Robin des bois:
Robin des bois a vraiment existé ?
S'agit-il d'un personnage historique dont la vie a été
déformée et romancée ou s'agit-il d'un
personnage légendaire totalement inventé ?
La lecture de divers documents historiques permet de retrouver
la trace de plusieurs personnes ayant porté ce nom.
Apparemment il s'agit d'un surnom qui a été
repris par de nombreux voleurs ou rebelles au cours des temps.
Le nom anglais de Robin des bois est "Robin Hood",
et on croit souvent que ce "Hood" est la déformation
de "Wood" qui signifie "Bois" ... mais
c'est une erreur : La vraie traduction du nom "Robin
Hood" est "Voleur encagoulé". Il s'agit
donc, en effet, plus d'un surnom que d'un nom.
Mais il est difficile de déterminer qui était
le tout premier Robin des bois, ce personnage initial qui
aurait inspiré ensuite tous ces successeurs.
L'étude des documents historiques permet toutefois
de suivre l'évolution du personnage à travers
les époques, et sa transformation progressive en mythe
littéraire agrégeant les aventures de plusieurs
hommes différents, réels ou fictifs ...
Vers 1198-1199, le "Rotulus curlae regis" cite un
"Robert Hood" recherché pour trahison.
Vers 1213-1216, un texte cite un certain "Robert Hode"(Robertus
Hod), serviteur de l'abbé de Cirencester, poursuivi
pour le meurtre de Ralf de Cirencester (Radulfum de Cirencestria),
un serviteur de l'archevêque de Gloucester.
Foulques FitzWarin (Fouke FitzWaryn : 1160-1258), un seigneur
destitué de son domaine de Whittington par Jean sans
terre (1166-1216), se révolta contre ce dernier de
1200 à 1203 et de 1215 à 1217. Il est probable
que certains exploits de ce personnage aient été
incorporés dans la légende de Robin des bois.
Idem pour Ranulf / Ralph Fitzodo (mort en 1153) qui s'était
révolté contre Jean sans terre en 1214, son
domaine du Warwickshire ayant été confisqué
et remis à Randolph, comte de Chester.
En 1226, les archives de la cour de justice royale citent
un certain "Robert Hod", un fugitif originaire de
l'archevêché de York.
En 1227 ce Robin, recherché par la justice, est cité
à nouveau sous le nom de "HobbeHod". Peut-être
que la personne qui se cachait sous ce pseudonyme était
Robert de Wetherby, un bandit actif durant la même période.
En 1228, les archives seigneuriales évoquent un "Robert
Hood" qui est accusé d'avoir "volé
pour le plus grand nombre". Il sera mis en prison pour
non paiement d'une dette ou d'une amende.
En 1231-1232, un voleur, Robert Thwing, pille les monastères
pour en distribuer le grain aux pauvres. Probablement que
les exploits de ce personnage ont alimenté les aventures
attribuées à Robin des bois.
En 1261, les archives judiciaires de Berkshire citent un hors
la loi du nom de "William Fèvre", fils de
"Robert Fèvre". Il est poursuivi pour agression
à mains armées.
En 1262, d'autres archives judiciaires royales le citent à
nouveau sous le nom de "William Robehod".
Entre 1261 et 1300 on ne trouve pas moins de huit références
à un certain Rabunhod.
Il semble bien qu'à cette époque de nombreux
bandits ont l'habitudes de prendre "Robin Hood"
comme surnom. (Un autre surnom est également utilisé
: "Petit Jean".)
En 1266, William de Grey, le Sheriff de Nottingham, combat
des bandits dans la forêt de Sherwood après la
défaite des révoltés de Simon de Montfort
à Evesham.
En 1272, un certain Jean Rabunhod devient hors-la-loi après
une bagarre dans une taverne du Hampshire. Et un certain Alexander
Robehod est accusé de vol en Essex.
Vers 1283, le trouvère Adam de la Halle (1245-1288)
écrit "Le Jeu de Robin et Marion". Mais rien
ne prouve que ce Robin (un berger peureux) ait le moindre
rapport avec Robin des bois. En effet, à cette époque,
le personnage de Marion / Marianne n'était pas encore
associé avec Robin des bois.
En 1292 un document mentionne une auberge au nom de "Robin
Hod". Cela prouve la popularité de ce personnage
à cette époque.
En 1294, un certain Robert Robehod est inculpé pour
avoir volé des moutons dans le Hampshire.
Vers1296-1297 on connait l'existance d'un certain Gilbert
Robynhod dans le Sussex.
Vers 1297-1298 un conseiller de londre portait le nom de "Robert
Hod" (mort en 1318). Mais rien n'indique que cet homme
ait été un voleur.
En 1304, le nom de Robin Hood apparait dans le "Registrum
premonstratense".
En 1316, les archives de la ville de Wakefield à 15
km de Barnsdale, dans le Yorkshire, notent le mariage d'une
certaine Matilda / Mathilde avec un forestier, un propriétaire
terrien du nom de Robert Hood (né en 1280 ou 1290)
fils d'Adam Hood (à Wakefield, on trouve des traces
de cette famille "Hood" sur plusieurs générations).
En 1318, un bandit du nom de William Scarlett reçut
le pardon royal. Il correspondait peut-être à
un compagnon (et parent) de Robin des bois évoqué
ultérieurement dans les ballades : Will Scarlett /
Scatheloke / Scarlock /Scadlock.
Vers 1322, les archives de Wakefield parlent à nouveau
du forestier Robert Hood : il se serait opposé à
son seigneur, le duc de Lancastre, et aurait transgressé
les "lois de la forêt".
Il est possible qu'il ait participé en 1322 à
la bataille de Boroughbridge avec des révoltés
contre l'armée du roi Edouard II. Aprés leur
défaite, les rebelles se seraient réfugiés
dans la forêt.
En 1323-1324, un Robyn Hod est mentionné en tant que
porteur dans le "Jornal ole la Chambre" du Roi Edouard
II :
"Robyn Hod jadis un des porteurs
por cas qil ne poait plus travailler de donn par commandement."
En 1325, on connait une Katherine Robynhod vivant à
Londres.
Vers 1341, Jean de Fordun est le premier historien à
parler du Robin des bois originel et à essayer de le
situer dans le temps :
"A cette époque, parmi
les déshérités se leva le plus célèbre
bandit armé : Robert Hood, (avec petit Jean et) ses
complices. Le peuple insensé célèbre
avec enthousiasme les exploits de ces hommes dans des comédies
et des tragédies".
En 1354, un certain Robin Hood a été mis en
prison à Rockingham à cause d'un délit
dans la forêt.
En 1376-1379, Jean Gower cite Marion et le berger Robin dans
son poème "Mirour de l’omme". Mais
il s'agit là des personnages des "jeux de Mai",
sans rapport avec le voleur Robin des bois. Ce dernier n'était
pas encore, à cette époque, accompagné
de sa petite amie Marianne dans les textes.
Vers 1377, William Langland (1330-1386) écrit le poème
narratif "La vision de Pierre le laboureur" dans
lequel un prêtre déclare : "Je
ne connais pas mon PaterNoster à la perfection mais
je connais les rimes de Robyn Hood et de Randolph (Randal),
comte de Chester ".
Cela montre qu'il circule à cette époque des
chansons sur Robin des bois. Ce personnage n'est donc pas
connu que par son nom, mais ses exploits sont également
célébrés par la tradition orale.
Vers 1380, le chroniqueur écossais Jean de Fordun écrit
en effet que le personnage de Robin des Bois "plaît
mieux que tous les autres" dans les ballades de
son temps.
Vers 1410, un texte trouvé dans la cathédrale
de Lincoln dit que Robyn Hod (Robin des bois) sévissait
dans la forêt de Sherewod (Sherwood).
En 1420 la chronique écossaise d'André de Wynton
date les explois de Robert Hude (Robin Hood) et Petit Jean
à Ingilwode (Inglewood) et Bernnysdaile (Barnsdale
/ Barnesdale / Barnysdale) des années 1283-1285.
En effet, à cette époque, la plupart des ballades
situent les activités de Robin des bois dans la forêt
de Barnsdale, dans le sud du Yorkshire, et non pas dans la
forêt de Sherwood, à 80 km plus au sud, dans
le comté de Nottingham.
Entre 1417 et 1429, des textes mentionnent les explois de
Robert Stafford, un moine de Lindfield, dans le Sussex, qui
s'était fait bandit sous le pseudonyme de "Frêre
Tuk". Plus tard ce personnage sera associé, dans
les ballades, à la bande de Robin des bois.
En 1427, on trouve une référence à un
"jeu de Robin des Bois" à Exeter, lors des
jeux de Mai. Cela montre probablement que le personnage du
berger Robin, l'amant de Marion / Marianne (la reine de Mai)
commence à être confondu avec le personnage de
Robin des bois.
En 1429, un juge s'est occupé d'un certain Robin des
Bois qui sévissait vers Barnesdale, dans le Yorkshire.
Le chroniqueur écossais Walter Bow(mak)er (1385–1449)
a écrit sur la révolte de Simon de Montfort
contre le roi Henri III (1216-1272) en 1265. Et il affirme
que "le fameux voleur Robert Hood
(...) prit la tête de ceux qui avaient été
déshérités et bannis à la suite
de la révolte". Cependant cette chronique
comporte de nombreuses inexactitudes historiques qui la rendent
peu fiable.
En 1440 John Bower / Walter Bower, reprenant les travaux de
Jean de Fordun en 1341, écrit que Robin des Bois a
commencé ses activités en 1266 :
"A cette époque ont été
dépossédés et bannis ces fameux Robert
Hood et Petit Jean ainsi que leurs compagnons. Leur vie en
tant que hors la loi dans les bois et les bosquets, les gens
du peuple en sont très friands."
En 1441, à Norfolk, des manifestants crient qu'ils
sont des "hommes de Robyn Hod".
C'est en 1449 que la ville de Nottingham fut dotée
d'un shérif. Les textes narrant la lutte de Robin des
bois contre ce shérif à une date antérieure
sont donc douteux.
Vers 1450, les ballades sur Robin Hood commencent à
être mises par écrit. Robin y est encore décrit
comme un homme du peuple et non comme un membre de la noblesse.
Parmi ses compagnons sont décrits Petit-Jean, Miller
(Millar / Much), Will Scarlet et Arthur le doux. Le Seigneur
Guy de Gisbourne apparait aussi.
Dans la ballade "Robin Hood et le moine", Robin
(Robyn Hode) n'est qu'un bandit de la forêt de Sherwood
qui vole pour son propre compte et tue sans pitié.
Dénoncé par un moine, il sera arrété
par le shérif de Nottingham et jeté dans un
cachot profond de la prison du comté (ce cachot, en
forme de fosse, existe toujours). Il en sera délivré
par ses compagnons Petit Jean et Millar.
Vers 1462, Robert Henryson écrit un texte où
un certain Robene (Robin), un berger, repousse les avances
d'une certaine Makyne / Mawkin. Il est peu probable, cependant,
que ce personnage ait le moindre rapport avec Robin des bois.
En 1475, le texte "Robin des bois et le chevalier / Robin
des bois et le shérif / Robin des Bois et Guy de Gisborne"
raconte la rencontre de Frêre Tuck et de Robin des bois.
(C'est la première fois que frêre Tuck apparait
dans une histoire de Robin). L'action se déroule à
Barnsdale, et le shérif est tué alors qu'il
tente de fuir à Nottingham. On trouve là un
essai d'unification entre les deux versions des aventures
de robin des bois : Celle où il sévit à
Nottingham et celle où il sévit à Barnsdale.
Vers 1495, l'imprimeur Wynken de Worde publie une compilation
des anciennes ballades sur Robin des bois : "La geste
de Robyn Hode". Il fait de Robin et de ses complices
(Will Scathelock, Petit Jean et Much) des contemporains d'un
roi appelé Edouard.
En 1498, un certain Roger Marshall a dû se défendre
devant les tribunaux pour avoir dirigé un soulèvement
de 100 personnes. Il avait utilisé le pseudonyme de
"Robin Hood", et s'est défendu en affirmant
que ses actions étaient des pratiques typiques de Robin
des Bois.
Vers 1503, publication de "Robin des bois et le potier".
l'action se situe à Nottingham et à Wentbridge
(Wentbreg / Went breg) dans la région de Barnsdale
au Yorkshire. On trouve là à nouveau un essai
d'unification entre les deux versions des aventures de Robin
des bois.
En 1508, Wynken de Worde rassemble quatre ballades (datant
de vers 1460 ?) et écrit "La geste de Robin Hood
/ La petit geste de Robin Hood et sa bande, avec le fier shérif
de Nottingham". On y voit Robyn Hode sévir à
Bernesdale / Bernysdale. A la fin, trahi par une cousine,
il meurt au prieuré de Kirklees (Kirklee / Kyrklyes
/ Kirkly / Churchlees), dans le Yorkshire.
La tradition ajoutera qu'avant de rendre l'âme il aurait
tiré une flêche par une fenêtre et demandé
à Petit Jean de l'enterrer là où elle
serait tombée. Une épitaphe a, en effet, été
retrouvée à 600 mètres des ruines du
prieuré ... mais la distance de cette épitaphe
est trop grande pour correspondre à celle d'un vrai
tir de flêche.
Vers 1513-1514, le poète Alexander Barclay mentionne
à la fois les personnages de Robin Hood et de Mademoiselle
Marian (Marianne) lors des jeux de Mai. Mais rien de prouve
que ces deux personnages étaient déjà
liés amoureusement, ni même qu'ils apparaissaient
dans les mêmes saynètes. En effet, dans les jeux
de Mai francais on jouait déjà, vers 1283, le
"Jeu de Robin et Marion"... et il est probable que
Robin Hood a été confondu avec le berger Robin,
amant de Marion / Marian (laquelle représentait la
"Reine de Mai"). D'ailleurs, à l'origine
ce personnage ne s'appelait pas Robin mais Ryder.
En 1521, l'historien écossais John Major (1469-1549)
prétend, pour la première fois, que Robin des
bois était actif à l'époque de Jean sans
terre (1166-1216). Ce dernier, vers 1190-1194, avait tenté
de s'emparer du trône du roi Richard Cœur-de-Lion
avant de, finalement, lui succéder après sa
mort, de 1199 à 1216 :
"On estime que c'est au temps
de Richard qu'ont prospéré les brigands les
plus célèbres : Robert Hood, un Anglais, et
Petit Jean, qui guettaient, et détroussaient de leurs
biens ceux qui étaient riches. Ils ne prenaient la
vie d'aucun homme sauf si on les attaquait ou leurs résistait
(...) Les exploits de Robert sont chantés partout en
Grande-Bretagne. Il ne permettrait pas que des femmes subissent
des injustices, ni qu'on lèse les pauvres..."
"A cette époque-là,
vivaient de nombreux voleurs et hors-la-loi, parmi lesquels,
Robert Hood, que nous appelons maintenant Robyn Hood; lui
et Petit Jean étaient de fameux voleurs. Ils erraient
à travers bois, montagnes et forêts, détruisant
et volant, s'attaquant surtout aux riches. Généralement,
ils ne tuaient pas, sauf ceux qui résistaient lors
de leurs vols et destructions. Le nommé Robin des bois
commandait une centaine d'hommes de la terre, bien valides,
très forts et excellents tireurs à l'arc. Il
ne souffrait pas qu'une femme soit opprimés, violée
ou abusée. Il favorisait les pauvres et ne supportait
pas qu'on touche à leurs biens, il les soulageait et
les aidait avec les biens pris aux riches."
Dans sa chronique de 1569, Richard Grafton prétend
que les noms de Robert Hood et de Guillaume de Goldsborough
étaient gravés sur l'épitaphe retrouvée
près du prieuré de Kirklees : "Ici
reposent Robard Hude (et) Willm Gold burgh Thoms ..."
Selon Grafton, Robin était un comte déshérité
à l'époque du roi Richard coeur de lion. C'est
la première fois que Robin est représenté
comme un noble.
Selon le "manuscrit Sloane", datant de la fin du
16ème siècle, Robin des bois serait né
à Lockesley (Locksley /Loxley dans le Yorkshire ou
le Warwickshire) en 1160, et il serait mort au prieuré
de Kyrkesley.
En 1592, Thomas Nashe décrit encore l'existence du
personnage de Marian (Marianne, la reine de Mai), dans les
"jeux de Mai".
En 1598-1601, Anthony Munday écrit les pièces
"La Chute de Robert comte de Huntington" et "La
Mort de Robert comte de Huntington", qui présentent
Robin des bois comme un noble dépossédé
à l'époque de Richard I et Jean sans terre.
On y voit Matilda FitzWalter, fille de Robert FitzWalter,
suivre Robin dans la forêt et y changer son nom en "Mademoiselle
Marian" (Marianne). C'est seulement à partir de
cette période que ce personnage s'intègre de
manière permanente dans la légende en tant que
petite amie de Robin des bois.
Vers 1599, Shakespeare, dans sa pièce "Comme il
vous plaira" cite le "vieux Robin d'Angleterre"
qui vit dans une forêt.
En 1620, l'historien Roger Dodsworth a écrit : "Robin
de Locksley est né à Bradfield, paroisse de
Hallamshire. Son beau-père ayant été
blessé à mort par une charrue, il s'enfuit dans
les bois (...) Puis il est venu à Clifton sur Calder,
et a fait la connaissance de Petit Jean, qui gardait les vaches.
On a dit que Jean a été enterré à
Hathersage dans le Derbyshire. Petit Jean était le
fils du comte Huntley. Ensuite, il a été rejoint
par le fils de Millar. "
En 1625, l'historien Elias Ashmole a écrit : "Petit
Jean a été enterré dans le cimetière
de Hathersage."
Martin Parker, en 1632, affirme que l'épitaphe retrouvée
près du prieuré de Kirklees, et attribuée
à Robin des Bois, stipule que ce dernier était
le comte Robert de Huntington, mort en 1198 :
"Decembris quarto die, 1198: anno
regni Richardii Primi 9.
Robert comte de Huntington
Se trouve sous cette petite pierre
Aucun archer n'était aussi bon que lui
Sa puissance l'a fait surnommer Robbin..."
... cependant la noblesse de Robin des bois étant une
invention récente, cet texte ne peut être que
faux.
En 1641, Ben Jonson écrit "Le berger triste"
où Robin des bois apparaît.
Ralph Thoresby aurait trouvé un document, dans les
papiers de Thomas Gale doyen d'York (1697-1702), qui racontait
que l'épitaphe de Robin Hood, écrite en vieil-anglais,
datait sa mort de 1247 :
"Hear undernead dis laitl stean
laiz robert earl of Huntingtun
near arcir ber az hei sa geud
an pipl kauld im robin heud
sick utlawz az hi an iz men
vil england nibr si agen
obiit 24 kal dekembris 1247."
La aussi les titres de noblesse qui y sont attribués
montrent que ce texte doit être considéré
comme un faux tardif.
Dans son "Leodiensis Ducatus", en 1715, Ralph Thoresby
raconte qu'à son époque l'inscription sur l'épitaphe
attribuée à Robin des bois, retrouvée
près du prieuré de Kirklees, était à
peine lisible.
Connue depuis au moins 1716, la ballade "La naissance
de Robin des Bois, son enfance, sa vaillance et son mariage",
aurait été écrite par un musicien de
Tutbury dans le Staffordshire. On y voit Robin épouser
une dame du nom de Clorinda, la reine des bergères,
dans le village de Tutbury, à l'époque d'Henri
III (1207-1272).
En 1746, William Stukeley veut identifier Robin des bois avec
Robert FitzOdo de Loxley au Warwickshire / Robert FitzOoth
duc d'Huntington (1160-1247). Celui-ci se serait fait hors-la-loi
lorsque son domaine a été confisqué et
donné à Ralf Harbury (Ranulf comte de Chester)
qu'il tua pour se venger. Ce dernier pourrait correspondre
à "Randolph, comte de Chester" mentionné
avec Robin des bois dans "La vision de Pierre le laboureur".
Et il y avait aussi Ralph Fitzodo (mort en 1153 ?) dont le
domaine du Warwickshire avait été confisqué
et remis à Randolph, comte de Chester.
John Watson, en 1758, dit que seule une croix était
encore visible sur l'épitaphe attribuée à
Robin des bois et retrouvée près du prieuré
de Kirklees : il n'y avait (plus) aucune inscription visible.
En 1765, Thomas Piercy retrouve et publie trois vieilles ballades
: "Robin Hood et Guy de Guisborne" (1475) , "Robin
Hood et frêre Curtial (Tuck)" et "Robin Hoode
est mort".
En 1795, Joseph Ritson publie une compilation de ballades
sur Robin des bois" : "Robin Hood, une collection
de tous les anciens poèmes, chansons et ballades encore
existants et relatifs à ce célèbre bandit."
En 1819, Walter Scott écrit le grand roman "Ivanhoé",
où figure Robin des bois
En 1822 (ou 1818), Thomas Love Peacock écrit le roman
"Mademoiselle Marianne" où apparait Robin
des bois.
En 1838, Pierce Egan écrit le feuilleton "Robin
Hood et Petit Jean".
En 1872-1873, Alexandre Dumas écrit deux romans : "Le
Prince des voleurs" et "Robin Hood le Proscrit".
Au XXème siècle, le personnage Robin des bois
est employé dans les oeuvres portées par les
nouveaux médias : bandes dessinées, films, jeux
vidéos, etc...
En fin de compte, on n'est pas certain qu'il ait vraiment
existé un personnage historique du nom de "Robin
Hood". Tout ce qu'on sait c'est que la légende
actuelle autour de ce personnage s'est constituée petit
à petit, au cours des années, par l'adjonction
d'éléments d'origines diverses : On a donc affaire
à la croissance d'un "meme".
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