La
Trinité :
"Nous vénérons un seul
Dieu dans la Trinité ....Dieu est le Père ;
Dieu , le Fils ; Dieu , le Saint - Esprit : et il n’y
a pas trois Dieux , mais un seul Dieu."
C'est la définition du dogme de
la Trinité selon le "Symbole d'Athanase",
fixé seulement au concile de Constantinople en 553.
Pourtant on peut constater que le mot "Trinité"
ne se trouve nulle part dans la Bible.
Le mot "Trinité" ("Trias") n'apparait pour le première fois que vers 180 ap.JC, dans les textes de Théophile d'Antioche, en grec. Le mot sera ensuite repris en latin par Tertulien.
Cependant, un siècle plus tard, Lactance (250-325) ne connaissait pas encore la Trinité dans son sens actuel. Pour lui, en effet,
celle-ci était constituée de Dieu et de ses deux fils : Jésus et ... le diable !
En réalité, la doctrine actuelle de la trinité n'est jamais énoncée explicitement dans l'Ancien Testament. Le contenu même de ses textes semble même s'opposer à cette doctrine : Seule l'unité absolue de Dieu y est exposée.
Dans le Deutéronome XXXII: 39, il est bien écrit
:
"Sachez donc que c'est moi qui
suis Dieu, et qu'il n'y a point de dieu près de moi."
Et Jésus, dans Matthieu 4:10,
disait également :
"C’est Yahvé ton Dieu que tu adoreras, et
à lui seul tu rendras un culte."
Et dans Marc 12:29, il affirmait :
"Le premier de tous les commandements est : Écoute,
Israël, le Seigneur notre Dieu est un seul Seigneur."
Qu'en est-il de la divinité de Jésus ?
En ce qui le concerne, il n'a
jamais affirmé qu'il était Dieu.
Il faisait bien la distinction entre le peu qui dépendait
de lui et tout ce qui ne dépendait que du Père.
Il montrait donc que Dieu est une entité bien plus
puissante que lui :
"Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur,
Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux ; mais
celui qui fait la volonté de mon Père qui est
dans les cieux." (Mat. 7:21)
"Et il leur dit : Vous boirez bien ma coupe ;
mais de s’asseoir à ma droite et à ma
gauche, n’est pas à moi pour le donner, sinon
à ceux pour lesquels cela est préparé
par mon Père." (Mat 20:23)
"Et Jésus lui dit : Pourquoi m’appelles-tu
bon ? Nul n’est bon, sinon un seul, Dieu" (Marc
10, 18)
"Mais quant à ce jour-là, ou à l’heure,
personne n’en a connaissance, pas même les anges
qui sont dans le ciel, ni même le Fils, mais le Père."
(Marc 13:32)
"Si vous m’aviez aimé, vous vous seriez
réjouis de ce que je m’en vais au Père,
car mon Père est plus grand que moi." (Jean
14:28)
Jésus reconnaissait bien qu'il
était soumis à Dieu, comme tous les hommes :
"Père, si tu voulais faire passer cette coupe
loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite." (Luc
22:42)
"Je ne puis rien faire, moi, de moi-même ;
je juge selon ce que j’entends, et mon jugement est
juste ; car je ne cherche pas ma volonté, mais
la volonté de celui qui m’a envoyé."
(Jean 5:30)
"Je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté,
mais la volonté de celui qui m’a envoyé."(Jean
6:38)
"Mais maintenant je m’en vais à celui qui
m’a envoyé..."(Jean
16:5)
Jésus montrait aussi qu'il n'était
pas omniscient. Seul Dieu sait tout :
“Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné?”
(Mat27:46)
Jésus se reconnaissait comme un
simple homme :
"... mais maintenant vous cherchez à me faire
mourir, moi, un homme qui vous ai dit la vérité
que j’ai ouïe de Dieu." (Jean
8:40)
(Souvent le mot "homme " n'est
pas traduit; mais il se trouvait bien dans le texte grec original)
Jésus se reconnaissait comme un simple homme,
prophète et médiateur entre Dieu et les hommes
:
"Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur
entre Dieu et les hommes, Jésus Christ homme."
(1 Timothée 2:5)
Certains passages de Jean (et seulement
de Jean) semblent pourtant dire que Jésus et Dieu
ne font qu'un :
"Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique, qui
est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître."
(Jean 1:18)
"Moi et le Père, nous sommes un." (Jean
10:30)
Mais d'autres passages montrent que si Dieu et Jésus ne font qu'un, les apôtres
aussi ne font qu'un avec eux :
"Or je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci,
mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole ;
afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en
moi, et moi en toi ; afin qu’eux aussi soient un
en nous, afin que le monde croie que toi tu m’as envoyé."
(Jean 17:20-21)
Mais Jésus n'est-il pas le fils de Dieu ?
On pourrait dire qu'il est
le fils de Dieu ... mais comme tous les hommes, ceux-ci étant également considérés comme les enfants de
Dieu le Père. Cela n'implique absolument pas que Jésus
soit une divinité :
"Jésus lui dit: Ne me touche pas; car je ne suis
pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver
mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père
et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu." (Jean
20:17)
Certains passages de l'Ancien Testament parlent bien DES "fils de Dieu" qui ne sont pas des mortels. Il s'agit là des restes des anciennes croyances polythéistes des premiers Hébreux. Plus tard, ces divinités seront considérées comme des anges :
"Et il arriva, quand les hommes commencèrent à se multiplier sur la face de la terre et que des filles leur furent nées,
que les fils de Dieu virent les filles des hommes, qu'elles étaient belles, et ils se prirent des femmes d'entre toutes celles qu'ils choisirent.
Et l'Éternel dit : Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec l'homme, puisque lui n'est que chair ; mais ses jours seront cent vingt ans.
Les géants étaient sur la terre en ces jours-là, et aussi après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes et qu'elles leur eurent donné des enfants : ceux-ci furent les vaillants hommes de jadis, des hommes de renom." (Genèse 6:1-4)
"Quand le Très-haut (Elion) partageait l'héritage aux nations, quand il séparait les fils d'Adam, il établit les limites des peuples selon le nombre des fils de Dieu." (Deutéronome 32:8, version de la Septante)
"Or, un jour, il arriva que les fils de Dieu vinrent se présenter devant l'Éternel, et Satan aussi vint au milieu d'eux." (Job 1:6)
"Or, un jour, il arriva que les fils de Dieu vinrent se présenter devant l'Éternel, et Satan aussi vint au milieu d'eux se présenter devant l'Éternel." (Job 2:1)
"Quand les étoiles du matin chantaient ensemble, et que tous les fils de Dieu éclataient de joie ?" (Job 38:7)
"Dieu se tient dans l'assemblée des dieux ; il juge au milieu des juges (...)
Moi j'ai dit : Vous êtes des dieux, et vous êtes tous fils du Très-haut." (Psaume 82:1- 6)
"Car qui, dans les nues, peut être comparé à l'Éternel ? Qui, parmi les fils de Dieu, est semblable à l'Éternel ?" (Psaume 89:6)
"Il répondit et dit : Voici, je vois quatre hommes déliés, se promenant au milieu du feu, et ils n'ont aucun mal ; et l'aspect du quatrième est semblable au fils de Dieu (ou, plus exactement : à un fils des dieux)." (Daniel 3 : 25)
Si Jésus se dit "fils de Dieu" selon cette optique, alors ca signifie qu'il se prétend un ange ou un enfant divin généré par le Dieu YHWH. Mais c'est peu probable : à l'époque de Jésus cette croyance était abandonnée depuis longtemps, balayée par le monothéisme.
De nombreux passages de l'Ancien Testament montrent aussi que tout
roi pieux peut être appelé "fils de Dieu" car il est considéré comme son mandataire :
"Moi, je lui serai pour père, et lui (David) me sera pour fils ; et je ne retirerai pas d'avec lui ma bonté, comme je l'ai retirée de celui qui a été avant toi." (1 Chroniques 17:13)
"Lui (Salomon), bâtira une maison à mon nom ; et il me sera pour fils, et moi je lui serai pour père ; et j'affermirai le trône de son royaume sur Israël pour toujours." (1 Chroniques 22:10)
"Et il m'a dit : Salomon, ton fils, c'est lui qui bâtira ma maison et mes parvis, car je me le suis choisi pour fils, et moi je lui serai pour père." (1 Chroniques 28:6)
"Je (David) raconterai le décret : l'Éternel m'a dit : Tu es mon Fils ; aujourd'hui, je t'ai engendré (dans le sens de « intronisé »).
(...) Baisez le Fils, de peur qu'il ne s'irrite, et que vous ne périssiez dans le chemin, quand sa colère s'embrasera tant soit peu. Bienheureux tous ceux qui se confient en lui !" (Psaumes 2 : 7 et 12)
"Psaume de David, fils de Dieu..." (Psaumes 29)
"Aussi moi, je ferai de lui (David) le premier-né, le plus élevé des rois de la terre." (Psaumes 89 : 27)
"Moi, je lui serai pour père, et lui (David) me sera pour fils : s'il commet l'iniquité, je le châtierai avec une verge d'hommes et avec des plaies des fils des hommes." (2 Samuel 7 : 14)
Si Jésus se dit "fils de Dieu" selon cette optique, alors ca signifie qu'il se croit destiné par Dieu à devenir roi d'Israel.
De nombreux passages de l'Ancien Testament montrent aussi que tous les Hébreux peuvent être appelés "fils de Dieu" :
"Vous êtes les fils de l'Éternel, votre Dieu : Vous ne vous ferez pas d'incisions, et vous ne vous ferez pas de tonsure entre les yeux, pour un mort." (Deutéronome 14 :1)
"Cependant le nombre des fils d'Israël sera comme le sable de la mer, qui ne se peut mesurer ni nombrer ; et il arrivera que, dans le lieu où il leur a été dit : Vous n'êtes pas mon peuple, il leur sera dit : Fils du Dieu vivant." (Osée 1:10)
"Si j'avais dit : Je parlerai ainsi, voici, j'aurais été infidèle à la génération de tes fils." (Psaume 73 : 15)
"Dans la crainte de l'Éternel il y a la sécurité de la force, et il y a un refuge pour ses fils." (Proverbes 14 : 26)
Si Jésus se dit "fils de Dieu" selon cette optique, alors ca signifie qu'il se positionne en tant qu'Hébreu.
De nombreux passages de l'Ancien Testament montrent aussi que l'ensemble du peuple élu peut être appelé "fils de Dieu" :
"Et tu diras au Pharaon : Ainsi a dit l'Éternel : Israël est mon fils, mon premier-né.
Et je te dis : Laisse aller mon fils pour qu'il me serve ; et si tu refuses de le laisser aller, voici, je tuerai ton fils, ton premier-né." (Exode,4, 22-23)
"Ils viendront avec des larmes, et je les conduirai avec des supplications ; je les ferai marcher vers des torrents d'eaux par un chemin droit ; ils n'y trébucheront pas ; car je serai un père pour Israël, et Éphraïm sera mon premier-né.
(...)
Éphraïm m'est-il un fils précieux, un enfant de prédilection ? Car depuis que j'ai parlé contre lui, je me souviens de lui encore constamment ; c'est pourquoi mes entrailles se sont émues pour lui ; certainement j'aurai compassion de lui, dit l'Éternel." (Jérémie 31 : 9-20)
"Quand Israël était jeune, je l'ai aimé, et j'ai appelé mon fils hors d'Égypte." (Osée 11 :1)
Dans le Nouveau Testament, de nombreux passages montrent que tous les hommes vraiment pieux méritent le titre de "fils de Dieu" :
"Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés
fils de Dieu!" (Matthieu 5:9)
"Mais aimez vos ennemis, faites du bien, et prêtez
sans rien espérer. Et votre récompense sera
grande, et vous serez fils du Très Haut, car il est
bon pour les ingrats et pour les méchants." (Luc
6:35)
"Mais ceux qui seront estimés dignes d'avoir part à ce siècle-là et à la résurrection d'entre les morts, ne se marient ni ne sont donnés en mariage, car aussi ils ne peuvent plus mourir ; car ils sont semblables aux anges, et ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection." (Luc 20:35-36)
"Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste
est parfait" (Matthieu 5:48)
"Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent,
faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez
pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent,
afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans
les cieux" (Matthieu 5:44-45)
"Prenez garde de ne pas faire votre aumône devant les hommes, pour être vus par eux ; autrement vous n'avez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux." (Matthieu 6:1)
"...Tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu
sont fils de Dieu" (Romains 8:14)
"Lorsque vous vous connaîtrez, alors on vous connaîtra, et vous saurez que c'est vous les fils du Père qui est vivant." (Thomas 3)
"... Quand vous le saurez vous-mêmes, alors vous serez connu, et vous saurez que vous êtes le fils du Père vivant." (Papyrus d'Oxyrhynque 654: 9-21)
Si Jésus se dit "fils de Dieu" selon cette optique, alors ca signifie qu'il mérite simplement ce titre en vertu de son comportement vertueux.
D'ailleurs, de nombreux passages du Nouveau Testament disent bien que Jésus n'est qu'UN des fils de Dieu. Mais ces passages ont été volontairement mal traduits pour faire de Jésus LE fils de Dieu :
"Commencement de l'évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu (ou, plus exactement , en grec : UN fils de Dieu)." (Marc 1:1)
"Et le centurion qui était là vis-à-vis de lui, voyant qu'il avait expiré en criant ainsi, dit : Certainement, cet homme était Fils de Dieu (ou, plus exactement , en grec : cet homme était UN fils de Dieu)." (Marc 15:39)
"Et le tentateur, s'approchant de lui, dit : Si tu es Fils de Dieu (ou, plus exactement, en grec : Si tu es UN fils de Dieu), dis que ces pierres deviennent des pains (...)
et lui dit : 'Si tu es Fils de Dieu (ou, plus exactement , en grec : Si tu es UN fils de Dieu), jette-toi en bas'..." (Matthieu 4:3-6)
"Toi qui détruis le temple et qui le bâtis en trois jours, sauve-toi toi-même. Si tu es Fils de Dieu (ou, plus exactement , en grec : Si tu es UN fils de Dieu), descends de la croix (...)
Il s'est confié en Dieu ; qu'il le délivre maintenant, s'il tient à lui ; car il a dit : Je suis fils de Dieu (ou, plus exactement , en grec : Je suis UN fils de Dieu) (...)
Et le centurion et ceux qui avec lui veillaient sur Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d'arriver, eurent une fort grande peur, disant : Certainement celui-ci était Fils de Dieu (ou, plus exactement , en grec : Celui-ci était UN fils de Dieu)." (Matthieu 27:40, 43 et 54)
"Et l'ange, répondant, lui dit : L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te couvrira de son ombre ; c'est pourquoi aussi la sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu (ou, plus exactement , en grec : sera appelé UN fils de Dieu)." (Luc 1:35)
"Et le diable lui dit : Si tu es Fils de Dieu (ou, plus exactement , en grec : 'Si tu es UN fils de Dieu), dis à cette pierre qu'elle devienne du pain'. (…)
Et il l'amena à Jérusalem, et le plaça sur le faîte du temple et lui dit : Si tu es Fils de Dieu (ou, plus exactement , en grec : Si tu es UN fils de Dieu), jette-toi d'ici en bas." (Luc 4:3-9)
"Et ayant aperçu Jésus, et s'étant écrié, il se jeta devant lui, et dit à haute voix : 'Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-haut (ou, plus exactement , en grec : UN fils du Dieu Très-haut)? Je te supplie, ne me tourmente pas'." (Luc 8:28)
"Et ceux qui étaient dans la nacelle vinrent et lui rendirent hommage, disant : Véritablement tu es le Fils de Dieu (ou, plus exactement, en grec : Tu es UN fils de Dieu) !" (Matthieu 14: 33)
"Les Juifs lui répondirent : Nous avons une loi, et selon notre loi il doit mourir, car il s'est fait Fils de Dieu (ou, plus exactement, en grec : Il s'est fait lui-même UN fils de Dieu)." (Jean 19:7)
Jésus explique d'ailleurs trés clairement
que peut être appelé "un fils de Dieu" tout homme qui transmet la parole divine :
"Les Juifs lui répondirent : Nous ne te lapidons
pas pour une bonne œuvre, mais pour blasphème ;
et parce que toi, étant homme, tu te fais Dieu.
Jésus leur répondit : N’est-il pas
écrit dans votre loi : 'Moi j’ai dit :
Vous êtes des dieux' ?
S’il appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu
est venue (et l’écriture ne peut être anéantie),
dites-vous à celui que le Père a sanctifié,
et qu’il a envoyé dans le monde : Tu blasphèmes,
parce que j’ai dit : Je suis le Fils de Dieu (ou, plus exactement, en grec : Je suis UN fils de Dieu) ?" (Jean 10:33-36)
Avec cette explication, Jésus explique donc qu'il se dit "Fils de Dieu" car il transmet la parole divine.
A noter cependant qu'en grec, le mot "PAÏS" signifie à la fois
"enfant" et "serviteur". Lorsqu'il est
écrit dans la Bible que Jésus est le "Fils
de Dieu" cela pourrait donc signifier en fait qu'il n'est
que le "serviteur de Dieu". En effet, pour les Juifs,
le Messie est appelé le "EBED YAHVE" c'est à dire "Serviteur
de Dieu". (Exemples : Dans Matthieu 2:16, 8:6-13, 12:18, 14:2, 17:18, 21:15, Luc 1:54, 1:69, 2:43, 7:7, 8:51-54, 9:42, 12:45, 15:26, et Jean 4:51.)
Cependant le mot grec "HUIOS"
("fils") est bien utilisé dans la plupart des passages
(Exemples : Marc 1:1, 1:11, 3:11, 5:7, 9:7, 13:32, 14:61, 15:39, Luc 1:32-35, 3:22, 4:3-9, 4:41, 6:35, 8:28, 9:35, 10:22, 20:36, 22:70, Matthieu 3:17, 4:3-6, 5:9, 8:29, 14:33, 16:16, 17:5, 21:37, 24:36, 26:63, 27:40-43, 27:54, Jean 1:18, 1:34, 1:49, 3:16-18, 3:35-36, 5:19-26, 6:40, 8:36, 9:35, 10:36, 11:4, 11:27, 14:13, 17:1, 19:7, et 20:31).
Mais Jésus se donnait également le titre de "Fils de l'homme". Que signifiait-il ?
Ce mot vient de Ben Adam (Fils d'Adam) en hébreu, et de Bar enash (Fils de mortel) en araméen. Il signifiait tout simplement un humain.
On le retrouve partout dans l'Ancien Testament :
"Combien moins l'homme, qui n'est qu'un ver, Le fils de l'homme, qui n'est qu'un vermisseau !" (Job 25:6)
"Ta méchanceté ne peut nuire qu'à ton semblable, Ta justice n'est utile qu'au fils de l'homme." (Job 35:8)
"L'Éternel, du haut des cieux, regarde les fils de l'homme, Pour voir s'il y a quelqu'un qui soit intelligent, Qui cherche Dieu." (Psaumes 14:2)
"Tu feras disparaître leur postérité de la terre, Et leur race du milieu des fils de l'homme." (Psaume 21:10)
"Oh ! combien est grande ta bonté, Que tu tiens en réserve pour ceux qui te craignent, Que tu témoignes à ceux qui cherchent en toi leur refuge, A la vue des fils de l'homme !" (Psaume 31:19)
"L'Éternel regarde du haut des cieux, Il voit tous les fils de l'homme." (Psaume 33:13)
"Combien est précieuse ta bonté, ô Dieu ! A l'ombre de tes ailes les fils de l'homme cherchent un refuge." (Psaumes 36:7)
"Dieu, du haut des cieux, regarde les fils de l'homme, Pour voir s'il y a quelqu'un qui soit intelligent, Qui cherche Dieu." (Psaumes 53:2)
"Est-ce donc en vous taisant que vous rendez la justice ? Est-ce ainsi que vous jugez avec droiture, fils de l'homme ?" (Psaumes 58:1)
"Oui, vanité, les fils de l'homme ! Mensonge, les fils de l'homme ! Dans une balance ils monteraient Tous ensemble, plus légers qu'un souffle." (Psaumes 62:9)
"Venez et contemplez les oeuvres de Dieu ! Il est redoutable quand il agit sur les fils de l'homme." (Psaumes 66:5)
"Que ta main soit sur l'homme de ta droite, Sur le fils de l'homme que tu t'es choisi !" (Psaumes 80:17)
"Et il me dit : 'Fils d'homme, tiens-toi debout sur tes pieds, et je parlerai avec toi '(...)
Et il me dit : 'Fils d'homme, je t'envoie vers les fils d'Israël, vers les nations, les rebelles qui se sont rebellés contre moi' (...)
Et il me dit : 'Fils d'homme, lève tes yeux vers le nord'. Et je levai mes yeux vers le nord ; et voici, au nord de la porte de l'autel, cette idole de jalousie, à l'entrée.
Et il me dit : 'Fils d'homme, vois-tu ce qu'ils font, les grandes abominations que la maison d'Israël commet ici, pour m'éloigner de mon sanctuaire ? Et tu verras encore de grandes abominations' (...)
Et il me dit : 'Fils d'homme, perce le mur'. Et je perçai le mur, et voici, une porte." (Ézéchiel 2:1-3, 5-6 et 8)
Daniel employait également ce mot pour dire que le Messie était un être qui ressemblait à un homme :
"Je voyais dans les visions de la nuit, et voici, quelqu'un comme un fils d'homme vint avec les nuées des cieux, et il avança jusqu'à l'Ancien des jours, et on le fit approcher de lui.
Et on lui donna la domination, et l'honneur, et la royauté, pour que tous les peuples, les peuplades et les langues, le servissent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas détruit." (Daniel 7:13-14)
Se basant sur ce texte, certains utiliseront ensuite cette expression pour désigner directement le Messie.
Par exemple dans le livre d'Hénoch :
"Là je vis l'Ancien des jours, dont la tête était comme de la laine blanche, et avec lui un autre, qui avait la figure d'un homme. Cette figure était pleine de grâce, comme celle d'un des saints anges. Alors j'interrogeai un des anges qui était avec moi, et qui m'expliquait tous les mystères qui se rapportent au Fils de l'homme. Je lui demandais qui il était, d'où il venait, et pourquoi il accompagnait l'Ancien des jours ?
Il me répondit en ces mots : 'Celui-ci est le Fils de l'homme, à qui toute justice se rapporte, avec qui elle habite, et qui tient la clef de tous les trésors cachés ; car le Seigneur des esprits l'a choisi de préférence, et il lui a donné une gloire au-dessus de toutes les créatures.
Ce Fils de l'homme que tu as vu, arrachera les rois et les puissants de leur couche voluptueuse, les sortira de leurs terres inébranlables ; il mettra un frein aux puissants, il brisera les dents des pécheurs'." (Hénoch 46:1-3)
Jésus lui-même emploiera ce terme pour se désigner, indiquant ainsi à la fois qu'il était un Messie mais également un simple mortel et non un Dieu
Même Clément de Rome l'expliquait bien, dans les
Homélies Clémentines, XVI:15 :
"Notre seigneur, répondit Pierre, ne s'est jamais
lui-même proclamé Dieu'..." en
réponse aux allégations de Paul prétendant
que Jésus était Dieu.
Il y a cependant l'introduction de l'évangile de Jean
(Jean 1:1-5) qui dit :
"Au commencement était la Parole ; et la Parole
était auprès de Dieu ; et la Parole était
Dieu.
Elle était au commencement auprès de Dieu.
Toutes choses furent faites par elle, et sans elle pas une
seule chose ne fut faite de ce qui a été fait.
En elle était la vie, et la vie était la lumière
des hommes.
Et la lumière luit dans les ténèbres
; et les ténèbres ne l’ont pas comprise."
Mais ce texte est le seul de la Bible
qui identifie Jésus au Verbe créateur de Dieu.
Hors ce passage est douteux : il est le seul de Jean à
être écrit en vers.
Il semble bien que ce passage ne soit qu'un extrait d'un poème
gnostique qui a été ajouté tardivement
à l'évangile de Jean.
Cependant, dans Jean 8,56-59, Jésus a osé dire "JE SUIS" :
" Abraham, votre père, a tressailli de joie de voir mon jour ; et il l'a vu, et s'est réjoui.
Les Juifs donc lui dirent : Tu n'as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham !
Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous dis : Avant qu'Abraham fût, JE SUIS (« Ego eimi » en grec).
Ils prirent donc des pierres pour les jeter contre lui ; mais Jésus se cacha et sortit du temple. "
Les Hébreux ont voulu lapider Jésus car, en disant "JE SUIS", c'est comme s'il s'identifiait à Dieu.
En effet, dans l'Exode 3;14 (version de la Septante), Dieu se présentait ainsi :
"Alors Dieu dit à Moïse: JE SUIS CELUI QUI SUIS (Je suis l'étant = "Ego eimi ho on"). "
Jésus parlerait donc comme s'il était Dieu.
Et dans Jean 4;25-26, il dit à nouveau "JE SUIS" :
"La femme lui dit : Je sais que le Messie qui est appelé le Christ, vient ; quand celui-là sera venu, il nous fera connaître toutes choses.
Jésus lui dit : JE LE SUIS ("Ego eimi"), moi qui te parle."
"Ego eimi" peut aussi être traduit par "C'est moi".
Par exemple dans Jean 6,19-20 :
"Ayant donc ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils voient Jésus marchant sur la mer et s'approchant de la nacelle ; et ils furent saisis de peur.
Mais il leur dit : C'EST MOI ("ego eimi"), n'ayez point de peur."
De même dans Jean 8;28 :
"Jésus donc leur dit : Quand vous aurez élevé le fils de l'homme, alors vous connaîtrez que C'EST MOI ("ego eimi") et que je ne fais rien de moi-même, mais que, selon que le Père m'a enseigné, je dis ces choses."
Autre exemple dans Jean 18,4-8 :
"Jésus donc, sachant toutes les choses qui devaient lui arriver, s'avança et leur dit : Qui cherchez-vous ?
Ils lui répondirent : Jésus le Nazaréen. Jésus leur dit : C'EST MOI ("ego eimi"). Et Judas aussi qui le livrait était là avec eux.
Quand donc il leur dit : C'EST MOI ("ego eimi"), ils reculèrent, et tombèrent par terre.
Il leur demanda donc de nouveau : Qui cherchez-vous ? Et ils dirent : Jésus le Nazaréen.
Jésus répondit : Je vous ai dit que C'EST MOI ("ego eimi"); si donc vous me cherchez, laissez aller ceux-ci."
Autre exemple dans Jean 9,8-9 :
"Les voisins donc, et ceux qui, l'ayant vu auparavant, savaient qu'il était mendiant, dirent : N'est-ce pas celui qui était assis et qui mendiait ?
Quelques-uns disaient : C'est lui. D'autres disaient : Non, mais il lui ressemble. Lui dit : C'EST MOI -même ("ego eimi")."
Cependant, dans l'Exode 3;14 (version de la Septante), on remarque que la présentation de Dieu a une suite :
"Alors Dieu dit à Moïse: JE SUIS CELUI QUI SUIS (Je suis l'étant = "ego eimi ho on"). Puis il dit : Tu diras ainsi aux enfants d'Israël : CELUI QUI EST (L'Etant = "ho on"), m'a envoyé vers vous. "
On remarque alors que le nom de Dieu, n'est pas « ego eimi » (= Je suis) mais plutôt « ho on » (= L'Etant / Celui qui est).
Idem dans la version en latin (Vulgate) :
"Dixit Deus ad Mosen EGO SUM QUI SUM.
ait sic dices filiis Israhel QUI EST misit me ad vos.."
"EGO SUM QUI SUM" signifiant "Je suis celui que je suis".
"QUI EST" signifiant "Celui qui est".
Et en hébraïque on a EHYEH ASHER EHYEH ("Je suis celui que je suis") et EHYEH ("Je suis").
La version de la Bible de Jérusalem, en grec, cependant, préfèrera dire "JE SUIS ("Ego eimi") m'a envoyé vers vous."
Mais dans l'Apocalypse 1;8 en grec on trouve également ce passage qui parle de Dieu en employant l'expression "Ho ôn" et non pas "Ego eimi" :
"Ho ôn kai ho en kai ho erkhomenos, ho pantokratôr."
("IL EST, IL ETAIT et IL DEVIENT, le Maitre-de- tout").
Idem avec l'Apocalypse 16;5 :
"Et j'entendis l'ange des eaux, qui disait : Tu es juste, Seigneur, QUI ES, et QUI ÉTAIS, et QUI SERAS saint, parce que tu as exercé ces jugements."
Il est donc douteux que Jésus ait voulu dire qu'il était Dieu lorsqu'il a dit "EGO EIMI".
D'autres passages de Jean semblent donner à Jésus des pouvoirs divins, mais tout celà semble n'être que de l'embellissement littéraire et s'oppose aux trois autres évangiles, plus anciens et plus simples.
Au début tout était pourtant simple
: pour les Judéo-Chrétiens Nazaréens
(qui descendaient directement des apôtres ayant connu
Jésus) Jésus n'était rien d'autre qu'un
homme, un prophète :
"Et comme il entrait dans Jérusalem, toute la ville fut émue, disant : Qui est celui-ci ? Et les foules disaient : Celui-ci est Jésus, le prophète, qui est de Nazareth de Galilée." (Mathieu 21;10-11)
Et ils considéraient les
textes de Paul (et de ses Pagano-Chrétiens Hellénistes)
sur sa divinité comme une trahison :
"Il n'y a pour nous qu'un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et vers qui nous allons, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes." (Première lettre aux Corinthiens 8:6)
"En lui (Jésus) ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui." (Lettre aux Colossiens 1: 15-17)
Ensuite tout va se compliquer avec le mélange des idées
de ces deux courants chrétiens :
Au deuxième siècle aprés JC, la doctrine
"Adoptianiste" était trés répendue.
Pour elle, Jésus n'était qu'un simple prophète
"adopté" par Dieu comme Fils en récompense
de sa vertu.
Ceux qui préchaient ceci étaient les Ébionites
(cités vers 180), Paul de Samosate (condamné
en 263 - 269), Photin (condamné au concile de Sirmium
en 351 - 352) et les Bonosiens de Bonose de Sardique.
La doctrine "Subordinationniste" en découla.
Elle affirmait que Jésus était inférieur
à Dieu. La prêchaient Tertullien (au 2ème
siècle), Origène (185-254), Donat et les Donatistes
(vers 305). Cette doctrine fut adoptée au concile de
Sirmium. Arius et les Ariens (vers 320) étaient également
des Subornationnistes pour qui Jésus n'était
qu'un simple homme.
Le Subornationnisme et l'Arianisme ne seront condamnés
qu'au concile œcuménique de Nicée I en
325 (qui décréta que le Christ est de la même
nature que le Père et non pas son subordonné).
A ces courants de pensée s'opposait à la doctrine
"Docétiste" qui voyait en Jésus une
sorte d'ange ou d'esprit émané de Dieu et qui
avait pris une forme humaine fantômatique. Ce dogme
avait été créé par Marcion en
140 - 144 en s'inspirant des idées de Paul. Il sera
repris vers 152-165 par Justin Martyr.
Qu'en est-il du Saint-Esprit ?
En ce qui le concerne, c'est la même chose
qu'avec Jésus : Aucun passage de la Bible n'en parle
comme d'une divinité personnelle. La "Rua'h Ha-Kodesh"
(L'Esprit Saint) est décrite dans l'Ancien Testament
comme une sorte d'énergie divine, de souffle vital,
et non pas comme une entité :
"Et l’Esprit de Dieu (Rua'h Elohim)
planait sur la face des eaux." (Gen
1.2)
"...En réalité,
dans l'homme, c'est l'Esprit (Rua'h), le souffle du Tout-Puissant,
qui donne l'intelligence."
(Job 32:8)
"Et il arrivera, après cela, que je répandrai mon Esprit (Rua'h) sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront." (Joel 2:28)
"Le ciel se fabrique par la parole de Yahweh et par son Esprit (Rua'h) les étoiles." (Psaumes 33:6)
"Ne me renvoie pas de devant ta face, et ne m'ôte pas l'Esprit Saint (Rua'h Ha-Kodesh)". (Psaume 51:11)
"Ils se rebellèrent et attristèrent son Esprit Saint (Rua'h kadsho), et il se changea pour eux en ennemi; lui-même, il combattit contre eux.
Mais il se souvint des jours d'autrefois, de Moïse, de son peuple : Où est celui qui les fit monter de la mer, avec les bergers de son troupeau ? Où est celui qui mit son Esprit Saint (Rua'h kadsho) au dedans de lui." (Essaie 63:10-11)
"Je l'ai rempli de l'Esprit de Dieu, en sagesse, et en intelligence, et en connaissance, et pour toutes sortes d'ouvrages." (Exode 31:3)
Les apologiste (écrivains chrétiens grecs du
2ème siècle) parlaient pareillement de l'Esprit
Saint de manière impersonnelle. Ils décrivaient
l'Esprit de Dieu comme une chose, et non comme une personne.
Un examen des textes de la Bible où il est question
de l’Esprit Saint révèle qu’on peut
être "rempli", "baptisé"
ou "oint" de cet Esprit, comme s'il s'agissait d'une
sorte de fluide :
"...Élisabeth fut
remplie de l’Esprit Saint."
(Luc 1:41)
"...Lui vous baptisera
de l’Esprit Saint et de feu."(
Matthieu. 3:11)
"Jésus qui était de Nazareth, comment Dieu
l’a oint de l’Esprit Saint et de puissance"
(Actes 10:38).
Aucune de ces expressions ne conviendrait si l’Esprit
Saint était une personne.
Et vers 95 - 130, le texte du "Pasteur d'Hermas"
disait que l'Esprit Saint emplit tous les hommes et est le
fils de Dieu, né avant la création. Ce qui montre
encore une fois que l'Esprit saint était vu comme un
fluide. Et en plus , ici, c'est lui et non pas Jésus
qui est appelé "fils de Dieu".
Et si on traduit bien les textes grecs originaux, ils parlent
souvent d'UN esprit saint, et non pas de L'esprit saint. Hors
en grec ancien, l’emploi de l’article défini
est soumis a des règles très strictes. Tout
ce passe comme si l'Esprit Saint de Dieu pouvait se fragmenter
en de nombreux esprits saints différents :
Dans Mathieu 1:18, il est écrit que : "Marie
conçut par le fait d’UN esprit saint"
et non "par L’Esprit
Saint."
Dans Mathieu 1:20, il est écrit que : "L’enfant
a naître vient d’UN esprit saint."
Dans Mathieu 12:28, la bonne traduction est : "Mais
si c’est par UN esprit de Dieu que j’expulse les
démons, c’est donc que le Royaume de Dieu est
venu jusqu’à vous;"
Dans Marc 1:8, la bonne traduction est : "Lui
vous baptisera d’UN esprit saint; "
Dans Luc 1:15, la bonne traduction est : "Il
sera rempli d’UN esprit saint dès le sein de
sa mère"
Dans Luc 1:35, la bonne traduction est : "UN
esprit saint viendra sur toi et la puissance d’un très
haut te prendra sous son ombre."
Dans Luc 1:41, la bonne traduction est : "Elle
fut rempli d’UN esprit saint. "
De même pour Luc 1:67, il est question de Zacharie qui
est rempli d’UN esprit saint.
Dans Actes 1:2, la bonne traduction est : "Il
les avaient choisis par UN esprit saint."
De plus, en grec, l'Esprit Saint est appelé "to
pneuma to agion", ce qui est un neutre (que l'on peut
comparer au neutre de l'anglais). Cela rend donc difficile
de pouvoir prétendre qu'il est une personne car le
neutre en grec sert à désigner seulement les
choses.
Chez les Perses Zoroastriens, par contre, "Spenta-Mainyu" (Saint-Esprit) était bien le nom d'une sorte d'archange personnalisé. Peut-être
ont-ils influencé les Chrétiens ... ou alors c'est l'inverse ?
On remarquera aussi que certains rabbins avaient eux-mêmes tendance
à parfois personnifier l'Esprit Saint sous une forme
féminine. Les Judéo-Chrétiens Nazaréens
voudront même l'identifier avec la mère spirituelle
de jésus. Peut-être est-ce de ce coté qu'il faut chercher l'origine de la personnification du Saint-Esprit par les Chrétiens ?
En tout cas, c'est seulement au concile œcuménique
de Constantinople I, en 381, que fut condamnée la doctrine
des Pneumatomaques de Macédonios (évêque
de Constantinople en 342 - 360) qui niaient la divinité
du Saint-Esprit.
Que dire au sujet des origines de la Trinité ?
La Trinité est donc un dogme tardif.
Matthieu 28:19 est l'UNIQUE endroit des Évangiles ou
l'on site le Père, le Fils et le Saint-Esprit ensembles
:
"Allez donc, et faites
disciples toutes les nations, les baptisant pour le nom du
Père et du Fils et du Saint Esprit."
Ce passage, donné sans aucune explication, se trouve
tout à la fin de l'Évangile, la ou les additions
ultérieures ont été les plus nombreuses.
Il y a aussi ce passage de Paul ou il est écrit :
"Tous les saints vous saluent.
Que la grâce du seigneur Jésus Christ, et l’amour
de Dieu, et la communion du Saint Esprit, soient avec vous
tous !"
(II Corinthiens 13:13)
Mais ce passage ne dit pas que ce sont trois entités
réunies en une seule.
Certaines Bibles contiennent aussi ce passage entre Jean 1;
5-7 et Jean 1;5-8 :
"Car il y a trois qui rendent
témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe
et le Saint-Esprit ; et ces trois-là sont un. Et il
y en a trois qui rendent témoignage sur la terre."
Comme ce passage ne se trouve pas dans
toutes les Bibles, il est clair qu'il s'agit d'un ajout trés
tardif pour essayer d'introduire la doctrine de la trinité
dans la Bible alors qu'elle n'y était pas.
Même chez les Pères apostaliques (1ers penseurs
chrétiens), on ne trouve absolument rien qui rappellerait,
même de loin, le dogme trinitaire. C'est seulement l'apologiste
Théophile d'Antioche (évêque d'Antioche
vers 168 après J.C) qui parlera le premier d'une "Triade".
Mais il ne connaissait que le "Verbe" et ne parla
jamais de l'homme Jésus.
Un peu avant, vers 140 ap.JC, Héracléon
avait évoqué une Trinité composée
du Père, du Fils et du Pneuma (Esprit)... mais il était
Gnostique et non pas Chrétien.
Il faudra attendre Tertullien (155-235 ap.JC) pour qu' apparaisse
pour la première fois le terme de "Trinité"
chez les Chrétiens.
Mais cette doctrine ne se diffusera que lentement et avec
de nombreuses variantes. Ainsi Lactance (250-325) croyait
que Dieu avait eu deux fils : Jésus et le diable. Sa
Trinité était donc composée de Dieu,
de Jésus et du diable.
La doctrine trinitaire actuelle, quasi-incompréhensible
à l'homme moyen, ne prendra forme que trés progressivement,
sur plusieurs siècles, et à travers bien des
contreverses.
Au début, la doctrine "unitariste" s'y est
opposée : Elle affirmait qu'il n'y avait pas de Trinité
mais une seule personne, le Christ ne faisant qu'un avec le
Père. Préchaient ceci le pseudo-Clément
(vers 150), Hermogène l'Africain (vers 169), Noët
et les Patripassianistes (vers 180), les Arcontiques (vers
197), puis Sabellius et les Sabellianistes (vers 217).
Il faudra le concile œcuménique de Nicée
I (325) pour "fusionner" le Christ avec le Père,
puis le concile œcuménique de Constantinople I
(381) pour leurs ajouter le Saint-Esprit.
Au concile œcuménique d'Éphèse (431)
on déclara que les deux natures de jésus étaient
unies, mais sans se confondre complètement.
Au concile d'Ephèse "brigandage d'Ephèse"
(449), on décida qu'il n'y avait en Jésus Christ
qu'une nature unique : la divine (doctrine Monophysite).
Puis au concile œcuménique de Chalcédoine
(451), on décida le contraire : il y avait bien deux
natures (humaine et divine) dans le Christ et leur union n'avait
pas supprimé leur différence.
Au concile œcuménique de Constantinople III (680-681),
il fut déclaré qu'en Jésus, il y avait
bien deux volontés distinctes, l'une divine, l'autre
humaine et subordonnée à la première
(et non pas une volonté unique comme le disaient les
Monothélistes).
Au concile œcuménique de Constantinople IV (869-870
ou 879 - 880), les Chrétiens se divisèrent,
certains affirmant que le Saint-Esprit était subordonné
au Fils, d'autres disant qu'il était son égal.
La question trinitaire présentait un tel ambrouillamini
que l'église a préféré finalement
en faire une révélation divine excluant toute
controverse. C'est pourquoi en 1215 le concile de Latran IV
affirma qu’elle était un ‘"mystère
ineffable".
C'était un bon moyen d'éviter de s'expliquer
sur un dogme compliqué et illogique ne reposant absolument
sur rien.
Que conclure sur le sens du concept de Trinité ?
En fait, le Christianisme a pu recopier ce concept dans d'autres religions.
En effet de nombreux peuples ont également regroupé
leurs dieux par trois, selon différentes modalités
:
Chez les anciens Indo-Européens les dieux étaient
ainsi classés dans trois "fonctions", correspondant
en quelque sorte aux trois classes du moyen-age : Clergé,
noblesse et tiers-état.
Ainsi, à Rome, par exemple, la grande Triade était
composée initialement de Jupiter, Mars et Quirinus..
En Inde il y avait aussi la Trimurti des Hindouistes : Brahma
le créateur, Vishnou le préservateur et Shiva
le destructeur. Cette Triade se basait sur les trois modalités
du temps (passé, présent et futur) tout comme
la Triade des Moires en Grèce
: Clotho (qui file le fil du destin), Lachesis (qui le mesure)
et Atropos (qui le coupe)
Il y avait aussi la Grande Triade spatiale
des Sumériens : Anu, le dieu du ciel, Enlil, le dieu
de la surface de la terre, et Enki, le dieu des eaux souterraines.
Et il y avait la grande Triade astrale des anciens Sémites
: Le Soleil, la Lune et la planète Vénus.
Peut-être qu'ici le Soleil était la mère,
la lune étant le père et Vénus le fils.
Chez les anciens Egyptiens on trouvait également
de nombreuses Triades du type père - mère -
fils :
Par exemple Osiris, Isis et horus ... ou Amon, Mout et Khonsou.
La Trinité chrétienne s'inspirait peut-être
des Triades égyptiennes étant donné qu'en
hébreu, araméen et arabe le "Saint-esprit"
est une entité féminine. Au début on
avait donc peut-être : Dieu le Père, la
Mère Saint(e) Esprit, et le Fils. C'est d'ailleurs
ainsi que le voyaient les sectes judéo-chrétiennes
pour qui la Sainte-Esprit était considérée
comme la mère de Jésus.
Ainsi, dans l'Evangile des Hébreux, le Saint Esprit est considéré comme la mère de Jésus.
De même, dans les Actes de Thomas 27 et 50, le Saint-Esprit est appelé "Mère".
Idem pour certaines sectes gnostiques, ainsi que le prouve ce passage de l'Evangile de Philippe :
"Certains disent que Marie a conçu de l’Esprit Saint. Ils se trompent. Ils ne savent pas ce qu’ils disent. Quand une femme a-t-elle jamais conçu d’une femme ?"
(Philippe 17)
Que conclure, donc, au sujet de cette religion qui se dit monothéiste mais croit à trois divinités .... alors que ce dogme est absent de la Bible ?
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