PAYS LÉGENDAIRES :



L'ile de Thulé :                                                                                           

 

 

En 330 av. JC, un explorateur du nom de Pythés fit voile depuis Marseille afin de découvrir où le monde s'arrêtait dans cette direction. Il dépassa les Iles Britanniques, puis la mer du Nord et lors de son voyage de retour, mentionna une île du nom de "Thulé" ou "Ultima Thulé" dont il avait entendu parlé ou découvert lui-même.On pense qu'il s'agissait de l'Islande.

"Voguant de cap en cap, il remonta vers le nord le long des côtes d'Ibérie et Lusitanie, (Espagne et Portugal), et, continuant de faire le tour de ces côtes, en comptant cinq jours de navigation depuis Gadès (Cadix) jusqu’au cap Sacré (cap Saint-Vincent) , il parcourut ainsi les côtes de l’Aquitaine et de l’Armorique qu’il doubla pour entrer dans le canal que l’on nomme aujourd’hui la Manche."

(Strabon, liv. I, p. 63, liv. III, p. 148.)  

"Au-delà du canal, il suivit les côtes orientales des îles Britanniques, et lorsqu’il fut à la partie la plus septentrionale, poussant toujours vers le nord, il s’avança en six journées de navigation jusqu’à un pays que les barbares nommaient Thulé, et où la durée du jour solsticial était de 24 heures ; ce qui suppose 66 degrés 30 minutes de latitude septentrionale."

(Pline, liv. II, c. 75 ; IV, c. 16 ; VI, c. 34 ; Cleomedes de sphaera).

Selon Strabon :
«Pythéas nous dit que Thulé est à une distance de six jours de navigation de la Bretagne en direction du nord et qu’elle est proche de la mer gelée.»


Selon Geminos :
«Il apparaîtrait que Pythéas le Massaliote était en fait allé dans ces régions. Il dit, à propos des observations qu’il a notées dans de l’océan : Les barbares nous ont désigné en plusieurs occasions l’endroit où le soleil disparaît. A cet endroit, la nuit est extrêmement courte : deux heures pour les uns, ou trois pour d’autres, et juste après le soleil se lève à nouveau.»

Pline dit que Thulé est «la plus reculée de toutes les îles.»
«Durant les jours de solstice quand le soleil vient proche du sommet du monde, à cause de la route enfermée de la lumière, la terre en dessous a des jours continuels de six mois autant que des nuits continuelles en hiver quand il est en direction opposée.»


Par la suite, les romains situeront Thulé plutôt en Scandinavie (ainsi qu'ils le faisaient pour les Hyperboréens) : En 555, l'historien grec Procope, décrivant la guerre entre les Romains et les Goths, parle de la Scandinavie en l'appelant Thulé (Il dit que les Hérules du Danemark se rendaient à Thulé.). Il raconte que parmi ses habitants il y a des gens qu'il appelle des Skrithiphinoi (Skrid Finns = finno-ougriens Lapons).

Vers 750 Paulus Diaconus les mentionne également en précisant qu'ils pratiquent la chasse, qu'ils utilisent des planches de bois pour se déplacer (des skis), et qu'ils ont des animaux qui ressemblent aux cerfs (c'est-à-dire des rennes).

Bien plus tard, sous le règne de Louis le Pieux, le géographe irlandais Dicuil composera le fameux "Liber de mensura orbis terrae", dans lequel il reprenait les connaissances des Romains et d’Isidore de Séville. A l'intérieur on remarque qu'il identifie à nouveau l'Ultima Thulé à l'Islande.