Les
textes sur l'Atlantide :
Platon est l'inventeur du mythe de l'Atlantide.
Cependant , bien qu'il soit le 1er à avoir parlé longuement
de ce pays imaginaire (essentiellement pour pouvoir décrire
la société idéale selon lui), d'autres auteurs grecs avaient
parlé des Atlantes bien avant lui. Le
plus éminent des auteurs, auxquels nous devons des renseignements
précis sur les peuples anciens, est l'historien grec Hérodote
(-484 /-420), surnommé à juste titre: "Le Père de l'Histoire".
Il se rendit lui même sur le terrain, en Egypte, et remonta
le Nil très en amont de son delta. Au contact des commerçants
grecs de Cyrène et d'Egypte il récolta un grand nombre de
renseignements sur les peuplades du Sahara et fut le premier
à parler des Atlantes.
Parmi les peuples de Libye (Afrique du nord), il cite (en
partant du delta du Nil et en longeant la Méditerranée vers
l'ouest) :
-Les Adyrmachides,
-Les Giligames,
-Les Nasamons,
-Les Asbytes,
-Les Psylles,
-Les Maces,
-Les Guidames,
-Les Lotophages ,
-Les Machlyes, Auses et Zauèces du lac Tritonis (Chott Djerid
en Tunisie).
Ces deux derniers peuples semblent correspondre aux Amazones
de Diodore de Sicile.
Au sud des peuples de la côte, était selon ses propres termes,
"la Lybie des bêtes sauvages", où une élévation sablonneuse
s'étendait de Thèbes en Egypte jusqu'aux colonnes d'Héraklès
(détroit de Gibraltar).
Il situait à dix jours de Thèbes, les Ammoniens et l'Oasis
d'Augila (l'actuelle Audjila), puis à dix jours encore les
Garamantes situés quand à eux à trente jours de marche des
Lotophages.
Cette position géographique correspond à la ville de Garama
alors capitale des Garamantes, connue aujourd'hui sous le
nom de Djerma en Lybie, au Sud de l'actuelle Tripoli.
A dix jours des Garamantes, il présente les Atarantes et à
dix jours encore, il situait les Atlantes "qui habitent l'Atlas"
:
" Cette montagne est étroite
et ronde de tous cotés et si haute, dit-on, qu'il est impossible
d'en voir les sommets, car les nuages ne s'en écartent jamais,
ni pendant l'été ni pendant l'hiver. Les gens du pays disent
qu'elle est la colonne du ciel. C'est à cette montagne que
les hommes doivent leur nom, car ils s'appellent Atlantes..."
"Ils ne mangent aucune créature vivante et ne font jamais
de rêves".
Pausanias de Sparte (2s. ap.
Jc) parle aussi de ces Atlantes :
"Nous connaissons d'autres
Éthiopiens voisins des Maures et dont le pays s'étend jusqu'à
celui des Nasamons. Ces Nasamons, qui connaissent, disent-ils,
les mesures de la terre, donnent le nom de Loxites aux peuples
nommés Atlantes par Hérodote, et qui habitent les extrémités
de la Libye vers le mont Atlas ; ils ne sèment rien et vivent
de raisins sauvages."
Le périple d'Hannon cite
ces mêmes Atlantes Loxites :
"... Continuant notre
chemin, nous arrivâmes à la large rivière
Lixus, qui vient de Libye et au-delà de laquelle des
nomades appelés Lixites font paître leurs troupeaux.
Nous restâmes un certain temps avec eux et ils devinrent
nos amis.
Dans l'arrière-pays infesté de bêtes sauvages
et hérissé de grandes montagnes, vivaient des
Ethiopiens inhospitaliers. Ils disent que le Lixos coule de
cette région et qu'au milieu de ces montagnes habitent
des troglodytes, d'allure étrange, qui, d'après
les récits des Lixites, peuvent courir plus vite que
les chevaux..."
En ce qui concerne le fleuve Lixos, Eratosthène (cité
par Strabon) et Pomponius Mela disent qu'il donna son nom
à la ville de Lixus. Il pourrait s'agir de Llegh sur
l'actuel fleuve Ghâs Massa au sud d'Agadir, ou plutôt
de Lixus (Lksh en phénicien), au sud de Tanger, sur
l'oued Loukkos (Lekkous en phénicien). C'est à
Lixus qu'on situait le jardin des Hespérides.
Diodore de Sicile rapproche d'ailleurs ces Hespérides
("celles du couchant") des Atlantes : "Atlas
eut d'Hespéris sept filles, appelées 'Atlantides'
du nom de leur père, et 'Hespérides' de celui
de leur mère."
Pline parle également des iles des
Hespérides (les actuelles Canaries) :
"On rapporte que, face au promontoire
Hesperu, se trouvent les îles Gorgades (iles du cap
vert), jadis le séjour des Gorgones, à deux
jours de navigation du continent, ainsi que le rapporte Xénophon
de Lampsaque. Hannon, général des Carthaginois,
y a pénétré, ...
Plus loin encore que les îles Gorgades, sont, dit-on,
deux îles des Hespérides. Au reste, tout cela
est tellement incertain, que Statius Sebosus a évalué
la distance entre les îles des Gorgones et les îles
des Hespérides à quarante journées de
navigation le long de l’Atlas, et à une journée
de navigation la distance entre les Hespérides et la
Corne occidentale. Les renseignements sur les îles de
la Mauritanie ne sont pas plus certains. On sait seulement
qu’il y en a quelques-unes en face des Autololes, découvertes
par Juba, qui y avait établi des fabriques de pourpre
de Gétulie."
Dans le "Polyhistor",
Caïus Julius Solin parle aussi des iles Hespérides
et Gorgades :
"Après avoir ainsi
parcouru la mer Atlantique jusqu'à l'ouest, il fait
mention des îles Gorgades). Les îles Gorgades
sont situées, dit-on, en face du cap Hespérucéras.
Les Gorgones les ont jadis habitées, et aujourd'hui
encore un peuple monstrueux les occupe...
Au-delà des Gorgades sont les îles Hespérides,
qui, selon Sébose, se prolongent dans la mer à
une distance de quarante jours de navigation.
Il est certain, comme on le dit, que les îles Fortunées
(Canaries) sont situées à gauche de la Mauritanie
; Juba les place au midi, mais toutefois se rapprochant beaucoup
du couchant. Leur nom promet beaucoup ; mais la réalité
est loin de ce qu'il fait attendre...."
(Suit la liste des iles fortunées : Norion, les deux
Junonias, Capraria, Nivaria et Canarie.)
Le périple d'Annon continue ainsi :
"Prenant des interprètes
parmi les Lixites, nous naviguâmes pendant deux jours
en direction du sud, le long d'un rivage désertique,
puis une autre journée en direction de l'est. Nous
trouvâmes une petite île de cinq stades de pourtour,
à l'extrémité d'un golfe. Nous créâmes
un établissement et l'appelâmes Cerné
(Kerné). Nous avons estimé, en nous référant
à notre itinéraire, que nous nous trouvions
alors à l'opposé de Carthage, étant donné
que le voyage de Carthage aux colonnes d'Hercule et de là
jusqu'à Cerné semblait identique. "
Ce fort ou cette ville de
Cerné pourrait se trouver vers la baie du Rio de Oro,
où un îlot près de Dakhla porte encore
le nom de Herné..
Polybe (cité par Pline), Denys le Périégète
et Eustathe en parlent dans leurs livres et le Pseudo-Scylax
prétend qu'au-delà de cette ville, la mer est
infranchissable en raison de ses eaux boueuses :
" Au delà du
promontoire d’Hermès, est le fleuve Adonis, qui
va se jeter dans le grand lac. On trouve ensuite le grand
fleuve Lixos, sur les bords duquel est une ville phénicienne
du même nom, .... Après le fleuve Lixos vient
le Crabis, sur lequel est Thymiateria, ville phénicienne
avec un port. En sortant de cette dernière ville, vous
découvrez le promontoire de Solœnte, qui s’avance
beaucoup dans la mer.... Sur le promontoire Solœnte,
coule un fleuve qu’on appelle Xion, et dont les bords
sont habités par une tribu d’Ethiopiens, appelés
sacrés. Près de là est l’île
Cerné.
La navigation, depuis les colonnes d’Hercule jusqu’au
promontoire Hermès, est de deux jours depuis ce dernier
lieu jusqu’au promontoire de Solœnte, de trois
jours; et de Solœnte jusqu’à Cerné,
de sept jours. Tout ce trajet depuis les colonnes d’Hercule
jusqu’à l’île de Cerné, est
de douze jours. Les mers qui sont au-delà de cette
île, ne sont plus navigables, à cause de bas-fonds,
des bancs de sables, et de l’algue marine qui couvre
sa surface. Cette plante a une palme de largeur, et elle finit
en une pointe tellement acérée, qu’elle
tranche tout ce qui s’offre sur la surface de l’eau.
"
Platon dit la même chose à propos de la mer ou
s'était abîmée l'Atlantide :
"... la mer qui se trouve
là, n'est plus ni navigable, ni reconnue par personne,
parce qu'il s'y est formé un limon provenu de la terre
submergée."
Cette description d'une mer boueuse et encombrée d'algues
fait curieusement penser à la mer des Sargasses.
Dans le livre III de sa Bibliothèque
historique, Diodore de Sicile (-1s av.Jc) prétend que
Cerné était une ville atlante et qu'elle a été
prise, ainsi que les iles des Gorgones, par les Amazones :
" Les Amazones soumirent un
grand nombre de Libyens et de nomades du voisinage et elles
fondèrent à l'intérieur du lac Tritônis (l'actuel chott Djerid
en Tunisie) une grande ville qui fut appelée Chersonèsos à
cause de sa forme. Utilisant cette ville comme base, elles
entreprirent de grandes opérations, animées qu'elles étaient
d'un ardent désir d'envahir de nombreuses parties de la terre
habitée.
Leurs premières campagnes, dit-on, furent dirigées contre
les Atlantes , les hommes les plus civilisés de ces régions,
qui occupaient un pays prospère et de grandes villes; à ce
qu'on affirme, c'est chez eux que la légende place la naissance
des dieux, dans les régions proches de l'Océan, en accord
avec les légendes grecques et nous parlerons de cela dans
le détail un peu plus bas.
On raconte donc que Myrina, la reine des Amazones, rassembla
une armée composée de trente mille femmes d'infanterie et
de trois mille cavalières (dans les guerres, ce peuple cherchait
plus particulièrement à utiliser la cavalerie). Comme armes
défensives, elles utilisaient des peaux de grands serpents,
les animaux de cette espèce étant en Libye d'une taille incroyable,
et comme armes offensives, les épées et les lances, ainsi
que des arcs, avec lesquels non seulement elles tiraient de
face, mais encore, quand elles faisaient retraite, se retournant
en arrière, elles décochaient avec sûreté des traits sur leurs
poursuivants.
Ayant donc envahi le pays des Atlantes, elles vainquirent
dans une bataille rangée les habitants de la ville appelée
Cerné; et, après avoir poursuivi les fugitifs jusqu'à l'intérieur
des murs, elles s'emparèrent de la ville. Désireuses de frapper
de terreur les peuples voisins, elles traitèrent cruellement
leurs prisonniers elles passèrent les hommes adultes au fil
de l'épée et, ayant réduit les enfants et les femmes en esclavage,
elles rasèrent la ville.
Comme le bruit du désastre des Cernéens s'était répandu auprès
de tous les membres de ce peuple, on raconte que les Atlantes,
terrorisés, livrèrent leurs villes par convention et promirent
qu'ils feraient tout ce qu'on leur commanderait; alors la
reine Myrina, les traitant avec modération, conclut avec eux
un traité d'amitié et, à la place de la ville rasée, elle
en fonda une autre en lui donnant son propre nom; elle y établit
les prisonniers de guerre et tous ceux des indigènes qui le
désiraient.
Comme, par la suite, les Atlantes lui offraient des cadeaux
somptueux et lui votaient publiquement des honneurs considérables,
elle accepta ces marques de leur attachement et promit en
retour d'accorder ses bienfaits à leur peuple."
Pline l'Ancien (23 av.Jc - 79 ap.Jc), au livre VI de son Histoire
naturelle, parle aussi de Cerné et de l'Atlantide :
" A l'opposite du golfe Persique
et vis-à-vis de la côte d'Éthiopie, est située l'île Cerné.
On ne connaît au juste ni sa grandeur ni sa distance. Polybe
place cette Cerné à l'extrémité de la Mauritanie, vis-à-vis
du mont Atlas, à huit stades du continent. Cornelius Nepos
parle d'une Cerné à laquelle il ne donne pas plus de deux
milles de circuit. En face du mont Atlas est, dit-on, l'île
Atlantide, passé laquelle, à cinq journées de navigation,
la terre ne présente plus que des déserts..."
Diodore de Sicile (Livre V.XV)
parle lui aussi d'une ile dans l'Atlantique qui aurait été
découverte par les Phéniciens Carthaginois ...
mais il se pourrait qu'il parle des Acores ou même de
l'Amérique :
"Á l'occident
de l'Afrique on trouve une île distante de cette partie
du monde de plusieurs journées de navigation. Son terroir
fertile est entrecoupé de montagnes et de vallées.
Cette île est traversée par plusieurs fleuves
navigables. Ses jardins sont remplis de toutes sortes d'arbres
et arrosés par des sources d'eau douce. On y voit quantité
de maisons de plaisance, toutes meublées magnifiquement,
et dont les parterres sont ornés de berceaux couverts
de fleurs...
Autrefois, elle était
inconnue à cause de son grand éloignement, et
les Phéniciens furent les premiers qui la découvrirent.
... les Phéniciens ayant
passé le détroit et voguant le long de l'Afrique,
furent portés par les vents fort loin dans l'océan.
La tempête ayant duré plusieurs jours, ils furent
enfin jetés dans l'île dont nous parlons. Ayant
connu les premiers sa beauté et sa fertilité,
ils la firent connaître aux autres nations. Les Toscans,
devenus les maîtres de la mer, voulurent aussi y envoyer
une colonie, mais ils en furent empêchés par
les Carthaginois. Ces derniers craignaient déjà
qu'un trop grand nombre de leurs compatriotes, attirés
par les charmes de ce nouveau pays, ne désertassent
leur patrie. D'un autre côté, ils le regardaient
comme un asile pour eux, si jamais il arrivait quelque désastre
à la ville de Carthage. Car ils espéraient,
qu'étant maîtres de la mer, comme ils l'étaient
alors, ils pourraient aisément se retirer dans cette
île, sans que leurs vainqueurs qui ignoreraient sa situation
pussent aller les inquiéter là."
- Sanchuniathon décrit
également un archipel connu des Phéniciens dans
l'Atlantique. Probablement s'agit-il des Canaries... mais
un cataclysme semble l'avoir dévasté tout comme
l'Atlantide :
"Les Imyrchakines ("iles
éloignées" en hébreu) sont les dernières
iles à l' Ouest. La plus eloignée d'entre elles
est à 10 journées du promontoire Tyborsypha
("promontoire des tempêtes"). Le nom des plus
considérables est Hyresa, Hyrisima , et Igydula.
Dans les temps anciens il y avait beaucoup d'hommes dans ces
Iles . Mais il advint que le roi d' Hyresa vint débarquer
à Hyrisima avec des forces considérables, et
s'en rendit maitre. Il soumet à sa puissance toutes
les iles dont il tua les princes.
Quand il se fut defait de tous ses ennemis, il devint si arroguant
qu'il méprisa même les dieux.
Alors eu lieu un tremblement de terre ; l' eau et le feu du
ciel tombèrent avec tant de violence, que la pluspart
des habitants perirent. Ceux qui les elements épargnèrent
passèrent d'en d'autres contrées , de sorte
que maintenant ces iles sont dépeuplées. Il
y a dans ces iles de tres hautes montagnes, la plus élevée
se trouve dans l' ile d' Hyresa , et est un volcan."
Se référant à l'écrivain grec
Marcellus l'éthiopien (dont l'œuvre est antérieure à celle
de Platon), le néo-platonicien Proclus (410 / 485) semble
avoir également parlé de l'Atlantide :
" Il y avait dans cette mer
sept îles, consacrées en leur temps â Perséphone, et trois
autres de grande taille dont l'une consacrée à Pluton, une
â Ammon et une à Poséidon, celle-ci ayant une surface de mille
stades. Ils disent également que les habitants de cette île
consacrée â Poséidon conservaient le souvenir de leurs ancêtres,
et de l'île atlantique qui se trouvait là, merveilleuse, en
vérité, qui avait dominé pendant des siècles toutes les îles
de la mer Atlantique et était également consacrée à Poséidon...
"
Platon (427-347 av.Jc) avait été le premier
à prétendre que les Atlantes étaient
les habitants d'une ile de l'Atlantique, engloutie il y a
prés de 10000 ans. Pourtant il se référait à un peuple qui,
de son temps, existait réellement mais dans la région de l'Atlas.
Il écrivait ceci :
"Cette mer (l'Atlantique)
était alors navigable ; elle environnait non loin,
et vis-à-vis l'embouchure que vous nommez en votre
langue Colonnes d'Hercule, une île plus vaste que l'Asie
et la Lybie ensemble : entre elle et le continent, il y avait
encore quelques îles plus petites. Cette énorme
contrée s'appelait Atlantide ; elle était peuplée
et florissante, gouvernée par des rois puissans qui
s'emparèrent de la Lybie jusqu'à l'Égypte,
et de l'Europe jusqu'à la Tyrénie."
Platon prétendait tenir ses informations des prètres égyptiens.
Pourtant il n'est pas évident de retrouver une telle légende
dans leurs écrits.
Cependant il y a quand-même quelques pistes intéressantes
au sujet d'un cataclysme ayant frappé AMENTI (AMENTET), l'archipel
des morts.
Ce dernier, selon les textes égyptiens, comportait
plusieurs régions :
- SEKHET-AARU (YAARU / IARU / AALU / IALOU / IARU / IANRU),
était la "Terre des Roseaux ou des Joncs". Elle
se situait à l’Est, vers le Soleil levant.. (Notons
pour la circonstance que le terme Babylonien ARALLU désignant
le Paradis est proche parent d’AALU).
- SEKHEM, capitale de l’AMENTI et résidence du dieu
Khem, connut un sort tragique et fut détruite ”lors de la
terrible nuit des tempêtes et des inondations”.
.
- Les champs des Bienheureux (connus ailleurs et beaucoup
plus tard sous le nom de Champs Elysées) furent aussi détruits
par les eaux. Ces champs sont situés géographiquement
par les textes : ”...la partie
méridionale se trouve au pays (ou lac) de (K)HARU, la partie
septentrionale est fermée par le canal d'ERSA”.
- SEKHET-HETEPET / SEKHET-HOTEP était le "Champs
de la paix" ou "champs des Offrandes". Il se
situait à l'ouest, la ou le soleil se couche. C'était
le lieu d'habitation du dieu Osiris. Selon le Papyrus d’ANI
cette région aurait été constituée d’un groupe
de quatre Îles formant un rectangle et traversé par des canaux.
Si l’on en croit les textes, sur les sept grandes îles, trois
furent détruites par l’eau, (inondations, tempêtes et raz
de marée), dont SEKHET-AARU, le Champs des Bienheureux, et
la capitale SEKHEM.
Les quatre autres (celles du SEKHET-HOTEP) furent détruites
par le feu.
D’autre part, les textes d’Edfou parlent encore d’un pays
nommé le Grand Tertre primordial ou encore île des Bienheureux,
qui fut jadis enseveli sous les eaux. Cette île n’était pas
unique puisqu’elle faisait partie d’un groupe de dix, donc
d'un archipel. Et justement, dans L’île Primordiale existaient
des canaux. Les trois principales iles furent détruites par
un ”Oeil du Son” qui tomba sur la Terre (!?)
-
Voir quelques cartes tirées du livre des morts égyptien
et représentant l'Amenti -
- Voir d'autres cartes plus détaillées
tirées également du livre des morts égyptien
-
- Autre carte sur papyrus
- -
Autre carte sur un sarcophage -
(Des chiffres ont été indiqués pour qu'on repère plus facilement
les iles qui coïncident dans les cartes)
Cependant, hélas, on n'en sait guère plus sur cette légende
égyptienne parlant d'un archipel détruit par une catastrophe.
Certains textes égyptiens divisent l'Amenti en trois :
- La grande ile d'Iwiti (ile du piétinement) ou Iwsouht (ile
de l'oeuf) qui fut détruite par une tempète ou engloutie.
- La petite ile d'Iwhe (ile du combat) appelée aussi Sekht-Ianru
(champs des joncs) qui fut engloutie aussi.
- La petite ile d'Iwhotep (ile de la paix) appelée aussi Sekht-Hotep
(champs de la paix) qui fut détruite par une tempète.
Ces trois iles étaient également connues par d'autres auteurs
antiques... mais ceux-ci ne les appelaient pas "Atlantide"
:
Satius Sebosus disait qu'à 40 jours de navigation à l'ouest
des Gorgones (iles du Cap vert) se trouvent les troisiles
Hespérides :
- Aéglé la blanche (couleur des prêtres chez les indo-européens).
- Aréthuse la noire (couleur des paysants chez les indo-européens).
- Érythie la rouge (couleur des guerriers chez les indo-européens).
On situe parfois Érythie au large de l'Espagne. C'est la qu'
Hercule aurait lutté contre Géryon, le géant aux trois corps).
Ces Hespérides se trouveraient elles-mêmes à un jour du continent
d'en face (Amérique).
Certains textes disent qu'il y avait quatre autres hespérides
:
- Hestia.
- Hespéra.
- Hespérousa.
- Hespéraea.
Et Théopompus de Chios, en
320 av.Jc, parle également de la Méropide située
dans l'Atlantique. Ce continent contenait les villes de Machinos
("le guerrier") et d'Eusébius ("le pacifique").
Mais pour en revenir aux textes égyptiens, on trouve plusieurs
listes des 10 pays constituant l'ile des bienheureux / tertre
primordial.
Voici la liste d'Edfou :
- L'ile de la furie.
- Le chateau de chasse.
- Har-Maa.
- Hebwet.
- Le chateau du mystère.
- La maison du combat.
- Tanen-hotep (terre de paix ?)
- Le trône des deux dieux.
- Djeba.
- Wetjeset-neter.
Et voici une autre version :
- Le tertre de l'unité rayonnante.
- L'ile de Ra.
- Le pilier djed de la terre.
- La grande colline.
- L'arbre à huile.
- Celui qui est riche en ka.
- Mesen.
- Celui qui rend les lieux prospères.
- Behdet.
- Le domaine des fantômes.
Et en voici la version grecque :
- Royaume d'Atlas.
- Archontat de Diaprépés (qui se distingue).
- Archontat d'Eumélos (aux nombreuses brebis) / Gadiros (place-forte).
- Archontat d'Azaës.
- Archontat de Mnéseas (gardant le souvenir).
- Archontat de Mestor (qui dirige).
- Archontat d'Amphérès (tourné de deux cotés).
- Archontat d'Evaimon (de sang noble).
- Archontat d'Elasippos (soignant les chevaux).
- Archontat d'Autochtonos (autochtone).
D'autres textes égyptiens
divisent SEKHET-AARU en 7 "arits" (régions).
D'autres textes, par contre, font
de SEKHET-AARU et de l'AMENTI deux subdivisions à l'intérieur
du SEKHET-HOTEP. Ce dernier étant divisé en
14 "arits" :
- Amentet (Amenti)
- Sekhet Aaru (champs des joncs)
- Aatenkhu (pays de la lumière)
- Tui-Qaui-Aaui (pays de la joie)
- Aatenkhu
- Am-Mehet (pays invisible)
- Ases (pays des flammes)
- Ha-Hetep / Ha-Sert (pays des torrents)
- Akesi (pays du "dieu dans son oeuf")
- Nutent-Qahu (Ville de Qahu, pays du dieu-serpent) / Aptent-Qahu
- Atu (pays de la déesse de la lumière)
- Unt (pays de la déesse qui compte les heures)
- Uart-Entmu (pays de la déesse hippopotame)
- Kher-Aha (pays des montagnes).
C'est à peu prés tout ce qu'il y a de tangible sur l'Atlantide.
Presque tout le reste est sans fondement.
Cela n'empécha cependant pas de nombreux
écrivains à l'imagination fertile de broder
sur le thème ...
En 1869, Jules Verne, écrit
20 000 lieux sous les mers, faisant renaître l'intéret
pour l'Atlantide.
En 1873, Heinrich Schliemann découvre les ruines de
Troie, démontrant que les textes d'Homère n'étaient
pas forcément une fable. Du coups, l'Atlantide de Platon
parait plausible elle aussi.
En 1879 Elena Blavatsky fonde la société
théosophique et écrit des livres délirants
ou elle parle de l'Atlantide, dont les maîtres cosmiques
seraient les véritables ancêtres de l'homme.
En 1882, Ignatius Donnelly écrit “L'Atlantide,
Monde Antédiluvien" ou il affirme que l’Atlantide
était la première civilisation du monde et qu'elle
détenait un immense savoir.
En 1883, Berlioux écrit "l’Atlas primitif
et l’Atlantis".
En 1919, Pierre Benoit écrit
l'"Atlantide", un roman placant les Atlantes en
plein coeur du sahara.
En 1925 l’anglais Spence rapproche les pyramides égyptiennes
et précolombiennes dont il fait les héritières
de l'Atlantide Il lance ainsi le mythe des pyramides atlantes.
En 1926, James Churchward écrit “Mu, le continent
perdu" ou il raconte qu'un prêtre hindou lui aurait
révélé l’existence du continent
de Mu (dans le Pacifique) et de l'Atlantide (dans l'Atlantique)
sur lesquels se serait développé, plusieurs
dizaines de milliers d’années avant notre ère,
une civilisation supérieure, ancêtre de toutes
les autres.
En 1933, le voyant Edgar Cayce, dans "Les mystères
de l’Atlantide revisitée", lance le mythe
de la bibliothèque atlante cachée sous le Sphinx.
De nombreux charlatans broderont ensuite allègrement
sur ces nouveaux mythes qui, rappelons-le, ne reposaient sur
aucun texte ancien authentique.
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