homme, car il m'a rappelé tel et tel verset
qui m'ont échappé dans telle et telle sourate'."
-----> Cela montre que la mémoire de Prophète était faillible.
Peut-on alors lui faire confiance pour la retranscription
des paroles de Dieu ?
Une autre fois, c'est un compagnon du Prophète, le futur calife
Umar, qui se flatte d'avoir été à l'origine d'une révélation
:
"J'ai dit : 'ô apôtre
d'Allah, des gens bien et des gens moins bien fréquentent
tes femmes. Si tu leur ordonnais de se voiler ?' Alors, le
verset du voile est descendu."
et dans les hadiths (Vol. 1:148) recueillies par Boukhari,
on lit :
"Umar était extrêmement
désireux que les versets de Al Hijab (observance du voile
par les femmes musulmanes) soient révélés. Accédant à ses
désirs, Allah révéla les versets de Al Hijab."
-----> Si même le Prophète laisse nimporte qui inventer
de nouvelle sourates, alors comment se fier au contenu du
Coran ?
Ibn Abi-Sahr (AbdAllah ibn Sa'd ibn Abi Sahr) était le scribe
du Prophète. Il se flattait d'avoir pu noter "miséricordieux"
et "absoluteur", là où le prophète lui avait dicté "sage"
et "puissant".
-----> On notera que Ibn Abi-Sahr finira plus tard par apostasier
l'islam, estimant qu'un Prophète qui laissait son scribe modifier
la parole de Dieu ne pouvait pas être un prophète véridique.
Il était également dégoûté par l’opportunisme des révélations
divines, qui tombaient toujours à pic pour justifier les actes
du Prophète. Il fut plus tard capturé lorsque Mahomet s'empara de la Mecque...
Plus étrange encore : Certaines
sourates du Coran sont contredites par d'autres.
Pourtant la sourate 4, 82 ou 84 affirme que le Coran est non-contradictoire
:
"Ne méditent-ils
donc pas sur le Coran ? S'il provenait d'un autre qu'Allah,
ils y trouveraient certes maintes contradictions !"
Ces contradictions sont dues au fait que certaines sourates
récentes (de l'époque médinoise) remplacent
et abrogent le contenu d'autres sourates plus anciennes (de
l'époque mecquoise). On appelle cela des "sourates
abrogeantes" et des sourates "abrogées"
(il y en a au moins 550).
Mais comment donc Allah peut-il donc revenir sur ce qu'il
avait lui-même dit ? Le Dieu qui dicte les sourates
à la Médine n'est-il plus le même que
le Dieu qui les dictait à la Mecque ?
Pourquoi les sourates anciennes étaient-elles pleines
de tolérance et de miséricorde alors que les
sourates récentes, qui les remplacent, sont pleines
d'intolérance et de dureté ? En effet, on voit
très bien que les sourates mecquoises sont les seules
à contenir des versets pacifiques à l’égard
des chrétiens, des juifs et des non-croyants. Ce qui
n’est pas le cas pour les sourates médinoises.
C'est ainsi que les 124 passages mecquois appelant à
la tolérance religieuse sont abrogées par des
sourates médinoises plus récentes et plus guerrières
:
"Et quiconque désire
une religion autre que l'islam ne sera point agréé,
et il sera, dans l'au-delà, parmi les perdants." (Sourate 3, 85)
"Ne prenez donc pas d'alliés
parmi eux, jusqu'à ce qu'ils émigrent dans le
sentier d'Allah. Mais s'ils tournent le dos, saisissez-les
alors, et tuez-les où que vous les trouviez; et ne
prenez parmi eux ni allié ni secoureur." (4, 89)
"Après que les mois
sacrés expirent, tuez les associateurs où que
vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les
dans toute embuscade....
.... Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour
dernier, qui n'interdisent pas ce qu'Allah et Son messager
ont interdit, et ceux d'entre les hommes des Ecritures qui
ne professent pas la vraie religion. Faites leur la guerre
jusqu'à ce qu'ils versent le tribu de leurs propres
mains, après s'être humiliés." (Sourate
9, 5-29)
Pourtant les abrogations sont des modifications, et cela s'oppose
à la sourate 85, 21-22 qui prétend que le Coran
est éternel, et immuable :
"C'est plutôt un
Coran glorieux préservé sur une Tablette éternelle
(auprès d'Allah)."
Certains passages affirment que ces modifications sont faites
pour améliorer le Coran :
"Si Nous abrogeons un verset quelconque ou que Nous le
fassions oublier, Nous en apportons un meilleur, ou un semblable.
Ne sais-tu pas qu'Allah est Omnipotent ?" (Sourate 2, 106)
"Allah efface ou confirme
ce qu’Il veut car l’écriture primordiale
est auprès de Lui." (sourate 13, 39)
"Quand Nous remplaçons
un verset par un autre – et Allah sait mieux ce qu’Il
fait descendre – ils disent : 'Tu n’es qu’un
menteur'. Mais la plupart d’entre eux ne savent pas.
Dis : 'C’est le Saint-Esprit (Roûh el Qoudous
= Gabriel / Djibrîl) qui l’a fait descendre de
la part de ton Seigneur en toute vérité, afin
de raffermir ceux qui croient.'...’’ (sourate 16, 101-102)
La parole d'Allah n'est-elle pas parfaite dés qu'elle
est révélée ? Pourquoi devrait-il la
modifier pour l'améliorer ?
Est-ce vraiment Allah qui a transformé ses propres
paroles ... ou est-ce la l'action de simples humains ?
Il existe aussi 9 versets coraniques qui prétendent
que le Coran a été écrit dans une "langue
arabe claire".
Et pourtant, on peut observer que le Coran contient au moins
275 mots non-arabes. N'est-ce pas une preuve qu'il a été retouché
au contact de populations non-arabes converties à l'islam
?
On trouve, par exmple : "qintâr "(Coran 3;14), d'origine byzantine
; "surâdiq" (75;51), d'origine abyssinienne ; "sundus" (18;31),
d'origine persane ; etc. etc... Or le Coran se prétend lui-même
être "en arabe pur". La conclusion est donc que ces mots non-arabes
ont été rajoutés au texte originel (qui était "en arabe pur")
lors de la conquête de territoires perses et byzantins par
les Arabes, après la mort du Prophète.
Exemples de termes persans dans le Coran :
Abarigh, Estabragh,Tanour,Djahanam, Dinar, Al Rass,Al Rome,
Zandjébil, Sédjil, Saradégh, Saghar, Salsabil, Sndass, Ghofl,
Kafour, Kanz, Kourte, Madjous, Mardjan, Mask, Maghalid, Mazdjah,
Né, Houd, Yagoute, Al Yahoud.
Exemples de termes abyssins / éthiopiens :
Ela Raéc, Avâh, Avâb, Al Djabt, Horm, Haub, Dôrï, Sïnïn, Shatre,Tâhâ,
Tâghoute, Al Eram, Ghéise, Ghoureh, Kafle, Machcouh, Mansâh,
Nachééh,Yassin, Yassdon.
Exemples de termes romains dans le Coran :
Sérâte, Tafagh, Ferdôs, Ghéste, Ghéstass.
Exemples de termes syriens dans le Coran :
Yam, Houn, Ghouyoum, Addan, Toure.
Exemples de termes hébraïques dans le Coran :
Akhlad, Baïre, Raéna, Al Rahmân, Tavâ, Marghoum, Hodnâ, Ghamle.
Exemples de termes nabatéens dans le Coran :
Varz, Varâ, Malakoute, Côfre, Ghat, Mazhan, Sinâé, Sôfréh,
Havâriyoun, Hasbe, Akvab, Asphar, Al, Alîm.
Certains versets du Coran sont même des traductions des Gattas
de l'Avesta :
"Lorsqu'au début de l'univers,
tu nous as créés, et soufflé de ta nature pour nous offrir
la raison, lorsque tu nous as inspiré de la vie."(l'Avesta)
= la sourate 15, 29 du Coran.
"Quelle est la punition de celui
qui rend maître le menteur impur ?"(l'Avesta)
= "la Sourate 9, 31 du Coran.
"Quel est la sanction de ce
malveillant qui ne gagne sa vie qu'en blessant les agriculteurs
honnêtes et les animaux ?" (l'Avesta)
= la Sourate 9, 34 du Coran.
Et de nombreux versets du Coran s'inspirent des textes apocryphes et autres livres circulant dans les marges de l'Arabie à l'époque de Mahomet.
Exemples :
- Jésus parle au berceau (Sourate 19 : 30-33) = Evangile arabe de l'enfance 1.
- Généalogie de Jésus (Sourate III : 33-34) = Protévangile de Jacques I : 1.
- Le vœu d'Anne (Sourate III : 35) = Protévangile de Jacques IV : 1.
- Naissance de Marie (Sourate III : 36) = Protévangile de Jacques V : 2.
- Marie adoptée par le prêtre Zakarie (Sourate III : 37) = Protévangile de Jacques VII : 2-3 et VIII : 1.
- Les anges apportant la nourriture à Marie (Sourate III : 37) = Protévangile de Jacques VIII : 1.
- Zakarie devenu muet (Sourate III : 41) = Protévangile de Jacques X : 2.
- Le tirage au sort pour la prise en charge de Marie (Sourate III : 44) = Protévangile de Jacques VIII : 2-3 et IX:1.
- L'Annonciation à Marie (Sourate III :45-47) = Protévangile de Jacques XI : 2-3.
- Jésus, enfants créant des oiseaux d'argile (Sourate III, 49 et V, 110) = Evangile de l'enfance de Jésus II 1-4 par le Pseudo-Thomas.
- Jésus pas crucifié (Sourate 4 : 157) = Papyrus du Nag Hammadi.
- Les Anges notant les actes des hommes (Sourate 82:10-12) = Apocalypse de Paul 7-8.
- Voyage de Mahomet entre le ciel et la terre (Sourate XVII) = Apocalypse de Paul 19-51.
- Obligation des anges de se prosterner devant Adam (Sourate XV : 28-29) = Apocalypse de Moïse XIII.
- Refus d'Ibis d'adorer Adam (Sourate XXXVIII : 75-76) = Apocalypse de Moïse XIV, Questions de Barthélemy 4,54-55 et Vie d'Adam et Eve 13-16".
- Les anges Harout et Marout (Sourate II : 102) = Le Livre d'Hénoch.
- Deux anges surveillent chaque homme (Sourate 50 : 7-18- = Shabbat 119b et Ketubot 104a et Hagigah 16a.
- Salomon dépossédé par un démon (Sourate 34 : 2-14 et 38 : 30-34) = Sanhedrin 20b.
- Abraham échappe au feu (Sourate 21 : 69) = Midrash Rabbah ; Talmud de Jérusalem, Pesahim 118a et Midrash Bereshit Rabba 38 :16.
- Les hommes transformés en singes (Sourate 2 : 65 et 5 : 60 et 7 : 166) = Talmud Sanhedrin, 11 : 109a.
- Un corbeau apprend à Caïn à enterrer un mort (Sourate 5 : 31) = Midrash Tanhuma, Bereshit 10 et Pirke de Rabbi Eliezer 21.
- Salomon et la reine de Saba (Sourates 21: 9-82, 27 :15-40, 34 :10-13 et 38 :17-19) = Targum Shéni 1,2,3 et Midrash Bamidar Rabbah 14 :3 et MidrashTanhuma 4 :110 et Midrash Qoheleth Rabbah 1 :1.
- Les hommes endormis dans une caverne (Sourate XVIII :16-26) = Les 7 dormants d'Ephèse, dans la "Vies des Saints" de Siméon Métaphrastes.
- Moïse et le poisson (Sourate XVIII : 60-65) = Le Roman d'Alexandre et le Sermon sur Alexandre par Jacob de Serugh (mort en 521).
- Sourate "La lune" (Sourate 54) = Quatre phrases d'un poème du poète Imru' al-Qaïs (mort en 540).
- Une armée yéménite, avec son éléphant, est lapidée par des oiseaux (Sourate 105) = Lettres échangées entre l'empereur perse et les Arméniens (En 591).
- Et le Coran contient 114 sourates tout comme l'évangile de Thomas.
Et une anecdote pour finir :
Jusqu'aux alentours de l'An Mille, les commentaires autour
du Coran ont été innombrables, en liaison avec une grande
effervescence intellectuelle.
Mais en l'an 1019, le calife abasside de Bagdad, Al Qadir,
craignant que la libre discussion ne mène à des divisions,
a fait lire au palais et dans les mosquées une épître dite
"épître de Qadir" (Risala al-qâdiriya) par laquelle
il a interdit toute exégèse nouvelle et fermé la porte à l'effort
de recherche personnel des musulmans (l'ijithad).
Cette décision a été d'une importance capitale pour l'islam.
Elle a tué l'esprit critique et favorisé l'imitation servile
(le taqlid). Toute recherche sur le texte primordial du Coran
devenait alors impossible... et toute chance de trouver la
vérité aussi.
Mais ...
En 1972, au cours de travaux de restauration, des ouvriers
ont trouvé une cachette dans les combles de la grande mosquée
Jama'a al-kabir de Sanaa, capitale du Yémen. une sorte de
cachette, ce qu'on appelle une "tombe de papiers".
Le dr Gerd-Rüdiger Puin a découvert alors qu'on était en présence
de manuscrits arabes du Coran parmi les plus anciens connus.
Il obtint le droit d'en tirer des microfilms, malgré les réticences
de ses hôtes, car les autorités du Yémen ne souhaitaient pas
que le contenu des manuscrits soit révélé au grand public.
Le Dr Puin soupçonnait même les Yéménites d'avoir volontairement
exposé à la lumière ses microfilms, pour les rendre inutilisables.
Cependant les pellicules étaient voilées, mais encore lisibles.
Quelle inavouable vérité renferment donc les manuscrits de
Sanaa ? Pour le Dr Puin, ils constituent la preuve que le
texte coranique a connu des "évolutions". Bref, qu'il a une
histoire. Et cette hypothèse n'est tout simplement pas admissible
pour l'islam sunnite.
Gerd Puin a étudié le fac-similé des manuscrits de Sanaa :
"Il s'agit d'un Coran de style hedjazien, qui correspond à
la graphie en vigueur à la fin du VIIe siècle dans le Hedjaz,
la région de La Mecque et de Médine." Le manuscrit daterait
de 680 environ.
En comparant les manuscrits il relève une dizaine de variantes
par page avec le Coran actuel. L'ordre des sourates est différent de l'ordre actuel. Il manque les sourates 27 à 36. La fin de la sourate 48 manque.
Mais la découverte qui l'enthousiasme le plus est un palimpseste
: un manuscrit sous l'écriture duquel apparaît nettement un
autre texte, effacé par lavage. "Ce texte est également un
passage du Coran, écrit dans le même style archaïque. Il est
malheureusement impossible de le déchiffrer. Sans doute s'agit-il
du plus ancien texte coranique connu.
Pourquoi l'a-t-on 'lavé' ? Peut-être simplement parce que
son contenu n'était plus admissible..."
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