La conquete de la terre promise :
Au fil des ans, l’archéologie israélienne
a démenti une partie de la Bible. Mais ces découvertes sont
mal accueillies, surtout pour des raisons politiques, car
elles s’attaquent aux mythes fondateurs de l’État d’Israël.
L'exode d’Égypte, l'invasion parJosué, le royaume de Salomon,
etc .. tout cela est remis actuellement en question par divers
auteurs, dont Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman.
Voici ce que l'on sait maintenant de l'histoire de Canaan,
la "Terre promise", si on se base sur autre chose que sur
les récits Bibliques ...
* Époque du bronze ancien 1 (3100 / 2900 av.Jc) :
C'est le début de l'époque "proto-urbaine" ou les villages
se développent.
Les morts sont enterrés dans des cistes mégalithiques.
La terre de Canaan est alors divisés en deux :
Au nord, la ville qui domine est Tirça. Les poteries sont
décorées de bandeaux quadrillés.
Au sud c'est la ville d'Aï qui domine. Ses poteries sont décorées
de motifs géométriques rouges et bruns.
* Époque du bronze ancien 2 (2900 / 2650 av.Jc) :
Les villes et villages continuent de se développer.
Tirça continue de dominer au nord et Aï au sud.
Les poteries sont rouges polies et peignées.
* Époque du bronze ancien 3 (2650 / 2300 av.Jc) :
Le nord du pays de Canaan est envahi par un peuple venu du
Caucase (civilisation des poteries grises lustrées de Khirbet-Kerak).
La ville d'Aï, au sud, tombe sous la domination des Égyptiens
des deux premières dynasties.
Vers -2350-2300 les villes sont détruites, peut-être par une
invasion.
Les villes de Sodome (Bab edh dhra) et Gomorrhe (Numeira)
sont également détruites à la même
époque mais par un tremblement de terre (cité
dans la Bible).
* Époque du bronze ancien 3 (2300 / 2100 av.Jc) :
Le pays retourne à la vie nomade.
Probablement est-il alors occupé par les Sémites Cananéens
qui vivent du pastoralisme.
* Époque du bronze moyen 1 (2100 / 1950 av.Jc) :
Le pays continue d'être occupé par les nomades Cr?ananéens,
auxquels viennent probablement s'ajouter les nomades Amorites
au nord.
Sur les cotes, cependant, quelques villes commencent à être
reconstruites.
Les Habirus / Khabirus (en sémitique), ou Sa.gaz (en sumérien)
apparaissent pour la première fois à Ur, en Basse Mésopotamie,
au 21ème siècle av.Jc. Leur nom désigne simplement diverses
tribus de sémites nomades. Peut-être sont-ils les ancètres
des Hébreux (d'ailleurs, selon la Bible, Abraham, ancètre
des Hébreux, était venu de Ur).
* Époque du bronze moyen 2 (1950 / 1780 av.Jc) :
Le pays de Canaan se sédentarise et se couvre de villes.
L'influence culturelle et commerciale des Égyptiens redevient
importante.
Selon l'archéologie et les textes égyptiens, les cités-états
les plus puissantes sont Hazor au nord, Sichem au centre,
en Samarie et Jérusalem (et Hébron) au sud, en Judée.
Sous le Pharaon Khnum-hotep (vers 1900 av.Jc), un texte indique
qu'une caravane de 37 Asiatiques Amus (Amorites) sont venus
chercher asile en Égypte. Ils arrivent du pays de Shutu (pays
des Sutéens ?). Leur chef Ibsha porte le titre de "chefs des
pays étrangers".
Sous le Pharaon Senousret III / Sésostris III (1878-1840 av.Jc)
l'armée égyptienne effectue un raid en Canaan. Le texte de
Khu-Sebek, trouvé à Abydos, le décrit :
"Sa majesté est allée au nord pour
renverser les Asiatiques. Sa majesté a atteint un pays étranger
dont le nom était Sekmem (Sichem ou Shounem en Samarie). Sa
majesté a pris la bonne direction dans la marche à suivre
vers la résidence de la vie, de la prospérité et de la santé.
Alors Sekmem est tombée, ainsi que le misérable pays de Retenu
(Canaan)."
Vers 1878-1630 av.Jc) des textes égyptiens d'exécration sont
écrits, qui servent à maudir les pays hostiles à l'Égypte.
Ils font mention de trois pays inamicaux en Retenu (Canaan),
ce qui confirme les observations archéologiques :
- Urushalim (Jérusalem) en Judée, au sud,.
- Shechem (Sichem) en Samarier?, au centre.
- H-d-r (Hatsor / Hazor), en Galilée septentrionale, au nord.
Les peuples hostiles en Canaan sont alors appelés "Ly' anaq".
Ce nom ressemble fort à celui des "Anaqims" qui, selon la
Bible, peuplaient la région avant l'arrivée des Hébreux.
Parmi les ennemis de l'Égypte sont nommés Job le "Shutu" ou
"Setjetiu" (le Sutéen ou le fils de Seth ?), Apiru-Anu de
Pella (dont le nom contient la racine "'Apiru" qui signifie
"Hébreu") et Abu-Reheni (Abraham ?) de Shamkhuna.
Il y a aussi les rois de Shechem (Sichem), de Hazor, d'Ashkelon,
de Laish et de Tyr, ainsi que les populations d''Arqata, de
Byblos. et d'Urusalim (Jérusalem).
Il y a également un certain roi "Zabulanu" dont le nom ressemble
à celui de la tribu hébraïque de Zabulon.
Le pays de Shuwet (Transjordanie) et d'Api (au nord du Retenu)
sont également considérés comme hostiles.
* Époque du bronze moyen 3 (1780 / 1600 av.Jc) :
Au 18ème siècle av Jc, la cité syrienne de Mari mentionne
la présence de Habirus (proto-Hébreux). Un texte parle de
2000 soldats Habiris (Habirus) dans la ville de Zallul. Et
un autre cite le chef Izinabu de Yamutbal qui dirigeait 30
Habirus. Dans d'autres documents on parle des Habirus qui
ont pris la ville de Yahmumam de nuit, ont essayé de saisir
d'autres villes, et ont pillé Luhaya, volant 500 moutons et
10 hommes. La ville de Jérusalem atteint alors une certaine puissance.
Vers 173O av Jc des sémites venus de Canaan s'infiltrent dans
le delta du Nil. Ils s'emparent ensuite de la ville de Hut-Waret
(Avaris) et fondent, vers 1678, un royaume qui dominera le
nord de l'Égypte pendant 108 ans. On les éppelait les "Hyksos".
Ce nom vient de l'égyptien "Hk3w-H3swt", qui signifie "les
chefs des pays étrangers". On les appelait aussi "princes
du Retenu". Hors le Retenu correspondait à la Judée et à la
Samarie.
L'un de ces rois Hyksos portait le nom de Yaqoub-Har, c'est
à dire Jacob-El.
L'historien Manéthon identifie ces Hyksos aux fils de Jacob,
ancètres des Hébreux qui, selon la Bible, s'étaient installés
en Égypte avec Joseph pour fuir la famine.
* Époque du bronze récent 1 (1600 / 1450 av.Jc) :
La situation du pays de Canaan devient confuse. Les villes
semblent péricliter, la puissance de Jérusalem s'écroule et la population de Canaan retourne au nomadisme.
Probablement à cause des raids égyptiens.
Sous le Pharaon Ahmosis / Ahmès (1570-155O av.Jc) les Hyksos
sont en effet chassés d'Égypte et se réfugient à S-r-h-n (Sharuhen
en sud Judée). Ahmosis les y poursuit et les massacre. Ensuite
il lance plusieurs raids vengeurs en Canaan.
Selon l'historien antique Manéthon, ce sont ces Hyksos qui
auraient fondé Hierosolyma (Jérusalem).
Certains pensent que c'est à partir de cet instant que les
Hébreux installés en Égypte auraient commencé à être traités
en esclaves, ainsi que le raconte la Bible.
Sous Amenhotep I / Amenophis I (1550-1530 av.Jc) de nouveaux
raids égyptiens ont lieu en Canaan. Anoukharta est pillée,
Megiddo est atteinte et Qapa de Qébaasumin est fait prisonnier.
Sous Thoutmes I / Thoutmosis I (vers 1530-1500 av.Jc) l'armée
égyptienne atteint l'Euphrate au nord.
Sous Thoutmes II / Thoutmosis II (vers 1500-1480 av.Jc) l'armée
égyptienne bat les Shosus. Ce mot, qui apparait pour la 1ère
fois, dérive de la racine "sh's" qui signifie "nomades". Les
Shosus sont donc des bédoins.
Sous Thoutmes III / Thoutmosis III (vers 1480-1440 av.Jc)
les Hourrites du Mitanni (Nord-Syrie) cherchent à s'emparer
du nord-Canaan. Ils poussent la ville de Qadesh à se révolter
contre l'Égypte et à rassembler les armées cananéennes coalisées
Amenophis Il contre-attaque et reprend Joppé et Megiddo, puis
Alep. Ensuite il attaque le Djahy (Phénicie) et Qadesh. Puis
il s'empare d'Ullaza, et de Qatna et bat les Hourrites à Alep.
Les égyptiens ayant soumis complètement le pays de Canaan,
ils le divisent en trois provinces :
- Retenu inférieur (Canaan, Palestine). Capitale : Gaza.
- Retenu supérieur (Haute Galilée, Phénicie / Djahy). Capitale
: Kr?umidi.
- Amuru (sud-Syrie). Capitale : Sumur (= Samarie ? ou alors
Simurrum ou Simyra près de Byblos).
Parmi les villes soumises se trouve Joseph-El, qui a peut-être
un rapport avec la tribu hébraïque de Joseph (d'ou sortiront
les tribus d'Éphraïm et de Manassé). Il y a aussi "Y'qbhr"
ou "Jacob-hr" (Jacob-El) qui a peut-être un rapport avec Jacob,
que la tribu hébraïque de Manassé considérait comme son ancètre
(puis comme l'ancètre de tous les Hébreux).
* Époque du bronze récent 2 (1450 / 1365 av.Jc) :
Les peuples de Canaan redeviennent prospères et reconstruisent
leurs villes, probablement grace au protectorat égyptien.
Au 15ème siècle av.Jc iles Habirus (proto-Hébreux) sont signalés
à Nuzi. Au 14 ème siècle av.Jc on les retrouve en Anatolie
et à Ugarit (Syrie).
Les textes du roi Idrimi d'Alalakh, au 15 ème siècle av.Jc,
citent pour la 1ère fois le pays de Kinani. C'est le pays
de Canaan, terre des Cananéens. Les textes d'Ugarit (1550-1200
av.Jc) en Syrie l'appellent "pays de Kinakhu". Ils citent
aussi la région viticole de Z-b-l. Ce nom ressemble fort à
celui de la tribu hébraïque de Zabulon.
Un autre texte ugaritique, "l'épopée de Keret", raconte que
ce héro est parti épouser la fille du roi d'Udm (Udum / Udumu
/ Idumée / Edom). Cela indique donc que le royaume d'Edom,
le vieil ennemi d'Israel, existait déja à cette époque.
Sous Amenophis Il (1440-1415 av.Jc), l'armée égyptienne intervient
encore au Kn'n' (Canaan). D'abord au Takhsy, à Qadesh puis
à Nii / Niya, où les Mitanniens remportent une victoire qui
leurs permet de conserver leur influence dans le Naharina
(Alep).
Une liste de prisonniers comporte des Cananéens et des Maryannus
(mercenaires Aryens servant de troupe d'élite aux Hourrites).
Une autre liste comporte 66 % de Hurus (Horites = Hourrites),
27 % de Shasus (Bédoins) et 6,5 % de 'Apirus (Hébreux).
Sous Thoutmes IV / Thoutmosis IV (vers 1415-1406 av.Jc) l'Égypte
et le Mitanni signent la paixr?. Une limite entre leurs zones
d'influences est fixée : les Hourrites en Syrie et les Égyptiens
en Canaan.
Sous Amenophis III (1406-1371 av.Jc) les armées égyptiennes
écrasent la révolte des "Shasous de Yhw3" (Bédoins de la montagne
de Yahweh) qui sont probablement des Madianites Kénites. Hors,
comme l'indique la Bible, c'est alors qu'il était réfugié
chez les Madianite que Moïse aurait rencontré le dieu Yahwéh
sur sa montagne.
Certaines listes égyptienne associent "S'r-r" avec les Bédoins
de
Yahweh. "S'r-r" serait donc peut-être le Seir biblique, situé
dans l'Édom., à coté du pays de Madian.
Une liste du temple d'Amon à Soleb cite "Iswr" qui correspond
peut-être à la tribu hébraïque d'Asher. Cet "Iswr" se trouvait
entre les villes de "Qrqms" (Carchemish) et "Ipttn".
Une autre liste trouvée à Kom el Hetan cite une fois encore
la ville de "Yspir" (Joseph-El).
Au nord, le roi amorite Abdi-Ashirta d'Amuru, s'allie avec
l'empire hittite pour s'affranchir de la domination égyptienne.
A noter que des Hébreux travaillaient alors en Égypte car
on a retrouvé la tombe d'un fonctionnaire nommé Aper-El, ce
qui se traduit par "l'Hébreu de Dieu".
* Époque du bronze récent 3 (1365
/ 1180 av.Jc) :
Sous Amenophis IV / Akhenaton (1371-1355 av.Jc) les Hittites
détruisent l'empire du Mitanni et s'emparent d'Alep puis
de l'Amuru (où règne Aziru, fils de Abdi-Ashirta).
Amenophis IV ne s'en soucie guère car il est plus préoccupé
par les affaires religieuses. Ce Pharaon, en effet, est
l'inventeur du monothéisme. Durant son règne il tenta de
suprimer le culte des nombreux dieux égyptiens pour le remplacer
par le culte du dieu unique Aton (dieu solaire). Mais sa
réforme religieuse sera abandonnée dés aprés sa mort et
ses disciples seront persécutés.
Certains pensent que Moîse aurait pu être un prêtre égyptien
d'Aton qui se serait alors enfuit d'Égypte. Les dates peuvent
concorder car l'exode a du se produire quelques années aprés
Akhenaton. De plus le nom de Moïse est égyptien (il signifie
"enfant") et l'historien Manéthon affirme qu'il était un
prètre révolté.
Cela dit, aucun document égyptien n'a jamais parlé de l'exode
: tous disent, au contraire, que les Hébreux étaient déja
en Canaan à cette époque.
A cette période, en effet, la situation se détériore dans
le Kinakhni (Canaan). Les tribus d''Apirus se révoltent
contre les gouverneurs Cananéens servant les Égyptiens.
Ces 'Apirus sont appelés aussi Habirus en akkadien et ugaritique.
Ce terme veut dire "poussiéreux" et désigne des Sémites
nomades, des rebelles, des réfugiés. Il finira par ne plus
désigner que les Hébreux habitant en Canaan.
Les lettres (tablettes d'argile)retrouvées à Tell-Amarna
nous donnent des indications sur leurs révoltes contre la
domination égyptienne...
La lettre EA73 de Rib-Addi à Amanappa demande au Pharaon
de tomber avec ses archers sur la terre d'Amurri (Amuru
en Syrie) et déclare qu'abdi-Asirta (roi d'Amuru) a écrit
aux peuple d'Ammia de tuer leur seigneur. Il mentionne aussi
les 'Apirus."
La lettre EA74 de Rib-Addi au Pharaon explique :
"Toutes †mes villes, celles qui
sont dans les montagnes (Harri) et sur le rivage de la mer
se sont unies aux 'Apirus. Gubla (Byblos), avec deux villes,
est avec moi. Et, voyez, maintenant, Abdi-Asirta a pris
Sigata et a dit aux personnes d'Ammia : 'Mettez à mort vos
princes. Alors vous serez comme nous sommes, et vous aurez
le repos.' Et ils ont fait selon ces mots, et sont devenus
des 'Apirus. Et, voyez, maintenant, Abdi-Asirta a écrit
aux guerriers : 'Rassemblez-vous dans la maison de Ninib.
Et nous tomberons sur Gubla (Byblos).' S'il n'est pas un
homme pour me délivrer de la main de l'ennemi, et si nous,
les régents, ne les chassons pas des terres, alors toutes
les terres voudront s'unir aux 'Apirus."
La lettre EA81 de Rib-Abdi explique :
"Que le Pharaon, mon seigneur,
sache que la guerre d''Abdi-Ashirta (roi d'Amuru) est grave,
et il a pris toutes mes villes pour lui. Gubla et Batruna
restent à moi, mais il tâche de prendre ces deux villes.
Il a dit aux hommes de Gubla (Byblos), "Tuez votre seigneur
et rejoignez les 'Apirus comme Ammiya." Et ainsi ils sont
devenus des traitres envers moi. Un homme avec un poignard
en bronze : Pa-Ra, m'a attaqué, mais je l'ai tué. Un Shirdanu
(Sardane) que je connais a rejoint 'Abdi-Ashirta."
La lettre EA88 de Rib-Abdi au Pharaon explique :
"... l y a de l'hostilité contre
Ardat, Irqat, Sumura, Amia et Sigata, villes fidèles ...
Abdi-Asirta, l'esclave, le chien, a maintenant pris Beruna
et il y a des mouvements suspects autour des porte de Gubla
(Byblos)....
... D'ailleurs, voyez : Abdi-Ashirta (roi d'Amuru) essaie
de s'emparer de Gubla (Byblos) ! Et ... puisse le Pharaon,
mon seigneur, préter attention aux paroles de son domestique,
et puisse-t-il accélérer l'envoi de chars et de troupes
afin de garder la ville du Pharaon, mon seigneur... mais
si le Pharaon, mon seigneur, ne porte pas attention aux
mots de son domestique, alors Gubla (Byblos) se joindra
à Abdi-Asirta (roi d'Amuru) et toutes les terres du roi,
jusqu'en Egypte, †se joindront aux `Apirus ... "
La lettre EA117 de Rib-Abdi au Pharaon explique :
"Si cette année ne sont envoyés
aucun archer, alors toutes les terres appartiendront aux
'Apirus... "
La lettre EA118 de Rib-Abdi au Pharaon explique :
"... L'hostilité contre moi est
devenue puissante et il n'y a aucune disposition pour les
paysans. Ainsi ils sont vraiment tombés dans les mains des
fils d'Abdi-Asirta (roi d'Amuru) et Sidon et Beruta. Ils
sont en réalité des ennemis du Pharaon. A cause de la désertion
des paysans, les 'Apirus ont conquis la ville."
La lettre EA127 de Rib-Addi au Pharaon explique :
"... Si l'états de Gubla (Byblos)
est pris il n'y aura aucun peuple de l'Egypte qui pourra
venir ici. Si Gubla est atteinte par les 'Apirus, aucun
soldat ne pourra plus y entrer. Je demande une garnison
..."
La lettre EA148 d'Abi-Milki de Tyr au Pharaon explique :
"... Le gouverneur de Hazura (Hazor)
a abandonné sa ville et s'est allié aux 'Apirus .... La
terre du roi est tombée entre les mains des 'Apirus. Que
le roi interroge son représentant pour connaitre le Kinahna.
(Canaan)"
(Pourtant dans la Bible il est dit, au contraire, que Hazor
était un grand royaume dominant le nord de Canaan et que
les Hébreux s'en sont emparé en battant son roi.)
Dans une autre lettre, le Pharaon avertit Abi-Milki, gouverneur
de Tyr, pour qu'il soit sur ses gardes face à un certain
"Ia-we". Ce nom ressemble à celui du dieu Yahwé adoré par
les Madianites Kénites puis par les Hébreux. D'ailleurs
d'autres lettres montrent aussi cet Abi-Milki menacé par
les 'Apirus.
La lettre EA179 explique :
"...Voyez, mon frère, qui est
à Tubihi, est un rebelle, car il veut s'emparer des villes
du Pharaon, mon seigneur, mon dieu, mon soleil. Il rend
le pays d'Amuri (Amuru en Syrie)hostile, et les habitants
des villes du Pharaon, mon seigneur, mon dieu, mon soleil,
appartiennent entièrement aux 'Apirus, et part †iculièrement
la plaine du dieu du Pharaon ..."
La lettre EA185 de Majarzana de Hazi au Pharaon explique
:
"... aprés que les soldiats 'Apirus
aient commis un acte hostile contre moi et pris les villes
du Pharaon ... Les 'Apirus ont conquis Mahzibti, une ville
du Pharaon..., et ils l'ont pillée et y ont mis le feu.
Et les 'Apirus ont conquis Giluni, et Magdali, des villes
du Pharaon... et lles ont incendiées. A peine une maison
leurs a échappé dans Giluni. Ils ont continué leurs actions
contre les villes d'Uste et de Hazi ; les états alors ...
Nous avons déclanché une poursuite contre les 'Apirus et
les avons frappés. Les 'Apirus ont disparu chez Amanhatbi,
qui a reçu ceux qui avaient attaqué, et ... Nous avons entendu
ce qu'il y avait eu entre les 'Apirue et Amanhatbi . On
nous a dit comment ces gens, y compris mes frères et mes
fils, mes domestiques, sont montés sur leurs chars et sont
allées voir Amanhatbi et lui ont dit : 'Renoncez à soumettre
les 'Apirus, ennemis du Pharaon, notre seigneur.' Alors
amanhatbi a accepté le cadeau des 'Apirus et les a sauvés
... Désormais Amanhatbi est un ennemi."
La lettre EA189 d'Etakkama explique :
"Namiawaza a donné des villes
aux 'Apirus dans Tahsi et dans Ubi. Mais je suis arrivé,
et mes deux et mon soleil sétaient devant moi, et j'ai récupéré
les villes pour le Pharaon, que les 'Aprirus avaient prises.
Que le Pharaon se réjouisse d'Itakkama, son domestique...
"
D'autres lettres accusent Lab'ayu, roi de Shechem (Sichem
en Samarie), d'avoir pris le parti de ces 'Apirus. Il attaque
Gath-Rimmon et menace Urusalim (Jérusalem). Le Pharaon charge
alors les gouverneurs de Jérusalem, Gézer, Gath, Meggido
Achshaph et Acre de le mettre hors de nuire.
La lettre EA245 de Biridija de Megiddo au Pharaon explique
:
"Biridija a été persuadé par ses
frêres de demander la permission du Pharaon de capturer
Lab'ayu (Labaja / Labaia) vivant et de l'apporter en Égypte
: "...ma jument est sortie de l'Ècurie, et je me suis assis
derrière et suis monté ainsi que Jasdata pour capturer Labaja
(Lab'ayu). Avant qu'il soit arrivé ils ont tué Mahzù. ......
et Zurata ont pris Lab'ayu hors de Makidda et me l'ont apporté
sur un bateau. Je l'enverrai au Pharaon. Zurata a pris Lab'ayu
et l'a envoyé de Hinutana à sa maison (ville), mais Zurata
a accepté une rancon et a renvoyé Lab'ayu et Ba'lu-Mehir
à leur maison."
La lettre EA250 d'Addu-Ur pour le Pharaon explique comment
les habitants de Gina (Jenin) ont tué Labaja (Lab'ayu).
Il cite ce que les fils de Labaya (Lab'ayu) lui ont dit
:
"... Et laissez le Pharaon, mon
seigneur, savoir combien de fois les deux fils de Labaja
(Lab'ayu) m'ont dit : 'Pourquoi avez-vous remis entre les
main du Pharaon, votre seigneur, Gitipadalla, la ville que
Labaja (Lab'ayu), notre père avait prise ?'...
..... Et les deux fils de Labaja (Lab'ayu) m'ont indiqué
ceci : "Commencez les hostilités contre les habitants de
Gina, parce qu'ils ont tué notre père. Mais si vous ne commencez
pas les hostilités alors nous deviendrons vos ennemis !'
...
.... Aprés que Labaja (Lab'ayu) et Milkilu l'eurent détruit,
les deux fils de Labaja (Lab'ayu) ont dit : 'Commencez les
hostilités contre le Pharaon, votre seigneur, comme le faisait
notre père. Quand il s'est levé contre Sunuma (Sichem),
contre Burkuna (Qena) et contre Harabu, il les a dépopulées
et les a conquises. Gitirimunima, et lui .....le Pharaon,
mon seigneur."
La lettre EA 256 de Mut-Ba'lu, prince de Bihisi (Pella),
au gouverneur Cananén Yanhamu indique ceci :
"Mut-Ba'lu nie avoir caché Ayyab
/ Aiab (Job ?), prince d'Ashtaroth, qui est recherché par
Yanhamu pour avoir dévalisé une caravane de Babyloniens
!....
.... Toutes les villes de la terre de Garu (Golan) se montrent
hostiles ainsi que Udumu (Édom), Aduri, Araru, Mestu, et
Magdalim."
La lettre EA271 de Milkilito au Pharaon explique :
"Que le Pharaon sache que ...
l'hostilité contre moi et contre Suwardata est de †venu
puissante. Que le Pharaon délivre sa terre hors des mains
des 'Apirus. Sinon, que le Pharaon nous envoie des chars,
de sorte que nos domestiques ne puissent pas nous frapper.
"
La lettre EA273 de Balat-Nese indique :
"... Que le Pharaon, mon seigneur,
soit au courant de la guerre qui sévit sur ses terres et
qu'il sache que la terre du Pharaon mon seigneur, est ruinée
et s'est vendue aux 'Apirus. Que le Pharaon, mon seigneur,
entretienne sa terre, et que le Pharaon, mon maitre sache
que les 'Apirus ont envoyé à Aialuna et à Sarha deux fils
de Milkili qui ont été presque massacrés. Que vraiment on
laisse le Pharaon mon seigneur, prendre connaissance de
ce fait."
la lettre EA274 de Ba'lat-Nese au Pharaon explique :
"Que le Pharaon, mon seigneur,
délivre sa terre des mains des 'Apirus sinon ils ne pourront
pas être détruits. Sabuma a été pris. Vraiment c'est pour
informer le Pharaon mon seigneur."
Dans la lettre EA285 d'Abdi-Hepa (Abdi-Hiba), gouverneur
de Jérusalem, il est dit que la ville est menacée par Eenhamu,
un 'Apiru.
La lettre EA287 d'Abdi-Hepa de Jérusalem au Pharaon explique
que Milkili, (fils de Lab'ayu ?) de Gazri (Gezer), a écrit
à Tagu pour lui dire : "Partons
loin de la ville de Jérusalem"
La lettre 288 envoyée par Abdi-Hiba de Jérusalem indique
:
"Que le Pharaon entretienne sa
terre. Sinon la terre du Pharaon sera perdue. Tout lui sera
pris. Il y a de l'hostilité contre moi. Jusque dans les
terres de Seeri (Seïr) et même de Gintikirmi (Gath-Carmel).
iI y a de paix pour tous les régents, mais pour moi il y
a de l' hostilité. Voyez, Zimrida de Lakisi : les domestiques,
qui se sont joints au Habirus, l'ont frappé......
..... Le bras fort du Pharaon s'est emparé de la terre de
Nahrina (Syrie) et la terre de Cush (Soudan) ; mais maintenant
les 'Apirus s'emparent des villes du Pharaon ! Il ne reste
plus un seul gouverneur au Pharaon ; tous sont perdus. Voyez,
Turbazu a été massacré à l †a porte de Zilu, mais le Pharaon
n'a pas réagi. Voyez Zimridda : le fils de Lachish l'a frappé.
Les esclaves ont rejoint les 'Apirus."
La lettre EA390 de Suwardata explique :
"... Abdi-Hiba de Jérusalem au
Pharaon ....
... Milkilu et Sauardatu / Shuwarsata ont attaqué la terre
du Pharaon mon seigneur. Ils ont loué des soldats de Gazri
(Gezer), des soldats de Gimti (Gath)et des soldats de Kilti
(Qeila). Ils ont conquis la terre de la ville de Rubute.
La terre du roi est tombée entre les mains des 'Apirus et
maintenant en plus de cela une ville de la terre de Jérusalem,
dont le nom est le Bit-Ninib (ou Bit Sulmani),une ville
du roi, où sont les gens de Kilti. Puisse le Pharaon écouter
Abdi Hiba, son domestique et envoyer des archers. Ils peuvent
encore reconstituer la terre du Pharaon. Mais s'il n'y a
aucun archer alors la terre du Pharaon s'abandonnera aux
'Apirus..."
La lettre EA299 de Iapahi / Yapakhu de Gazri / Gazru (Gezer)
indique :
"Maintenant les 'Apirus nous dominent.
Puisse le Pharaon, mon seigneur, me nommer loin de la terre
des 'Apirus, afin que ceux-ci ne nous détruisent pas !"
On trouve aussi mention des gouverneurs Intarouda d'Akshapa,
Abi-Milki de Tyr, Widia d'Askalon, Yabitiri de Gaza et de
Joppé, Milkili de Gezer et Shuwardatta d'Hébron, (On remarquera
d'ailleurs que le ville d'Hébron doit probablement son nom
aux Hébreux).
Tous ces textes indiquent donc que des Hébreux vivaient
bien en Canaan juste avant la période ou l'on situe l'exode.
Sous Séthi I (1316-1295 av.Jc)les armées égyptiennes attaquent
l'Amuru et Qadesh pour les reprendre à l'empire hittite.
Elles soumettent aussi les Shasus rassemblés dans les montagnes
du kharu (Galilée supérieure) et ceux réfugiés dans la forteresse
de Silo en Canaan (la ou se situera plus tard la tibu hébraïque
d'Éphraïm).
Une liste trouvée à Karnak cite "i-s-r" qui correspond peut-être
à la tribu hébraïque d'Asher.
Une stèle découverte à Beth-shean † déclare également que
les Hapirus (Hébreux) du mont Yarumta et les Tayarus ont
attaqué les Asiatiques de Rehem. Ce mont Yarumta est probablement
le Jarmuth de la tribu Issacar (voir Josué 21:29).
C'est à cette époque que la population du Goshem, dans le
delta du Nil, fut réduite en esclavage. Selon la Bible,
c'est la que se trouvaient les émigrés Hébreux qui s'étaient
installés en Égypte. Séti les occupa à construire la forteresse
de Pitom, près du Lac Timsah, et à reconstruire la ville
de Tanis pour en faire la nouvelle capitale de l'empire
égyptien.
Sous Ramsés II (1295-1229 av.Jc) les armées égyptiennes
attaquent à nouveau l'Amuru et Qadesh avec des mercenaires
Shardanes, Ramses II prend Tunip mais les Hittites envahissent
Upé.
Finalement les deux pays parviennent à faire la paix et
se partagent la Syrie vers 1269 av. Jc.
La stèle de Beth-shean mentionne des Shasus (Bédoins) prés
de la cité de Per-Ra-Messu. (C'est la Per-Ramses citée dans
la Bible).
Des émigrés Hébreux continuaient à travailler en Égypte,
comme le prouve cette lettre :
"Distribue des rations aux hommes
de troupe et aux Apirus qui font le transport de pierre
pour les grandes colonnes de Ramsès Miamoun."
Hors, selon la Bible, les Hébreux réduits en esclavage fabriquaient
des briques en Égypte.
D'autres Shasus sont décrits dans les hautes terres de Canaan
(probablement que ces Shasus sont en fait des 'Apirus).
Un texte cite Qazardi, chef d'Aser en Canaan (c'est la tribu
hébraïque d'Asher).
Les peuples de Mwib (Moab) et Tbni (Dibon)sont cités pour
la 1ère fois en Égypte.
Et la ville de Jacob-El est encore citée.
Sous Merenptah / Merneptah (1229-1220 av.Jc), Les relations
entre les Égyptiens et les Sémites sont bonnes. En cas de
disette les Égyptiens permettent aux Shasus (Bédoins) d'aller
se réfugier chez eux. Une lettre d’un fonctionnaire des
frontières explique :
"Nous avons fini de faire passer
les tribus des Shasus / Shoshus d’Edom par la forteresse
de Merneptah-hotep-her-Maat. Vie, santé, Force, qui est
à Tjekou, jusqu’aux étangs de Pitôm de Merneptah-hotep-her-Maat
qui sont à Tjekou, afin de les maintenir en vie et de maintenir
leurs troupeaux en vie selon le bon plaisir du Pharaon,
Vie, Santé, Force, le soleil parfait de tout pays, en l’an
8."
Mais vers 1227 ou 1221 av.Jc, l'Égypte est attaquée par
les "Peuples de la mer", des pirates qui se sont introduits
en Libye par bateaux (à partir de Kos et de la Lycie).
Ces peuples sont constitués de nombreuses tribus issues
des bords de la mer Égée. Les textes les décrivent :
"Meriay / Meghiey prince des Libus
(Libyens), fils de Ded / Didi, descend du pays des Tehenus
(Berbères assujétis aux Libyens) avec ses archers : Des
S'rdn / Sherdens (Sardanes), des S'qrs / Shekkels / Shekeleshs
(Sicules ou Sagalasses), des EJqjws / Ekweshs (Aqiyawasas
/ Grecs Achéens), des Rk / Lukkus (Lyciens), des Trsˇ/
Tereshs / Turshas (Tyrsènes / Étrusques), ayant entrainé
l'élite des combattants et des guerriers de son pays."
"Les Ekweshs (Grecs Achéens), Tereshs (Étrusques), Sherdens
(Sardanes), Shekeleshs (Sicules ?) étaient des fuyards qui
parcouraient tous le pays. L'ennemi Libu (Libyen) les avait
enrôlés."
Le Pharaon les repousse difficilement lors de la bataille
de Per-Yer / Périré. Les Meshweshs (Berbères alliés aux
Libyens) sont vaincus également et l'Égypte est sauvée.
Le pays de Canaan en profite pour se révolter et les armées
égyptiennes doivent intervenir à nouveau.
Un texte du Pharaon explique :
"Les rois sont prosternés et disent
‘shalom’. Personne ne relève la tête parmi les Neufs Arcs,
Tjehenu (Libye) a subi la ruine et Hatti (pays Hittites)
se trouve pacifié. Le Canaan a été razzié de la pire manière
et est dépouillé de toute sa malfaisance. Ahsqélon (Ascalon)
a été enlevée. Gézer a été saisie. Yeno’am est comme si
elle n’avait pas existé. Iasirela (Israël) est dévasté,
sa semence n’existe plus. Le Harou (pays hourite de Syrie)
est devenue une veuve du fait de l’Égypte. Toutes les terres
sont réunies en paix, il a assujetti tous ceux qui erraient,
lui, le Pharaon d’Égypte"
Ce texte est le premier qui cite le nom d'Israel ! Les tribus
d'hébreux s'étaient donc réunies pour fonder leur confédération
vers cette époque. Cependant les Égyptiens ne considèrent
pas encore ce pays comme un royaume unifié et contralisé
car ils l'écrivent avec le hiéroglyphe qui détermine les
peuples (un boomerang) et non pas celui qui détermine les
états. Israel apparaît donc comme une population de campagnards
ne possédant que peu de cités. On se trouve donc à l'époque
ou, selon la Bible, les 12 tribus étaient gouvernées par
des shophets ("juges").
Mais ce qui est étonnant c'est que nulle part la Bible ne
dit que les Hébreux vivaient alors sous la domination de
l'Égypte, ce qui était pourtant le cas.
Dans les textes égyptiens la ville de Jacob-El est encore
citée, ainsi que celle de Levi-El (correspondant à la tribu
hébraïque de Lévi ?).
Un texte sur un vase retrouvé à Lakish montre
qu'à cette époque (vers 1220 av. JC) on connaissait
déja un dieu "Yah" (Yahwé) à
Gath.
Aprés le règne de Siptha II (vers 1220-1214 ou 1206-1186
va.Jc) sa veuve Taousret tente de lui succéder. Beya (Bay
/ Yarsu / Ra-Masi-Kha-Em-Neterou), un ancien esclave sémite
devenu chancelier et trésorier de Siptah puis conseiller
de Taousret, en profite pour prendre le pouvoir. Il tente
de gouverner l'Egypte mais ne peut pas empécher celle-ci
de subir des raids de Libyens. Finalement l'usurpateur sera
chassé par le futur pharaon Sethnakth, fondateur de la XXème
dynastie.
Certains on essayé d'identifier ce Yarsu / Beya avec Moïse.
En effet, l'historien Manethon prétendait que Moïse était
un usurpateur du nom de Osarsiph qui s'était emparé du pouvoir
en Égypte avant d'être chassé en Canaan. Un texte égyptien
explique d'ailleurs que Yarsu / Béya aurait réuni autour
de lui des proches qui ont pillé l'or égyptien avant de
s'enfuir.
Cependant le nom Osarsiph ne ressemble guère aux noms Yarsu
ou Beya !
D'autres ont tenté de rapprocher Moïse de Ben-Ozen
/ Ra-Masi-Semper-Ré, un Sémite égyptianisé
qui servait de médiateur dans les conflits entre
corvéables Shasous (bédouins) et fonctionnaires
égyptiens.
Ra-Masi-Kha-Em-Neterou et Ra-Masi-Semper-Ré contiennent
d'ailleurs la racine égyptienne "Masi (msy)"
qui signifie "Enfant de" ou "Engendré
par". Le nom de Moïse (Moshé) vient probablement
de cette racine et non pas de "masha" qui signifie
"tiré (des eaux)" en hébraïque.
Dans l'Exode, Moïse est d'ailleurs parfois appelé
l' ""enfant.
Sous Ramsés III (1205-1174 av.Jc) a lieu une nouvelle attaque
des "Peuples de la mer", par l'ouest (vers 1190).
Les textes disent :
"Les Tehenus (Berbères) arrivent.
Ils ont conspiré et forment un tout unique et sans limites,
comprenant les Libus (Libyens), les Sepeds et les Meshweshs
(Berbères Mas)."
Ces guerriers menés par Mesher, fils de Kaper, sont vaincus
par l'armée égyptienne, ainsi que les Berbères Hasas (Auchises
ou Auséens ?) et Asbutas (Asbystes).
Une 2ème invasion a alors lieu par l'est vers 1187 av.Jc.
Toute la Syrie et le Canaan sont conquis par les Peuples
de la mer.
D'abord Chypre est prise par les Lukhas (Lyciens) et les
Teucres vers 1230 av.Jc puis par les Danéens vers 1192 av.Jc.
Tarse et Tarhuntassa (villes hittites) sont prises vers
1225 av.Jc. par les Lyciens et les Teucres. Ensuite une
lettre indique qu'Ammurapi, le dernier Roi d'Ugarit (1191-1182
av.Jc), est attaqué par les "Shikalayus (Sicules) qui vivent
sur des bateaux". Ugarit, Amuru, Ashkelon et Hazor sont
envahis et détruits vers 1191-1187 av.Jc.
Les textes égyptiens disent :
"Aucun pays ne pouvait résister
à leurs armes. Le Hatti (Empire Hittite), le Kodé, Karkémish,
l'Arzawa (ou Arvad) et Alashiya (Chypre) furent taillés
en pièces. Ils ont dréssé leurs camps en Amuru (Syrie).
Les habitants furent écrasés. Ils avancaient vers l'Égypte.
Leur ligue comprenait les Prst / Pelesets (Philistins),
les Tjekkers (Teucres), les Shekeleshs (Sicules), les Denens
/ Danunas (Grecs Danéens)et les Wesheshs / Washashas."
Mais Ramses III parvient à les arréter dans le Zahi (Phénicie)
lors de la 1ère bataille navale de l'histoire.
Les textes disent :
"J'ai abattu les Denens (Grecs
Achéens Danéens) dans leurs iles. Les Tjekkers / Thekkels
/ Zekkers (Teucres) et les Pelesets / Pilistus (Philistins)
ont été réduits en cendres. Les Sherdens (Sardanes) et les
Wesheshs ont été anéantis. Ils ont été capturés tous ensembles
et apportés len captivité en Égypte comme les sables du
rivage !"
Les Sherdens (Sardanes) et les Tereshs (Étrusques) essaient
aussi d'attaquer par la mer mais tous sont repoussés.
Et une 3ème atta †que a encore lieu en 1184 av.Jc par l'ouest.
Les Libus (Libyens), Meshweshs, Téméhus, Téhénus et Sepeds
(tribus berbères) sont encadrés par des "Peuples de la mer"
venus de Qayqisha (Karkisa), Saii (Samos) et Abdère. Ils
attaquent l'Égypte mais sont à nouveau écrasés.
Parmi les "Peuples de la mer", certains s'enfuient en Méditerrannée
occidentale tandis que d'autres se fixent au sud de l'oasis
du Fayoum (Les Lebus et les Meshweshs) ou sur les cotes
du Canaan. Ainsi, du sud au nord, nous avons les Philistins
qui s'installent en Palestine (qui leurs doit son nom),
les Danéens (ce sera la tribu hébraïsée de Dan), les Teucres
de la région de Dor et, tout au nord, les Sardanes d'Acco
en pays Cabul (région qui sera plus tard partagée par Tyr
et Israel).
Selon la Bible, les Philistins (Pélasges) provenaient
de Kaphtor, c'est à dire de la Crète (Kaptara en akkadien).
On notera que leurs poterie ressemblait à celle des Grecs
Achéens Mycéniens ; ce qui est normal car à cette époque
les Crétois étaient déja soumis aux Achéens. D'ailleurs
un texte du roi assyrien Assarhadon, datant de 680 av.JC,
donne le nom de "Akhayous" (Achéens) aux
Philistins.
Les attaques des Peuples de la mer" avaient cependant affaibli
considérablement l'Égypte qui leurs abandonna la Palestine
et retira ses troupes de Canaan, permettent ainsi aux Hébreux
de s'organiser eux-mêmes.
* Époque du fer 1 (1180 / 900 av.Jc)
:
Selon la tradition biblique, cette période correspond au
"temps des juges", époque ou les Hébreux ne formaient pas
encore un royaume uni mais vivaient divisés en 12 tribus
: Juda, Simeon, Benjamin, Dan, Ruben, Gad, Éphraïm, Manassé,
Issacar, Zabulon, Nephtali, et Asher.
Selon la Bible ils venaient juste d'arriver, conduits
par Josué, et de s'emparer de Canaan. Pourtant cela ne
correspond pas à ce que révèlent les textes égyptiens
que nous avons vus : ceux-ci montrent bien que les Hébreux
vivaient déja en Canaan bien avant cela et que les royaumes
de Jérusalem (Judée) et de Sichem (Samarie) existait déja
depuis au moins 7 siècles.
La Bible passe totalement sous silence le fait que Canaan
avait appartenu aux égyptiens et que les Hébreux n'avaient
fait que se révolter contre leur domination.
Peut-être alors que l'exode n'a concerné qu'un tout petit
groupe d'Hébreux, travailleurs émigrés en Égypte, alors
que le reste du peuple avait continué de vivre en Canaan
?
Ce petit groupe n'aurait fait que ramener une nouvelle
religion à leurs frêres. D'ailleurs l'archéologie montre
que c'est justement à partir de cette époque que tous
les Hébreux ont commencé à se diférencier des autres Cananéens
en cessant de manger du porc. Cette coutume pouvait être
d'origine égyptienne car les Égyptiens, même s'ils consommaient
du porc, considéraient cet animal comme impur. On remarquera
aussi que les Lévites (prêtres de la nouvelle religion)
étaient les seuls parmi les Hébreux à porter souvent des
noms d'origine égyptienne.
L'invasion de Canaan par les armées hébraïques commandées
par Josué serait donc un mythe.
D'ailleurs le texte biblique concernant cet évènement
est contredit par l'archéologie. Les Hébreux n'ont pas
pu détruire les remparts de Jéricho (Josué 2 : 1)à cette
époque car ils était déja détruits depuis 400 ans ! Ils
n'ont pas pu non plus détruire la grande cité de Aï †(osué
8 : 28)ca r cette ville était alors détruite depuis 1200
ans !
En ce qui conserne la prise de Jérusalem, il est dit qu'elle
portait alors le nom de "Jébus" (Juges 19:10-11). Hors
des textes égyptiens plus anciens indiquent bien que cette
ville s'appelait déja "Urusalim" (= Jérusalem) depuis
au moins le 19ème siècle av.Jc. Et les Babyloniens la
connaissaient aussi sous le nom d'Ur-Shalim ( = "Fondement
du dieu Salem"). D'ailleurs un autre passage de la Bible
(Genèse 14:18) semble indiquer que du temps d'Abraham
elle s'appelait "Salem".
Les évènements rapportés par le livre des juges ne sont
pas plus fiables. Ils sont présentés chronologiquement
alors qu'ils sont sans doutes des récits séparés recueillis
dans les traditions historiques et mythiques des 12 tribus
alors divisées. ces traditions ne seront rassemblées pour
former un récit cohérent que trés tardivement.
Parmi eux seul le "Cantique de Déborah" semble être un
vrai texte archaïque de cette époque (peut-être le plus
ancien texte authentique de la Bible) :
"D’Éphraïm sont venus ceux dont
la racine est en Amalek ; derrière toi vient Benjamin,
au milieu de tes peuples. De Makir sont descendus les
gouverneurs, et de Zabulon sont venus ceux qui tiennent
le bâton du commandant.
Et les princes d’Issacar ont été avec Debora, et Issacar
avec Barak ; il a été envoyé sur ses pas dans la vallée.
Aux divisions de Ruben, grandes considérations de cœur
!
Pourquoi es-tu resté entre les barres des étables, à écouter
le bêlement des troupeaux ? Aux divisions de Ruben, grandes
délibérations de cœur !
Galaad est demeuré au delà du Jourdain ; et Dan, pourquoi
a-t-il séjourné sur les navires ? Aser est resté au bord
de la mer, et il est demeuré dans ses ports.
Zabulon est un peuple qui a exposé son âme à la mort,
Nephthali aussi, sur les hauteurs des champs....
... Maudissez Méroz, dit l’Ange de l’Éternel ; maudissez,
maudissez ses habitants ! car ils ne sont pas venus au
secours de l’Éternel, au secours de l’ †Éternel, avec
les hommes forts."
(Juges 5 :14-23)
Ce texte raconte comment les Hébreux se sont emparé du
grand royaume cananéen d'Hatzor, au nord. Bizarrement
il donne une liste de 11 tribus qui est différente de
la liste classique des 12 tribus. Les tribus nommées sont
: Éphraïm, Benjamin, Zabulon, Issacar, Nephtali, Ruben,
Dan, Asher, Makir, Galaad et Méroz.
On remarquera que les tribus de Juda et de Simeon ne sont
pas nommées. Cela indique que la Judée (royaume de Jérusalem)
ne faisait pas partie de l'alliance à cette époque ! Les
Hébreux se regroupaient donc seulement autour de la cité-état
de Sichem, en Samarie, qui , selon les Égyptiens, était
la plus puissante de la région.
Le texte indique que Ruben, Galaad, Dan, Asher et Méroz
n'ont pas participé à la guerre. Justement ces tribus
étaient les plus périphériques. Probablement n'étaient-elles
donc que peu liées à Sichem. Dan était probablement une
tribu de Danéens (donc des Grecs !) et n'était encore
que peu hébraïsée. Méroz est une tribu qui a ensuite disparu
puisqu'elle a été maudite. Galaad était peut-être l'ancien
nom de Gad (qui n'est pas cité). A moins que Gaalad n'ait
ensuite disparu. Un autre texte dit en effet : "Les
fils de Makir, fils de Manassé, marchèrent contre Galaad,
et s'en emparèrent.")
Makir était peut-etre l'ancien nom de Manassé puisque
Makir est fils de Manassé.
Ce qui serait intéressant à déterminer c'est ou se trouvaient
alors les tribus hébraïques les plus nordiques (Asher,
Nephtali, Zabulon et Issacar) qui occuperont ensuite le
territoire d'Hatzor. Étaient-elles déja installées dans
les montagnes à l'ouest d'Hatzor ? Ou plus au sud, à l'intérieur
de l'état de Sichem en Samarie ?
En ce qui concerne Asher, le cantique dit que cette tribu
était au bord de la mer. Cela indique qu'elle se trouvait
donc déja à sa place historique, à l'ouest d'Hatzor, au
sud de la Phénicie. Son territoire semblait donc correspondre
au "pays Caboul" qui avait jadis appartenu à un des peuples
de la mer. Selon la Bible, Salomon aurait même voulu offrir
ce pays au roi Phénicien de Tyr, en gage d'amitié.
La "période des patriarches" dont on parle dans la Genèse
est encore plus mythique. Probablement que chaque patriarche
était, à l'origine, considéré comme l'ancètre d'une seule
tribu. Plus tard, quand les 12 tribus vont s'unir, les
patriarches seront considérés comme des membres d'une
même famille qui se sont succédés.
Ainsi Abraham était probablement l'ancètre de la tribu
de Juda (ou plus exactement des Judéens de la région d'Hébron).
Isaac était probablement l'ancètre de la tribu de Siméon.
Jacob était probablement l'ancètre de la tribu de Manassé.
Jacob sera ensuite assimilé à Israel, l'ancètre de la
tribu d'Éphraïm.
Jacob / Israel était considéré comme le père des 12 tribus,
probablement car Éphraïm et Manassé formaient le coeur
de l'état de Sichem (état qui portera ensuite le nom d'"Israel").
Ces deux tribus sont aussi censées descendre de Joseph,
le fils de Jacob qui était parti le 1er s'installer en
Égypte. Peut-être fut-il une époque ou l'on pensait que
seuls les fils de Joseph avaient séjourné en Égypte ?
(D'ailleurs la Bible affirme que les autres fils ont épousé
des Cananéennes ou des Araméennes et non des Égyptiennes).
Cela expliquerait pourquoi c'est en Samarie / Israel que
vivaient tous les "prophètes" essayant de préserver la
religion monothéiste contre le paganisme persistant.
On remarquera cependant que les noms égyptiens cités dans
l'histoire de Joseph (Saphnathpane'ah, Asenath, Putiphar,
et Potipherah) ne datent pas de la bonne époque car ils
ne sont devenus à la mode qu'à partir de la 21 ème dynastie
égyptienne, soit aprés le 11ème siècle aprés Jc seulement,
ce qui est bien trop récent. Encore une légende écrite
tardivement, sans doutes
Plus tard, la Bible raconte que, pour mieux résister aux
Philistins, les Hébreux se sont unis pour former le royaume
d'Israel avec Jérusalem pour capitale. Ses rois furent
Saül (vers 1030-1010), David (vers 1010-970) puis Salomon
(vers 979-931). Ensuite le pays se divisa en deux royaumes
rivaux : Juda au sud (capitale : Jérusalem) et Israel
au nord (capitale : Sichem puis Samarie).
Pourtant rien dans l'archéologie ne vient confirmer cette
affirmation. Il semble bien au contraire que ces deux
pays ont toujours existé séparément depuis des millénaires.
Ce que l'on constate c'est que pendant longtemps Israel
/ Samarie fut un royaume puissant, peuplé et prospère
alors que Juda / Jérusalem n'était qu'un petit état archaïque,
trés peu peuplé et ne possédant pratiquement aucune véritable
ville.
Jérusalem ne pouvait donc pas être la capitale d'un empire
unifié à cette époque.
Cependant, même si l'empire de Salomon est sûrement un
mythe, il semble que le roi David ait bien existé. En
effet, on a retrouvé un texte (stèle d'El-dan) ou le roi
Hazaël d’Aram-Damas se vante d'avoir tué les rois Joram
II d'Israel et Achazia de Juda vers 842 av.Jc. Et il cite
bien la "maison de David" :
"J’ai tué Yéhoram (Joram II)
fils d’ Ahab roi d’Israël et j’ai tué Ahaziahou (Achazia)
fils de Yéhoram (Joram I) roi de la Maison de David. Et
j’ai mis leurs villes en ruines et mis leur pays dans
la désolation."
(La Bible parle bien de cette défaite des deux rois coalisés,
mais elle prétend qu'ils ne sont pas morts dans la bataille
mais à leur retour, sous les coups de Jéhu, lors d'un
putch.)
C'est seulement aprés la destruction d'Israel / Samarie
par les Assyriens, en 722 av.Jc, que le royaume de Juda
a commencé à évoluer et à devenir un vrai état centralisé.
Des milliers d'Israéliens Samaritains venus du nord vont
alors se réfugier en Judée. L'archéologie montre que c'est
seulement à ce momment que la Judée va vraiment se peupler
et se "civiliser" : L'architecture se développe, Jérusalem
s'aggrandit énormément, les poids sont normalisés, l'usage
des sceaux royaux apparait, etc...
Et parmi les réfugiés se trouvent certainement des prêtres
de Silo qui véhiculent les croyances monothéistes entretenues
par les grands prophètes d'Israel (comme Élie ou Élisée).
ils apportent aussi un ouvrage : "le livre de la loi"
(1ère version du Deutéronome). Sous l'influence de ce
livre, le roi Ezéchias (687-642 av.Jc) de Juda va alors
réformer le culte et lutter contre le polithéisme (Voir
: Rois II 18)
En 622 av.Jc, le roi Josias (640-609 av.Jc) de Juda retrouvre
ce "Livre de la loi" dissimulé dans le Temple de Jérusalem
et il se lance alors lui aussi dans une série de réformes
religieuses (Voir : Chroniques 34).
C'est probablement vers cette période ou peu aprés que
sera écrit le Pentateuque : à partir du "Livre de la loi"
les scribes de l'école deutéronomiste écriront le Deutéronome.
Dans ce livre, on sent une influence des traités assyriens
de vassalité du début du VIIè siècle av. Jc, qui énuméraient
les droits et les devoirs des peuples sujets envers leur
suzerain . C'est le même style qui est employé pour indiquer
les devoirs des Hébreux envers leur Dieu.
Ces scribes créeront aussi les livres de Josué, des Juges,
de Samuel et des Rois, en compilant et reliant diverses
traditions tout en les modifiant afin d'augmenter le prestige
de la Judée (et de Jérusalem) par rapport à la Samarie.
Dans le Pentateuque, la Genèse est elle-même écrite en
compilant plusieurs textes : D'abord sont réunis le texte
"J" ("Genèse Yahviste", écrite par un Judéen qui donne
le nom de "Yahvé" à Dieu) et le texte "E" ("Genèse Elohïste",
écrite par un Samaritain qui donne le nom de "El" à Dieu).
Plus tard leurs sont ajoutés un texte législatif "P"("Genèse
sacerdotale").
Les textes "J" et "E" sont repérables au fait que certains
passages de la Genèse (et de l'Exode et des Nombres)sont
racontés deux fois, sous une forme légèrement différente.
Exemples :
Il y a deux récits différents de la création du monde
(Gn 1,1-2,4a et 2,4b-23).
Il y a deux généalogies des descendants d'Adam (Gn 4,17-26
et 5,1-28).
Il y a deux récits différents de l’Alliance de Dieu av
†ec Abraham.
Il y a deux récits différents de l’attribution du nom
d’Isaac par Abraham à son fils.
Il y a deux histoires ou Abraham fait passer sa femme
pour sa sœur (Gn 12 ; 20 et 26)
Il y a deux histoires racontant le voyage en Mésopotamie
de Jacob, fils d’Isaac,
Il y a deux histoires d’une révélation faite à Jacob à
Beth-El.
Il y a deux histoires racontant que Dieu a changé le nom
de Jacob en celui d’Israël;.
Il y a deux histoires racontant que Moïse avait fait jaillir
de l’eau d’un rocher à Méribah.
Il y a deux histoires du miracle de la mer ''Rouge'' :
soit la mer est refoulée par un vent d’est soit elle est
fendue d'un coup par le milieu (Ex 14,21a et Ex 14,21b-22).
Il y a deux versions du Décalogue (Ex 20 et Dt 5).
Dans la plupart des cas, l’une des versions du doublet
fait référence à la divinité en l’appelant du nom de "Yahvé",
et l’autre version y fait référence en la nommant “El”
("Dieu").
Tout indique que ces textes ont été manipulés de manière
à faire croire à une trés ancienne prédominance culturelle
et religieuse de Jérusalem sur tous le territoire habité
par les Hébreux. En fait l'histoire et l'archéologie montrent
au contraire que l'essor de cette ville est tardif. Pendant
longtemps ce fut Sichem puis Samarie qui dominaient, alors
que Jérusalem n'était qu'une petite ville sans grande
puissance ni renommée. Les archéologues n'ont trouvé aucune
trace de ce fameux premier temple de Jérusalem, construit
par le mythique Salomon, et que la Bible présentait comme
le centre religieux de tous les Hébreux. En fait c'est
plutôt à Béthel que se situait le temple le plus important.
On peut dire que Jérusalem et la Judée ont profité
de la destruction de la Samarie / Israel pour s'approprier
tout son prestige culturel et spirituel.
Cependant, contrairement à ce qu'on prétend
souvent, les Samaritains n'ont pas disparu avec l'invasion
assyrienne de 722 av.JC. Les "10 tribus disparues
d'Israel" sont restées sur place et seule
une partie de la population a été déportée
en Assyrie.
Un texte assyrien dit ceci :
"J'ai assiégé
et occupé (la ville de) Samarie, et ai emmené
27280 de ses habitants captifs. Je leur ai pris 50 chars,
mais leur ai laissé le reste de leurs affaires."
Selon "II Rois 17, 23-28", cependant, d'autres
peuples furent déportés sur le teritoires
d'Israel et se mélangèrent aux samaritains
:
"... et Israël fut transporté
de sa terre en Assyrie, où il est jusqu’à
ce jour. Et le roi d’Assyrie fit venir des gens
de Babel (Babylone), et de Cuth, (Cutha) et d’Avva,
et de Hamath, et de Sepharvaïm, et les fit habiter
dans les villes de la Samarie, à la place des fils
d’Israël ; et ils possédèrent
la Samarie, et habitèrent dans ses villes."
Les Judéens en profitèrent pour dénigrer
les Samaritains, les considérant comme métissés
avec des païens.
Plus tard, en 587 av.JC, ce sera le tour de la Judée
(Jérusalem) de subir l'invasion : Elle sera vaincue
par l'Empire Babylonien et les Judéens (ou plus
exactement leurs élites) seront déportés
en Babylonie.
Ce fameux "Exil de Babylone".durera jusqu'à
ce que les Perses s'emparent de l'Empire Babylonien en
539 av.JC. Les Judéens purent alors retourner dans
leurs pays.
Les Livres d'Esdras et de Néhémie indiquent
cependant qu'une rivalité commencait à apparaitre
entre les Judéens et les Samaritains : Les Judéens
refusèrent l'aide des Samaritains pour reconstruire
le temple de Jérusalem ... et alors les Samaritains
essayèrent d'empécher la continuation des
travaux.
Les deux peuples continuèrent cependant à
vivre cotes à cotes sous la domination de
l'Empire Perse Achéménide (626 - 539
av.JC). C'est à cette époque que des éléments
de la religion Perse Zoroastrienne pénétreront
dans la religion judéenne : Le concept d'un Dieu
universel, les Archanges, le Messie, le Paradis, etc ...
La Samarie et la Judée furent ensuite englobées
dans l'Empire Grec d'Alexandre le grand (335-323 av.JC);
ce fut le début d'une longue période d'influence
grecque.
La région fut ensuite disputée entre plusieurs
dynasties grecques : Antigonides, Lagides puis Séleucides,
avant de reprendre son indépendance lors de la
révolte des Maccabées.(Judéens Makabim)
vers 175 - 140 av.JC..
La Judée fut alors gouvernée par la dynastie
Hasmonéenne (161 - 37 av.JC) qui s'empara de la
Samarie vers 111 av.JC et détruisit, en 108 (ou
128) av.Jc, le grand temple que les Samaritains avaient
construit sur le mont Garizim.
Les Samaritains prétendaient en effet que ce n'est
pas Jérusalem ou le mont Sinaï mais
le mont Garizim qui est le grand lieu sacré des
hébreux. Certains passages du Deutéronome
semblent en effet conserver la trace de l'importance
passée de cette montagne :
"Et il arrivera que, quand
l’Éternel, ton Dieu, t’aura fait
entrer dans le pays où tu vas pour le posséder,
tu mettras la bénédiction sur la montagne
de Garizim, et la malédiction sur la montagne
d’Ébal."
(Deutéronome 11, 29)
"Quand vous aurez passé
le Jourdain, ceux-ci se tiendront sur la montagne de Garizim
pour bénir le peuple : Siméon, et Lévi,
et Juda, et Issacar, et Joseph, et Benjamin ;..."
(Deutéronomes 27, 12)
La Judée Hasmonéenne annexa également
l'Idumée (Edom) et la Galilée dont ellle forca
les habitants à adopter la religion juive : C'est
la le début d'une politique de prosélytisme
religieux qui ira croissant pendant quelques siècles.
Les rois Hasmonéens accaparèrent aussi la
fonction de Grands-Prêtres à Jérusalem.
Cette annexion du pouvoir spirituel mécontentera
le peuple qui se divisera en Pharisiens (hostiles aux Hasmonéens)
et en Saduccéens (alliés aux Hasmonéens).
Elle éloignera également encore plus les Judéens
des Samaritains, restés fidèles à la
vieille lignée sacerdotale Lévite.
En 63 av.JC, la Judée et la Samarie tombèrent
aux mains de l'Empire romain qui les fit administrer par
des rois iduméens judaïsés : la dynastie
Hérodienne (37 av.JC - 94 ap.JC). La ville de Samarie
prend alors le nom de Sébaste.
Les relations entre Judéens et Samaritains continuèrent
à être tendues. Dans "Les Antiquités
judaïques, XVIII", Flavius Josèphe raconte
une profaniation qui a eu lieu en l'an 7 ap.JC :
"Des Samaritains, entrés
en secret à Jérusalem, jetèrent des
ossements humains sous les portiques. Dès lors
on interdit à tous les Samaritains l'accès
du Temple, ce dont on n'avait pas l'habitude auparavant."
Flavius Josèphe, dans "Les Antiquités
judaïques, XX", décrit aussi une bataille
entre les Samaritains et les Juifs (Judéens) qui
eut lieu sous l'empereur Romain Claude (41-54 ap.JC) :
"Les premiers des Samaritains
se rendirent chez Ummidius Quadratus, gouverneur de Syrie,
qui alors séjournait à Tyr ; ils accusèrent
les Juifs d'avoir incendié et pillé leurs
villages. (...) ..Les Juifs déclarèrent
que les Samaritains étaient responsables de la
révolte et du combat, et plus encore Cumanus, qui
avait été corrompu par leurs présents
et n'avait fait aucun cas du meurtre de ceux qu'ils avaient
tués."
Finalement la région fut entièrement annexée
par l'Empire Romain qui l'administra directement.
Les Judéens et les Samaritains se révoltèrent
alors en 66 - 73 ap.JC. Lors de cette guerre, 11 600 Samaritains
furent massacrés par les Romains sur le mont Garizim
(Sichem devient alors la ville romaine de Flavia Neapolis.),
et le temple de Jérusalem fut détruit par
un incendie.
Une deuxième révolte juive eu lieu en132
- 135 ap.JC; Elle provoqua la destruction de Jérusalem.
La ville romaine d'Aelia Capitolina fut construite à
son emplacement et devint interdite aux Judéens.
On raconte souvent que c'est alors que les Judéens
/ Juifs furent chassés du pays et qu'ils commencèrent
leur diaspora dans tous le bassin méditerranéen...
mais cela n'est qu'un mythe. En fait les Judéens
et les samaritains continuèrent à vivre
sur leur terre, sous le joug des Romains. Les Samaritains
purent reconstruire leur temple sur le mont Garizim
(avec l'aide des Romains) et les Judéens purent
fonder l'école de Yabné qui fut à
l'origine de l'actuel judaïsme rabbinique.
Plus tard, en 484, le nouveau temple du mont Garizim
fut détruit par les Bizantins. Ceux-ci massacrérent
ensuite une grande partie des Samaritains, en 529, et
594, lors de leurs ultimes révoltes.
Cependant les Judéens eurent plus de chance et
purent continuer à vivre en Judée sous le
joug bizantin jusqu'à l'arrivée des Arabes.
Les Judéens et les Samaritains restants se convertirent
alors pour la plupart à l'islam;
L'énorme majorité des Juifs existant à
notre époque, ceux que l'on appelait les "Juifs
de la diaspora", n'ont rien à voir avec des
Judéens chassés de leurs terres par les
Romains. Ils semblent plutôt descendre d'hommes
et de femmes convertis au judaïsme par des prosélytes
judéens. En effet, sous la dynastie Hasmonéenne,
les Judéens ont commencé à envoyer
de nombreux "missionnaires" pour convertir les
peuples voisins. Et ce mouvement s'est encore amplifié
ensuite, profitant des facilités de déplacement
dans l'Empire Romain. C'est ainsi que ce sont formées
des communauté juives un peu partout dans le monde
. Certaines ont même fondé des états
éphémères :: Berbères prés-Islamiques
du Magreb, Juifs Himyarites du Yémen, Juifs Falashas
d'Ethiopie, Khazars du Sud-Russie, etc ... Ce mouvement
de conversion ne s'arréta que lorsqu'il fut interdit
par les Chrétiens et les Musulmans, tout prosélytisme
juif devenant passible de la peine de mort.
Actuellement il reste encore quelques centaines de Samaritains
vivant à Naplouse (Sichem, prés du mont
Garizim) en Israel et à Horon.en Cisjordanie. Ils
continuent de ne lire que le Pentateuque (selon leurs
chroniques l'empereur romain Hadrien aurait fait détruire
tous leurs autres livres) et à refuser tous les
textes sacrés ultérieurs écrits par
les Juifs / Judéens. Ils restent attachés
également aux traditions hébraïques
les plus anciennes (vénération du mont Garizim)
et rejettent toutes les traditions adoptées plus
tardivement (par exemple : la croyance aux anges et à
la résurrection des morts). Une autre différence
: Les Samaritains ont conservé l'ancienne écriture
des Hébreux, alors que les Judéens ont adopté
l'écriture araméenne carrée depuis
leur exil à Babylone.
De tout cela il ressort que les traditions et textes bibliques
sont bien peu flables pour reconstituer l'histoire authentique
des Israéliens.
On se rend compte en effet que les Hébreux n'ont
pas envahi la "Terre Promise" à l'époque
de Josué, mais qu'ils vivaient déja en Palestine
à l'époque où celle-ci était
une possession égyptienne. On se rend compte que
le grand état de Salomon, qui regroupait la Judée
et la Samarie, n'a peut-être jamais existé.
.On se rend compte également que le vrai
peuple du Dieu Yahwé était probablement
les Samaritains et que les Judéens (juifs) n'ont
fait qu'usurper leur place à une date assez
tardive... .
Hors tout ceci ne peut que géner politiquement les Sionistes
actuels, en sappant à la base leurs revendications à la
possession de la "Terre promise".
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