Les vampires
:
Dans les traditions du monde entiers on trouve des créatures
ressemblant aux vampires, bien que leurs descriptions puissent
se montrer parfois assez différentes. On peut toutefois
se baser sur la convergence de trois caractéristiques
pour les ranger dans un même groupe :
- Les vampires sont des morts vivants, comme les zombies.
Parfois il s'agit d'un cadavre qu'une âme tourmentée
refuse de quitter, parfois il s'agit d'un cadavre sans âme
qui se trouve possédé et animé par un
démon.
- Les vampires sont des parasites se nourissant de l'énergie
vitale des humains pour maintenir leur existance. Cette énergie
vitale pouvant être représentée, selon
les cultures, par le sang, le souffle, l'énergie sexuelle,
etc ... Parfois aussi ils sont des sortes d'ogres se nourissant
directement des cadavres ou des êtres vivants.
- Les vampires peuvent se transformer en animaux divers. Parfois
en loups, comme les Loups-garous, mais le plus souvent en
chauve-souris..
On remarquera que le thème du sang
servant à nourrir ou revivifier les morts est trés
ancien. On le trouve déja, par exemple, dans la cérémonie
de Nekyia (sacrifice pour l'invocation des morts) évoqué
dans l'Odyssée d'Homère :
"C'est le bosquet de la déesse
Perséphone et c'est aussi l'entrée du royaume
des ombres. Tu devras t'avancer tout seul et trouver un endroit
isolé où tu creuseras un trou et sacrifieras
aux morts un bélier et une brebis noirs. L'odeur du
sang des bêtes immolées fera sortir les ombres
des défunts et ils te demanderont à boire. Mais
tu les en empêcheras avec ton épée et
ne leur permettras de s'approcher que lorsque tu auras obtenu
l'augure de Tirésias."
Voici une synthèse sur tous les vampires
et créatures proches dont on retrouve la trace dans
les différentes traditions :
Les "Mâcheurs"
Selon les croyances allemandes, le "Mâcheur"
("Manducator" en latin, "Nachzehrer" en
allemand).était un mort-vivant qu'on pouvait entendre
mâcher dans son tombeau. On pensait que, pour survivre,
ces "Mâcheurs" en étaient réduits
à manger leur suaire, puis à se dévorer
eux-mêmes.
Lorsqu'ils n'avaient plus rien à manger, ils pouvaient
même ronger la terre pour sortir de leur tombe et aller
dévorer d'autres cadavres ... ou des humains vivants
(principalement les membres de leur famille). Mais il ne semble
pas qu'ils sucaient le sang.
Le bruit de leur mastication ressemblant à des grognements
de porcs, les Slaves Kachoubes croyaient que les "Mâcheurs"
étaient capables de se transformer en cet animal. On
pensait aussi qu'ils pouvaient provoquer des épidémiees
de peste.
Pour les mettre hors d'état de nuire, on bloquait parfois
la machoire des cadavres afin de les empécher de mâcher.
C'est ainsi que les archéologues ont retrouvé
un tel cadavre, avec une brique dans la bouche, dans une tombe
vénitienne datant de la peste de 1576. On pouvait aussi
tuer ces créatures en les brûlant ou en leurs
coupant la tête.
Selon les traditions, c'était les hommes tués
dans un accident, les suicidés et les premiers morts
dans une épidémie de peste qui risquaient le
plus de devenir des "Mâcheurs".
En 1370, l’abbé Neplach d’Opatowitz
relata que vers 1345, dans le village de Lewin Klodzki en
Silésie, une sorcière appelée Brodka
Duchacz se serait transformée en "Mâcheur"
aprés sa mort.
Ce cas fut décrit en 1625 par Hajek de Libotscha dans
son "Chronique de Bohème" :
"... elle avait dévoré
la moitié du voile qu’elle avait sur la tête
et qu’on tira tout ensanglanté de sa gorge.
On lui planta dans la poitrine un pieu de chêne et du
sang jaillit de son corps, comme d’un bœuf, puis
on l’ensevelit de nouveau. Peu de temps après,
elle se montra de nouveau, bien plus souvent qu’auparavant,
terrifiant et tuant les gens, et elle piétinait ceux
qu’elle avait occis. Pour cette raison, elle fut derechef
déterrée par le même homme qui découvrit
qu’elle avait retiré de son corps le pieu qu’on
y avait planté et qu’elle le tenait dans ses
mains. On la sortit du tombeau et on la brûla avec le
pieu, puis on jeta les cendres dans la tombe que l’on
referma. Pendant plusieurs jours on a vu un tourbillon de
vent là où on l’incinéra."
En 1486, dans le "Malleus maleficarum", Jacques
Sprenger et Henry Institoris racontèrent une affaire
de "Mâcheur" ayant eu lieu en Rhénanie
:
"L’un de nous, Inquisiteurs,
trouva une ville quasiment vidée de ses habitants par
la mort. Par ailleurs, le bruit courait qu’une femme
enterrée avait petit à petit mangé son
linceul et que l’épidémie ne pourrait
cesser tant qu’elle ne l’aurait pas dévoré
en entier et ne l’aurait pas digéré. Prévôt
et maire de la ville creusant la tombe trouvèrent presque
la moitié du linceul engagée dans la bouche,
la gorge et l’estomac et déjà digérée.
Devant ce spectacle, le prévôt tira son épée
et coupant la tête, la jeta hors de la fosse. Aussitôt
la peste cessa."
En 1517, les Annales de la ville de Wroclaw,en
Silésie, citeront un autre cas de "Mâcheur"
:
"De la Saint-Michel à la
Saint-André moururent deux mille personnes environ.
Pendant ce temps, un pâtre fut enterré avec ses
habits à Gross-Mochbar ; il les a dévorés
et a produit le bruit de mâchoires d’une truie.
On l’a donc déterré et trouvé ses
habits ensanglantés dans sa bouche ; on lui a tranché
la tête avec une bêche et on a jeté
son chef hors du cimetière, alors la mortalité
a pris fin."
En 1572, à Lossen, près de Brieg, un autre cas
encore est décrit :
"...les paysans et la commune
ont autorisé l’exhumation d’une femme qui
avait été une damnée sorcière
et était morte ; elle mâchait dans sa tombe si
bien qu’on l’entendait de loin. On lui a tranché
la tête avec une bêche et enterré le tout
à part. Elle avait dévoré son linceul."
En 1679, dans son "Dissertatio historica philosophica
de Masticatione Mortuorum", Philip Rohr (Rehrius) lanca
l'hypthèse que les "Mâcheurs" étaient
des cadavres possédés par des démons.
En 1728, Ranfl écrit également
au sujet des "Mâcheurs" :
"Pendant les épidémies
de peste, le diable au fond des tombeaux, se livre à
d'horribles jeux; on constate alors que les morts, surtout
les femmes, font avec leurs lèvres une sorte de grognement
semblable à celui du porc quand il se repait; ces grognements,
parrait-il, ont la propriété de répandre
au loin la contagion; aussitôt qu'ils se font entendre,
la peste redouble de violence."
En 1820, les Slaves Cachoubes croyaient encore
que les enfants nés coiffés pouvaient devenir
des macheurs aprés leur mort. Ces créatures
dévoraient leurs mains, leurs pieds et leur linceuil
puis sortaient de leur tombe pour aller dévorer leurs
proches.
Par la suite, ces "Mâcheurs" seront peu à
peu confondus avec les "vampires", leurs homologues
suceurs de sang issus des pays slaves.
On remarquera cependant que chez les Slaves
de Russie, on trouve les "Vieszcys / Vieszays / Vieszoys";
ce sont des "Mâcheurs" qui se rongent les
mains et les pieds dans leur tombe et qui aiment faire des
farces aux vivants.
A noter que chez les Slaves Wendes d'Allemagne du nord-est,
il existe un type spécial de "Macheurs" :
les "Doppelsaugers" ou "Dubbelsugers"
("Double-suceurs"). Ceux-ci semblent être
obsédés par les seins : Dans leur tombe ils
machent leurs propres seins, ou se faufilent dehors pour aller
dévorer les seins des vivants.
Les Vampires slaves / Vampires proprement
dits
Le mot "Vampire" provient des langues slaves. On
trouve ainsi "vampir" en serbe, "vapir"
ou "vupir" en bulgare, "upir" en croate,
tchèque, et slovaque, "upyr" en russe, "upior"
en ukrainien, "upar" en biellorusse, "upier"
en polonais, "opyr" dans les Carpates, "upor"
en cachoube, "uber" en Turquie du nord, etc....
Ces vampires slaves sont capables de se transformer
en chauve-souris et, la plupart du temps, ils ne prélèvaient
pas le sang de leurs victimes avec leurs dents mais avec un
dard placé sous leur langue. (Les Bulgares parlent
des "Oburs" qui n'ont qu'une seule narine et qui
sucent le sang de leurs victimes grace à un dard placé
au bout de leur longue langue rétractile.)
La transformation d'un homme en vampire aprés sa mort
peut être due à plusieurs causes. Les principales
décrites sont le suicide, la pratique de la sorcellerie,
une inhumation dépourvue des rites chrétiens
et l'enjambement du cadavre par un chat.
Pour détruire ces vampires, les méthodes traditionnelles
sont : La décapitation, la crémation et le pieu
de bois enfoncé dans son coeur.
En 1718, en Hongrie, une enquète officielle
fut faite sur le cas de Michael Casparek, un habitant de Liptov
qui serait devenu un vampire aprés sa mort.
En 1721, Gabriel Rzaczynski écrivit le livre "Historia
naturalis curiosa regni Poloniae" (Histoire Naturelle
des curiosités du Royaume de Pologne) où il
confond déja les "Upiers" (vampires slaves) avec les "Mâcheurs" :
"J’ai souvent entendu dire
par des témoins dignes de foi que l’on a trouvé
des cadavres qui sont non
seulement restés longtemps incorrompus, souples et
rouges, mais aussi qui remuaient la bouche, la langue et les
yeux, qui avaient avalé leur linceul et même
dévoré des parties de leur propre corps. Entre-temps
s’est répandue la nouvelle d’un tel cadavre
qui est sorti de son tumulus, a erré par les carrefours
et devant les maisons, se montrant tantôt à celui-ci,
tantôt à celui-là, attaquant plus d’un
pour l’étrangler. S’il s’agit du
cadavre d’un homme, les gens le nomment upier, de celui
d’une femme, upierzyca."
Leur nom aurait signifié, selon lui,"corps emplumé,
léger, se mouvant avec agilité".
En 1725, un officier impérial autrichien,
publie un rapport dans le "Wienerische Diarium";
Il y rapporte le cas de Peter Plogojowitz (Petar Blagojevic),
un Serbe qui serait devenu un "vampyr" (vampire)
étrangleur et suceur de sang aprés sa mort la
même année.
En 1728, l'écrivain allemand Michael
Ranft (1700-1774) écrit alors l'ouvrage "De
masticatione mortuorum in tumulis" ("De
la mastication des morts dans leurs tombeaux") où
il décrit les vampires (vampyris) en les identifiant
avec les "mâcheurs".occidentaux :Il y raconte
que "L’opinion veut que
la mastication des morts coïncide avec les périodes
de peste."
En 1732 le médecin militaire autrichien
Flyckinger publie une nouvelle étude sur le cas d'Arnold
Paole, un Serbe qui serait revenus devenu un vampire aprés
sa mort en 1727 :
"... vingt ou trente jours après
sa mort, des gens se plaignirent que le nommé Arnold
Paole venait les tourmenter et qu'il avait fait mourir quatre
personnes. Pour mettre fin à ce danger, le Heiduque
conseilla aux habitants de déterrer le vampire ..."
" ... Conformément à leurs coutumes, ils
lui ont transpercé le coeur d’un pieu ; il a
alors émis un soupir bien perceptible et a saigné.
Sur ce, ils ont incinéré le corps le même
jour et jeté ses cendres dans le tombeau."
Ces cas de vampirisme seront rapportés par le "Mercure
de France" dés 1732 et par la revue franco-hollandaise
"Le Glaneur", puis par le "London Journal".
Le mot serbe "vampir" commencera alors à
se répendre dans toute l'Europe occidentale.
Dans le livre "Voyage de trois gentlemen anglais de Venice
à Hamburg" (écrit en 1734, publié
en 1745) il est dit que les "vampyres" sont des
êtres possédés par un mauvais esprit et
qu'on les trouve en Serbie, Banat, Pologne, Lithuanie et Russie.
En 1748, Heinrich Augustin von Ossenfelder
écrit un poème intitulé "Der Vampyr".
En 1746-1749 Dom Augustin Calmet (1672-1757)
écrit le livre "Vampires
de la Hongrie et de ses alentours" où il décrit
leurs méfaits :
"... Dans ce siècle, une
nouvelle scène s'offre à nos yeux depuis environ
soixante ans dans la Hongrie, la Moravie, la Silésie,
la Pologne ; on voit, dit-on, des hommes morts depuis plusieurs
années, ou du moins depuis plusieurs mois, revenir,
parler, marcher, infester les villages, maltraiter les hommes
et les animaux, sucer le sang de leurs proches , les rendre
malades et enfin leur causer la mort ; en sorte qu'on ne peut
se délivrer de leurs dangereuses visites et de leurs
infestations, qu'en les exhumant, les empalant, leur coupant
la tête, leur arrachants le nom d' 'oupires', ou 'vampires'
..."
Cet ouvrage a cependant encore tendace à confondre
les vampires avec les "mâcheurs" :
"Les mémoires publiques
des années 1693 et 1694 parlent des oupires ou vampires
ou revenants, qui se voient en Pologne et surtout en Russie.
Ils paraissent depuis midi jusquà minuit et viennent
sucer le sang des hommes ou des animaux vivants en si grande
abondance, que quelquefois il leur sort par la bouche ; par
le nez et principalement par les oreilles ; et que le cadavre
nage dans son sang répandu dans son cercueil. On dit
qu'il a une espèce de faim, qui lui fait manger le
linge qu''il trouve autour de lui. Ce 'redivive' ('revenant,
mort-vivant') ou 'oupire' ('vampire') sorti de son tombeau,
ou en démon sous sa figure, va la nuit embrasser et
serrer violemment ses proches ou ses amis et leur suce le
sang, jusquà les affaiblir, les exténuer et
leur causer enfin la mort..."
En 1751, Augustin Calmet écrit le "Traité
des apparitions" où il dit que les vampires ont
la peau pâle ou violacée. C'est un changement
car, avant, on les décrivait plutôt comme rougeatres,
gorgés de sang.
En 1760, dans son "Dictionnaire philosophique",
Voltaire écrit un article sur les vampires :
"... Ces vampires étaient
des morts qui sortaient la nuit de leurs cimetières
pour venir sucer le sang des vivants, soit à la gorge
ou au ventre, après quoi ils allaient se remettre dans
leurs fosses. Les vivants sucés maigrissaient, palissaient,
tombaient en consomption; et les morts suceurs engraissaient,
prenaient des couleurs vermeilles, étaient tout a fait
appétissants. C’était en Pologne, en Hongrie,
en Silésie, en Moravie, en Autriche, en Lorraine, que
les morts faisaient cette bonne chère. On n’entendait
point parler de vampires à Londres, ni même à
Paris...".
En 1764, Horace Walpole écrit le "Chateau
d'Otrante" qui marque le début de la mode des
romans gothiques.
En 1774, les chauves-souris commencent à
être appelées "vampires", par analogie.
Les romanciers gothiques s'emparent ensuite
du sujet :
Goethe (1749-1832) écrit "La fiancée
de Corinthe".en 1797.
John Stagg écrit le roman "Vampyre" en 1810.
John William Polidori (1795-1821) écrit le roman "The
Vampyre, a tale" en 1819 (d'aprés un brouillon
de Byron datant de 1816), popularisant ainsi ces créatures
dans la littérature romantique fantastique. Pour la
première fois le"s vampires sont représentés
pâles et séduisants et non plus bestiaux, rougeatres
et couverts de haillons. Cependant ils sont décrits
comme des dévoreurs et non comme des buveurs de sang.
P.Mérimée écrit le roman "Varney
le vampir" en 1827.
En 1854, dans son livre "Transcaucasie
: esquisses des nations et des races situées entre
la Mer Noire et la Mer Caspienne", le baron August von
Haxthausen décrit un vampire ayant vécu jadis
en Arménie :
"Dans une caverne de cette région
vivait jadis un vampire, nommé "Dakhanavar (ou
Dashanavar)", qui ne supportait pas que quiconque pénétrât
dans ces montagnes ou en dénombrât les vallées.
Toute personne qui s’y essayait voyait durant la nuit
son sang sucé par ce monstre, depuis la plante de ses
pieds, jusqu’à ce qu’il meure."
En 1871, Joseph Sheridan Le Fanu (1814-1873)
dépeint un vampire féminin (un "upyre")
dans son livre "Carmilla". Cette créature
est décrite comme pouvant se transformer en chat, en
chauve-souris ou en loup.
En 1885, dans un article appelé "Superstitions
de Transylvanie", Emily Gerard (1849-1905) emploie pour
la première fois le mot "nosferatu", prétendant
que celui-ci désigne les vampires en roumain :
"... Il y a deux sortes de vampires,
les vivants et les morts. Le vampire vivant est, en général,
la progéniture illégitime de deux personnes
illégitimes mais même un pedigree sans tâche
ne protégera personne contre l'intrusion d'un vampire
au sein de la famille, puisque toute personne tuée
par un nosferatu deviendra un vampire après la mort
et continuera à sucer le sang de gens innocents jusqu'à
ce qu'il soit exorcisé, soit en ouvrant la tombe de
la personne suspectée et en enfonçant un pieu
dans le corps, soit en tirant une balle dans le cercueil.
Dans les cas très difficiles, on recommande aussi de
couper la tête et de la remettre dans le cercueil avec
la bouche pleine d'ail, ou encore de retirer le cœur
et de le brûler en répandant les cendres sur
la tombe..."
... Pourtant, en réalité, ce mot semble bien
ne pas exister dans la langue roumaine. Certains pensent cependant
qu'il pourrait être la déformation du mot grec
"nosophoros" qui signifie "porteur de peste".
En 1897 Bram Stoker (1847-1912) écrit
le roman "Dracula",
qui deviendra une référence sur ce thème.
Pour la première fois on apprend que les wampyrs (vampires)
n'ont ni ombre ni reflet, qu'ils peuvent se transformer en
loups ou en chauves-souris, qu'ils ne peuvent pas entrer dans
une maison s'ils n'y ont pas été invités,
et qu'ils fuient l'ail et les crucifix. La lumière
du jour, cependant, ne fait que les affaiblir mais ne les
tue pas. Pour se débarasser d'eux il faut les décapiter
ou utiliser un pieux ou une balle bénite. Bizarrement
le héro de ce livre, Dracula, s'inspire d'un personnage
historique réel : Vlad III Basarab, surnommé
"Vlad Dracul" (Vlad le dragon) ou "Vlad Tepes"
(Vlad l'empaleur). C'était un voïvode cruel ayant
régné sur la Valachie de 1456 à 1462.
Selon l'auteur, ce personnage serait devenu un vampire aprés
sa mort. (Selon les Moldaves, les vampires sont des êtres
possédés par un mauvais esprit appelé
"drakul").
A noter aussi que ce livre plagie plusieurs passages du "Capitaine
vampire", un ouvrage écrit par Marie Nizet en
1879. Il reprend aussi le mot "nosferatu" comme
synonyme de "vampire".
Par la suite, le cinéma s'intéressera
également aux vampires; Ainsi seront produits les films
"Nosferatu, une symphonie de la terreur", en 1922,
par Friedrich Murnau (qui introduit le thème du vampire
Orlock pouvant être tué par la lumière
du jour) et "Dracula", en 1931, par Tod Browning
(qui introduit une dimension plus érotique dans le
personnage). Ces oeuvres permettront de fixer, dans l'esprit
du public, l'images moderne des vampires occidentaux : Ceux-ci
seront désormais décrits comme élégants,
pâles et blafards et non plus bestiaux, rouges et sanguins
comme leurs ancêtres des pays slaves.
Mais d'autres régions du monde semblent avoir connu
également des créatures ressemblant aux vampires
suceurs de sang ...
Ainsi, pour les anciens Mésopotamiens,
les Enfers étaient habités par des "Akhkharus
/ Dimme-khabs" buveurs de sang.
Chez les Juifs, on parle des "Estries"
qui sont des vampires incorporels qui boivent surtout le sang
des enfants.
Au Pérou, les "Pumapmicucs / Canchus"
sont des vampires qui boivent le sang des gens endormis alors
que les "Pishtacos" sont des vampires se nourissant
de la graisse de leurs victimes.
Au Portugal et Brésil les vampires sont appelés "Luisons / Lobisons / Libishomens". Ce nom signifie en fait "Hommes-loups"; il devait donc servir, à l'origine, à désigner plutôt des sortes de loups-garous. Ces créatures sont décrites comme petites et velues et leur morsure transforme les femmes en nymphomanes.
En Amérique du sud sont connus aussi les "Hommes-moustiques" qui piquent leurs victimes avec leur long nez.
A Porto-Rico, vers 1992, sont apparus également les "Chupacabras" ("Suceurs de chèvres"), vampires de forme bestiale qui s'attaquent au bétail. On les a ensuite vus en Amérique du sud, au Mexique et dans le sud des USA (à la Martinique, on les appelle "Lentikris"). Certains prétendent qu'ils sont d'origine extra-terrestre ... mais en étudiant le cadavre d'un Chupacabra, on s'est rendu compte qu'on avait affaire à un canidé dépourvu de poils car atteint de la galle sarcoptique.
Les Ashantis d'Afrique parlent aussi des "Asasabonsams
/ Asasabonsams". Ce sont des vampires arboricoles de
forme humaine ayant des crochets à la place des pieds
pour attraper les gens qui passent. (il est possible qu'ils
aient six bras). Ils sucent le sang de leurs victimes en les
mordant au pouce avec leurs dents de fer.
Les Mintiras de la péninsule malaise
connaissent un démon de l'eau qui, lui aussi, suce
le sang en mordant les pouces ou les orteils des hommes.
En Australie on parle des "Yarumaybawbos",
des nains rouges et velus qui sucent le sang de leurs victimes
grace à leurs mains et leurs pieds.
En Chine on connait également des créatures
ressemblant aux Vampires; ce sont les "Jiang-shihs"
("Jiang-jis / Kiang-shihs / Chiang-shihs" = "Cadavres
raides"), appelés "Gang-shis" en coréen
et "Kyon-shis" en japonais. Ce sont des morts-vivants
issus d'hommes suicidés, décédés
de mort violente, dont le corps n'a pas été
enterré convenablement selon les rites, ou dont le
cercueil a été enjambé par un chat (ou
touché par son souffle). Leur "Hun" / "Houen"
(âme supérieure, céleste et rationnelle)
s'envole alors au ciel, mais leur "P'o" (âme
inférieure, terrestre et instinctive) refuse de descendre
se dissoudre dans le sol et continue d'habiter et d'animer
le cadavre. Celui-ci sort donc de sa tombe et attaque les
vivants de manière bestiale, leurs arrachant la tête
et les membres pour s'emparer de leur souffle vital "ki"
(ils sont également norris par la lumière lunaire).
On dit que ces "Jiang-shihs" gardent leurs bras
raides, tendus en avant, qu'ils ne peuvent avancer que par
bonds et qu'ils sont incapables de traverser une eau courante.
Il semble aussi qu'ils soient aveugles et qu'ils ne percoivent
leurs victimes que par le bruit de leur respiration. Avec
le temps ils évoluent et deviennent capables de voler
dans les airs et de se transformer en loups.
Les "Appeleurs" et "Broucolaques":
Les "Appeleurs" sont des morts-vivants
qui sortent de leur tombe pour effrayer et tourmenter les
vivants. ils ont le terrible pouvoir de faire mourir qui ils
veulent simplement en l'appelant par son nom.
Divers histoires les concernant ont été contées
au cours des siècles en Europe, les plus anciennes
connues ayant eu lieu en France et en Angleterre...
Déja en 1031, lors du second concile
de Limoges, l'évêque de Cahors avait présenté
un témoignage sur une sorte de mort-vivant :
"Un chevalier de notre diocèse,
ayant été tué dans l'excommunication,
je ne voulus pas céder aux prières de ses amis,
qui me suppliaient vivement de lui donner l'absolution : je
voulais en faire un exemple, afin que les autres fussent touchés
de crainte; il fut enterré par quelques gentilshommes,
sans cérémonies ecclésiastiques et sans
l'assistance des prêtres, dans une église dédiée
à St-Pierre. Le lendemain matin on trouva son corps
hors de terre et jeté au loin de son tombeau, qui était
demeuré entier, et sans marque qui prouvât qu'on
y avait touché. Les gentilshommes qui l'avaient enterré
n'y trouvèrent que les linges où il avait été
enveloppé; ils l'enterrèrent une seconde fois
et couvrirent la fosse d'une énorme quantité
de terre et de pierres. le lendemain ils trouvèrent
de nouveau le corps hors du tombeau, sans qu'il parût
qu'on y eût travaillé. la même chose arriva
cinq fois. Enfin, ils enterrèrent l'excommunié
comme ils purent, loin du cimetière, dans une terre
profane; ce qui remplit les seigneurs voisins d'une si grande
terreur qu'ils vinrent tous demander la paix."
Dans son livre "De
Nugis Curialium" (vers 1181-1193), Gautier Map (1140
- 1208) a rapporté une affaire de mort-vivant appeleur
ayant eu lieu au Pays de Galles :
"Guillaume Laudun, soldat anglais,
homme connu pour sa grande force et son courage, alla trouver
Gilbert Foliot, qui était alors Evêque de Hereford,
mais qui est maintenant Evêque de Londres, et lui dit
: 'Monseigneur, je viens vous demander conseil. Un certain
malfaiteur gallois est mort récemment à mon
domicile. C'était un homme qui affirmait ne croire
en rien, et après un intervalle de quatre nuits, il
est revenu chaque nuit et n'a pas manqué à chaque
occasion d'appeler nominalement d'un ton sévère
l'un de ses anciens voisins. Dès qu'il les appelle,
ils tombent malade et meurent au bout de trois jours, si bien
que, maintenant, il n'en reste plus beaucoup'
L'Evêque, qui était tout à fait stupéfait,
répondit : 'Le Seigneur a peut-être donné
à l'esprit mauvais de ce misérable gredin le
pouvoir de se réveiller et de faire marcher son corps
mort. Il faut cependant exhumer le cadavre et l'égorger
tout en aspergeant d'eau bénite le corps et la tombe
et, cela étant fait, l'enterrer de nouveau.' Ce qui
fut dit fut fait, mais néanmoins les survivants étaient
tourmentés et attaqués par l'esprit errant.
Il arriva alors qu'une certaine nuit, tandis qu'il n'y avait
plus beaucoup de survivants, le nom de Guillaume lui-même
fut appelé trois fois. Mais lui, étant courageux,
actif et perspicace, sortit de chez lui en courant, brandissant
son épée dégainée. Le démon
s'enfuit, mais il le poursuivit jusqu'à sa tombe et,
alors qu'il s'y allongeait, il sépara proprement la
tête du corps d'un coup d'épée. A partir
de ce moment précis, la persécution que les
gens subissaient de la part de ce vagabond démoniaque
cessa et depuis lors ni William lui-même ni quiconque
parmi les autres n'a subi aucun mal."
En 1196, dans son livre "Historia
Rerum Anglicarum", William of Neewburgh (Guillaume
de Newbury, 1136-1208 ou 1208), raconta une autre affaire
de mort-vivant appeleur. Ici, la créature (un prêtre
décédé qui ne s'était jamais montré
trés religieux) ne tue pas les gens mais se contente
de les effrayer par ses cris :
"... il apparut soudain dans la
chambre à coucher, au chevet même de la dame
dont il avait été l'aumônier, poussant
des cris extrêmement perçants et des gémissements
à fendre l'âme. Cela s'étant reproduit
plus d'une fois, elle fut presque folle de frayeur, redoutant
qu'un terrible danger pût lui arriver..."
A noter que Guillaume de Newbury désigne ces morts-vivants
sous le nom de "cadaver sanguisugus" (tout comme
Gautier Map). Cela semble indiquer qu'on les considérait
comme des "sangsues", des suceurs de sang. Pourtant
aucun texte de cette époque ne les décrit dans
cette activité. Il se pourrait, toutefois que ce terme
serve seulement à les décrire comme des "cadavres
gorgés de sang", ces morts-vivants apparaissant,
en effet, rouges et gonflés, comme pleins de sang,
lorsqu'on ouvrait leur tombe.
Guillaume de Newbury affirme aussi, pour la première
fois, que les épidémies sont émanées
de leur corps pourissant.
Des créatures semblables étaient connues dans
l'est de l'europe : les vrykolaks en Russie, les vyrkolaks
/ vârkolaks / vâlkolaks en Bulgarie, les volkolaks
/ brucolaques en Macédoine, les vukodlaks en Serbie,
Bosnie-Herzégovine, Montenegro, Croatie et Dalmatie,
les varkolakas en Albanie, les vrykolakas en Grèce
et les vârcolacs en Roumanie.
Ce mot deviendra vroucolaques en francais (vers la fin du
XVIIe siècle) puis broucolaques.
En fait ce mot vient du slave "vulkolak"
(vâlk-dlaka) et signifie "fourrure de loups".
Il désignait à l'origine des sortes de loups-garous,
mais, avec le temps, il servira à désigner des
morts-vivants semblables aux "Appeleurs" des Occidentaux.
En Grèce, cependant, le mot "Vorvolaka" sert
encore à désigner un cadavre possédé
par l'esprit d'un loup et qui se lève pour se nourrir
de sang ou même d'énergie vitale. En Bulgarie
aussi ce nom peut désigner un vampire en forme de loup,
un "vampire-garou" en quelque sorte (en Hongrie
on les appelle "Farkaskoldois"). Et au Montenegro
il désigne un vampire capable de se transformer en
loup à la pleine lune.
On dit qu'il existe plusieurs causes possibles
à la transformation d'un homme en broucolaque : le
suicide, la mort violente, l'inhumation incorrecte, l'excommunication
de l'église et l'enjambement du cadavre par un chat.
Les Grecs disent que ces créatures peuvent aussi transmettre
des maladies, étrangler les gens ou leurs jeter des
pierres.
Pour se débarasser d'eux, il est d'usage de les clouer
dans leur cercueil, de leurs couper la tête, de les
couper en morceaux, de brûler leur corps ou de les exorciser.
On remarquer que ces méthodes ressemblent à
celles employées pour détruire les vampires.
En 1414, leur existance fut reconnue officiellement
par Sigismond (1368-1437), roi de Hongrie et empereur du Saint-Empire
lors d'un concile.
En 1645, dans son livre "De quorundam Graecorum Opinationibus",
Léon Allatius écrivait ceci à leur sujet
:
"Les vrykolakas sont les corps
d'hommes de vie mauvaise et immorale, très souvent
de quelqu'un qui fut excommunié par son évêque.
De tels corps ne se décomposent pas après avoir
été enterrés, comme ceux d'autres hommes
morts et ne tombent pas en poussière : la peau devient
tendue comme celle d'un tambour et lorsqu'on la frappe rend
le même son (...) Dans un tel corps, le diable rentre
et sort de la tombe. Si quelqu'un répond à ses
questions, il meurt le lendemain."
Vers 1706, dans son livre "Magia posthuma",
Charles Ferdinand de Schertz a rapporté une histoire
d'"Appeleur" ou de Broucolaques : Un pâtre
de Bohême serait reparu aprés son enterrement,
et toute personne qu'il appelait en mourrait dans les huit
jours.
En 1718, dans son livre "Un Voyage au
Levant " le voyageur français Joseph Pitton de
Tournefort raconte l'histoire d'un vrykolaka présumé
sur l'île de Mykonos en 1701 :
".. L'homme, dont nous allons
raconter l'histoire, était un paysan de Mycone, d'un
naturel chagrin et querelleur, circonstance qu'il faut remarquer
dans de pareils sujets; il fut tué à la campagne,
on ne sait par qui, ni comment. Deux jours après qu'on
l'eut inhumé dans une chapelle de la ville, le bruit
courut qu'on le voyait la nuit se promener à grands
pas, et qu'il venait dans les maisons renverser les meubles,
éteindre les lampes, embrasser les gens par-derrière,
et faire mille petits tours d'espiègle. On ne fit qu'en
rire d'abord; mais l'affaire devient sérieuse, lorsque
les plus honnêtes gens commencèrent à
se plaindre. (...) Ils étaient sans cesse à
brailler "Vroucalacas", dans la chapelle et dans
la place: C'est le nom qu'ils donnent à ces prétendus
Redivivis (revenants / morts-vivants)
..."
En 1760, Voltaire écrit un article
sur eux dans son "Dictionnaire philosophique" :
"...Les Grecs sont persuadés
que ces morts sont sorciers; ils les appellent broucolacas
ou vroucolacas, selon qu’ils prononcent la seconde lettre
de l’alphabet. Ces morts grecs vont dans les maisons
sucer le sang des petits enfants, manger le souper des pères
et mères, boire leur vin, et casser tous les meubles.
On ne peut les mettre à la raison qu’en les brûlant,
quand on les attrape. Mais il faut avoir la précaution
de ne les mettre au feu qu’après leur avoir arraché
le coeur..."
En 1818, dans son "Dictionnaire infernal",
Jacques-Albin-Simon Collin de Plancy (1793-1887) en donne
la définition suivante :
"Nom que les Grecs donnent à
leurs vampires ou spectres d'excommuniés. Ils sont
persuadés que ces excommuniés ne peuvent pourrir
dans leur tombeau, qu'ils apparaissent la nuit comme le jour,
et qu'il est très dangereux de les rencontrer."
Dans son livre "Histoire des Sciences
Occultes depuis l'antiquité jusqu'a nos jours",
Auguste Debay (1802-1890) en dit ceci :
"Les Grecs modernes croient, sur
la foi du prêtre, qu'il arrive, parfois, que les cadavres
des personnes excommuniées sont animés par des
démons qui le servent de leurs organes pour boire,
manger, parler, etc.; le nom de Broncolakas a été
donné à ces fantômes. Il est de tout nécessité,
pour rompre le charme, d'éventrer le revenant, de lui
arracher le coeur, qu'on coupe en trois morceaux; puis il
faut l'enterrer avec force signes de croix."
En 1883, le "Dictionnaire de conversation" explique
ceci :
"Les Grecs appelaient de ce nom
les cadavres des personnes excommuniées, qu’ils
disaient être possédées du démon,
et dont celui-ci était censé ranimer les organes
à certaines heures de la nuit pour les faire servir
à ses desseins. Ils disaient que, pour empêcher
cette profanation de la mort, et pour paralyser l’oeuvre
du démon, il fallait inhumer les brucolaques qui étaient
suspectés d’être sous son influence, leur
arracher le coeur, le mettre en pièces et les ensevelir
de nouveau après cette opération..."
Actuellement, le nom des vrykolakas / broucolaques devient
de plus en plus un synonyme de "vampire" en Grèce
et Yougoslavie occidentale (Déja en 1861, dans son
roman "Le vampire du val de grace", Leon Gozlan
appellait sa créature un "brucolaque".
A noter que les Hereros de Namibie semblent
connaitre des êtres ressemblant aux "Appeleurs"
: Les "Otgirurus". : Ces derniers ont la faculté
de se transformer en chien et ils font mourir ceux qui répondent
à leurs appels;
Les Cauquemares
En France, la (/le) Cauquemare (Coquemarre / Chauchemarre / Chaucemare / Chaussemare / Cauchemarre / Cochemare, d'ou dérive le mot
"cauchemar") était une sorte de démone
(puis de démon) qui pouvait s'assoir sur les gens endormis pour les oppresser
et induire une paralysie nocturne.
On l'appelait également la "Chauche-vieille"
ou "Cauque-vieille", ce qui signifie "Vieille opressante"
(elle apparait déja sous sa forme d'agresseur nocturne
dans un texte de 1543).
Quand au mot "Cauque-mare", en picard, il signifie "Mare opressante".
La "Mare / Merrie", en hollandais, "Mart / Mahrt / Mahr"
en allemand du nord, "Mara" en anglais, "Mara / Mare
/ Maren / Marh" en scandinave, "Mara / Mora / Zmora"
en polonais, "Mura" en croate et morave, "Mara"
en serbe, "Maras" en lithuanien, "Meris"
en letton, et "Mora" en grec, était une démone nocturne
issue de l'âme d'un enfant mort sans être baptisé.
Chez les Lettons, Lithuaniens, Serbes et Roumains, elle deviendra une démone de la peste.
Son nom provenait peut-être de "Mara", la
déesse de la terre des Baltes (appelée "Marzanne"
en Pologne). Ou alors il s'apparente à "Mar /
Mara", un démon tueur connu en Inde. En tout cas ce mot semble bien désigner la "mort" à l'origine.
Les anglais en ont
fait la "Nigth-mare" (=" la Mare de la nuit") que certains traduisent
faussement par "la cavale de la nuit". Ils en ont fait également
la "Windu-maer / Wudu-maer", une sorte de Nymphe des bois.
La "Mora" (spectre ou sorcière suceuse
de sang) des anciens Slaves Tchèques vient du même
mot.
En Roumanie, la "Moroi / Moraï" est une sorcière
qui s'empare du sang des gens par magie.
Et en Valachie, les "Moroius" sont des chats, des
lévriers, des femmes vêtues de blanc ou des flammes
volantes qui agressent les passants.
L'Ynglinga saga de Snorri Sturluson (1179-1241) mentionnait
déja les "Maras / Mares" :
"... Il fut pris d'une torpeur
et se coucha pour dormir, mais il n'y avait pas longtemps
qu'il dormait, qu'il hurla et dit que la Mara le foulait aux
pieds. Ses hommes se précipitèrent pour l'aider
; mais lorsqu'ils lui saisissaient la tête, elle lui
foulait les jambes de telle sorte qu'elles se brisaient presque,
et lorsqu'ils lui saisissaient les jambes, elle lui étouffait
la tête, si bien qu'il en mourut ."
Au XVème siècle, Martín
Antonio Delrío disait ceci sur ce sujet :
"L'oppression toutefois, et quasi-suffocation
ne provient pas toujours de la part de ces démons,
aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique
que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare
et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant
fardeau sur la poitrine, ou d'un démon qui veut faire
force à sa pudicité."
En France, ces créature étaient appelées
"Apesarts / Appesarts / Appesards / Pesards" depuis au moins 1256. En Italie on les appelait "Pesuaroles / Peraroles". En Espagne c'était les "Pesadillas / Mampesades". En catalan c'était les "Pesantas" et en portugais c'était les "Pesadelos". En Allemagne on parlait des "Aufhockers"
("Appesarts") qui se jetaient sur les passants pour
les écraser.
Et il y avait les Luupainajas ("Presseurs d'os")
en Estonie et les Païnaïas / Painajainens ("Fouleurs / Presseurs)" en Finlande.
En Autriche, Allemagne du sud, Italie et Slovénie,
on connaissait les "Drudes / Drutes / Trudes / Truttes"
("Piétineuses") qui sont des femmes dont
l'esprit se transforme la nuit, à cause d'une malédiction,
en vieilles sorcières qui vont s'étendre sur
le corps des dormeurs pour les écraser. Ces Drudes
sont les mêmes créatures que les Mares puisqu'on
les appelle aussi "Nachtmahrs" ce qui signifie "Mares
de la nuit" (mot désignant les cauchemars en allemand).
On les appelle "Schrattelis" en Suisse et "Trotte-vieilles
/ Cauche-vieilles" en France (ces dernières, cependant,
ont évolué et sont devenues des sortes de gentilles
"mères-Noel").
A noter que le nom des Drudes peut peut-être être
rapproché de celui de "Madame Trude", une
sorcière qui apparait dans un conte des frêres
Grimm.
Et en Hongrie, les sorcières de Szeged (Segedin) sont
comparables également aux Mares puisqu'on prétend
qu'elles s'assoient sur la poitrine de leurs victimes jusqu'à
ce que celles-ci ne puissent presque plus respirer, puis elles
les transforment en chevaux volants.
En Allemagne du sud, les Drudes étaient parfois identifiées aux Wichtels qui sont, en fait, des Lutins domestiques.
En 1898, un prêtre de l'île de Crète a publié
un texte où il confondait les "Vrykolakas / Broucolaques"
avec les "Cauquemars"
" C'est une croyance populaire
que la plupart des morts, ceux qui ont vécu de mauvaises
vies ou qui ont été excommuniés deviennent
des vrykolakes, c'est-à-dire qu'après la séparation
de l'âme et du corps il entre dans celui-ci un mauvais
esprit qui prend la place de l'âme (...) Une pratique
courante du 'vrykolake est de s'asseoir sur ceux qui sont
encore endormis. Par son grand poids il crée un sentiment
angoissant d'oppression. Il y a grand danger que la victime
meure, et qu'elle-même devienne un vrykolakas..."
Un tel "Vrykolake-Cauquemar" porte habituellement
le nom de "Drumlike" sur l'île de Mykonos.
Il se nourrit des cauchemars et de la peur de ses victimes.
Les Cauquemars peuvent être rapprochés
des Faudoux / Fouloux / Foulons / Faudeurs de Bretagne, des Foulots
de Savoie, des Foulets de l'Allier, des Fouleux de l'Isère,
des Foulletous du Dauphiné et des Fouleurs du Loiret,
du Loir et Cher, de l'Eure et Loir et de la Beauce qui sont
des créatures vertes s'assayant sur la poitrine des
gens. Et il y a aussi les Moustericks / Mac'heriks de Bretagne ("Fouleurs / Oppresseurs").
En Grèce orientale on parle aussi des "Ales"
qui se comportent de la même facon. Leur nom dérive
peut-être de celui des "Alus", d'anciens démons
sumériens.
Dans la Grèce ancienne on connaissait
(depuis au moins 525 av.JC) les "Ephialtès / Epialtos
/ Epicaltes" ("Qui se jette dessus"). Au début
c'était des démons opresseurs, mais, plus tard,
au 12ème siècle ap.JC, le mot "Epiolis
/ Epiolos" servira aussi à décrire la peste
ou des simples mauvais rêves.
Actuellement on les appelle ces démons des "Moras, Vrahnas ou Varypnas".
En Catalogne on parle des "Pesantas" qui sont des gros chiens (ou chats) qui opressent et écrasent les gens, les étouffants et leurs donnant des cauchemars.
En Lettonie il y a les "Litunshs, Lietuvens ou Lietonis" qui sont issus d'enfants morts sans être baptisés, de sorcières ou de personnes ayant connu une mauvaise mort.
Aux Philippines, on a affaire aux "Batibats" ou "Bangungots" qui sont de grosses femmes issues des arbres abattus et qui se vengent en opressant les gens et leurs donnant des cauchemars.
Et on observe aussi les "Kanashibaris"
étouffeurs du Japon. Dans ce pays, on pense également que les mauvais
rêves sont produits par des esprits appelé "Bakous"
ou "Mangeurs de rêves". Ces Bakous ont le
visage d'un lion, le corps d'un cheval, la queue d'une vache,
le toupet d'un rhinocéros, et les pieds d'un tigre. En latin, les Cauquemars étaient appelés
"Incubes" (Incubus = in-cubare = couché dessus).
On disait qu'ils pesaient sur la poitrine de leurs victimes
endormies pour les étouffer. Avec le temps on les confondra
de plus en plus avec les esprits cornus des bois. Ainsi Pline
(1er siècle ap.JC) identifiait les Faunes avec les
Incubes romains et les Ephialtes grecs. Et Maurus Servius
Honoratus (4ème siècle ap.JC) regroupait Pan
avec les Faunes, les Incubes et les Ephialtes. Et à
la même époque, St Augustin (354-430 ap.JC) identifiait
les Incubes avec les Faunes et les Sylvains :
"Beaucoup assurent avoir expérimenté
ou avoir entendu dire par ceux qui l’avaient expérimenté,
que les sylvains et les faunes, que le vulgaire appelle incubes,
se sont souvent présentés à des femmes
et ont consommé l’union avec elles ; aussi vouloir
le nier paraît l’imprudence."
A cause de l'aspect trés sexuel des Faunes et Satyres,
les théologiens finiront par considérer les
Incubes comme des démons violeurs de femmes. Leurs
équivalents féminins seront les "succubes"
(sub-cubare = couché dessous) qui s'unissent aux hommes
endormis (terme créé vers la fin du XIIème
siècle).
Selon Robert de Boron, le père de Merlin l'anchanteur
était un incube du type "Anquibède",
c'est à dire, un "Anguipède" ("pieds
de serpent") ou un "Equipède" ("pieds
de cheval").
En Mésopotamie antique, l'incube sexuel était
appelé "Lila" en sumérien, "Lilû"
en akkadien et "Lillal" en assyrien. Et la succube
sexuel était appelée "Lilitu" (Lilith)
en akkadien et "Kiel-Lillal" en assyrien.
Chez les Arabes le terme "al-jâthôm"
désigne à la fois le cauchemar et le démon
violeur de femmes.
Dans les Aurès, les incubes sont appelés "Ajennis"
et les succubes sont appelées "Tajennits".
Ils sont invisibles et ne se lient qu'à une seule victime.
Aux Antilles, les incubes sont appelés "Dorlis
/ Dorliis / Dorlisses". Ce sont des sorciers qui, la
nuit, se transforment (Ils sont capables de se rendre invisibles
ou de prendre une forme animale) pour violer aussi bien les
hommes que les femmes.
A Dakar, au Senegal, il y a les Faru-rabs et les Thioro-rabs
qui possèdent les hommes et les femmes pour les obséder
sexuellement et les pousser à l'adultère et
au divorce (En Cote d'ivoire ils sont appelés
"Maris de nuit")..
A Zanzibar, en Tanzanie, on connait aussi les "Popobawas"
depuis, 1965. Ils ressemblent à des nains cyclopes
munis d'oreilles pointues et d'ailes de chauve-souris. Ils
paralysent et violent aussi bien les hommes que les femmes.
En Afrique du sud, les Zoulous connaissent les Tokoloshs,
des nains velus violeurs.
Au Chili il y a les Traucos / Thraukos qui sont des nains
violeurs vivant dans la forêt. Ils n'ont pas de pieds
et leur regard peut être mortel.
En Roumanie, il y a également les "Zburators /
Zmeus" ("Zmeoaicas" au féminin) qui
sont des esprits séducteurs. Dans son livre "Descriptio
Moldaviae", Dimitrie Cantemir (1714-1716) les décrit
ainsi :
"Le zburator apparaît comme
un fantôme, un beau jeune homme qui vient au milieu
de la nuit visiter les femmes, surtout les jeunes mariées,
et fait des choses indécentes avec elles, bien qu'il
ne puisse être vu par personne, pas même par celles
qu'il enlève." Il est dit aussi que leurs
victimes dépérissent, comme si leur force vitale
avait été pompée. Les Polonais les appellent
"Latawiecs" et les Polésiens leurs donnent
le nom de "Dux Zmejs" ou " "Dux Ljubovniks".
Ce sont des serpents de feu volants.
Il n'est pas évident que les incubes et succubes puissent
être classés parmi les vampires. En effet il
n'est jamais dit clairement qu'ils se nourissent de l'énergie
sexuelle de leurs victimes.
Et il en est de même des Cauquemars car il n'est jamais
dit explicitement qu'elles se nourissent du souffle de leurs
victimes étouffées.
Il en va autrement des "Alps", les
équivalents masculins des "cauque-mares"
en Allemagne. Le mot "Alp" désignait à
l'origine les Elfes, mais par la suite il s'appliquera à
des démons qui chevauchent la poitrine des dormeurs
(hommes ou animaux) pour les étouffer. Ils peuvent
aussi pénétrer les gens par la bouche (ou seulement
y introduire leur trés longue langue) pour provoquer
des cauchemars ("Alp-traum" = "rêve d'Alp"
en allemand). Parfois aussi ils peuvent abuser des femmes
endormies comme le font les incubes.
Ces Alps peuvent être considérés comme
des vampires car ils se nourissent en sucant le lait des femmes
ou le sang tiré des mamelons des hommes et des enfants.
On dit aussi qu'ils peuvent passer par les trous de serrures,
se transformer en différents animaux et se rendre invisibles
grace à leur chapeau magique ("Tarnkappe").
Ces Alps ont des origines diverses : Certains enfants morts
peuvent devenir des Alps, mais des hommes vivants peuvent
également se transformer temporairement en Alps, chaque
nuit, sans même en avoir conscience, comme avec les
Drudes.
Les Alps allemands ont peut-être un rapport avec les
Alp-luachras irlandaises qui sont des fées
aquatiques (mâles ou femelles) vivant en parasite
à l'intérieur des gens et qui se nourissent
du contenu de leur estomac.
Les Stryges
A l'origine "strix" ("striga"
au pluriel) signifiait "chouette" en grec et latin.
Mais ce mot pouvait aussi désigner des démones
ailées, mi oiseaux mi-sorcières : les "stryges".
Celles-ci enlevaient les nouveau-nés, leurs sucaient
le sang ou en dévoraient les entrailles. Elles pouvaient
aussi s'unir aux hommes pour prendre leurs forces vitales.
Ovide, au livre VI des Fastes écrit ceci sur elles
:
"Il existe des oiseaux voraces,
(...) à la grosse tête, aux yeux fixes, au bec
aiguisé pour la rapine : leurs plumes sont blanches
et leurs serres crochues. Ils volent la nuit et guettent les
enfants qui têtent leur nourrice et blessent les corps
qu'ils emportent dans leur nid. On dit qu'ils déchirent
les entrailles gorgées du sang de la mère et
qu'ils aiment à s'enivrer de leur sang. On les nomme
stryges à cause du cri sinistre dont ils épouvantent
la nuit."
Titinus, au 2ème siècle av.JC,
disait que l'ail pouvait les faire fuir.
Les stryges étaient comparables aux Harpyes de la mythologies
grecques, qui ont un corps d'oiseau et une tête de femme
et qui volent les âmes et les enfants :
Elles étaient également comparables aux fatales
sirènes de la mythologie grecque, celles-ci n'étant
pas des femmes-poissons à l'origine mais des femmes-oiseaux.
Au IVème siècle, la loi salique indique que
les anciens Francs croyaient encore aux stryges :
"Si une stryge a dévoré
un homme et qu'elle en est convaincue, elle sera condamnée
à payer 8000 deniers."
Plus tard, en 743, le Synode de Rome interdit qu'on leurs
fasse des affrandes.
Et, en 789, les Francs essayèrent encore d'empécher
les Saxons de croire aux stryges.
Par la suite le mot "stryge" donnera
"strega" (=" sorcière") en Italien,
"striga" (="chouette") en roumain, et
"strigoaica" (="sorcière") en roumain.
Chez les Albanais actuels, les "Shtrigas"
sont des sortes de sorcières-vampires. Souvent il s'agit
de femmes décédées sans avoir pu avoir
d'enfants, la frustration les fait donc sortir de leur tombe
pour aller sucer le sang (ou la force vitale) des bébés.
On dit qu'elles peuvent se transformer en insectes volants.
Au Montenegro, on les appelle "Veshtitzas". Ce sont
des sorcières qui quittent leur corps, la nuit,. pour
prendre possession d'un oiseau ou d'un insecte volant. Elles
attaquent les enfants pour boire leur sang et manger leur
cœur.
En Roumanie, à Krinck, un texte de 1672 appellait "Strigon"
un mort vivant au visage rouge qui dévore ses voisins
et frappe aux portes pour provoquer la mort des gens (comme
les "Appeleurs" Broucolaques")
Chez les Roumains actuels, les "Strigois" sont des
sortes de morts-vivants. Souvent il s'agit de personnes décédées
avant de pouvoir se marier, la frustration les fait donc sortir
de leur tombe pour agresser les gens et s'emparer de leur
âme en l'aspirant. Les sorcières (surtout les
"moroiis" qui s'emparent du sang des hommes par
magie) peuvent aussi devenir des strigois aprés leur
mort, ainsi que les personnes dont le cadavre a été
enjambé par un chat. Pour empécher une telle
transformation, il faut mettre de l'ail dans les cercueils.
On dit que les strigois ont deux coeurs (ou deux âmes),
des cheveux rouges, et qu'ils peuvent se transformer en de
nombreux animaux.. On prétend aussi que les "strigois
vivants" (sorcières) et les "strigois morts"
(vampires) se rencontrent pour s'unir la veille de la Saint-George
(22 avril).
Pour se débarasser d'eux, les techniques traditionnelles
sont les mêmes que pour les vampires : Percer leur coeur
avec un pieu de bois, les brûler ou les décapiter.
En Toscane on connait aussi les "Stries"
à deux coeurs qui boivent le sang des hommes et, aprés
leur mort, deviennent des "Strigois" aux cheveux
rouges.
Chez les Slaves actuels, les Strzygis / Strzygamis
("Strzygas / Strzygis" en polonais,"Strigons"
en slovène) sont des sortes de vampires. Souvent il
s'agit d'enfants morts-nés (ou morts trés jeunes)
qui avaient deux coeurs et deux âmes. Aprés leur
décés, l'une des deux âmes reste dans
le corps pour continuer à l'animer, celui-ci sort alors
de sa tombe pour aller se nourir du sang des vivants. On dit
aussi que ces êtres peuvent prendre la forme d'une chouette
et que leur regard tue.
Pour se débarasser d'eux, les techniques traditionnelles
sont les mêmes que pour les vampires : Les transpercer,
les brûler ou les décapiter. Il est d'ailleurs
probable que les vampires slaves dérivent de ces créatures.
En Slovaquie on connait un autre type de créatures
à deux coeurs et deux âmes : les "Nelapsis".
Ce sont des morts-vivants qui sortent de leur tombe pour dévorer
les vivants et boire leur sang. Ils sont également
des propagateurs de la peste et peuvent tuer par la seule
puissance de leur regard. On racontre qu'ils proviennent de
la transformation de cadavres de criminels, de suicidés
ou de sorciers.
On peut comparer toutes ces créatures
aux "Bruxsas" du Portugal et aux "Brujas"
du Mexique et de l'Amérique du sud. Ce sont des sorcières
se transformant la nuit en chouettes, hibous ou chauves-souris
pour attaquer les bébés et boire leur sang.
Les stryges peuvent aussi être comparées
à la démone Lilith
et à ses suivantes. Celle-ci, en effet, avait de nombreux
points communs avec les stryges : Elle pouvait prendre l'aspect
d'une chouette, elle était considérée
comme une démone frustrée de n'avoir ni amant
ni enfant et elles enlevait et tuait les bébés.
En Inde il y a aussi les "Baitals"
qui sont des hommes-chauve-souris qui s'emparent les cadavres
pour les réanimer. On pense qu'ils sont issus des âmes
des personnes n'ayant pas été enterrées
selon les rites.
Aux Philippines également on parle
de créatures volantes appelées "Wakwaks
/ Wukwuks / Tiktiks./ Socsocs" (d'aprés son cri)
qui sont classées dans le groupe des "Aswangs
/ Asuwangs" (sorcières, vampires "Unglus
/ Unglos", monstres et morts-vivants). Les Wakwaks sont
en effet des sortes d'oiseaux nocturnes nécrophages
ou vampires, appartenant peut-être à des sorcières.
Ils peuvent ressembler à des hiboux, ou alors avoir
des ailes de chauves-souris tranchantes.
On dit que si le bruit des ailes du Wakwak est fort, cela
signifie qu'il est loin de vous, mais que s'il est faible,
alors ce signifie qu'il est proche de vous et s'apprète
à vous attaquer.
Aprés avoir dévoré un cadavre, le Wakwak
le remplace par un simulacre en tronc de bananier. S'il attrape
un homme vivant, il le déchire pour manger son coeur.
La aussi il peut remplacer le cadavre par un mannequin végétal
mais, dans ce cas, celui-ci aura une apparence de vie et sera
capable de bouger pour retourner dans la maison de la victime
... mais il mourra quelques jours plus tard.
Chez les Zoulous et Xhosas d'Afrique du sud,
on trouve aussi les "Impundulus / Izulus / Yezulus inyonis".
Ce sont des êtres prenant la forme d'oiseaux noirs et
blancs, de la taille d'un être humain, et pouvant diriger
le tonnerre et les éclairs avec leurs ailes et leurs
serres. Ces créatures sont souvent les serviteurs (et
les amants) des sorcières. Ils peuvent en effet prendre
l'aspect d'un jeune homme beau pour séduire les femmes
et leurs prendre leur sang dont ils ont grand appétit.
Les Lamies :
Dans l'Antiquité Lamia était
une mortelle qui avait été transformée
en monstre par la déessee Héra. On affirme souvent
qu'elle était devenue une femme à queue de serpent
(version popularisée par un poème de John Keats
en 1819) mais Diodore de Sicile disait seulement que son visage
était devenu diforme. Dérivant de son nom, les
"Lamies" étaient des démones dévoreuses
d'enfants. Elles étaient aussi des nécrophages
hantant les cimetières, et des encorceleuses séduisant
les jeunes hommes pour les manger ou pour sucer leur sang
(on les appelle alors "Empuses"), ce qui les rapproche
des vampires classiques.
Dans "De Mirabilibus (Livre des Merveilles)",
Phlégon de Tralles (2ème siècle ap.JC)
les décrit ainsi :
"Les Lamies etaient Esprits et
Spectres feminins. Toutefois Dion Chrysostome dit que c'etaient
des animaux habitant en l'Afrique la plus éloignée
et la plus deserte. Depuis la face jusques au nombril en bas,
elles etaient parfaitement bien formées et proportionnées
de beauté, de corpulence et de membres qu'aucun peintre,
tant expert fut-il, n'eut su assez bien les exprimer de son
pinceau. Elles découvraient leur gorge albatrine, leur
poitrine et leurs beaux tétins, et attiraient ainsi
les hommes et les mangeaient (...). Dion dit que ces diables-femmes,
après avoir attiré à elles par leur douceur
ceux qui étaient beaux, elles les engraissaient et
lorsqu'ils étaient gras elles les tuaient pour sucer
leur sang duquel elles étaient merveilleusement friandes."
Dans la "Vie d'Apollonius de Tyane"
(en 217) Philostrate décrit deux rencontres avec
une Empouse :
"...Ainsi, comme ils marchaient
par un beau clair de lune, une Empuse leur apparut, prenant
tantôt une forme, tantôt une autre, et quelquefois
devenant tout à fait invisible. Apollonius, sachant
ce que c'était, chargea d'imprécations ce fantôme,
et dit à ses compagnons d'en faire autant : c'était
là, selon lui, le véritable préservatif
contre de telles apparitions. Et en effet, le fantôme
s'enfuit en poussant des cris aigus comme font les spectres."
(Livre 2;4)
"... Connaissez-vous les jardins
de Tantale, qui sont et ne sont pas? — Oui, mais seulement
par Homère car nous ne sommes pas descendus dans le
Tartare. Eh bien ! tout ce que vous voyez ici est la même
chose : il n'y a ici nulle réalité, tout n'est
qu'apparence. Voulez-vous que je me fasse mieux comprendre?
La charmante épousée est une de ces 'Empuses',
que le peuple appelle 'Lamies' ou 'Mormolyces'. Elles
aiment beaucoup l'amour, mais encore plus la chair humaine
: elles allèchent par la volupté ceux qu'elles
veulent dévorer. 'Indigne calomnie!' s'écria
la prétendue Phénicienne, et elle parut indignée
de tout ce qu'elle venait d'entendre, et s'emporta contre
les philosophes, qu'elle taxa de cerveaux creux. Tout d'un
coup, les coupes d'or et les vases qu'on avait crus d'argent
s'évanouirent, tout disparut, on ne vit plus ni échansons,
ni cuisiniers, ni aucun des autres serviteurs : les paroles
d'Apollonius avaient dissipé le prestige; alors le
fantôme se mit à pleurer et supplia Apollonius
de ne pas le mettre a la torture pour lui faire avouer ce
qu'il était. Mais, comme Apollonius le pressait et
ne voulait pas le lâcher, le fantôme finit par
reconnaître qu'il était une Empuse, qu'il
avait voulu gorger Ménippe de plaisirs pour le dévorer
ensuite, et qu'il avait coutume de se nourrir ainsi de beaux
jeunes gens parce qu'ils ont le sang très frais."(Livre
4;25)
Plus tard, les Lamies deviendront des femmes-dragons : Les
Lamjas de Macédoine, les Lamjes d'Albanie, les Lamnjas
de Serbie et les Lamias de Hongrie.
Alfred Michiels (1813-1892) identifiait les Lamies aux Fées
d'Ecosse les plus méchantes :
"Les Lamies écossaise enlèvent
surtout des enfants, et c’est ce qui a rendu ces fées
en général si redoutables en nos contrées."
Ces Lamies ou Fées écossaises
portent le nom de "Baobbans Siths" / "Baobhans
Sidhes" / "Bavanshees" / "Baavans Shees"
(= "Dames-Fées"), de "Glaistigs"
/ "Glaestigs" ("Lutins d'eau"), de "Maighdeans
Uaines" ("Dames vertes") ou de "Dames
blanches". On dit qu'elles portent une robe verte cachant
leurs pieds en forme de sabots de chèvres et qu'elles
peuvent prendre l'aspect de loups. On prétend aussi
que, trés belles, elles séduisent les jeunes
hommes et les font danser jusqu'à la mort afin de se
repaitre de leur sang. La présence d'objet de fer passe
pour les éloigner efficacement.
Dans l'ile de Man on les appelle "Lhiannans Shees"
("Amantes-Fées") et en Irlande elles sont
appelées "Leanans Sidhes", "Deargs Dues"
ou "Leanashes" ("Amantes-Fées").
On dit qu'elles s'attachent aux poètes, en leurs servant
de muses, pour leurs sucer non pas le sang mais l'énergie
vitale, de qui induit leur mort prématurée.
Ces créatures sont considérées comme
des Fées utilisant les dolmens pour passer dans notre
monde, mais elles peuvent aussi être décrites
comme des mortes sortant de leur tombe pour se venger des
vivants.
On peut essayer de les rapprocher des "Banshees"
d'Angleterre, des "Beans Sidhes" d'Irlande et des
"Beans Shidhs" (= "Dames des dolmens")
ou "Beans Nighes" (="Lavandières")
d'Ecosse ainsi que des "Lavandières de la nuit"
de France, Suisse et Portugal. Celles-ci passent leur temps
à laver du linge ensanglanté et leurs cris déchirants
prédisent la mort. On dit aussi qu'elles peuvent prendre
l'aspect de corbeaux ou de corneilles. Mais, en fait, il est
probable qu'elles dérivent d'anciennes divinités
celtiques emportant les morts, semblables aux Walkyries germaniques.
En Arménie on connait aussi les "Nbangs"
qui sont des sortes de sirènes qui cherchent à
noyer les hommes afin de boire leur sang.
Des créatures semblables aux lamies
sont également connues en inde : les "Churels"
ou "Churails" (ou "Jakhins / Jakhais / Mukais
/ Nagulais / Alvantins"). Celles-ci peuvent apparaître
comme de belles femmes, mortes-vivantes, qui séduisent
les jeunes hommes et les maintiennent captifs pour les vider
de leur sang ou de leurs forces vitales, jusqu'à les
transformer prématurément en vieillards. On
prétend qu'elles descendent de femmes mortes en couche
et qu'elles cherchent à se venger des hommes, les tenant
respensables de leur décés.
En Inde sont connues aussi les "Chedipes"
("Prostituées") qui sont des sorcières
nues capables de chevaucher des tigres ou même de se
transformer en tigres pendant la nuit. On dit qu'elles endorment
les hommes en les hypnotisant puis qu'elles les violent ou
leurs tirent le sang en leurs mordant le gros orteil.
En Inde encore , les "Punyaiamas"
("Race pure") sont des vieilles femmes cannibales.
On dit qu'elles passent un long fil magique par la cheminée
des maisons, celui-ci leurs sert à sucer à distance
le sang des femmes endormies.
En Annam, on dit que la même créature passe
un de ses longs cheveux par les cheminées afin d'induire
des rêves érotiques chez les hommes. Aprés
les avoir ainsi séduits, elle peut les approcher pour
boire leur sang;
A Java ont connait les "Sundals Bolongs"; ce sont
des femmes-vampires, habillées en blanc, qui séduisent
les jeunes hommes pour les vider de leur sang. On dit qu'elles
sont issues de jeunes filles suicidées.
En Malaisie on parle aussi les "Pontianaks
/ Kuntilanaks / Matianaks / Boentianaks", qui sont des
mortes-vivantes descendant de femmes mortes en couches. Durant
le jour elles logent dans des bananiers, mais la nuit elles
en sortent pour se mettre en chasse. Elles se déplacent
sous la forme de hiboux ou apparaissent sous les traits de
belles jeunes filles pour attirer les hommes; Elles tuent
alors leurs victimes en les éventrant avec leurs griffes
et dévorent leurs intestins. Ou alors elles éventrent
les femmes enceintes pour manger leur foétus. Elles
peuvent aussi arracher le sexe des hommes pour sucer leur
sang. En Malaisie on les appelle "Langsuirs / Langsuyars"
et on dit qu'elles portent une robe verte et qu'elles peuvent
se transformer en oiseaux de nuit.. On prétend aussi
qu'elles sucent le sang de leurs victimes (surtout des bébés)
en utilisant un trou placé à l'arrière
de leur cou (si on parvient à boucher ce trou, elles
redeviennent des femmes normales).
On remarquera que leur aptitude à se transformer en
oiseaux de nuit rapproche ces créatures des stryges.
Notons que le Pontianak est parfois considéré
comme l'enfant du Langsuir ou comme une créature dérivant
d'un bébé mort-né. Ou alors, inversement,
c'est le Langsuir qui peut être considéré
comme l'enfant du Pontianak. On a alors affaire à une
sorte de bébé-vampire.
Aux Philippines, justement, on pense que de tels enfants morts-nés
(ou des enfants de femmes mortes en couches) peuvent devenir
des "Tiyanaks / Impaktos" qui sucent le sang des
gens pendant leur sommeil. Dans ll'île de Mindoroon
dit aussi qu'ils peuvent se transformer en oisaux noirs.
Au Thibet, on parlait aussi des démons
chasseurs de souffles vitaux. Dans son livre "Mystiques
et magiciens du Thibet", Alexandra David-Neel en parle
ainsi :
"Tandis, croient
les Tibétains, que certains de ces personnages diaboliques
vivent en vagabonds, toujours à l'affut et ravissent
eux-mêmes le 'souffle' des vivants, il en est d'autres
qui se sont fixés en certains endroits et qui se contentent
de se faire apporter les souffles qui s'échappent des
mourants. Certains individus, hommes ou femmes, se chargent
de cette tâche, mais sans en avoir conscience, opérant
dans un état de transe.Se bornent-ils à ce rôle
passif, n'extirpent-ils pas le souffle avant l'heure fatale
? Nul ne le sait, comme nul ne connait avec certitude les
'porteurs de souffle". Eux-même ignorent, en général,
à quels actes ils se livrent avec leur 'double' pendant
leurs périodes de transe. Un groupe célèbre
de ces mangeurs de 'souffles', ou plutôt de mangeuses,
car il s'agit ici de démons féminins, a élu
domicile dans le monastère historique de Samyé,
au sud de Lhassa (...) Une classe particulière de gens,
connus pour effectuer cette besogne, se chargent de transporter
les ougs (souffles vitaux) depuis l'endroit où gît
le corps qu'ils ont délaissé, jusqu'à
Samyé. Il faut comprendre que l'individu opère
ce transport inconsciemment, pendant son sommeil, ou bien
en état de transe, sans le secours de son corps matériel
et sans quitter son logis. Il ne garde pas, non plus, aucun
souvenir de ses voyages (...) Pourquoi ces ougs sont apportés
à Samyé est expliqué par le fait que
ces démons femelles dénommées 'singdongmas'
(faces de lions) ont élu résidence à
Samyé."
Dans "Magie d'amour et magie noire",
Alexandra David-Neel ajoute ceci :
"Il arrive, dit-on,
que des filles-démons, des 'sindongmas', se donnent,
par jeu, à des amants de race humaine, puis les torturent
et les dévorent."
Et au Mexique on trouvait aussi les "Cihuateteos
/ Ciuteoteos / Civateteos". Cétait des esprits
de bébés morts-nés ou de femmes mortes
en couches. Leur visage était celui d'un squelette
et leurs mains étaient des griffes d'aigle. Elles enlevaient
ou tuaient les enfants, et séduisaient les hommes avant
de les rendre fous.
Les "Têtes-volantes"
:
Les "Têtes-volantes" sont
des sortes de vampires d'Extrême-Orient. Elles portent
le nom de "Nukekubis" ("Cou détachable")
en japonais, "Krasue" en thailandais, "Aps"
en cambodgien, "Phi-Kasus" en laotien, "Leyaks"
en balinais, et "Penanggalans / Penanggals" ("Qui
se détache") en malais. Ce sont des sorcières
qui ont fait un pacte avec le diable pour acquérir
des pouvoirs surnaturels. Pendant le jour elles ressemblent
à des femmes normales, mais la nuit leur tête
se détache et s'envole, emportant une partie des entrailles,
à la recherche de proies humaines. Ces têtes
hurlent pour terroriser leurs victimes et les mordent avec
leurs dents pointues pour sucer leur sang et dévorer
leur chair. Si, à son retour de chasse, une telle tête
ne peut pas retrouver son corps avant le lever du soleil,
alors elle ne pourra pas s'y rattacher et elle en mourra rapidement.
Aux Philippines on parle des "Manananggals"
("Qui se sépare") qui sont des femme capables
de se couper en deux au niveau du torse. Leur partie supérieure
s'envole alors, utilisant des ailes de chauves-souris, et
part s'attaquer aux femmes endormies. Ces créatures
utilisent alors leur longue langue rétractable (ou
une sorte de trompe) pour sucer le sang de leurs victimes
ou celui des foétus dans lleur utérus. Si on
empèche la partie supérieure et la partie inférieure
de ces êtres de se rejoindre, ceux-ci pourront pas survivre
au lever du soleil.
En Chine du sud on connaissait les "Fei-teous" dont la tête se détachait et se déplacait en employant ses grandes oreilles comme des ailes.
Au japon on parlait des "Nukekubis" (ou "Hitôbans") depuis le 14 ème ou 15ème siècle. Ceux-ci pouvaient détacher leur tête, cette dernière étant parfois reliée au torse par une corde. Il est possibla aussi que c'était leur âme qui quittait leur corps en prenant la forme d'une tête volante. Au 17ème siècle, ces créatures deviendront des "Rokurokubis",
dont la tête ne se sépare pas du corps, mais
se promène au long d'un trés long cou capable
de s'allonger d'une manière démesurée.
Cette tête étant capable de prendre un
aspect horrible pour terroriser ses victimes.
Etrangement on connait des créatures
semblables en Amérique du sud : Chez les Araucans /
Mapuches, des sorciers sont capables de se transformer en
"Chonchons" en s'enduisant la gorge de crême
magique les nuits sans lune. Leur tête peut alors se
détacher de leur corps, se couvre de plumes, et s'envole
avec ses oreilles transformées en ailes pour boire
le sang des hommes endormis.
Dans le Tlaxala, au Mexique, des créatures
semblables sont connues également : les "Tlahuelpuchis".
Ce sont des femmes qui, à cause d'une malédiction,
peuvent se transformer en oiseaux (ou, parfois, en d'autres
animaux) pour aller sucer le sang des enfants durant la nuit.
On dit que, pour prendre leur forme animale, ils doivent détacher
la partie supérieure de leur corps : elle seule se
métamorphose et s'envole alors qu'ils laissent leurs
jambes derrière eux. Sous leur forme animale, ils sont
phosphorescents. Ils peuvent aussi s'infiltrer sous les portes
et fenêtres, ou par les trous de serrure sous la forme
d'un brouillard lumineux. Ensuite ils hypnotisent leurs victimes
pour les réduire à l'impuissance.
Les boules lumineuses volantes :
Les "Soucougnes" des Peuls d'Afrique,
les "Soucougnans / Soucriants / Volants / Loogaroos"
des Antilles, Caraïbes et Louisiane, les "Asimans"
du Dahomey et les "Asemas" du Surinam sont des sorcières
qui ont signé au pacte avec le diable pour acquérir
des pouvoirs magiques. Elles sont capables ainsi de se transformer
en boules de feu lorsqu'elles enlèvent leur peau, cette
forme leurs permettant de voler et d'entrer dans les maisons
en passant par le moindre interstice. Elles s'emparent alors
du sang des enfants ou des hommes endormis pour l'offrir au
diable. Si ces créatures ne peuvent pas rapporter de
sang, c'est leur propre sang que le diable exigera en paiement.
Et si elles ne peuvent pas récupérer leur peau
lors de leur retour, alors elles ne pourront pas survivre.
Quand aux "Tlaciques" des indiens Nahuatls du Mexique,
ils peuvent aussi bien se transformer en boules de lumière
qu'en dindons.
Les "Obayifos" qu'on trouve chez les Ashantis du
Ghana sont un peu différents : ils émettent
une lumière phosphorescente seulement par leurs aisselles
et leur anus.
Les "Esprits-animaux" :
En extrême-orient sont connus des "esprits-animaux"
disposant de pouvoirs magiques et menant parfois des activités
vampiriques. En Chine on les appelle des "Yaos"
et au Japon ils sont connus sous le nom de "Yôkais"
("Monstres") ou "Mononokes" ("Choses
étranges"). Les plus connus sont le renard, le
chat et le blaireau.
On remarquera que, dans l'astrologie chinoise, notre constellation
du scorpion correspond au signe du lapin (ou chat). Hors celui-ci,
dans le zodiaque lunaire, est divisé en trois subdivisions
: le blaireau, le chat (ou lapin) et le renard. Cela montre
combien, pour les orientaux, ces trois animaux ont des caractéristiques
communes.
En Chine on dit que si un renard ("Hu")
atteint l'âge de 50 ans, il peut tenter d'acquérir
des pouvoirs magiques en pratiquant un rituel spécial
: Il doit se prosterner un grand nombre de fois face à
l'étoile polaire (ou face à la pleine lune,
ou face au soleil levant, selon les versions) avec un crâne
en équilibre sur la tête, sans le faire tomber.
S'il y parvient, alors il devient capable de se transformer
en femme ... mais tout en gardant sa queue de renard. On l'appelle
alors un "Huli-jing / Huli-tsing" ("Renard-esprit
/ Renard-femme") en chinois et "kitsune" en
japonais. Elle hante alors les abords des cimetières,
tentant de séduire les jeunes hommes pour vampiriser
leur énergie sexuelle yang, ce qui lui permet d'allonger
sa vie (les Coréens affirme qu'elle leurs dévore
aussi le coeur ou le foie). Arrivée à l'âge
de 100 ans, la femme-renard acquiert de nouveaux pouvoirs
: Elle peut alors se transformer en jeune fille au charme
irrésistible capable d'envouter tous les hommes. Elle
les maintient également dans un état de ravissement
et les coupe du reste du monde pour continuer à les
vampiriser tranquillement jusqu'à épuisement.
Si elle parvient à atteindre l'âge de 1000 ans,
elle se transforme en "Tien-hu" ("Céleste
renard") appelé "Kumi-ho" en coréen
et "Ten-ko" en japonais. Une telle créature
porte aussi le nom de "Jiu-wei-hu" ("Renard
à neuf queues") ou "Hu-xiang"
("Renard immortel"). Certains prétendent
aussi que lorsqu'il atteint 10000 ans, un renard peut devenir
une "âme démoniaque gobeuse de cadavre".
Au Japon on divise ces esprits-renards en deux types : Les
bons "Myobus" qui servent Inari, la déesse
du riz, et les mauvais "Nogitsunes" qui restent
sauvages.
Vers 324 ap.JC, l'écrivain Kuo Pu disait ceci à
ce sujet :
"À l'âge de cinquante
ans, un renard peut se transformer en femme, à l'âge
de cent, il peut se transformer en une belle jeune fille ou
en un homme qui séduit les femmes; il peut alors tout
savoir sur ce qui se passe dans un rayon d'un millier de lis,
il peut aussi ensorceler les gens, les égarer et leurs
faire perdre leurs esprits. À l'âge de mille
ans, il peut communiquer avec le ciel et devenir un renard
céleste."
Et dans son poème"La renarde des
vieux cimetières", Bai Juyi (772-846) écrivait
ceci :
"Quand un esprit renard est devenu
vieux, dans une tombe à l'abandon,
Il se transforme en une femme à la mine engageante.
Son poil se fait chignon, son museau visage poudré,
Sa longue queue se change en robe cramoisie et traînante.
Puis, à pas lents, elle hante les rues désertes
du village,
Et aux approches de la nuit, choisissant un lieu écarté,
Tantôt elle chante et danse, et tantôt pleure
tristement,
Sans hausser l’arc de son sourcil, sans lever son joli
visage,
Quand tout à coup elle se met à sourire, quelle
joie !
Alors c’est à peine s’il se trouve un homme
pour n’être pas séduit…
Dès lors, tout en la renarde respirera l’amour
et la séduction. La femme sera jeune, en pleine santé,
délicate, souriante, intelligente, timide, musicienne
et chanteuse, douce et enjouée."
Quelques textes sur les esprits-renards :
La
figure littéraire de la Renarde en Chine (Thèse
en pdf, par Geneviève Chan Pit Chu)
Histoires
de renards chinois (Divers contes chinois).
Histoires
de renards japonais (Divers contes japonais).
Au Japon, si un chat ("Neko") atteint l'âge
de 13 ans tout en pesant plus de 4 kg et en ayant une longue
queue, il peut devenir un "Bake-neko" ("Chat
monstrueux"). Il est alors capable de marcher debout,
de manger nimporte quoi, de lancer des boules de feu et de
prendre une apparence humaine. Il peut même essayer
de tuer son maitre pour usurper sa place. Dans la légende
du "Chat-vampire de Nabeshima", on voit ainsi une
telle créature absorber le sang d'une femme et usurper
ensuite son identité, afin de séduire l'homme
amoureux de la jeune fille. On dit aussi que s'il saute au-dessus
d'un cadavre, celui-ci peut se transformer en mort-vivant.
S'il atteint l'âge de 100 ans, sa queue se dédouble
et il prend alors le nom de "Neko-mata" ("Chat
fourchu"). Il augmente alors son pouvoir de réveiller
les morts et d'en faire ses esclaves. Il devient également
capable de posséder les humains.
Au Japon, le blaireau est appelé "Mujina".
Farceur, il s'amuse à effrayer les humains en se transformant
en "Noppera-bô", un humain sans visage.
Au Japon, le "Tanuki" est un "chien
viverrin", mais le mot est parfois traduit faussement
par "blaireau". Il est vrai cependant que, dans
certains dialectes japonais, les mots désignant le
blaireau et le chien viverrin sont interchangeables. Il est
même possible que le mot ait désigné à
l'origine un chat sauvage.
Le Tanuki passe pour être jovial, farceur, trompeur
mais naïf. Et on dit qu'il peut se transformer en nimporte
quoi en posant une feuille (de lotus ?) sur sa tête
et en prononcant une formule magique.
En Inde, chez les Oraons, on trouve aussi
les "Chordevas" qui sont des sorcières transformées
en chats-vampires mangeurs d'âmes. Il leurs suffit de
lécher les lèvres d'une personne pour que celle-ci
décède peu après.
Les "Thérianthropes"
("Hommes-fauves") :
Les "Lycanthropes" ("hommes-loups"
en grec) sont des hommes qui, à cause d'une malédiction,
se transforment en loups chaque nuit (ou seulement les nuits
de pleine lune) pour attaquer les gens. Les Biellorusses et
Ukrainiens prétendent qu'aprés leur mort ils
se transformeront en vampires.
Hérodote (484 - 425 av.JC) est le premier
à avoir décrit des Lycanthropes dans son livre
"Histoire, IV, CV). Selon lui on les observait dans le
pays des Neures (probablement du coté de l'actuelle
Roumanie) :
"... Il parait que ces peuples
sont des enchanteurs. En effet, s’il faut en croire
les Scythes et les Grecs établis en Scythie, chaque
Neure se change une fois par an en loup pour quelques jours,
et reprend ensuite sa première forme."
Les Romains appelaient ces hommes-loups
des "Varios" ou "Versipelles", ce qui
signifie "Changeurs de peau".
Dans son Satyricon,
LXII Pétrone (12/17-66 ap.jC) raconte une histoire
de Versipelle :
"... C’était un soldat,
brave comme Pluton. Nous nous mettons en route au premier
chant du coq (la lune brillait, et on y voyait clair comme
en plein midi). Chemin faisant, nous nous trouvâmes
parmi des tombeaux. Soudain, voilà mon homme qui se
met à conjurer les astres ; moi, je m’assieds,
et je fredonne un air, en comptant les étoiles. Puis,
m’étant retourné vers mon compagnon, je
le vis se dépouiller de tous ses habits, qu’il
déposa sur le bord de la route. Alors, la mort sur
les lèvres, je restai immobile comme un cadavre. Mais
jugez de mon effroi, quand je le vis pisser tout autour de
ses habits, et, au même instant, se transformer en loup.
Ne croyez pas que je plaisante ; je ne mentirais pas pour
tout l’or du monde. Mais où donc en suis-je de
mon récit ? m’y voici. Lorsqu’il fut loup,
il se mit à hurler, et s’enfuit dans les bois.
D’abord, je ne savais où j’étais
; ensuite, je m’approchai de ses habits pour les emporter
: ils étaient changés en pierres.(...) Je reconnus
alors que c’était un Versipelle ; et, à
dater de ce jour, on m’aurait assommé plutôt
que de me faire manger un morceau de pain avec lui."
Dans son "Histoire naturelle, Volume
6", Pline l'ancien (23-79 ap.JC) raconte ceci au chapitre
34; 22 ("De lupis. Unde fabula versipellis" = "Des
loups ; d'où vient le mot proverbial de versipelles")
:
"Que des hommes se changent en
loup, puis reviennent à leur première forme,
c'est un conte qu'il faut hardiment refuser de croire, à
moins qu'on ne veuille se résigner à adopter
aveuglément toutes les fables que l'expérience
de tant de siècles a réfutées. J'indiquerai
néanmoins l'origine de cette opinion , tellement arrêtée
dans le peuple, que le nom de versipelle est devenu une espèce
d'imprécation. Evanthe, écrivain grec assez
estimé, rapporte, d'après des auteurs arcadiens,
que, dans la famille d'un certain Anthus , on choisit au sort
un individu que l'on conduit au bord d'un étang de
ce pays. Là, il suspend ses habits à un chêne,
passe l'eau à la nage, gagne les déserts, où
il est transformé en loup, et vit avec les autres loups
pendant neuf ans. S'il est resté pendant tout ce temps
sans voir un homme, il revient à l'étang, le
repasse et redevient ce qu'il était, sauf qu'il a vieilli
de neuf années. Fabius ajoute qu'il retrouve ses mêmes
habits."
Giraud de Barri (Gérald Barry) rapporte
une histoire semblable en Irlande au 12ème siècle
: Une malédiction frappait le royaume le Leinster tous
les sept ans et un couple de villageois se trouvait changé
en loup. S’ils survivaient pendant les sept ans, ils
retrouvaient leur forme humaine et rentraient chez eux, un
autre couple était alors maudit à leur place.
Ces êtres portent le nom de "Vargúlfrs
/ Varulfurs" en scandinave, "Werewolfs " en
anglais, "Weerwolfs" en néerlandais, "Werwolfs"
en allemand et *Wariwulf / Werwolf" en ancien francique,
ce qui signifie "Hommes-loups".
Ce mot est ensuite devenu "Varrous" dans le Cotentin,
"Leus-Warous" en picard et "Leuls-Garouls /
Leus-Garous" en ancien francais. De la viennent nos actuels
"Loups Garous".
En Finlande on les appelle "Vironsusis"
et on estime que leur état est du à un sort
envoyé par des sorcières.
En Lituanie on les appelle "Vilkolakis
/ Vilkatlakis" et "Vilkatis / Vilkacis / Vilkatas
/ Vilkatis" en Lettonie. Ce sont soit des hommes transformés
en loups, soit des âmes humaines possédant des
loups.
Dans les pays slaves, on les appelaient "Volkodlaks
/ Vrykolaks / Vurdalaks" ("Poils de loups")
en russe, "Vovkulaks / Vurdalaks" en ukrainien,
"Vaukalaks" en biélorusse, "Vukodlaks"
en serbe et croate, "Wilkolak" en polonais, "Vilkodlaks"
en tchèque, "Vurkolaks / Vyrkolaks / vârkolaks
/ vâlkolaks" en bulgare, et "Volkolaks / Brucolaques"
en Macédonien; Ce mot deviendra "Vîrcolacs
/ Vârcolacs" en roumain et "Vrykolakas"
en grec. Cependant, avec le temps, ce mot servira à
désigner non plus un homme-loup mais une sorte de mort-vivant
ou de vampire.
En Roumanie on parle aussi des "Pricolicis
/ Procolicis / Pryccolitchs" qui sont des morts-vivants
vampiriques en forme de loups, de grands chiens ou de hyènes.
Selon certains ils seraient des canidés possédés
par une âme humaine mauvaise.
Dans la région Schaumberg, on connait
également les "Boxenwolfs / Buxenwolfs" qui
sont des hommes capables de se transformer en loups grace
à une ceinture magique offerte par le diable.
En Afrique existent des créatures comparables, adaptées
au climat local : ce sont des sorciers capables de se transformer
en hyène, en chacal, en léopard, ou en lion.
Autres créatures vampiriques
:
Chez les Ewés du Ghana et du Togo,
les "Adzes" sont des créatures vampiriques
ayant la forme d'une luciole sucant le sang des enfants endormis.
Elles peuvent aussi transmettre des maladies et posséder
leurs victimes, les transformant ainsi en sorciers attirant
le malheur sur leur entourage. Si on les capture, elles prennent
la forme d'un homme bossu armé d'une serre qui essaiera
de tuer ses ravisseurs pour leurs prendre le sang, le cœur
et le foie.
Chez les Mandés d'Afrique, on parle
des Soubaches-Nindiés. Ce sont des sorciers capables,
lors de leur sommeil, d'éjecter leur âme sous
la forme d'une étincelle invisible. Ils vont alors
s'attaquer aux membres de leur famille endormis, les membres
des autres familles leurs étantt interdits, sauf autorisation
spéciale d'un autre Soubache. Ils commencent par tirer
le "Ni" (énergie vitale) de leur victime
hors de son corps et lui donnent la forme d'un boeuf. Au bout
d'un certain temps, ils égorgent ce boeuf afin de le
dévorer, entrainant ainsi la mort de la victime. Les
Niaguas, des créatures plus puissantes que les Soubaches,
tentent parfois de les empécher de tuers leurs proies,
mais ils se laissent trop facilement acheter pour vraiment
être une gène pour eux.
Dans le sud du Chili sont connus les "Peuchens / PeuchenIls
/ Pihuchens / Pihuichens / Piguchen / Piwuchens", des
serpents volant suceurs de sang (à distance) qui
possèdent un regard hypnotique paralyseur.
Les Morts-vivants non clairement vampiriques
:
Les "Draugs" ou "Aptrgangs" sont
des morts-vivants scandinaves. Ils peuvent se transformer
en un amas de fumée pour se faufiler hors de leur tombe
pour errer ensuite, sous la forme d'un cadavre en décomposition,
en véhiculant des maladies. Ils agressent les vivants,
cherchant à les écraser pour ensuite les dévorer
(ou boire leur sang ?). On dit qu'ils ont une force herculéenne,
qu'ils peuvent devenir gigantesques et trés lourds,
qu'ils peuvent se changer en animaux et qu'ils possèdent
des pouvoirs magiques divers ("trollskap"). Leur
regard, en particulier, fait tellement peur qu'il peut rendre
fou nimporte qui. Pour se débarasser d'eux, les méthodes
traditionnelles sont de leurs couper la tête, de brûler
leur corps et de jeter leurs cendres à la mer.
Dans "Gesta Danorum" et dans la "Saga d'Egil"et
d'"Asmund le tueur de Berserkir" (début du
13ème siècle), Saxo Grammaticus décrivait
déja des morts affamés attaquants les vivants.
Et ces derniers ripostaient en ouvrant leur tombes, en les
décapitant et en les transpercant d'un pieu.
L'archéologie confirme en effet que les anciens Scandinaves
fixaient les morts dans leurs tombe à l'aide d'un pieu;
Et la "Saga d'Eric le Rouge" dit qu'au Groenland
on procédait ainsi quand le prêtre était
absent et ne pouvait bénir la tombe.
Vers 1007, encore, Burchard de Worms décrivait le sort
réservé aux bébés morts avant
d'être baptisés : "...
elles emportent son cadavre dans un lieu secret et lui transpercent
le corps d'un bâton. Elles affirment que si elles ne
le faisaient point, l'enfant reviendrait et pourrait faire
du mal à bien des gens (...) Si une femme n'arrive
pas à mettre son enfant au monde et meurt dans les
douleurs, dans le tombeau même, on transperce la mère
et le petit avec un bâton en les clouant au sol "
Les "Vétâlas" (ou "Baitalas"),
en Inde, sont des esprits mauvais ou des âmes en peine
coincées entre le monde des vivants et le monde des
morts. Ils hantent les cimetières et cherchent à
s'introduire dans les cadavres pour les animer, les transformant
ainsi en morts-vivants. Au Thibet on les appelle "Ro-langs"
(=''cadavres levés"). On prétend qu'ils
peuvent se transformer en chauves-souris, qu'ils sont capables
de connaitre le futur et que leur connaissance de la psychologie
humaine en fait de redourables manipulateurs. Les "Vétalis"
(Vetâlas femelles) peuvent également être
employées pour participer à des rituels tantriques
(yoga sexuel) bien que ce soit dangereux pour les humains.
Pour survivre, il n'est pas clair si les "Ro-langs"
sont nécrophage, buveurs de sang, ou encore voleurs
de souffle vital.
Les "Bhutas", en Inde, sont des
âmes en peine coincées entre le monde des vivants
et le monde des morts. Ces créatures sont issues de
personnes mortes par accident, par suicide, par exécution
ou aprés être devenues folles. Sans cesse affamés,
ces "Bhutas" errent dans la nuit en essayant d'entrer
dans des cadavres pour les animer et les transformer en morts-vivants.
Ayant ainsi acquis un corps matériel, ils peuvent assouvir
leur faim en mangeant des intestins et des excréments
qu'ils trouvent dans les autres cadavres, mais ils peuvent
aussi attaquer des hommes vivants pour les dévorer.
On dit que ces "Buthas" sont également capables
de se transformer en chauves-souris ou en hiboux, ce qui les
rapproche des Stryges;
Dans le vaudou haîtien, les "Zombies"
sont des cadavres animés par par la magie, des morts-vivants
dénués de volonté propre et servant d'esclaves
aux bokors (sorciers) qui les ont créé. On a
émis l'hypothèse, toutefois, que ces "Zombies"
ne seraient que des humains normaux (vivants) dont la personnalité
aurait été annihilée par des drogues
(Le plus célèbre cas d'homme ainsi "zombifié"
par des sorciers est celui de Clairvius Narcisse).
Des morts-vivants sont connus aussi au Thibet.
Dans son livre "Magie d'amour et magie noire", Alexandra
David-Neel en dit ceci :
"Les Tibétains
croient que le namchés (la conscience) c'est à
dire l'individu lui-même, se sépare parfois du
corps avant le moment de la mort apparente. Dés que
ce namchés a quitté le corps, l'homme est en
réalité mort, bien que son corps puisse encore
continuer pendant un temps plus ou moins long à accomplir
tous les actes physiques et mentaux habituels aux vivants.
Lorsque survient la mort apparente, certains signes sont dit
dénoter que le défun était dénué
de namchés."
Les démons nécrophages
non vampiriques :
Les "Goules / Ghûls" ("Saisisseuses")
sont des démones nécrophages décrites
par les musulmans arabes et perses. Leur première mension
en Europe se trouve dans le roman "Vathek" écrit
par William Beckford en 1786. Ces créatures vivent
dans les déserts sous la forme de hyènes, mais
elles peuvent aussi apparaitre sous l'aspect de jolies femmes
pour attirer les voyageurs et les dévorer. Elles gagnent
alors le pouvoir de prendre les traits de leurs victimes.
Mais le plus souvent, elles se contentent des cadavres des
cimetières qu'elles déterrent pour les dévorer..
Dans l' "Histoire
de Sidi Nouman" (parmi les "Milles et une nuits"),
ces créatures sont décrites ainsi :
"... les goules des deux sexes
sont des démons qui errent par le monde. Elles fréquentent
en général les bâtisses en ruine, d'où
elles s'échappent brusquement pour surprendre les voyageurs
qu'elles tuent et dévorent. Si elles n'ont pas la chance
d'en rencontrer, elles se rendent la nuit dans les nécropoles
pour déterrer les morts et se nourrir de leur chair."
Leurs équivalents, en Inde, sont les "Pisachas"
(="mangeur de viande crue"), qui sont des démons
inférieurs, assoiffés de sang et de chair
humaine, et des vecteurs d'épidémies.
A coté d'eux on trouve les "Rakshasas" qui
sont des démons d'un type plus évolué
et qui sont capables de prendre des formes multiples. Leurs
proies favorites sont les enfants.
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