La survie
de l'âme :
La croyance selen laquelle l'âme continue
d'exister après la dissolution du corps n'est indiquée NULLE
PART dans la Bible. Les érudits pensent donc que cette croyance
n'est donc qu'un emprunt tardif aux Néoplatoniciens.
L’ancien testament affirme d'ailleurs nettement que la vie
s’arrête avec la mort :
"Car les vivants savent qu’ils mourront
; mais les morts ne savent rien du tout ; et il n’y a plus
pour eux de salaire, car leur mémoire est oubliée." (Eccl 9:5) L'âme se traduit
en hébreu par le mot "nèphèsh" qui désigne à l'origine le souffle
vital, la respiration. (En latin ce mot est traduit pas "anima
/ animus" et en grec par "psukhê / psyché" qui a le même sens
de "souffle"). Le corps a besoin d'une nèphèsh pour vivre. Quand
quelqu'un meurt, on dit qu'il exhale sa nèphèsh, comme on dit
d'un mourant qu'il rend son dernier souffle :
"...Et Dieu forma l’homme,
poussière du sol, et souffla dans ses narines un souffle de
vie (neshamah / nishmath chayyim), et l’homme devint une âme
vivante (nèphèsh hayyah)."(Genèse
2:7)
Cette âme-souffle nèphèsh existe aussi dans les "animaux
domestiques, les animaux qui se meuvent et les bêtes sauvages
de la terre", qui sont autant
d'"âmes vivantes" (Genèse 1:24).
"...Tout ce qui se meut sur
la terre, qui a en soi une âme (nèphèsh) vivante"(Genèse
1:30)
"...Avec toute âme (nèphèsh)
vivante qui est avec vous, tant oiseaux que bétail et tout animal
de la terre avec vous, d’entre tout ce qui est sorti de l’arche,
— tout animal de la terre." (Genèse 9:10)
"...Et tout ce qui n’a point
de nageoires et d’écailles, dans les mers et dans les rivières,
de tout ce qui fourmille dans les eaux et de âme (nèphèsh) vivante
qui est dans les eaux, — vous sera une chose abominable." (Lévitique 11:10)
Les hébreux pensaient aussi que la nèphèsh résidait dans le
sang car la personne qui perdait une grande quantité de sang
voyait sa vitalité s'amoindrir, sinon perdre la vie :
"...Seulement, vous ne mangerez pas la chair avec son âme,
c’est-à-dire son sang."(Genèse
9:4)
"...L'âme de toute chair (humaine
ou animale) c'est son sang, qui est en elle." (Lévitique 17:14)
"...Garde-toi de manger le
sang, car le sang c'est l'âme; et tu ne mangeras pas l'âme avec
la chair."(Deutéronome 12:23)
Pas une seule fois dans toutes les Écritures hébraïques le mot
nèphèsh n'est accompagné d'adjectifs comme immortel, indestructible,
impérissable ou d'autres du même genre. Par contre, de très
nombreux textes indiquent que l'âme-souffle nèphèsh est mortelle
:
"...Que mon âme-souffle meure
de la mort des hommes droits, et que ma fin soit comme la leur." (Nombres 23:10)
"...Voici, toutes les âmes-souffles
sont à moi; comme l’âme du père, ainsi aussi l’âme du fils est
à moi : l’âme qui péchera, celle-là mourra." (Ezéchiel 18:4)
"Et mon âme choisit la suffocation,
plutôt la mort que mes os." (Job 7:15)
"Y a-t-il un homme, un seul,
qui puisse vivre et ne pas voir la mort, Qui puisse sauver son
âme du séjour des morts ?" (Psaumes
89:49)
"...Voici, ton serviteur a
trouvé grâce à tes yeux, et la bonté dont tu as usé à mon égard
en conservant mon âme en vie a été grande..." (Genèse 19:19)
"...Que mon âme meure de la
mort des hommes droits, et que ma fin soit comme la leur." (Nombre 23:10)
Ou, plus exactement, la vie cesse si cette âme-souffle nèphèsh
quitte le corps. Le corps retourne alors à la poussière et la
nèphèsh descend au Shéol, le monde souterrain :
"Tu caches ta face, ils sont
troublés ; tu retires leur âme-souffle, ils expirent et retournent
à leur poussière." (Ps. 104:29)
"Son âme sort, l’homme retourne
dans le sol d’où il est tiré ; en ce même jour ses desseins
périssent."(Psaumes. 146:4)
"...Et son âme s’approche de
la fosse, et sa vie, de ceux qui font mourir..." (Job 33:22)
"...Qui est l’homme qui vit
et qui ne verra pas la mort, qui sauvera son âme de la main
du shéol ?"(Psaumes 89:48)
"...Car tu n’abandonneras pas
mon âme au shéol..." (Psaumes16:10)
"...Éternel ! Tu as fait remonter
mon âme du shéol ; tu m’as rendu la vie, d’entre ceux qui descendent
dans la fosse." (Psaumes 30:3)
"Souviens-toi ô Dieu, que ma
vie est un souffle : mon oeil ne verra plus le bonheur. La nuée
se dissipe et disparaît : ainsi celui qui descend au Shéol n’en
remonte plus". (Job 7;7-9)
L'âme-souffle n'est cependant pas à confondre avec l'esprit-souffle
(rua'h / ruach / ruakh en hébreu, pneuma en grec) :
"Lui, dans la main duquel est l’âme de tout être vivant et
l’esprit de toute chair d’homme." (Job 12:10)
"Tant que mon souffle est en
moi et l’esprit de Dieu dans mes narines,
Mes lèvres ne diront pas d’iniquité, et ma langue ne prononcera
pas de fausseté" (Job 27:3-4)
"La Parole de Dieu pénètre
jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et
de leur moelle"(Hébreux 4:12)
"...Que tout votre être, l'esprit
, l'âme et le corps, soit conservé irréprochable, lors de l'avènement
de notre Seigneur Jésus-Christ !" (1 Théssaloniciens 5:23)
"...En réalité, dans
l'homme, c'est l'esprit (rua'h), le souffle du Tout-Puissant,
qui donne l'intelligence (la compréhension);..." (Job 32:8)
Cet esprit-souffle vient directement de Dieu :
"L'esprit-souffle
(rua'h) de Dieu tournoyait sur les eaux" (Genèse 1,2)
"Le ciel se fabrique par la
parole de Yahweh et par son esprit-souffle les étoiles." (Psaumes 33,6)
Les Chrétiens ont voulu faire de cet esprit de Dieu une personne
(le Saint Esprit / Ruah HaKodesh) mais il est clair qu'à l'origine
ce mot ne désignait qu'un esprit-souffle impersonnel. Un examen
des textes de la Bible où il est question de l’esprit saint
révèle qu’on peut être "rempli", "baptisé" ou "oint" de cet
esprit (Luc 1:AL41; Matthieu. 3:11; Actes 10:38). Aucune de
ces expressions ne conviendrait si l’esprit saint était une
personne.
Il est dit que hommes et les animaux ont tous un même esprit-souffle
personnel (rua'h) :
"Car ce qui arrive aux fils
des hommes est aussi ce qui arrive aux bêtes ; il y a pour tous
un même sort : comme celle-ci meurt, ainsi meurt celui-là ;
et ils ont tous un même esprit-souffle, et l’homme n’a point
d’avantage sur la bête, car tout est vanité.
Tout va dans un même lieu, tout est de poussière, et tout retourne
à la poussière.
Qui est-ce qui connaît l’esprit-souffle des fils des hommes
? Celui-ci monte-t-il en haut, et l’esprit-souffle de la bête
descend-il en bas dans la terre ?" (Ecclésiaste 3:19-21)
Alors que l'âme va dans le Shéol aprés la mort, l'esprit retourne
se fondre en Dieu :
"...Avant que la poussière
retourne à la terre, redevenant ce qu’elle était, et que l’esprit
(rua'h) remonte à Dieu qui l’a donné". (Ecclésiaste 12.7-9)
"Jésus s'écria d'une voix forte: Père, je remets mon esprit
(rua'h) entre tes mains." (Luc 23:46)
"...Ils lapidaient Etienne,
qui priait et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit (rua'h)!" (Actes 7:59)
Lire aussi Psaumes 31:6.
Il semble qu'il y a aussi l'Esprit même de Dieu qui pouvait
être accordé, à titre exceptionnel, à certains personnages :
Par exemple Joseph :
"Et le Pharaon dit à ses serviteurs
: Trouverons-nous un homme semblable à celui-ci, en qui est
l’esprit de Dieu ?" (Genèse
41/38)
Par exemple des artistes qui travaillaient à la construction
du Tabernacle :
"Regarde j’ai appelé par nom
Betsaleël, fils d’Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda ;
et je l’ai rempli de l’esprit de Dieu, en sagesse, et en intelligence,
et en connaissance, et pour toutes sortes d’ouvrages..." (Exode 31,2-2)
"...et il l’a rempli de l’esprit
de Dieu, en sagesse, en intelligence, et en connaissance, et
pour toute espèceAL d’ouvrages..." (Exode35,31)
Par exemple Josué :
"...Et l’Éternel dit à Moïse
: Prends Josué, fils de Nun, un homme en qui est l’Esprit, et
pose ta main sur lui..." (Nombres
27,18)
Par exemple Elisée :
"...Et les fils des prophètes
qui étaient à Jéricho, vis-à-vis, le virent, et ils dirent :
L’esprit d’Élie repose sur Élisée..." (2Rois 2,15)
L'idée que l'Esprit de Dieu puisse reposer en l'homme de façon
continue finira par se développer dans les écrits vétéro-testamentaires
tardifs. Mais il s'agit en fait toujours d'une promesse pour
les temps messianiques à venir :
"Après cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair. Vos
fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des
songes, vos jeunes gens auront des visions.
Même sur les serviteurs et les servantes, en ce temps-là, je
répandrai mon Esprit." (Joel1;1-2)
"Je mettrai en vous mon propre
Esprit, je vous ferai marcher selon mes lois, garder et pratiquer
mes coutumes." (Job1;27).
"...Et je ne leur cacherai
plus ma face, parce que j’aurai répandu mon Esprit sur la maison
d’Israël, dit le Seigneur, l’Éternel." (Ézéchiel 39,29)
Mais si, aprés la mort, l'esprit roua'h se fond en Dieu et que
l'âme nephesh disparait sous terre, est-ce à dire que, pour
les Hébreux, il n'y avait aucune survie personnelle ?
Aparemment ils pensaient seulement que Dieu récompensait les
justes en leurs octroyant une longue vie.
Surtout les Sadducéens qui s'en tenaient aux croyances juives des origines et rejetaient les apports étrangers acceptés par les Pharisiens.
Flavius Josephe le disait bien dans ses ouvrages :
"La doctrine des Sadducéens fait mourir les âmes en même temps que les corps, et leur souci consiste à n'observer rien d'autre que les lois." (Antiquités juives 18;16,4)
"Quant à la seconde secte, celle des Sadducéens, (…) Ils nient la persistance de l'âme après la mort, les châtiments et les récompenses de l'autre monde." (Guerre des Juifs 2;8,14)
Divers passages du Nouveau Testament le confirment :
"Et les sadducéens, qui disent qu'il n'y a pas de résurrection, viennent à lui..." (Marc 12;8)
"Ce même jour, des sadducéens vinrent le trouver. Ils prétendent que les morts ne ressuscitent pas…" (Matthieu 22;23)
"Et quelques-uns des sadducéens, qui nient qu'il y ait une résurrection, s'approchèrent..." (Luc 20;27)
"... Les sadducéens disent qu'il n'y a pas de résurrection, ni d'ange, ni d'esprit ; mais les pharisiens confessent l'un et l'autre" (Actes 23;8)
Cependant si cela était peut-être vrai pour les théoriciens
et érudits Saducéens de la classe saccerdotale... ca ne l'était probablement
pas pour le peuple. Celui-ci, comme tous les autres peuples,
croyait en une sorte d'esprit ou de fantome persistant aprés
la mort (la nephesh survivait donc). Et cela sans qu'on ait
besoin d'invoquer une influence tardive des néoplatoniciens.
La preuve en est ce passage de Samuel I 28 :
"....6 Et Saül interrogea
l’Éternel, et l’Éternel ne lui répondit pas, ni par les songes,
ni par l’urim, ni par lALes prophètes.
7 Et Saül dit à ses serviteurs : Cherchez-moi une femme qui
évoque les esprits, et j’irai vers elle, et je la consulterai.
Et ses serviteurs lui dirent : Voici, il y a à En-Dor une femme
qui évoque les esprits.
8 Et Saül se déguisa et revêtit d’autres vêtements, et il s’en
alla, lui et deux hommes avec lui, et ils vinrent de nuit chez
la femme. Et il dit : Devine pour moi, je te prie, par un esprit,
et fais-moi monter celui que je te dirai.
9 Et la femme lui dit : Voici, tu sais ce que Saül a fait, qu’il
a retranché du pays les évocateurs d’esprits et les diseurs
de bonne aventure ; et pourquoi dresses-tu un piège à mon âme
pour me faire mourir ?
10 Et Saül lui jura par l’Éternel, disant : L’Éternel est vivant,
s’il t’arrive aucun mal pour cette affaire !
11 Et la femme dit : Qui te ferai-je monter ? Et il dit : Fais-moi
monter Samuel.
12 Et la femme vit Samuel, et elle poussa un grand cri ; et
la femme parla à Saül, disant : Pourquoi m’as-tu trompée ? Tu
es Saül !
13 Et le roi lui dit : Ne crains point ; mais que vois-tu ?
Et la femme dit à Saül : Je vois un esprit qui monte de la terre.
14 Et il lui dit : Quelle est sa forme ? Et elle dit : C’est
un vieillard qui monte, et il est enveloppé d’un manteau. Et
Saül connut que c’était Samuel ; et il se baissa le visage contre
terre et se prosterna"....
Comme on l'a vu dans la Genèse, un autre mot encore est employé
: "neshamah" ou "nishmath chayyim", le "souffle de vie" appartenant
à Dieu :
"...Et Dieu forma l’homme,
poussière du sol, et souffla dans ses narines un souffle de
vie (neshamah), et l’homme devint une âme vivante." (Genèse
2:7)
"Tout ce en quoi le souffle de vie (neshamah) était en action
dans les narines, c'est-à-dire tout ce qui était sur le sol
ferme, tout mourut". (Genèse
7:21-23)
C'est dans la kabbale, tradition tardive, qu'on trouve une explication
systématique des trois constituants des hommes vivants ( nephesh,
rua'h et Neshamah) et qu'oALn décrira vraiment leur destin aprés
la mort :
"Rabbi Hiyya dit à Rabbi Yéhouda
: ...Il y a trois parties de l'esprit qui vont ici ou là, sont
attirées vers trois mondes différents. Neshamah (l'âme supérieure,
l'âme sainte, qui est la forme intuitive la plus profonde) est
rejointe par rua'h (l'esprit). Puis, elle descend vers le bas
où nephesh (l'âme vitale, l'âme animatrice) rejoint roua'h,
et les trois sont enroulés en un seul écheveau". (Zohar I, 62a)
"Les noms et les degrés de
l’âme humaine sont trois : nephesh ("âme vitale"), roua’h ("esprit")
et neshama ("âme supérieure"). Toutes les trois sont comprises
l’une dans l’autre, mais elles ont chacune une demeure propre.
Tandis que le corps se décompose dans la tombe et se réduit
en poussière, nephesh reste avec lui et parcourt ce monde, allant
de-ci, de-là parmi les vivants, s’enquérant de leurs peines
et intercédant en leur faveur, s’il en est besoin.
Rua’h se retire dans le Jardin de l’Eden terrestre. Là, cet
esprit, désireux de jouir des plaisirs du Jardin merveilleux,
se drape de ce que l’on pourrait appeler un vêtement, d’une
semblance, une apparence du corps dans lequel il séjournait
ici-bas. Les jours de sabbath, de néomie et de fête, il monte
jusqu’à la sphère céleste et en savoure les délices, puis il
revient au Jardin. C’est pourquoi il est écrit : 'Et l’esprit
retourne à Dieu qui l’a donné', aux temps fixés, comme nous
l’avons dit.
Mais, neshamah monte aussitôt rejoindre sa place dans le domaine
dont elle a émané, et c’est par elle que la lumière s’allume
pour briller en haut. Ensuite, jamais elle ne redescend sur
terre. En neshamah se réalise l’Un qui englobe tous les côtés,
celui d’en haut et celui d’en bas." (Zohar II, 141b)
Dans le Sepher ha-Gilgulim 9, on passe de trois degrés de l'âme
humaine à cinq :
"...Ceci fait allusion aux
cinq noms de l'âme, c'est-à-dire : Nephesh, Rua'h, Neshamah,
Hayah et Yéh'idah (Yechidah)..."
Une personne reçoit Nephesh lorsqu’elle nALaît. Ensuite, si
elle le mérite, elle reçoit Rua'h. Puis Neshamah. Puis Hayah.
Plus le niveau est haut, plus l’arrivée est rare. Peu ont mérité
Neshamah, et encore moins Hayah. Personne n’a jamais atteint
le plus haut niveau, Yechidah. Adam l’aurait reçu s’il n’avait
pas péché.
Dans Shaar HaGilgulim, il est aussi expliqué qu’Adam avait une
âme universelle, "neshamah klalit", qui incluait tous les aspects
de la création. Après qu’il ait mangé de l’Arbre de la Connaissance
du Bien et du Mal, son âme se fragmenta en milliers de milliers
d’étincelles qui devinrent incarnées dans chaque être humain.
Et en ce qui concerne le mythe de la résurrection des chairs,
d'ou vient-il ?
Simplement d'une mauvaise interprétation de ce passage du chapitre
37 d'Ézéchiel :
"1 La main de l’Éternel fut
sur moi, et l’Éternel me fit sortir en esprit, et me posa au
milieu de la plaine, et elle était remplie d’ossements ;
2 et il me fit passer auprès d’eux, tout autour ; et voici,
ils étaient fort nombreux sur la face de la plaine ; et voici,
ils étaient très secs.
3 Et il me dit : Fils d’homme, ces os revivront-ils ? Et je
dis : Seigneur Éternel ! tu le sais.
4 Et il me dit : Prophétise sur ces os, et dis-leur : Os secs,
écoutez la parole de l’Éternel.
5 Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel, à ces os : Voici, je fais
venir en vous le souffle, et vous vivrez.
6 Et je mettrai sur vous des nerfs, et je ferai venir sur vous
de la chair, et je vous recouvrirai de peau ; et je mettrai
en vous le souffle, et vous vivrez ; et vous saurez que je suis
l’Éternel.
7 Et je prophétisai selon qu’il m’avait été commandé ; et comme
je prophétisais, il y eut un bruit, et voici, il se fit un mouvement,
et les os se rapprochèrent, un os de son os.
8 Et je vis, et voici, il vint sur eux des nerfs et de la chair,
et de la peau les recouvrit par-dessus ; mais il n’y avait pas
de souffle en eux.
9 Et il me dit : Prophétise au souffle, prophétise, fils d’homme,
et dis au soufflALe : Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Esprit,
viens des quatre vents, et souffle sur ces tués, et qu’ils vivent.
10 Et je prophétisai selon qu’il m’avait commandé ; et le souffle
entra en eux, et ils vécurent, et se tinrent sur leurs pieds,
— une immense armée.
11 Et il me dit : Fils d’homme, ces os sont toute la maison
d’Israël. Voici, ils disent : Nos os sont desséchés, et notre
attente a péri ; nous sommes retranchés !
12 C’est pourquoi prophétise, et dis-leur : Ainsi dit le Seigneur,
l’Éternel : Voici, j’ouvrirai vos sépulcres, et je vous ferai
monter hors de vos sépulcres, mon peuple, et je vous amènerai
dans la terre d’Israël.
13 Et vous saurez que je suis l’Éternel, quand j’aurai ouvert
vos sépulcres, et que je vous aurai fait monter hors de vos
sépulcres, mon peuple.
14 Et je mettrai mon Esprit en vous, et vous vivrez, et je vous
placerai sur votre terre ; et vous saurez que c’est moi, l’Éternel,
qui ai parlé et qui l’ai fait, dit l’Éternel.
15 Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant :
16 Et toi, fils d’homme, prends un bois, et écris dessus : Pour
Juda, et pour les fils d’Israël, ses compagnons. Et prends un
autre bois, et écris dessus : Pour Joseph, le bois d’Éphraïm
et de toute la maison d’Israël, ses compagnons.
17 Et rapproche-les l’un de l’autre, pour qu’ils soient un seul
bois, et ils ne seront qu’un dans ta main.
18 Et quand les fils de ton peuple te parleront, disant : Ne
nous déclareras-tu pas ce que signifient pour toi ces choses
? dis-leur :
19 Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Voici, je prendrai le
bois de Joseph, qui est dans la main d’Éphraïm, et les tribus
d’Israël, ses compagnons ; et je les mettrai sur celui-ci,[savoir
sur le bois de Juda, et je les ferai être un seul bois, et ils
seront un dans ma main.
20 Et les bois sur lesquels tu auras écrit seront dans ta main,
sous leurs yeux.
21 Et dis-leur : Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Voici, je
prendrai les fils d’Israël d’entre les nations où ils sont allés,
ALet je les rassemblerai de toutes parts, et je les ferai entrer
dans leur terre ;
22 et je les ferai être une seule nation dans le pays, sur les
montagnes d’Israël : un seul roi sera leur roi à tous ; et ils
ne seront plus deux nations, et ils ne seront plus divisés en
deux royaumes."
-----> Il est clair que ce texte était une prophétie parlant
du retour des hébreux dans leur pays aprés l'exil de Babylone
(587-538 av.JC).
Il ne s'agit absolument pas d'une évocation de la résurrection
des chairs lors du jugement dernier comme on l'a interprété
(ou surinterprété) par la suite.
Idem pour Ésaïe 26;16-21 :
"Éternel, dans la détresse ils t'ont cherché ; ils ont épanché leur prière à voix basse, lorsque tu les as châtiés.
Comme une femme enceinte, près d'enfanter, est dans les douleurs et crie dans ses peines, ainsi nous avons été devant toi, ô Éternel :
nous avons conçu, nous avons été dans les douleurs, nous avons comme enfanté du vent ; nous n'avons pas opéré le salut du pays, et les habitants du monde ne sont pas tombés….
Tes morts vivront, mes corps morts se relèveront. Réveillez-vous et exultez avec chant de triomphe, vous qui habitez dans la poussière ; car ta rosée est la rosée de l'aurore, et la terre jettera dehors les trépassés.
Viens, mon peuple, entre dans tes chambres et ferme tes portes sur toi ; cache-toi pour un petit moment, jusqu'à ce que la colère soit passée.
Car voici, l'Éternel sort de son lieu pour visiter l'iniquité des habitants de la terre sur eux, et la terre révélera son sang, et ne cachera plus ses tués."
En fait, il faudra attendre seulement le prophète Daniel pour que les Juifs commencent vraiment à croire en une résurrection des chairs.
En effet, Daniel 12;2 décrit ainsi ce qu'il advient des morts lors de la grande révolte contre le roi Antiochos Epiphane en 167 av.JC :
"En ce temps-là, ton peuple en réchappera, quiconque se trouvera inscrit dans le Livre. Beaucoup de ceux qui dorment dans la tombe se réveilleront ceux-ci pour la vie éternelle, ceux-là pour l'opprobre, pour l 'horreur éternelle."
La croyance en la résurrection de l'ensemble de l'humanité à la fin des temps en découlera ensuite. |