DOSSIER JUDAISME :



La conquete de la terre promise :                                                            

 

 

Au fil des ans, l’archéologie israélienne a démenti une partie de la Bible. Mais ces découvertes sont mal accueillies, surtout pour des raisons politiques, car elles s’attaquent aux mythes fondateurs de l’État d’Israël.
L'exode d’Égypte, l'invasion parJosué, le royaume de Salomon, etc .. tout cela est remis actuellement en question par divers auteurs, dont Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman.
Voici ce que l'on sait maintenant de l'histoire de Canaan, la "Terre promise", si on se base sur autre chose que sur les récits Bibliques ...

* Époque du bronze ancien 1 (3100 / 2900 av.Jc) :

C'est le début de l'époque "proto-urbaine" ou les villages se développent.
Les morts sont enterrés dans des cistes mégalithiques.
La terre de Canaan est alors divisés en deux :
Au nord, la ville qui domine est Tirça. Les poteries sont décorées de bandeaux quadrillés.
Au sud c'est la ville d'Aï qui domine. Ses poteries sont décorées de motifs géométriques rouges et bruns.

* Époque du bronze ancien 2 (2900 / 2650 av.Jc) :

Les villes et villages continuent de se développer.
Tirça continue de dominer au nord et Aï au sud.
Les poteries sont rouges polies et peignées.

* Époque du bronze ancien 3 (2650 / 2300 av.Jc) :

Le nord du pays de Canaan est envahi par un peuple venu du Caucase (civilisation des poteries grises lustrées de Khirbet-Kerak).
La ville d'Aï, au sud, tombe sous la domination des Égyptiens des deux premières dynasties.
Vers -2350-2300 les villes sont détruites, peut-être par une invasion.
Les villes de Sodome (Bab edh dhra) et Gomorrhe (Numeira) sont également détruites à la même époque mais par un tremblement de terre (cité dans la Bible).

* Époque du bronze ancien 3 (2300 / 2100 av.Jc) :

Le pays retourne à la vie nomade.
Probablement est-il alors occupé par les Sémites Cananéens qui vivent du pastoralisme.

* Époque du bronze moyen 1 (2100 / 1950 av.Jc) :

Le pays continue d'être occupé par les nomades Cr?ananéens, auxquels viennent probablement s'ajouter les nomades Amorites au nord.
Sur les cotes, cependant, quelques villes commencent à être reconstruites.
Les Habirus / Khabirus (en sémitique), ou Sa.gaz (en sumérien) apparaissent pour la première fois à Ur, en Basse Mésopotamie, au 21ème siècle av.Jc. Leur nom désigne simplement diverses tribus de sémites nomades. Peut-être sont-ils les ancètres des Hébreux (d'ailleurs, selon la Bible, Abraham, ancètre des Hébreux, était venu de Ur).

* Époque du bronze moyen 2 (1950 / 1780 av.Jc) :

Le pays de Canaan se sédentarise et se couvre de villes.
L'influence culturelle et commerciale des Égyptiens redevient importante.
Selon l'archéologie et les textes égyptiens, les cités-états les plus puissantes sont Hazor au nord, Sichem au centre, en Samarie et Jérusalem (et Hébron) au sud, en Judée.

Sous le Pharaon Khnum-hotep (vers 1900 av.Jc), un texte indique qu'une caravane de 37 Asiatiques Amus (Amorites) sont venus chercher asile en Égypte. Ils arrivent du pays de Shutu (pays des Sutéens ?). Leur chef Ibsha porte le titre de "chefs des pays étrangers".

Sous le Pharaon Senousret III / Sésostris III (1878-1840 av.Jc) l'armée égyptienne effectue un raid en Canaan. Le texte de Khu-Sebek, trouvé à Abydos, le décrit :
"Sa majesté est allée au nord pour renverser les Asiatiques. Sa majesté a atteint un pays étranger dont le nom était Sekmem (Sichem ou Shounem en Samarie). Sa majesté a pris la bonne direction dans la marche à suivre vers la résidence de la vie, de la prospérité et de la santé. Alors Sekmem est tombée, ainsi que le misérable pays de Retenu (Canaan)."

Vers 1878-1630 av.Jc) des textes égyptiens d'exécration sont écrits, qui servent à maudir les pays hostiles à l'Égypte. Ils font mention de trois pays inamicaux en Retenu (Canaan), ce qui confirme les observations archéologiques :
- Urushalim (Jérusalem) en Judée, au sud,.
- Shechem (Sichem) en Samarier?, au centre.
- H-d-r (Hatsor / Hazor), en Galilée septentrionale, au nord.

Les peuples hostiles en Canaan sont alors appelés "Ly' anaq". Ce nom ressemble fort à celui des "Anaqims" qui, selon la Bible, peuplaient la région avant l'arrivée des Hébreux.
Parmi les ennemis de l'Égypte sont nommés Job le "Shutu" ou "Setjetiu" (le Sutéen ou le fils de Seth ?), Apiru-Anu de Pella (dont le nom contient la racine "'Apiru" qui signifie "Hébreu") et Abu-Reheni (Abraham ?) de Shamkhuna.
Il y a aussi les rois de Shechem (Sichem), de Hazor, d'Ashkelon, de Laish et de Tyr, ainsi que les populations d''Arqata, de Byblos. et d'Urusalim (Jérusalem).
Il y a également un certain roi "Zabulanu" dont le nom ressemble à celui de la tribu hébraïque de Zabulon.
Le pays de Shuwet (Transjordanie) et d'Api (au nord du Retenu) sont également considérés comme hostiles.

* Époque du bronze moyen 3 (1780 / 1600 av.Jc) :

Au 18ème siècle av Jc, la cité syrienne de Mari mentionne la présence de Habirus (proto-Hébreux). Un texte parle de 2000 soldats Habiris (Habirus) dans la ville de Zallul. Et un autre cite le chef Izinabu de Yamutbal qui dirigeait 30 Habirus. Dans d'autres documents on parle des Habirus qui ont pris la ville de Yahmumam de nuit, ont essayé de saisir d'autres villes, et ont pillé Luhaya, volant 500 moutons et 10 hommes. La ville de Jérusalem atteint alors une certaine puissance.

Vers 173O av Jc des sémites venus de Canaan s'infiltrent dans le delta du Nil. Ils s'emparent ensuite de la ville de Hut-Waret (Avaris) et fondent, vers 1678, un royaume qui dominera le nord de l'Égypte pendant 108 ans. On les éppelait les "Hyksos". Ce nom vient de l'égyptien "Hk3w-H3swt", qui signifie "les chefs des pays étrangers". On les appelait aussi "princes du Retenu". Hors le Retenu correspondait à la Judée et à la Samarie.

L'un de ces rois Hyksos portait le nom de Yaqoub-Har, c'est à dire Jacob-El.
L'historien Manéthon identifie ces Hyksos aux fils de Jacob, ancètres des Hébreux qui, selon la Bible, s'étaient installés en Égypte avec Joseph pour fuir la famine.

* Époque du bronze récent 1 (1600 / 1450 av.Jc) :

La situation du pays de Canaan devient confuse. Les villes semblent péricliter, la puissance de Jérusalem s'écroule et la population de Canaan retourne au nomadisme. Probablement à cause des raids égyptiens.

Sous le Pharaon Ahmosis / Ahmès (1570-155O av.Jc) les Hyksos sont en effet chassés d'Égypte et se réfugient à S-r-h-n (Sharuhen en sud Judée). Ahmosis les y poursuit et les massacre. Ensuite il lance plusieurs raids vengeurs en Canaan.
Selon l'historien antique Manéthon, ce sont ces Hyksos qui auraient fondé Hierosolyma (Jérusalem).
Certains pensent que c'est à partir de cet instant que les Hébreux installés en Égypte auraient commencé à être traités en esclaves, ainsi que le raconte la Bible.

Sous Amenhotep I / Amenophis I (1550-1530 av.Jc) de nouveaux raids égyptiens ont lieu en Canaan. Anoukharta est pillée, Megiddo est atteinte et Qapa de Qébaasumin est fait prisonnier.

Sous Thoutmes I / Thoutmosis I (vers 1530-1500 av.Jc) l'armée égyptienne atteint l'Euphrate au nord.

Sous Thoutmes II / Thoutmosis II (vers 1500-1480 av.Jc) l'armée égyptienne bat les Shosus. Ce mot, qui apparait pour la 1ère fois, dérive de la racine "sh's" qui signifie "nomades". Les Shosus sont donc des bédoins.

Sous Thoutmes III / Thoutmosis III (vers 1480-1440 av.Jc) les Hourrites du Mitanni (Nord-Syrie) cherchent à s'emparer du nord-Canaan. Ils poussent la ville de Qadesh à se révolter contre l'Égypte et à rassembler les armées cananéennes coalisées
Amenophis Il contre-attaque et reprend Joppé et Megiddo, puis Alep. Ensuite il attaque le Djahy (Phénicie) et Qadesh. Puis il s'empare d'Ullaza, et de Qatna et bat les Hourrites à Alep.

Les égyptiens ayant soumis complètement le pays de Canaan, ils le divisent en trois provinces :
- Retenu inférieur (Canaan, Palestine). Capitale : Gaza.
- Retenu supérieur (Haute Galilée, Phénicie / Djahy). Capitale : Kr?umidi.
- Amuru (sud-Syrie). Capitale : Sumur (= Samarie ? ou alors Simurrum ou Simyra près de Byblos).

Parmi les villes soumises se trouve Joseph-El, qui a peut-être un rapport avec la tribu hébraïque de Joseph (d'ou sortiront les tribus d'Éphraïm et de Manassé). Il y a aussi "Y'qbhr" ou "Jacob-hr" (Jacob-El) qui a peut-être un rapport avec Jacob, que la tribu hébraïque de Manassé considérait comme son ancètre (puis comme l'ancètre de tous les Hébreux).

* Époque du bronze récent 2 (1450 / 1365 av.Jc) :

Les peuples de Canaan redeviennent prospères et reconstruisent leurs villes, probablement grace au protectorat égyptien.

Au 15ème siècle av.Jc iles Habirus (proto-Hébreux) sont signalés à Nuzi. Au 14 ème siècle av.Jc on les retrouve en Anatolie et à Ugarit (Syrie).

Les textes du roi Idrimi d'Alalakh, au 15 ème siècle av.Jc, citent pour la 1ère fois le pays de Kinani. C'est le pays de Canaan, terre des Cananéens. Les textes d'Ugarit (1550-1200 av.Jc) en Syrie l'appellent "pays de Kinakhu". Ils citent aussi la région viticole de Z-b-l. Ce nom ressemble fort à celui de la tribu hébraïque de Zabulon.
Un autre texte ugaritique, "l'épopée de Keret", raconte que ce héro est parti épouser la fille du roi d'Udm (Udum / Udumu / Idumée / Edom). Cela indique donc que le royaume d'Edom, le vieil ennemi d'Israel, existait déja à cette époque.

Sous Amenophis Il (1440-1415 av.Jc), l'armée égyptienne intervient encore au Kn'n' (Canaan). D'abord au Takhsy, à Qadesh puis à Nii / Niya, où les Mitanniens remportent une victoire qui leurs permet de conserver leur influence dans le Naharina (Alep).
Une liste de prisonniers comporte des Cananéens et des Maryannus (mercenaires Aryens servant de troupe d'élite aux Hourrites). Une autre liste comporte 66 % de Hurus (Horites = Hourrites), 27 % de Shasus (Bédoins) et 6,5 % de 'Apirus (Hébreux).

Sous Thoutmes IV / Thoutmosis IV (vers 1415-1406 av.Jc) l'Égypte et le Mitanni signent la paixr?. Une limite entre leurs zones d'influences est fixée : les Hourrites en Syrie et les Égyptiens en Canaan.

Sous Amenophis III (1406-1371 av.Jc) les armées égyptiennes écrasent la révolte des "Shasous de Yhw3" (Bédoins de la montagne de Yahweh) qui sont probablement des Madianites Kénites. Hors, comme l'indique la Bible, c'est alors qu'il était réfugié chez les Madianite que Moïse aurait rencontré le dieu Yahwéh sur sa montagne.

Certaines listes égyptienne associent "S'r-r" avec les Bédoins de
Yahweh. "S'r-r" serait donc peut-être le Seir biblique, situé dans l'Édom., à coté du pays de Madian.

Une liste du temple d'Amon à Soleb cite "Iswr" qui correspond peut-être à la tribu hébraïque d'Asher. Cet "Iswr" se trouvait entre les villes de "Qrqms" (Carchemish) et "Ipttn".

Une autre liste trouvée à Kom el Hetan cite une fois encore la ville de "Yspir" (Joseph-El).

Au nord, le roi amorite Abdi-Ashirta d'Amuru, s'allie avec l'empire hittite pour s'affranchir de la domination égyptienne.

A noter que des Hébreux travaillaient alors en Égypte car on a retrouvé la tombe d'un fonctionnaire nommé Aper-El, ce qui se traduit par "l'Hébreu de Dieu".

 * Époque du bronze récent 3 (1365 / 1180 av.Jc) :

Sous Amenophis IV / Akhenaton (1371-1355 av.Jc) les Hittites détruisent l'empire du Mitanni et s'emparent d'Alep puis de l'Amuru (où règne Aziru, fils de Abdi-Ashirta).
Amenophis IV ne s'en soucie guère car il est plus préoccupé par les affaires religieuses. Ce Pharaon, en effet, est l'inventeur du monothéisme. Durant son règne il tenta de suprimer le culte des nombreux dieux égyptiens pour le remplacer par le culte du dieu unique Aton (dieu solaire). Mais sa réforme religieuse sera abandonnée dés aprés sa mort et ses disciples seront persécutés.

Certains pensent que Moîse aurait pu être un prêtre égyptien d'Aton qui se serait alors enfuit d'Égypte. Les dates peuvent concorder car l'exode a du se produire quelques années aprés Akhenaton. De plus le nom de Moïse est égyptien (il signifie "enfant") et l'historien Manéthon affirme qu'il était un prètre révolté.
Cela dit, aucun document égyptien n'a jamais parlé de l'exode : tous disent, au contraire, que les Hébreux étaient déja en Canaan à cette époque.

A cette période, en effet, la situation se détériore dans le Kinakhni (Canaan). Les tribus d''Apirus se révoltent contre les gouverneurs Cananéens servant les Égyptiens. Ces 'Apirus sont appelés aussi Habirus en akkadien et ugaritique. Ce terme veut dire "poussiéreux" et désigne des Sémites nomades, des rebelles, des réfugiés. Il finira par ne plus désigner que les Hébreux habitant en Canaan.
Les lettres (tablettes d'argile)retrouvées à Tell-Amarna nous donnent des indications sur leurs révoltes contre la domination égyptienne...

La lettre EA73 de Rib-Addi à Amanappa demande au Pharaon de tomber avec ses archers sur la terre d'Amurri (Amuru en Syrie) et déclare qu'abdi-Asirta (roi d'Amuru) a écrit aux peuple d'Ammia de tuer leur seigneur. Il mentionne aussi les 'Apirus."

La lettre EA74 de Rib-Addi au Pharaon explique :
"Toutes †mes villes, celles qui sont dans les montagnes (Harri) et sur le rivage de la mer se sont unies aux 'Apirus. Gubla (Byblos), avec deux villes, est avec moi. Et, voyez, maintenant, Abdi-Asirta a pris Sigata et a dit aux personnes d'Ammia : 'Mettez à mort vos princes. Alors vous serez comme nous sommes, et vous aurez le repos.' Et ils ont fait selon ces mots, et sont devenus des 'Apirus. Et, voyez, maintenant, Abdi-Asirta a écrit aux guerriers : 'Rassemblez-vous dans la maison de Ninib. Et nous tomberons sur Gubla (Byblos).' S'il n'est pas un homme pour me délivrer de la main de l'ennemi, et si nous, les régents, ne les chassons pas des terres, alors toutes les terres voudront s'unir aux 'Apirus."

La lettre EA81 de Rib-Abdi explique :
"Que le Pharaon, mon seigneur, sache que la guerre d''Abdi-Ashirta (roi d'Amuru) est grave, et il a pris toutes mes villes pour lui. Gubla et Batruna restent à moi, mais il tâche de prendre ces deux villes. Il a dit aux hommes de Gubla (Byblos), "Tuez votre seigneur et rejoignez les 'Apirus comme Ammiya." Et ainsi ils sont devenus des traitres envers moi. Un homme avec un poignard en bronze : Pa-Ra, m'a attaqué, mais je l'ai tué. Un Shirdanu (Sardane) que je connais a rejoint 'Abdi-Ashirta."

La lettre EA88 de Rib-Abdi au Pharaon explique :
"... l y a de l'hostilité contre Ardat, Irqat, Sumura, Amia et Sigata, villes fidèles ... Abdi-Asirta, l'esclave, le chien, a maintenant pris Beruna et il y a des mouvements suspects autour des porte de Gubla (Byblos)....
... D'ailleurs, voyez : Abdi-Ashirta (roi d'Amuru) essaie de s'emparer de Gubla (Byblos) ! Et ... puisse le Pharaon, mon seigneur, préter attention aux paroles de son domestique, et puisse-t-il accélérer l'envoi de chars et de troupes afin de garder la ville du Pharaon, mon seigneur... mais si le Pharaon, mon seigneur, ne porte pas attention aux mots de son domestique, alors Gubla (Byblos) se joindra à Abdi-Asirta (roi d'Amuru) et toutes les terres du roi, jusqu'en Egypte, †se joindront aux `Apirus ... "


La lettre EA117 de Rib-Abdi au Pharaon explique :
"Si cette année ne sont envoyés aucun archer, alors toutes les terres appartiendront aux 'Apirus... "

La lettre EA118 de Rib-Abdi au Pharaon explique :
"... L'hostilité contre moi est devenue puissante et il n'y a aucune disposition pour les paysans. Ainsi ils sont vraiment tombés dans les mains des fils d'Abdi-Asirta (roi d'Amuru) et Sidon et Beruta. Ils sont en réalité des ennemis du Pharaon. A cause de la désertion des paysans, les 'Apirus ont conquis la ville."

La lettre EA127 de Rib-Addi au Pharaon explique :
"... Si l'états de Gubla (Byblos) est pris il n'y aura aucun peuple de l'Egypte qui pourra venir ici. Si Gubla est atteinte par les 'Apirus, aucun soldat ne pourra plus y entrer. Je demande une garnison ..."

La lettre EA148 d'Abi-Milki de Tyr au Pharaon explique :
"... Le gouverneur de Hazura (Hazor) a abandonné sa ville et s'est allié aux 'Apirus .... La terre du roi est tombée entre les mains des 'Apirus. Que le roi interroge son représentant pour connaitre le Kinahna. (Canaan)"
(Pourtant dans la Bible il est dit, au contraire, que Hazor était un grand royaume dominant le nord de Canaan et que les Hébreux s'en sont emparé en battant son roi.)

Dans une autre lettre, le Pharaon avertit Abi-Milki, gouverneur de Tyr, pour qu'il soit sur ses gardes face à un certain "Ia-we". Ce nom ressemble à celui du dieu Yahwé adoré par les Madianites Kénites puis par les Hébreux. D'ailleurs d'autres lettres montrent aussi cet Abi-Milki menacé par les 'Apirus.

La lettre EA179 explique :
"...Voyez, mon frère, qui est à Tubihi, est un rebelle, car il veut s'emparer des villes du Pharaon, mon seigneur, mon dieu, mon soleil. Il rend le pays d'Amuri (Amuru en Syrie)hostile, et les habitants des villes du Pharaon, mon seigneur, mon dieu, mon soleil, appartiennent entièrement aux 'Apirus, et part †iculièrement la plaine du dieu du Pharaon ..."

La lettre EA185 de Majarzana de Hazi au Pharaon explique :
"... aprés que les soldiats 'Apirus aient commis un acte hostile contre moi et pris les villes du Pharaon ... Les 'Apirus ont conquis Mahzibti, une ville du Pharaon..., et ils l'ont pillée et y ont mis le feu. Et les 'Apirus ont conquis Giluni, et Magdali, des villes du Pharaon... et lles ont incendiées. A peine une maison leurs a échappé dans Giluni. Ils ont continué leurs actions contre les villes d'Uste et de Hazi ; les états alors ... Nous avons déclanché une poursuite contre les 'Apirus et les avons frappés. Les 'Apirus ont disparu chez Amanhatbi, qui a reçu ceux qui avaient attaqué, et ... Nous avons entendu ce qu'il y avait eu entre les 'Apirue et Amanhatbi . On nous a dit comment ces gens, y compris mes frères et mes fils, mes domestiques, sont montés sur leurs chars et sont allées voir Amanhatbi et lui ont dit : 'Renoncez à soumettre les 'Apirus, ennemis du Pharaon, notre seigneur.' Alors amanhatbi a accepté le cadeau des 'Apirus et les a sauvés ... Désormais Amanhatbi est un ennemi."

La lettre EA189 d'Etakkama explique :
"Namiawaza a donné des villes aux 'Apirus dans Tahsi et dans Ubi. Mais je suis arrivé, et mes deux et mon soleil sétaient devant moi, et j'ai récupéré les villes pour le Pharaon, que les 'Aprirus avaient prises. Que le Pharaon se réjouisse d'Itakkama, son domestique... "

D'autres lettres accusent Lab'ayu, roi de Shechem (Sichem en Samarie), d'avoir pris le parti de ces 'Apirus. Il attaque Gath-Rimmon et menace Urusalim (Jérusalem). Le Pharaon charge alors les gouverneurs de Jérusalem, Gézer, Gath, Meggido Achshaph et Acre de le mettre hors de nuire.

La lettre EA245 de Biridija de Megiddo au Pharaon explique :
"Biridija a été persuadé par ses frêres de demander la permission du Pharaon de capturer Lab'ayu (Labaja / Labaia) vivant et de l'apporter en Égypte : "...ma jument est sortie de l'Ècurie, et je me suis assis derrière et suis monté ainsi que Jasdata pour capturer Labaja (Lab'ayu). Avant qu'il soit arrivé ils ont tué Mahzù. ...... et Zurata ont pris Lab'ayu hors de Makidda et me l'ont apporté sur un bateau. Je l'enverrai au Pharaon. Zurata a pris Lab'ayu et l'a envoyé de Hinutana à sa maison (ville), mais Zurata a accepté une rancon et a renvoyé Lab'ayu et Ba'lu-Mehir à leur maison."

La lettre EA250 d'Addu-Ur pour le Pharaon explique comment les habitants de Gina (Jenin) ont tué Labaja (Lab'ayu). Il cite ce que les fils de Labaya (Lab'ayu) lui ont dit :
"... Et laissez le Pharaon, mon seigneur, savoir combien de fois les deux fils de Labaja (Lab'ayu) m'ont dit : 'Pourquoi avez-vous remis entre les main du Pharaon, votre seigneur, Gitipadalla, la ville que Labaja (Lab'ayu), notre père avait prise ?'...
..... Et les deux fils de Labaja (Lab'ayu) m'ont indiqué ceci : "Commencez les hostilités contre les habitants de Gina, parce qu'ils ont tué notre père. Mais si vous ne commencez pas les hostilités alors nous deviendrons vos ennemis !' ...
.... Aprés que Labaja (Lab'ayu) et Milkilu l'eurent détruit, les deux fils de Labaja (Lab'ayu) ont dit : 'Commencez les hostilités contre le Pharaon, votre seigneur, comme le faisait notre père. Quand il s'est levé contre Sunuma (Sichem), contre Burkuna (Qena) et contre Harabu, il les a dépopulées et les a conquises. Gitirimunima, et lui .....le Pharaon, mon seigneur."


La lettre EA 256 de Mut-Ba'lu, prince de Bihisi (Pella), au gouverneur Cananén Yanhamu indique ceci :
"Mut-Ba'lu nie avoir caché Ayyab / Aiab (Job ?), prince d'Ashtaroth, qui est recherché par Yanhamu pour avoir dévalisé une caravane de Babyloniens !....
.... Toutes les villes de la terre de Garu (Golan) se montrent hostiles ainsi que Udumu (Édom), Aduri, Araru, Mestu, et Magdalim."


La lettre EA271 de Milkilito au Pharaon explique :
"Que le Pharaon sache que ... l'hostilité contre moi et contre Suwardata est de †venu puissante. Que le Pharaon délivre sa terre hors des mains des 'Apirus. Sinon, que le Pharaon nous envoie des chars, de sorte que nos domestiques ne puissent pas nous frapper. "

La lettre EA273 de Balat-Nese indique :
"... Que le Pharaon, mon seigneur, soit au courant de la guerre qui sévit sur ses terres et qu'il sache que la terre du Pharaon mon seigneur, est ruinée et s'est vendue aux 'Apirus. Que le Pharaon, mon seigneur, entretienne sa terre, et que le Pharaon, mon maitre sache que les 'Apirus ont envoyé à Aialuna et à Sarha deux fils de Milkili qui ont été presque massacrés. Que vraiment on laisse le Pharaon mon seigneur, prendre connaissance de ce fait."

la lettre EA274 de Ba'lat-Nese au Pharaon explique :
"Que le Pharaon, mon seigneur, délivre sa terre des mains des 'Apirus sinon ils ne pourront pas être détruits. Sabuma a été pris. Vraiment c'est pour informer le Pharaon mon seigneur."

Dans la lettre EA285 d'Abdi-Hepa (Abdi-Hiba), gouverneur de Jérusalem, il est dit que la ville est menacée par Eenhamu, un 'Apiru.

La lettre EA287 d'Abdi-Hepa de Jérusalem au Pharaon explique que Milkili, (fils de Lab'ayu ?) de Gazri (Gezer), a écrit à Tagu pour lui dire : "Partons loin de la ville de Jérusalem"

La lettre 288 envoyée par Abdi-Hiba de Jérusalem indique :
"Que le Pharaon entretienne sa terre. Sinon la terre du Pharaon sera perdue. Tout lui sera pris. Il y a de l'hostilité contre moi. Jusque dans les terres de Seeri (Seïr) et même de Gintikirmi (Gath-Carmel). iI y a de paix pour tous les régents, mais pour moi il y a de l' hostilité. Voyez, Zimrida de Lakisi : les domestiques, qui se sont joints au Habirus, l'ont frappé......
..... Le bras fort du Pharaon s'est emparé de la terre de Nahrina (Syrie) et la terre de Cush (Soudan) ; mais maintenant les 'Apirus s'emparent des villes du Pharaon ! Il ne reste plus un seul gouverneur au Pharaon ; tous sont perdus. Voyez, Turbazu a été massacré à l †a porte de Zilu, mais le Pharaon n'a pas réagi. Voyez Zimridda : le fils de Lachish l'a frappé. Les esclaves ont rejoint les 'Apirus."


La lettre EA390 de Suwardata explique :
"... Abdi-Hiba de Jérusalem au Pharaon ....
... Milkilu et Sauardatu / Shuwarsata ont attaqué la terre du Pharaon mon seigneur. Ils ont loué des soldats de Gazri (Gezer), des soldats de Gimti (Gath)et des soldats de Kilti (Qeila). Ils ont conquis la terre de la ville de Rubute. La terre du roi est tombée entre les mains des 'Apirus et maintenant en plus de cela une ville de la terre de Jérusalem, dont le nom est le Bit-Ninib (ou Bit Sulmani),une ville du roi, où sont les gens de Kilti. Puisse le Pharaon écouter Abdi Hiba, son domestique et envoyer des archers. Ils peuvent encore reconstituer la terre du Pharaon. Mais s'il n'y a aucun archer alors la terre du Pharaon s'abandonnera aux 'Apirus...
"


La lettre EA299 de Iapahi / Yapakhu de Gazri / Gazru (Gezer) indique :
"Maintenant les 'Apirus nous dominent. Puisse le Pharaon, mon seigneur, me nommer loin de la terre des 'Apirus, afin que ceux-ci ne nous détruisent pas !"

On trouve aussi mention des gouverneurs Intarouda d'Akshapa, Abi-Milki de Tyr, Widia d'Askalon, Yabitiri de Gaza et de Joppé, Milkili de Gezer et Shuwardatta d'Hébron, (On remarquera d'ailleurs que le ville d'Hébron doit probablement son nom aux Hébreux).

Tous ces textes indiquent donc que des Hébreux vivaient bien en Canaan juste avant la période ou l'on situe l'exode.

Sous Séthi I (1316-1295 av.Jc)les armées égyptiennes attaquent l'Amuru et Qadesh pour les reprendre à l'empire hittite. Elles soumettent aussi les Shasus rassemblés dans les montagnes du kharu (Galilée supérieure) et ceux réfugiés dans la forteresse de Silo en Canaan (la ou se situera plus tard la tibu hébraïque d'Éphraïm).

Une liste trouvée à Karnak cite "i-s-r" qui correspond peut-être à la tribu hébraïque d'Asher.
Une stèle découverte à Beth-shean † déclare également que les Hapirus (Hébreux) du mont Yarumta et les Tayarus ont attaqué les Asiatiques de Rehem. Ce mont Yarumta est probablement le Jarmuth de la tribu Issacar (voir Josué 21:29).

C'est à cette époque que la population du Goshem, dans le delta du Nil, fut réduite en esclavage. Selon la Bible, c'est la que se trouvaient les émigrés Hébreux qui s'étaient installés en Égypte. Séti les occupa à construire la forteresse de Pitom, près du Lac Timsah, et à reconstruire la ville de Tanis pour en faire la nouvelle capitale de l'empire égyptien.

Sous Ramsés II (1295-1229 av.Jc) les armées égyptiennes attaquent à nouveau l'Amuru et Qadesh avec des mercenaires Shardanes, Ramses II prend Tunip mais les Hittites envahissent Upé.
Finalement les deux pays parviennent à faire la paix et se partagent la Syrie vers 1269 av. Jc.
La stèle de Beth-shean mentionne des Shasus (Bédoins) prés de la cité de Per-Ra-Messu. (C'est la Per-Ramses citée dans la Bible).
Des émigrés Hébreux continuaient à travailler en Égypte, comme le prouve cette lettre :
"Distribue des rations aux hommes de troupe et aux Apirus qui font le transport de pierre pour les grandes colonnes de Ramsès Miamoun."
Hors, selon la Bible, les Hébreux réduits en esclavage fabriquaient des briques en Égypte.

D'autres Shasus sont décrits dans les hautes terres de Canaan (probablement que ces Shasus sont en fait des 'Apirus).
Un texte cite Qazardi, chef d'Aser en Canaan (c'est la tribu hébraïque d'Asher).
Les peuples de Mwib (Moab) et Tbni (Dibon)sont cités pour la 1ère fois en Égypte.
Et la ville de Jacob-El est encore citée.

Sous Merenptah / Merneptah (1229-1220 av.Jc), Les relations entre les Égyptiens et les Sémites sont bonnes. En cas de disette les Égyptiens permettent aux Shasus (Bédoins) d'aller se réfugier chez eux. Une lettre d’un fonctionnaire des frontières explique :
"Nous avons fini de faire passer les tribus des Shasus / Shoshus d’Edom par la forteresse de Merneptah-hotep-her-Maat. Vie, santé, Force, qui est à Tjekou, jusqu’aux étangs de Pitôm de Merneptah-hotep-her-Maat qui sont à Tjekou, afin de les maintenir en vie et de maintenir leurs troupeaux en vie selon le bon plaisir du Pharaon, Vie, Santé, Force, le soleil parfait de tout pays, en l’an 8."

Mais vers 1227 ou 1221 av.Jc, l'Égypte est attaquée par les "Peuples de la mer", des pirates qui se sont introduits en Libye par bateaux (à partir de Kos et de la Lycie).
Ces peuples sont constitués de nombreuses tribus issues des bords de la mer Égée. Les textes les décrivent :
"Meriay / Meghiey prince des Libus (Libyens), fils de Ded / Didi, descend du pays des Tehenus (Berbères assujétis aux Libyens) avec ses archers : Des S'rdn / Sherdens (Sardanes), des S'qrs / Shekkels / Shekeleshs (Sicules ou Sagalasses), des EJqjws / Ekweshs (Aqiyawasas / Grecs Achéens), des Rk / Lukkus (Lyciens), des Trsˇ/ Tereshs / Turshas (Tyrsènes / Étrusques), ayant entrainé l'élite des combattants et des guerriers de son pays."

"Les Ekweshs (Grecs Achéens), Tereshs (Étrusques), Sherdens (Sardanes), Shekeleshs (Sicules ?) étaient des fuyards qui parcouraient tous le pays. L'ennemi Libu (Libyen) les avait enrôlés."

Le Pharaon les repousse difficilement lors de la bataille de Per-Yer / Périré. Les Meshweshs (Berbères alliés aux Libyens) sont vaincus également et l'Égypte est sauvée.

Le pays de Canaan en profite pour se révolter et les armées égyptiennes doivent intervenir à nouveau.
Un texte du Pharaon explique :
"Les rois sont prosternés et disent ‘shalom’. Personne ne relève la tête parmi les Neufs Arcs, Tjehenu (Libye) a subi la ruine et Hatti (pays Hittites) se trouve pacifié. Le Canaan a été razzié de la pire manière et est dépouillé de toute sa malfaisance. Ahsqélon (Ascalon) a été enlevée. Gézer a été saisie. Yeno’am est comme si elle n’avait pas existé. Iasirela (Israël) est dévasté, sa semence n’existe plus. Le Harou (pays hourite de Syrie) est devenue une veuve du fait de l’Égypte. Toutes les terres sont réunies en paix, il a assujetti tous ceux qui erraient, lui, le Pharaon d’Égypte"

Ce texte est le premier qui cite le nom d'Israel ! Les tribus d'hébreux s'étaient donc réunies pour fonder leur confédération vers cette époque. Cependant les Égyptiens ne considèrent pas encore ce pays comme un royaume unifié et contralisé car ils l'écrivent avec le hiéroglyphe qui détermine les peuples (un boomerang) et non pas celui qui détermine les états. Israel apparaît donc comme une population de campagnards ne possédant que peu de cités. On se trouve donc à l'époque ou, selon la Bible, les 12 tribus étaient gouvernées par des shophets ("juges").
Mais ce qui est étonnant c'est que nulle part la Bible ne dit que les Hébreux vivaient alors sous la domination de l'Égypte, ce qui était pourtant le cas.

Dans les textes égyptiens la ville de Jacob-El est encore citée, ainsi que celle de Levi-El (correspondant à la tribu hébraïque de Lévi ?).

Un texte sur un vase retrouvé à Lakish montre qu'à cette époque (vers 1220 av. JC) on connaissait déja un dieu "Yah" (Yahwé) à Gath.

Aprés le règne de Siptha II (vers 1220-1214 ou 1206-1186 va.Jc) sa veuve Taousret tente de lui succéder. Beya (Bay / Yarsu / Ra-Masi-Kha-Em-Neterou), un ancien esclave sémite devenu chancelier et trésorier de Siptah puis conseiller de Taousret, en profite pour prendre le pouvoir. Il tente de gouverner l'Egypte mais ne peut pas empécher celle-ci de subir des raids de Libyens. Finalement l'usurpateur sera chassé par le futur pharaon Sethnakth, fondateur de la XXème dynastie.

Certains on essayé d'identifier ce Yarsu / Beya avec Moïse. En effet, l'historien Manethon prétendait que Moïse était un usurpateur du nom de Osarsiph qui s'était emparé du pouvoir en Égypte avant d'être chassé en Canaan. Un texte égyptien explique d'ailleurs que Yarsu / Béya aurait réuni autour de lui des proches qui ont pillé l'or égyptien avant de s'enfuir.
Cependant le nom Osarsiph ne ressemble guère aux noms Yarsu ou Beya !

D'autres ont tenté de rapprocher Moïse de Ben-Ozen / Ra-Masi-Semper-Ré, un Sémite égyptianisé qui servait de médiateur dans les conflits entre corvéables Shasous (bédouins) et fonctionnaires égyptiens.
Ra-Masi-Kha-Em-Neterou et Ra-Masi-Semper-Ré contiennent d'ailleurs la racine égyptienne "Masi (msy)" qui signifie "Enfant de" ou "Engendré par". Le nom de Moïse (Moshé) vient probablement de cette racine et non pas de "masha" qui signifie "tiré (des eaux)" en hébraïque. Dans l'Exode, Moïse est d'ailleurs parfois appelé l' ""enfant.

Sous Ramsés III (1205-1174 av.Jc) a lieu une nouvelle attaque des "Peuples de la mer", par l'ouest (vers 1190).
Les textes disent :
"Les Tehenus (Berbères) arrivent. Ils ont conspiré et forment un tout unique et sans limites, comprenant les Libus (Libyens), les Sepeds et les Meshweshs (Berbères Mas)."

Ces guerriers menés par Mesher, fils de Kaper, sont vaincus par l'armée égyptienne, ainsi que les Berbères Hasas (Auchises ou Auséens ?) et Asbutas (Asbystes).

Une 2ème invasion a alors lieu par l'est vers 1187 av.Jc. Toute la Syrie et le Canaan sont conquis par les Peuples de la mer.

D'abord Chypre est prise par les Lukhas (Lyciens) et les Teucres vers 1230 av.Jc puis par les Danéens vers 1192 av.Jc. Tarse et Tarhuntassa (villes hittites) sont prises vers 1225 av.Jc. par les Lyciens et les Teucres. Ensuite une lettre indique qu'Ammurapi, le dernier Roi d'Ugarit (1191-1182 av.Jc), est attaqué par les "Shikalayus (Sicules) qui vivent sur des bateaux". Ugarit, Amuru, Ashkelon et Hazor sont envahis et détruits vers 1191-1187 av.Jc.

Les textes égyptiens disent :
"Aucun pays ne pouvait résister à leurs armes. Le Hatti (Empire Hittite), le Kodé, Karkémish, l'Arzawa (ou Arvad) et Alashiya (Chypre) furent taillés en pièces. Ils ont dréssé leurs camps en Amuru (Syrie). Les habitants furent écrasés. Ils avancaient vers l'Égypte. Leur ligue comprenait les Prst / Pelesets (Philistins), les Tjekkers (Teucres), les Shekeleshs (Sicules), les Denens / Danunas (Grecs Danéens)et les Wesheshs / Washashas."

Mais Ramses III parvient à les arréter dans le Zahi (Phénicie) lors de la 1ère bataille navale de l'histoire.
Les textes disent :
"J'ai abattu les Denens (Grecs Achéens Danéens) dans leurs iles. Les Tjekkers / Thekkels / Zekkers (Teucres) et les Pelesets / Pilistus (Philistins) ont été réduits en cendres. Les Sherdens (Sardanes) et les Wesheshs ont été anéantis. Ils ont été capturés tous ensembles et apportés len captivité en Égypte comme les sables du rivage !"

Les Sherdens (Sardanes) et les Tereshs (Étrusques) essaient aussi d'attaquer par la mer mais tous sont repoussés.
Et une 3ème atta †que a encore lieu en 1184 av.Jc par l'ouest.
Les Libus (Libyens), Meshweshs, Téméhus, Téhénus et Sepeds (tribus berbères) sont encadrés par des "Peuples de la mer" venus de Qayqisha (Karkisa), Saii (Samos) et Abdère. Ils attaquent l'Égypte mais sont à nouveau écrasés.

Parmi les "Peuples de la mer", certains s'enfuient en Méditerrannée occidentale tandis que d'autres se fixent au sud de l'oasis du Fayoum (Les Lebus et les Meshweshs) ou sur les cotes du Canaan. Ainsi, du sud au nord, nous avons les Philistins qui s'installent en Palestine (qui leurs doit son nom), les Danéens (ce sera la tribu hébraïsée de Dan), les Teucres de la région de Dor et, tout au nord, les Sardanes d'Acco en pays Cabul (région qui sera plus tard partagée par Tyr et Israel).
Selon la Bible, les Philistins (Pélasges) provenaient de Kaphtor, c'est à dire de la Crète (Kaptara en akkadien). On notera que leurs poterie ressemblait à celle des Grecs Achéens Mycéniens ; ce qui est normal car à cette époque les Crétois étaient déja soumis aux Achéens. D'ailleurs un texte du roi assyrien Assarhadon, datant de 680 av.JC, donne le nom de "Akhayous" (Achéens) aux Philistins.

Les attaques des Peuples de la mer" avaient cependant affaibli considérablement l'Égypte qui leurs abandonna la Palestine et retira ses troupes de Canaan, permettent ainsi aux Hébreux de s'organiser eux-mêmes.

* Époque du fer 1 (1180 / 900 av.Jc) :

Selon la tradition biblique, cette période correspond au "temps des juges", époque ou les Hébreux ne formaient pas encore un royaume uni mais vivaient divisés en 12 tribus : Juda, Simeon, Benjamin, Dan, Ruben, Gad, Éphraïm, Manassé, Issacar, Zabulon, Nephtali, et Asher.

Selon la Bible ils venaient juste d'arriver, conduits par Josué, et de s'emparer de Canaan. Pourtant cela ne correspond pas à ce que révèlent les textes égyptiens que nous avons vus : ceux-ci montrent bien que les Hébreux vivaient déja en Canaan bien avant cela et que les royaumes de Jérusalem (Judée) et de Sichem (Samarie) existait déja depuis au moins 7 siècles.
La Bible passe totalement sous silence le fait que Canaan avait appartenu aux égyptiens et que les Hébreux n'avaient fait que se révolter contre leur domination.

Peut-être alors que l'exode n'a concerné qu'un tout petit groupe d'Hébreux, travailleurs émigrés en Égypte, alors que le reste du peuple avait continué de vivre en Canaan ?
Ce petit groupe n'aurait fait que ramener une nouvelle religion à leurs frêres. D'ailleurs l'archéologie montre que c'est justement à partir de cette époque que tous les Hébreux ont commencé à se diférencier des autres Cananéens en cessant de manger du porc. Cette coutume pouvait être d'origine égyptienne car les Égyptiens, même s'ils consommaient du porc, considéraient cet animal comme impur. On remarquera aussi que les Lévites (prêtres de la nouvelle religion) étaient les seuls parmi les Hébreux à porter souvent des noms d'origine égyptienne.

L'invasion de Canaan par les armées hébraïques commandées par Josué serait donc un mythe.
D'ailleurs le texte biblique concernant cet évènement est contredit par l'archéologie. Les Hébreux n'ont pas pu détruire les remparts de Jéricho (Josué 2 : 1)à cette époque car ils était déja détruits depuis 400 ans ! Ils n'ont pas pu non plus détruire la grande cité de Aï †(osué 8 : 28)ca r cette ville était alors détruite depuis 1200 ans !

En ce qui conserne la prise de Jérusalem, il est dit qu'elle portait alors le nom de "Jébus" (Juges 19:10-11). Hors des textes égyptiens plus anciens indiquent bien que cette ville s'appelait déja "Urusalim" (= Jérusalem) depuis au moins le 19ème siècle av.Jc. Et les Babyloniens la connaissaient aussi sous le nom d'Ur-Shalim ( = "Fondement du dieu Salem"). D'ailleurs un autre passage de la Bible (Genèse 14:18) semble indiquer que du temps d'Abraham elle s'appelait "Salem".

Les évènements rapportés par le livre des juges ne sont pas plus fiables. Ils sont présentés chronologiquement alors qu'ils sont sans doutes des récits séparés recueillis dans les traditions historiques et mythiques des 12 tribus alors divisées. ces traditions ne seront rassemblées pour former un récit cohérent que trés tardivement.

Parmi eux seul le "Cantique de Déborah" semble être un vrai texte archaïque de cette époque (peut-être le plus ancien texte authentique de la Bible) :
"D’Éphraïm sont venus ceux dont la racine est en Amalek ; derrière toi vient Benjamin, au milieu de tes peuples. De Makir sont descendus les gouverneurs, et de Zabulon sont venus ceux qui tiennent le bâton du commandant.
Et les princes d’Issacar ont été avec Debora, et Issacar avec Barak ; il a été envoyé sur ses pas dans la vallée. Aux divisions de Ruben, grandes considérations de cœur !
Pourquoi es-tu resté entre les barres des étables, à écouter le bêlement des troupeaux ? Aux divisions de Ruben, grandes délibérations de cœur !
Galaad est demeuré au delà du Jourdain ; et Dan, pourquoi a-t-il séjourné sur les navires ? Aser est resté au bord de la mer, et il est demeuré dans ses ports.
Zabulon est un peuple qui a exposé son âme à la mort, Nephthali aussi, sur les hauteurs des champs....
... Maudissez Méroz, dit l’Ange de l’Éternel ; maudissez, maudissez ses habitants ! car ils ne sont pas venus au secours de l’Éternel, au secours de l’ †Éternel, avec les hommes forts.
"

(Juges 5 :14-23)

Ce texte raconte comment les Hébreux se sont emparé du grand royaume cananéen d'Hatzor, au nord. Bizarrement il donne une liste de 11 tribus qui est différente de la liste classique des 12 tribus. Les tribus nommées sont : Éphraïm, Benjamin, Zabulon, Issacar, Nephtali, Ruben, Dan, Asher, Makir, Galaad et Méroz.
On remarquera que les tribus de Juda et de Simeon ne sont pas nommées. Cela indique que la Judée (royaume de Jérusalem) ne faisait pas partie de l'alliance à cette époque ! Les Hébreux se regroupaient donc seulement autour de la cité-état de Sichem, en Samarie, qui , selon les Égyptiens, était la plus puissante de la région.

Le texte indique que Ruben, Galaad, Dan, Asher et Méroz n'ont pas participé à la guerre. Justement ces tribus étaient les plus périphériques. Probablement n'étaient-elles donc que peu liées à Sichem. Dan était probablement une tribu de Danéens (donc des Grecs !) et n'était encore que peu hébraïsée. Méroz est une tribu qui a ensuite disparu puisqu'elle a été maudite. Galaad était peut-être l'ancien nom de Gad (qui n'est pas cité). A moins que Gaalad n'ait ensuite disparu. Un autre texte dit en effet : "Les fils de Makir, fils de Manassé, marchèrent contre Galaad, et s'en emparèrent.")
Makir était peut-etre l'ancien nom de Manassé puisque Makir est fils de Manassé.

Ce qui serait intéressant à déterminer c'est ou se trouvaient alors les tribus hébraïques les plus nordiques (Asher, Nephtali, Zabulon et Issacar) qui occuperont ensuite le territoire d'Hatzor. Étaient-elles déja installées dans les montagnes à l'ouest d'Hatzor ? Ou plus au sud, à l'intérieur de l'état de Sichem en Samarie ?
En ce qui concerne Asher, le cantique dit que cette tribu était au bord de la mer. Cela indique qu'elle se trouvait donc déja à sa place historique, à l'ouest d'Hatzor, au sud de la Phénicie. Son territoire semblait donc correspondre au "pays Caboul" qui avait jadis appartenu à un des peuples de la mer. Selon la Bible, Salomon aurait même voulu offrir ce pays au roi Phénicien de Tyr, en gage d'amitié.

La "période des patriarches" dont on parle dans la Genèse est encore plus mythique. Probablement que chaque patriarche était, à l'origine, considéré comme l'ancètre d'une seule tribu. Plus tard, quand les 12 tribus vont s'unir, les patriarches seront considérés comme des membres d'une même famille qui se sont succédés.

Ainsi Abraham était probablement l'ancètre de la tribu de Juda (ou plus exactement des Judéens de la région d'Hébron).
Isaac était probablement l'ancètre de la tribu de Siméon.
Jacob était probablement l'ancètre de la tribu de Manassé.
Jacob sera ensuite assimilé à Israel, l'ancètre de la tribu d'Éphraïm.
Jacob / Israel était considéré comme le père des 12 tribus, probablement car Éphraïm et Manassé formaient le coeur de l'état de Sichem (état qui portera ensuite le nom d'"Israel"). Ces deux tribus sont aussi censées descendre de Joseph, le fils de Jacob qui était parti le 1er s'installer en Égypte. Peut-être fut-il une époque ou l'on pensait que seuls les fils de Joseph avaient séjourné en Égypte ? (D'ailleurs la Bible affirme que les autres fils ont épousé des Cananéennes ou des Araméennes et non des Égyptiennes). Cela expliquerait pourquoi c'est en Samarie / Israel que vivaient tous les "prophètes" essayant de préserver la religion monothéiste contre le paganisme persistant.

On remarquera cependant que les noms égyptiens cités dans l'histoire de Joseph (Saphnathpane'ah, Asenath, Putiphar, et Potipherah) ne datent pas de la bonne époque car ils ne sont devenus à la mode qu'à partir de la 21 ème dynastie égyptienne, soit aprés le 11ème siècle aprés Jc seulement, ce qui est bien trop récent. Encore une légende écrite tardivement, sans doutes

Plus tard, la Bible raconte que, pour mieux résister aux Philistins, les Hébreux se sont unis pour former le royaume d'Israel avec Jérusalem pour capitale. Ses rois furent Saül (vers 1030-1010), David (vers 1010-970) puis Salomon (vers 979-931). Ensuite le pays se divisa en deux royaumes rivaux : Juda au sud (capitale : Jérusalem) et Israel au nord (capitale : Sichem puis Samarie).

Pourtant rien dans l'archéologie ne vient confirmer cette affirmation. Il semble bien au contraire que ces deux pays ont toujours existé séparément depuis des millénaires.
Ce que l'on constate c'est que pendant longtemps Israel / Samarie fut un royaume puissant, peuplé et prospère alors que Juda / Jérusalem n'était qu'un petit état archaïque, trés peu peuplé et ne possédant pratiquement aucune véritable ville.
Jérusalem ne pouvait donc pas être la capitale d'un empire unifié à cette époque.

Cependant, même si l'empire de Salomon est sûrement un mythe, il semble que le roi David ait bien existé. En effet, on a retrouvé un texte (stèle d'El-dan) ou le roi Hazaël d’Aram-Damas se vante d'avoir tué les rois Joram II d'Israel et Achazia de Juda vers 842 av.Jc. Et il cite bien la "maison de David" :
"J’ai tué Yéhoram (Joram II) fils d’ Ahab roi d’Israël et j’ai tué Ahaziahou (Achazia) fils de Yéhoram (Joram I) roi de la Maison de David. Et j’ai mis leurs villes en ruines et mis leur pays dans la désolation."
(La Bible parle bien de cette défaite des deux rois coalisés, mais elle prétend qu'ils ne sont pas morts dans la bataille mais à leur retour, sous les coups de Jéhu, lors d'un putch.)

C'est seulement aprés la destruction d'Israel / Samarie par les Assyriens, en 722 av.Jc, que le royaume de Juda a commencé à évoluer et à devenir un vrai état centralisé.
Des milliers d'Israéliens Samaritains venus du nord vont alors se réfugier en Judée. L'archéologie montre que c'est seulement à ce momment que la Judée va vraiment se peupler et se "civiliser" : L'architecture se développe, Jérusalem s'aggrandit énormément, les poids sont normalisés, l'usage des sceaux royaux apparait, etc...

Et parmi les réfugiés se trouvent certainement des prêtres de Silo qui véhiculent les croyances monothéistes entretenues par les grands prophètes d'Israel (comme Élie ou Élisée). ils apportent aussi un ouvrage : "le livre de la loi" (1ère version du Deutéronome). Sous l'influence de ce livre, le roi Ezéchias (687-642 av.Jc) de Juda va alors réformer le culte et lutter contre le polithéisme (Voir : Rois II 18)
En 622 av.Jc, le roi Josias (640-609 av.Jc) de Juda retrouvre ce "Livre de la loi" dissimulé dans le Temple de Jérusalem et il se lance alors lui aussi dans une série de réformes religieuses (Voir : Chroniques 34).

C'est probablement vers cette période ou peu aprés que sera écrit le Pentateuque : à partir du "Livre de la loi" les scribes de l'école deutéronomiste écriront le Deutéronome. Dans ce livre, on sent une influence des traités assyriens de vassalité du début du VIIè siècle av. Jc, qui énuméraient les droits et les devoirs des peuples sujets envers leur suzerain . C'est le même style qui est employé pour indiquer les devoirs des Hébreux envers leur Dieu.

Ces scribes créeront aussi les livres de Josué, des Juges, de Samuel et des Rois, en compilant et reliant diverses traditions tout en les modifiant afin d'augmenter le prestige de la Judée (et de Jérusalem) par rapport à la Samarie.

Dans le Pentateuque, la Genèse est elle-même écrite en compilant plusieurs textes : D'abord sont réunis le texte "J" ("Genèse Yahviste", écrite par un Judéen qui donne le nom de "Yahvé" à Dieu) et le texte "E" ("Genèse Elohïste", écrite par un Samaritain qui donne le nom de "El" à Dieu). Plus tard leurs sont ajoutés un texte législatif "P"("Genèse sacerdotale").
Les textes "J" et "E" sont repérables au fait que certains passages de la Genèse (et de l'Exode et des Nombres)sont racontés deux fois, sous une forme légèrement différente.

Exemples :
Il y a deux récits différents de la création du monde (Gn 1,1-2,4a et 2,4b-23).
Il y a deux généalogies des descendants d'Adam (Gn 4,17-26 et 5,1-28).
Il y a deux récits différents de l’Alliance de Dieu av †ec Abraham.
Il y a deux récits différents de l’attribution du nom d’Isaac par Abraham à son fils.
Il y a deux histoires ou Abraham fait passer sa femme pour sa sœur (Gn 12 ; 20 et 26)
Il y a deux histoires racontant le voyage en Mésopotamie de Jacob, fils d’Isaac,
Il y a deux histoires d’une révélation faite à Jacob à Beth-El.
Il y a deux histoires racontant que Dieu a changé le nom de Jacob en celui d’Israël;.
Il y a deux histoires racontant que Moïse avait fait jaillir de l’eau d’un rocher à Méribah.
Il y a deux histoires du miracle de la mer ''Rouge'' : soit la mer est refoulée par un vent d’est soit elle est fendue d'un coup par le milieu (Ex 14,21a et Ex 14,21b-22).
Il y a deux versions du Décalogue (Ex 20 et Dt 5).

Dans la plupart des cas, l’une des versions du doublet fait référence à la divinité en l’appelant du nom de "Yahvé", et l’autre version y fait référence en la nommant “El” ("Dieu").

Tout indique que ces textes ont été manipulés de manière à faire croire à une trés ancienne prédominance culturelle et religieuse de Jérusalem sur tous le territoire habité par les Hébreux. En fait l'histoire et l'archéologie montrent au contraire que l'essor de cette ville est tardif. Pendant longtemps ce fut Sichem puis Samarie qui dominaient, alors que Jérusalem n'était qu'une petite ville sans grande puissance ni renommée. Les archéologues n'ont trouvé aucune trace de ce fameux premier temple de Jérusalem, construit par le mythique Salomon, et que la Bible présentait comme le centre religieux de tous les Hébreux. En fait c'est plutôt à Béthel que se situait le temple le plus important.

On peut dire que Jérusalem et la Judée ont profité de la destruction de la Samarie / Israel pour s'approprier tout son prestige culturel et spirituel.
Cependant, contrairement à ce qu'on prétend souvent, les Samaritains n'ont pas disparu avec l'invasion assyrienne de 722 av.JC. Les "10 tribus disparues d'Israel" sont restées sur place et seule une partie de la population a été déportée en Assyrie.
Un texte assyrien dit ceci :
"J'ai assiégé et occupé (la ville de) Samarie, et ai emmené 27280 de ses habitants captifs. Je leur ai pris 50 chars, mais leur ai laissé le reste de leurs affaires."

Selon "II Rois 17, 23-28", cependant, d'autres peuples furent déportés sur le teritoires d'Israel et se mélangèrent aux samaritains :
"... et Israël fut transporté de sa terre en Assyrie, où il est jusqu’à ce jour. Et le roi d’Assyrie fit venir des gens de Babel (Babylone), et de Cuth, (Cutha) et d’Avva, et de Hamath, et de Sepharvaïm, et les fit habiter dans les villes de la Samarie, à la place des fils d’Israël ; et ils possédèrent la Samarie, et habitèrent dans ses villes."
Les Judéens en profitèrent pour dénigrer les Samaritains, les considérant comme métissés avec des païens.

Plus tard, en 587 av.JC, ce sera le tour de la Judée (Jérusalem) de subir l'invasion : Elle sera vaincue par l'Empire Babylonien et les Judéens (ou plus exactement leurs élites) seront déportés en Babylonie.
Ce fameux "Exil de Babylone".durera jusqu'à ce que les Perses s'emparent de l'Empire Babylonien en 539 av.JC. Les Judéens purent alors retourner dans leurs pays.

Les Livres d'Esdras et de Néhémie indiquent cependant qu'une rivalité commencait à apparaitre entre les Judéens et les Samaritains : Les Judéens refusèrent l'aide des Samaritains pour reconstruire le temple de Jérusalem ... et alors les Samaritains essayèrent d'empécher la continuation des travaux.
Les deux peuples continuèrent cependant à vivre cotes à cotes sous la domination de  l'Empire Perse  Achéménide (626 - 539 av.JC). C'est à cette époque que des éléments de la religion Perse Zoroastrienne pénétreront dans la religion judéenne : Le concept d'un Dieu universel, les Archanges, le Messie, le Paradis, etc ...

La Samarie et la Judée furent ensuite englobées dans l'Empire Grec d'Alexandre le grand (335-323 av.JC); ce fut le début d'une longue période d'influence grecque.
La région fut ensuite disputée entre plusieurs dynasties grecques : Antigonides, Lagides puis Séleucides, avant de reprendre son indépendance lors de la révolte des Maccabées.(Judéens Makabim) vers 175 - 140 av.JC..

La Judée fut alors gouvernée par la dynastie Hasmonéenne (161 - 37 av.JC) qui s'empara de la Samarie vers 111 av.JC et détruisit, en 108 (ou 128) av.Jc, le grand temple que les Samaritains avaient construit sur le mont Garizim.
Les Samaritains prétendaient en effet que ce n'est pas Jérusalem ou le mont  Sinaï mais le mont Garizim qui est le grand lieu sacré des hébreux. Certains passages du Deutéronome semblent en effet conserver la trace de l'importance  passée de cette montagne :

"Et il arrivera que, quand l’Éternel, ton Dieu, t’aura fait entrer dans le pays où tu vas pour le posséder, tu mettras la bénédiction sur la montagne de Garizim, et la malédiction sur la montagne d’Ébal."
(Deutéronome 11, 29)

"Quand vous aurez passé le Jourdain, ceux-ci se tiendront sur la montagne de Garizim pour bénir le peuple : Siméon, et Lévi, et Juda, et Issacar, et Joseph, et Benjamin ;..."
(Deutéronomes 27, 12)

La Judée Hasmonéenne annexa également l'Idumée (Edom) et la Galilée dont ellle forca les habitants à adopter la religion juive : C'est la le début d'une politique de prosélytisme religieux qui ira croissant pendant quelques siècles.
Les rois Hasmonéens accaparèrent aussi la fonction de Grands-Prêtres à Jérusalem. Cette annexion du pouvoir spirituel mécontentera le peuple qui se divisera en Pharisiens (hostiles aux Hasmonéens) et en Saduccéens (alliés aux Hasmonéens). Elle éloignera également encore plus les Judéens des Samaritains, restés fidèles à la vieille lignée sacerdotale Lévite.

En 63 av.JC, la Judée et la Samarie tombèrent aux mains de l'Empire romain qui les fit administrer par des rois iduméens judaïsés : la dynastie Hérodienne (37 av.JC - 94 ap.JC). La ville de Samarie prend alors le nom de Sébaste.
Les relations entre Judéens et Samaritains continuèrent à être tendues. Dans "Les Antiquités judaïques, XVIII", Flavius Josèphe raconte une profaniation qui a eu lieu en l'an 7 ap.JC :
"Des Samaritains, entrés en secret à Jérusalem, jetèrent des ossements humains sous les portiques. Dès lors on interdit à tous les Samaritains l'accès du Temple, ce dont on n'avait pas l'habitude auparavant."
Flavius Josèphe, dans "Les Antiquités judaïques, XX", décrit aussi une bataille entre les Samaritains et les Juifs (Judéens) qui eut lieu sous l'empereur Romain Claude (41-54 ap.JC) :
"Les premiers des Samaritains se rendirent chez Ummidius Quadratus, gouverneur de Syrie, qui alors séjournait à Tyr ; ils accusèrent les Juifs d'avoir incendié et pillé leurs villages. (...) ..Les Juifs déclarèrent que les Samaritains étaient responsables de la révolte et du combat, et plus encore Cumanus, qui avait été corrompu par leurs présents et n'avait fait aucun cas du meurtre de ceux qu'ils avaient tués."

Finalement la région fut entièrement annexée par l'Empire Romain qui l'administra directement.
Les Judéens et les Samaritains se révoltèrent alors en 66 - 73 ap.JC. Lors de cette guerre, 11 600 Samaritains furent massacrés par les Romains sur le mont Garizim (Sichem devient alors la ville romaine de Flavia Neapolis.), et le temple de Jérusalem fut détruit par un incendie.

Une deuxième révolte juive eu lieu en132 - 135 ap.JC; Elle provoqua la destruction de Jérusalem. La ville romaine d'Aelia Capitolina fut construite à son emplacement et devint interdite aux Judéens.
On raconte souvent que c'est alors que les Judéens / Juifs furent chassés du pays et qu'ils commencèrent leur diaspora dans tous le bassin méditerranéen... mais cela n'est qu'un mythe. En fait les Judéens et les samaritains continuèrent à vivre sur leur terre, sous le joug des Romains. Les Samaritains purent reconstruire leur temple sur le mont Garizim  (avec l'aide des Romains) et les Judéens purent fonder l'école de Yabné qui fut à l'origine de l'actuel judaïsme rabbinique.

Plus tard, en 484, le nouveau temple du mont Garizim fut détruit par les Bizantins. Ceux-ci massacrérent ensuite une grande partie des Samaritains, en 529, et 594, lors de leurs ultimes révoltes.
Cependant les Judéens eurent plus de chance et purent continuer à vivre en Judée sous le joug bizantin jusqu'à l'arrivée des Arabes. Les Judéens et les Samaritains restants se convertirent alors pour la plupart à l'islam;

L'énorme majorité des Juifs existant à notre époque, ceux que l'on appelait les "Juifs de la diaspora", n'ont rien à voir avec des Judéens chassés de leurs terres par les Romains. Ils semblent plutôt descendre d'hommes et de femmes convertis au judaïsme par des prosélytes judéens. En effet, sous la dynastie Hasmonéenne, les Judéens ont commencé à envoyer de nombreux "missionnaires" pour convertir les peuples voisins. Et ce mouvement s'est encore amplifié ensuite, profitant des facilités de déplacement dans l'Empire Romain. C'est ainsi que ce sont formées des communauté juives un peu partout dans le monde . Certaines ont même  fondé des états éphémères :: Berbères prés-Islamiques du Magreb, Juifs Himyarites du Yémen, Juifs Falashas d'Ethiopie, Khazars du Sud-Russie, etc ... Ce mouvement de conversion ne s'arréta que lorsqu'il fut interdit par les Chrétiens et les Musulmans, tout prosélytisme juif devenant passible de la peine de mort.

Actuellement il reste encore quelques centaines de Samaritains vivant à Naplouse (Sichem, prés du mont Garizim) en Israel et à Horon.en Cisjordanie. Ils continuent de ne lire que le Pentateuque (selon leurs chroniques l'empereur romain Hadrien aurait fait détruire tous leurs autres livres) et à refuser tous les textes sacrés ultérieurs écrits par les Juifs / Judéens. Ils restent attachés également aux traditions hébraïques les plus anciennes (vénération du mont Garizim) et rejettent toutes les traditions adoptées plus tardivement (par exemple : la croyance aux anges et à la résurrection des morts). Une autre différence : Les Samaritains ont conservé l'ancienne écriture des Hébreux, alors que les Judéens ont adopté l'écriture araméenne carrée depuis leur exil à Babylone.

De tout cela il ressort que les traditions et textes bibliques sont bien peu flables pour reconstituer l'histoire authentique des Israéliens.
On se rend compte en effet que les Hébreux n'ont pas envahi la "Terre Promise" à l'époque de Josué, mais qu'ils vivaient déja en Palestine à l'époque où celle-ci était une possession égyptienne. On se rend compte que le grand état de Salomon, qui regroupait la Judée et la Samarie, n'a peut-être jamais existé. .On se rend compte également que  le vrai peuple du Dieu Yahwé était probablement les Samaritains et que les Judéens (juifs) n'ont fait qu'usurper leur place à une date  assez tardive... .
Hors tout ceci ne peut que géner politiquement les Sionistes actuels, en sappant à la base leurs revendications à la possession de la "Terre promise".