DOSSIER JEUX :



Histoire des jeux d'encadrement :                                              

 

Les jeux d'encadrement sont définis par une règle simple : Pour s'emparer d'un pion adverse, il suffit d'encadrer celui-ci avec deux de ses pions.


Les jeux d'encadrement gréco-romains :

- Vers le Vème siècle av.JC apparait en Grèce le jeu de Petteia (Pettie), cité par Platon (qui le croyait d'origine égyptienne), Aristote et Polybe. 2x9 pions s'y affrontent sur les intersections d'un réseau de 9x9 lignes (ou 2x8 pions-chiens s'affrontent sur 8x8 cases ?).
http://www.di.fc.ul.pt/~jpn/gv/petteia.htm

- Une variante de la Pettie, retrouvée à Athène, comportait 12 pions sur 6x7 cases.
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Petteia_Board.jpg

- On connait aussi une variante de la Pettie appelée "Plinthion", "Polis" (="Cité") ou "Poleis" (= "Cités"). Celle-ci était déja citée par Euripide (480-406 av.JC).
Certains pensent qu'elle utilisait 5x5 pions-chiens sur un réseau de 5x5 lignes avec un trou au centre (car le mot "Plinthion" désigne aussi une formation militaire en carré avec un trou au milieu). Il est possible cependant que cette configuration représente plutôt un jeu de blocage.
http://jeuxsoc.fr/?principal=/jeu/petti?
http://jeuxstrategieter.free.fr/Pettie_complet.php
Mais d'autres estiment que ce jeu se pratiquait plutôt avec 2x15 pions-chiens sur 5x10 lignes (?).
il est possible aussi que le nom de "Polis" désignait le plateau lui-même et non pas le jeu.
En effet, dans son livre "Onomasticon 9;98 " (170 ap.JC), Pollux en parle ainsi :
"... un jeu qui demande un grand nombre de pièces, c'est le jeu du Plinthion qui offre des cases formées par des lignes. Le plateau porte le nom de 'Polis' (Cité) et chacune des pièces porte le nom de 'chien'. les pièces sont partagées en deux camps selon leur couleur; et l'habileté consiste à entourer et à enlever au moyen de deux pièces de même couleur une pièce de la couleur ennemie."
Un jeu retrouvé au Parthenon, comportait deux rangées de 16 pions. Peut-être s'agissait-il d'une version du jeu de "Polis / Plinthion" puisqu'en musique le mot "Plinthion" désigne aussi un instrument à 32 cordes.
(> Voir divers plateaux de jeux trouvés à Rhamnous en Attique)

- D'aprés Pollux, le jeu de "Polis" est semblable à celui de "Diagrammismos" / "Grammismos" / "Grammai" :
"Voisin du jeu de Polis est celui de Grammismos. On dit aussi 'jouer sur les lignes' et on appellle aussi ce jeu 'Ai grammai' (= les lignes)".
Ce jeu, selon Eustathe et Hesychius, se joue avec 2x30 pions (sur 12x12 ou ?x15 cases ?)

- La dernière variante connue de la Pettie est le "Penta Grammai" ("Penthe Grammai" = "Cinq lignes"). Sophocle appelait d'ailleurs ce jeu "Petta pentégramma" (="Pettie aux 5 lignes"). On pense que ce jeu se pratiquait avec 2x5 pions sur un réseau de 5x5 lignes. Cependant, d'aprés Sophocle (Vème siècle av.JC), Pollux (170 ap.JC) et Eustathe, il est probable qu'il s'agissait plutôt d'un jeu de tablier, avec des dés, se pratiquant avec 2x5 pions sur 2 séries de 5 lignes séparées par une "ligne sacrée". Pollux en disait d'ailleurs ceci :
"Chacun des deux adversaires a cinq pions placés sur cinq lignes, et des cinq lignes, en partant de chaque côté, celle du milieu s'appelle ligne sacrée."

- Vers 43 ap.JC, les Romains de Grande-Bretagne jouaient encore à ce que les archéologues ont appelé "Jeu de Stanway" ou "Jeu de Colchester" (d'aprés le lieu, en Essex, où l'on a retrouvé les restes d'un plateau de ce jeu). Ce jeu est composé de 8x12 cases et chaque joueur possède 12 pions-larrons et un pion-duc (ou aigle). On pense que les pions-larrons se déplacaient d'une case orthogonalement alors que les pions-ducs pouvaient se déplacer de plusieurs cases orthogonalement.
http://www.di.fc.ul.pt/~jpn/gv/latrunculi.htm

- Cité pour la 1ère fois par Varron (116-27 av.JC,) le "Ludus latrunculorum" (Jeu des latroncules) était pratiqué par les Romains sur un plateau composé d'un réseau de 8x8 lignes (plus les diagonales, parfois, comme au jeu d'Alquerque). Chaque joueur possédait 8 pions "ordinaris" (="ordinaires") / "milites" (="soldats") / "latroncules" (="gardes") et 8 pions "vagis" (=errants") / "latrones" (="larrons, brigands"). On suppose que les pions ordinaires pouvaient se déplacer d'un pas en ligne droite alors que les pions larrons pouvaient se déplacer de plusieurs pas en suivant les lignes obliques (ou selon les 4 directions orthogonales et les 4 directions obliques ?). ( > Voir illustrations )
On notera que d'autres versions de ce jeu existaient, sur des plateaux de 8x7, 9x10, et 10x11 cases.
http://www.jocari.be/proddetail.php?prod=32_latronculesLignes
http://lignesdechecs.blogspot.com/2011/03/le-jeu-de-latroncules-hortus-jardin.html


Les jeux d'encadrement d'Afrique du nord :

Aprés la disparition de l'Empire romain, les jeux d'encadrement vont disparaitre en Europe mais vont subsister en Afrique du nord sous le nom de "Kharbga" en Tunisie et Algérie et de "Seega / Siga " en Egypte, Ethiopie et Somalie. Il en existe deux versions principales : Le Seega Khamausiyya où 2x12 pions s'affrontent sur un plateau de 5x5 cases (ou trous) et le Seega Saboucyya (= Kharbga) où 2x24 pions s'affrontent sur un plateau de 7x7 cases (ou trous). On connait aussi une version à 2x40 pions sur un plateau de 9x9 cases (ou trous).
http://jeuxstrategie.free.fr/Seega_complet.php
http://boardgamegeek.com/boardgame/11347/seega
En Somalie ce jeu porte le nom de "Fanta-rad" ou "Bub" et se joue avec 2x12 pions sur un plateau de 5x5 cases.


Les jeux d'encadrement d'Europe du nord:

Aprés la disparition de l'Empire romain, les jeux d'encadrement vont disparaitre en Europe méditerranéenne mais vont subsister en Europe du nord ous le nom de "Tafl". Les règles ont cependant évolué : L'un des joueurs dispose ses pions au centre du plateau alors que l'autre dispose les siens sur les cotés, encerclant le premier. Le but du premier joueur est d'amener son pion central (représentant le roi) en sécurité dans une des 4 forteresses aux angles du plateau, en brisant l'encerclement. Le but du second joueur est de capturer le pion central de son adversaire.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hnefatafl
http://en.wikipedia.org/wiki/Tafl_games
http://www.treheima.ca/viking/tafl.htm

- Un plateau de jeu retrouvé à Winmose, au Danemark, montre que les jeux d'encadrement étaient déja connus dans cette région vers 400 ap.JC. Ce plateau comporte un réseau de 19x19 lignes.

- Un plateau de jeu d'encadrement retrouvé à Gokstad en Norvège (daté du IXème siècle) comporte un réseau de 14x14 lignes ou 13x13 cases.
Il en dérivera le jeu danois de "Hnefatafl" ("Plateau des rois") avec 13 pions internes (dont un roi) s'opposant à 24 pions externes sur un plateau de11x11 cases et le "Jeu Vicking" norvégien avec 13 pions internes (dont un roi) s'opposant à 24 pions externes sur un plateau de 13x13 cases.

- Un plateau de jeu d'encadrement retrouvé à Toftanes Eysturoy au Feroes (daté du Xème siècle) comporte égalment un réseau de 14x14 lignes.

- Au Xème siècle les Saxons d'Angleterre jouaient à l'"Alea Evangeli" où 25 pions noirs internes (dont un roi) s'opposent à 48 pions blancs externes sur un réseau de 19x19 lignes.
http://en.wikipedia.org/wiki/Alea_evangelii_%28game%29

- Un plateau de jeu d'encadrement (à 7x7 trous) retrouvé à Ballinderry, en Irlande, semble y avoir été apporté par les Vikings de l'ile de Man vers 1000 ap.JC.
Il en dérivera le jeu irlandais, manxois et islandais de Brandubh / Branduf ("Corbeau noir") où 5 pions internes, dont un branan (roi), s'opposent à 8 pions externes sur un plateau de 7x7 cases (ou 7 pions internes, dont un roi, s'opposent à 12 pions externes sur un plateau de 7x7 cases ?)
http://boardgamegeek.com/boardgame/33692/brandubh
En Irlande on trouve également le jeu de Buanfalach ("Victoire rapide") ainsi que celui de Fithcheall / Fidchell ("Bois intelligent") où 9 pions internes, dont un roi, s'opposent à 20 pions externes sur un plateau de 9x9 cases.
http://boardgamegeek.com/boardgame/33684/fidhchell
http://zoubaoum.over-blog.com/article-2916729.html
http://en.wikipedia.org/wiki/Fidchell

- Vers le Xème siècle également apparait, en Ecosse, le jeu d'Ard-Ri où 9 pions internes, dont un roi, s'opposent à 12 pions externes sur un plateau de 7x7 cases.

- Au Pays de Galle on trouvait le jeu de Gwyddbwyll, où 5 pions internes, dont un roi, s'opposent à 8 pions externes sur un plateau de 7x7 cases.

- Au Trondheim a été retrouvé un plateau de jeu d'encadrement (daté de vers 1100) comportant 11x11 cases.
Il en dérivera, vers1587, le jeu gallois de Tawl-Bwrdd où 13 pions internes, dont un roi, s'opposent à 24 pions externes sur un plateau de 11x11 cases.

- En Laponie, depuis au moins 1732, existe le jeu de Tablut (semblable au jeu breton de Gwezbael / Gwezboel ?) où 9 pions internes "Suédois", dont un roi, s'opposent à 12 pions externes "Moscovites" sur un plateau de 9x9 cases.
http://jeuxstrategieter.free.fr/Tablut_presentation.php



L'Awithlaknakwe ("Guerriers de pierre") des Amérindiens Zunis :

Dans ce jeu les pions sont capturés par encadrement. Pourtant le plateau dérive manifestement de celui de l'Alquerque, un Jeu de Dames introduit par les Espagnols en Amérique.
http://www.boardgamegeek.com/boardgame/34481/awithlaknakwe
http://trictrac.net/index.php3?id=jeux&rub=detail&inf=detail&jeu=563



Les jeux d'encadrement modernes :

De nouveaux jeux d'encadrement ont été inventé en Angleterre à la fin du XIXème siècle. Leurs règles ressemblent à celles des anciens jeux d'encadrement gréco-romains à une différeence près : lorsqu'un pion est capturé, il n'est pas retiré du plateau mais change de couleur. C'est à dire qu'il appartient désormais au camps adverse.
Le premier de ces jeux était le "Game of annexation" en 1870 (sur plateau cruciforme).
Celui-ci a évolué pour devenir le jeu d' "Annex" en 1886 (sur plateau carré de 8x8 cases).
Il deviendra ensuite le jeu de "Reversi" en 1888.
Les Japonais en feront le jeu d' "Othello" en 1971.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Othello_%28jeu%29


Les jeux d'encadrement en Asie :

Les Jeux d'encadrement existent également en Asie, mais on ignore s'ils ont une origine commune avec ceux d'Occident.

- Les Thibétains connaissent le jeu de Galpogeltze où chaque joueur possède un pion-roi et 12 pions-soldats. Ces pions se déplacent de plusieurs cases, dans les quatres sens orthogonaux, sur un plateau de 8x8 cases. Les prises s'y font lorsqu'on parvient à encercler un pion adverse par les 4 cotés. Lorsqu'on parvient à placer un de ses pions entre deux pions adverses, ceux-ci sont également capturés.

- Ce jeu existe aussi au Cambodge sous le nom de "Rek", où chaque joueur possède un pion-roi et 15 pions-hommes qui se déplacent sur un plateau de 8x8 cases.
http://history.chess.free.fr/cambodian/Cambodian%20Chess%20Games.htm

- Les Malais connaissent un jeu semblable sous le nom d'Apit-Sodok. 2x8 pions s'y affrontent sur un plateau de 8x8 cases. Les pions peuvent se déplacer de plusieurs cases dans les quatres directions orthogonales. Les prises s'y font par encadrement ("apit") d'un pion adverse de deux cotés. Elles s'y font également par intrusion ("sodok") d'un pion entre deux pions adverses.
http://jeuxdumonde.free.fr/indonesie.html
http://boardgamegeek.com/boardgame/40574/apit-sodok
En Thailande, ce jeu est connu sous le nom de Mak-Yek.

- Au Japon, ce jeu est devenu l'Hasami-Shogi, avec 2x18 (ou 2x9) pions sur un réseau de 9x9 lignes. Les pions peuvent s'y déplacer de plusieurs cases dans les quatres directions orthogonales (ils peuvent aussi sauter par-dessus un autre pion). Les prises s'y font par encadrement d'un (ou plusieurs) pion adverse de deux cotés. Un joueur peut également gagner la partie s'il parvient à aligner 5 pions ... ce qui est une règle suplémentaire issue des Jeux d'alignement.
http://jeuxstrategie.free.fr/Hashami_shogi_complet.php
http://brainking.com/fr/GameRules?tp=73
http://www.trictrac.net/index.php3?id=jeux&rub=detail&inf=detail&jeu=11677
http://en.wikipedia.org/wiki/Hasami_shogi
http://www.chessvariants.com/shogivariants.dir/hasami.html
http://www.di.fc.ul.pt/~jpn/gv/hasami.htm

- Les Japonais connaissent également un jeu comparable appelé "Ninuki-Renju", sur un réseau de 19X19 lignes. Les captures s'y font lorsque deux (et seulement deux) pions ennemis sont encadrés.
http://www.flyordie.com/jeu/pente.html



Les jeux d'encerclement en Asie :

Les jeux d'encerclement dérivent probablement des jeux d'encadrement. Ils n'en diffèrent que par quelques aspects :
Les pions, une fois posés sur la table de jeu, ne peuvent plus être déplacés.
On ne prend pas les pions adverses en les encadrant par deux de ses pions mais en les encerclant de tous les cotés (on peut faire de même pour prendre un groupe de pions). Souvent, aussi, les pions capturés ne sont pas enlevés mais changent de camps.

- Le jeu thibétain de "Ming-Mang" (= "Nombreux yeux") est un jeu intermédiaire entre les jeux d'encadrement et d'encerclement. Peut-être représente-t-il l'ancêtre des jeux d'encerclement.
Les joueurs, munis chacun de 36 pions, s'y affrontent sur un réseau de 19x19 lignes (mais il existe aussi une version plus ancienne à 2x32 pions sur 17x17 lignes, ainsi qu'une version "Gundru" avec seulement 2x16 pions sur 9x9 lignes). Les pions y sont mobiles. On peut prendre un pion adverse en l'encadrant par deux de ses pions, mais on peut également s'emparer d'un groupe de pions adverses en les encerclant de tous les cotés. Tout pion capturé change de camps.
http://www.paperblog.fr/1477749/ming-mang-le-jeu-de-go-des-cimes/
http://www.di.fc.ul.pt/~jpn/gv/mingmang.htm

- Les jeux d'encerclement étaient également connus dans la Chine antique. Vers 559 ou 548 av.JC, dans le livre "Zuo zhuen" ("Commentaire de Zuo sur les annales de printemps et automnes") on trouve déja des termes techniques ressemblant à ceux employés dans ce genre de jeu.

- Vers 424 av.JC, dans le livre "Les analectes de Confucius, XVII, 22", on parle des "joueurs de YI". Ce jeu de "YI" (ou "Wei-Yi") était déja un jeu d'encerclement.

- Mencius (372-289 av.JC) parle aussi de QIU, le joueur de YI.

- Au 4ème ou 3 ème siècle av.JC, YinXi écrit le "Guan yin zi" ("Livre de maître Yin") où il parle aussi du jeu de YI.

- Vers 53 av.JC, dans son livre "Fangyang ("Dialectes"), YangXiong dit que le jeu de YI doit son nom au dialecte de l'état de LU (dans l'actuel Shandong).

- Bangu (32-92 ap.JC) écrit le "Yi Zhi" ("Essence du YI"), le premier livre expliqant le jeu de YI.

- A Wangdu a été retrouvé un plateau de YI, daté de vers 200 ap.JC. Ce plateau comportait un réseau de 17x17 lignes.

- Vers 220-265 ap.JC, Handan Chun décrit le YI comme un jeu utilisant 150 pions par joueurs sur un réseau de 17x17 lignes.

- Un dessin, daté de la dynastie des Qi du nord (550-577), représentait des hommes jouant à un jeu d'encerclement sur un réseau de 11x11 lignees. Probablement une variante locale du YI.

- A Anyang a été retrouvé un plateau de jeu daté de vers 557-618. Ce plateau comportait pour la première fois un réseau de 19x19 lignes. Il s'agissait probablement du premier jeu de Wei-Qi (Wei-Ch'i / Wei-Ki), un concurent local du jeu de YI.

- A Long-Men, au Henan, a été retrouvé un plateau de 11x11 lignes, daté de vers 680. Probablement servait-il pour une version locale d'un jeu d'encerclement.

- En Corée a été retrouvé un plateau de 17x17 lignes, daté de la période de Sila (668-935). Cela montre que le jeu de Yi était encore utilisé dans ce pays à cette époque.

- A Tourfan, dans le Sinkiang, a été trouvé le dessin d'un plateau de jeu daté de vers 750. celui-ci comportait un réseau de 17x17 lignes. Cela montre que le jeu de Yi était encore utilisé dans le bassin du Tarim, à l'ouest de la Chine, à cette époque.

- Par la suite, à l'époque de la dynastie Tang (618-907), le jeu de Wei-Qi à 19x19 lignes détronera complètement le jeu de YI (ou WeiYi) à 17x17 lignes. Le nom de "YI" fnira même par être donné à un autre jeu : le jeu d'alignements.
Le jeu à 17x17 lignes continue cependant d'être joué au Thibet et au Sikkim actuellement.
On a également trouvé des plateaux datant de la dynastie Tang qui comportaient des réseaux de 14x14 ou 18x22 lignes. Probablement servaient-il pour des versions locales d'un jeu d'encerclement.

- Vers 754 (ou 735) l'empereur chinois Hinan Tsung donnera un jeu de Wei-Qi à Kibi Daijin (Kibi No Makibi, 695-775 ), un ambassadeur de l'empereur japonais Koken Tenno. Ce jeu s'implantera alors officiellement au Japon sous le nom de "GO" (cependant un decret de l'imperatrice japonaise Jito avait déja interdit ce jeu en 701) et en Corée sous le nom de "Pa-Tok" ou "Pa-Duk". Ce jeu se pratique avec 180 pions blancs et 181 pions noirs sur un réseau de 19x19 lignes. Les joueurs posent, chacun leur tour, un pion (appelé "pierre") sur le plateau (appelé "Go-ban") sans pouvoir le déplacer ensuite. Les captures sont effectuées lorsqu'un pion (ou plusieurs) est totalement encerclé par des pions adverses.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeu_de_go
http://jeudego.org/
http://www.jeudego.com/
http://lorl.free.fr/gopres.htm
http://babelstone.co.uk/Blog/2009/04/pictorial-history-of-game-of-go.html

- En Mongolie intérieure, sous la dynastie Liao (937-1125), les Mongols Kithans jouent à un jeu d'encerclement sur un réseau de 13x13 lignes.
Chez les Mongols actuels le jeu d'encerclement est appelé "Dörvölz" ou "Migman" (un nom dérivé du jeu thibétain de "Mig-Mang"). Il se joue sur un réseau de 17x17 lignes. Chaque joueur y possède 6 pions-taureaux et 144 pions-chiens non mobiles.
http://www.lecomptoirdesjeux.com/mongolie-jeux-animaux.htm

- Les Magyars (Hongrois) semblent avoir connu un jeu semblable au Ming-Mang thibétain (sur un réseau de 18x18 lignes) appelé "Malomjarek" ou "Malmosdy" (depuis au moins le XIV ou XVème siècle). Cela s'explique probablement par le fait qu'ils sont un peuple ouralien venu de Sibérie.

- En Europe, le premier traité de Go occidental sera rédigé en 1881 par l'ethnologue Otto Korschelt.