La
femme de Jésus : 
Jésus était-il marié ?
Les Évangiles n'en disant rien, on ne peut donc ni dire qu'il
était marié ni qu'il était célibataire. Cependant il est difficile
de croire à son célibat tant les anciennes lois juives le
réprouvaient : Un homme devait se marier tôt et avoir une
nombreuse descendance, pour la plus grande gloire de Dieu
et d'Israël ! Les hommes célibataires ont été considérés comme
une malédiction pour la société juive.
Voici donc quelques arguments qui incitent
à penser que Jésus était marié :
- Bien que Jésus ait été un non-conformiste et ait eu beaucoup
de conflits avec la tradition juive, ses parents, Joseph et
la Marie, ne l'étaient pas. La Bible indique qu'ils faisaient
attention à obéir parfaitement aux lois. Hors le judaism antique
identifiait cinq responsabilités principales d'un père envers
son fils, dont une était de se charger de son mariage. A partir
du moment où un fils était physiquement mûr (vers 16 ans)
son père devait lui trouver une fille éligible. Retarder cela
de plus d'une décennie au delà de la puberté était interdit,
aucun homme ne pouvant s'abstraire du premier commandement
de Dieu : "soyez féconds et se multipliez-vous.". Il est donc
raisonnable de supposer que les parents de Jésus avaient respecté
leurs devoirs parentaux et avaient trouvé une jeune femme
pour Jésus. On ne voit pas pourquoi ils auraient abandonné
leurs responsabilités civiques et n'auraient pas contracté
un mariage.
- Dans Marc, Chapitre 6, il est écrit :
"Et il sortit de là, et vint
dans son pays ; et ses disciples le suivent.
Et le sabbat étant venu, il se mit à enseigner dans la synagogue..."
Jésus se comportait donc comme un "docteur de la Loi", un
"Rabbi".
Hors, à cette époque, un Rabbi célibataire et sans enfants
n'aurait pas été crédible et n'aurait pas attiré grand monde
: D'après la loi juive (La Mishnah. Kiddushim 4, 13) : "Un
homme non marié ne peut prétendre enseigner".
- Les Pharisiens cherchaient désespérément à prendre jésus
en défaut d'observance de la loi. Il est remarquable qu'aucun
ne lui ait reproché d'être célibataire.
- Dans jean 2,1-12, on décrit les noces de Cana :
"... Et le troisième jour,
il y eut une noce à Cana de Galilée, et la mère de Jésus était
là.
Et Jésus fut aussi convié à la noce, ainsi que ses disciples..."
-----> Ce mariage villageois semble n'être qu'une modeste
cérémonie locale, dont les mariés sont anonymes. Pourtant
Jésus y est invité et sa mère également. Ca indique que l'un
des mariés fait partie de leur famille.
"...Et le vin étant venu
à manquer, la mère de Jésus lui dit : Ils n’ont pas de vin.
Jésus lui dit : Qu’y a-t-il entre moi et toi, femme ? Mon
heure n’est pas encore venue.
Sa mère dit aux serviteurs : Faites tout ce qu’il vous dira.
Or il y avait là six vaisseaux de pierre, pour tenir de l’eau,
placés là selon l’usage de la purification des Juifs, pouvant
recevoir chacun deux ou trois mesures.
Jésus leur dit : Emplissez d’eau les vaisseaux. Et ils les
emplirent jusqu’au haut.
Et il leur dit : Puisez maintenant, et portez-en au maître
d’hôtel. Et ils lui en portèrent...."
-----> Quand les jares de vin sont vides, Marie demande à
Jésus de les remplir comme si elle était l'hotesse, la maîtresse
des lieux, et les serviteurs obéissent comme s'ils avaient
l'habitude de recevoir des ordres de Jésus et de sa mère,
qui ne sont pourtant censés être que deux invités. C'est normalement
à leur hôte de veiller au bon déroulement du repas, à moins
qu'il ne s'agisse du propre mariage de Jésus, hypothèse où
son intervention directe devient alors plausible :
Le fait que Marie ait demandé à Jésus de compléter le niveau
du vin indique il était le responsable de la restauration,
et donc que c'était lui le jeune marié.
"...Mais lorsque le maître
d’hôtel eut goûté l’eau qui était devenue du vin, et qu’il
ne savait point d’où celui-ci venait (mais les serviteurs
qui avaient puisé l’eau le savaient), le maître d’hôtel appelle
l’époux, et lui dit :
'Tout hôte sert d'abord le bon vin et, quand les gens sont
ivres, le moins bon, TOI, tu as gardé le bon vin jusqu'à maintenant'...."
-----> Ces mots sont manifestement adressés à Jésus puisque
c'est lui qui a complété le niveau du vin, et pourtant, dans
le texte, le maître d'hotel parle bien à "l'époux". Ne faut-il
pas en conclure, selon toute logique, que l'un et l'autre
ne faisaient qu'un ?
- Jésus semble effectivement s'être considéré comme un jeune
marié.
Ainsi, dans Matthieu 9,14-15, il est écrit :
"...Alors les disciples de
Jean viennent à lui, disant : Pourquoi, nous et les pharisiens,
jeûnons-nous souvent, et tes disciples ne jeûnent pas ?
Et Jésus leur dit : Les fils de la chambre nuptiale peuvent-ils
mener deuil tant que l’époux est avec eux ? Mais des jours
viendront, lorsque l’époux leur aura été ôté ; et alors ils
jeûneront...."
Et dans Jean 3,29, il est écrit :
"...Et ils vinrent à Jean,
et lui dirent : Rabbi, celui qui était avec toi au delà du
Jourdain, à qui tu as toi-même rendu témoignage, voilà, il
baptise, et tous viennent à lui.
Jean répondit et dit : Un homme ne peut rien recevoir, à moins
qu’il ne lui soit donné du ciel.
Vous-mêmes, vous me rendez témoignage que j’ai dit : Ce n’est
pas moi qui suis le Christ, mais je suis envoyé devant lui.
Celui qui a l’épouse est l’époux ; mais l’ami de l’époux,
qui assiste et l’entend, est tout réjoui à cause de la voix
de l’époux ; cette joie donc, qui est la mienne, est accomplie.
Il faut que lui croisse, et que moi je diminue...."
Mais avec qui Jésus aurait-il pu se marier ?
Dans l'évangile apocryphe de Philippe, il est écrit :
"...La compagne du Sauveur
était Marie de Magdala. Le Christ l'aimait plus que tous les
disciples, et souvent l'embrassait sur la bouche. Les autres
disciples s'en offensaient sans chercher à dissimuler leur
désapprobation et demandaient à Jésus : Pourquoi l'aimes-tu
davantage que chacun de nous? Et le Sauveur de répondre à
son tour: Pourquoi ne l'aimerais-je pas plus que vous ?..."
On remarquera que Marie de Magdala (Marie-Madeleine) suivait
Jésus partout comme le ferait une épouse avec son mari.
Par exemple, dans Luc, chapitre 8, il est écrit :
"...Et il arriva après cela,
qu’il passait par les villes et par les villages, prêchant
et annonçant le royaume de Dieu ;
et les douze étaient avec lui, et des femmes aussi qui avaient
été guéries d’esprits malins et d’infirmités, Marie, qu’on
appelait Magdeleine, de laquelle étaient sortis sept démons,..."
Et quand Marie-Madeleine a identifié Jésus après sa résurrection,
elle l'a appelé "Rabboni" en voulant se jeter dans ses bras
(Jean 20,1-18). Hors "Rabboni" est un titre araméen parfois
utilisé par une femme quand elle s'adresse à son mari (Jean
20:1-18).
Contrairement à ce qu'on croit souvent, il n'est écrit dans
aucun Evangile que Marie-Madeleine était une prostituée :
elle est seulement appelée "pécheresse". A supposer même que
Marie-madeleine fut une femme à la sexualité épanouie, cela
ne signifie pas forcément qu'elle pratiquait la prostitution.
Surtout si on envisage que sa réputation de pécheresse lui
vient de ce qu'elle n'était peut-être pas de religion
juive.
Dans Jean 11,1-2, on cite aussi une Marie de Béthanie, soeur
de Marthe et de Lazare, trois personnages intimes de Jésus
:
"... Or il y avait un certain
homme malade, Lazare, de Béthanie, du village de Marie et
de Marthe sa sœur.
C’était la Marie qui oignit le Seigneur d’un parfum et qui
lui essuya les pieds avec ses cheveux, c'était son frère Lazare
qui était malade....."
Et dans jean 12, 1-3 il est écrit :
"...Jésus donc, six jours
avant la Pâque, vint à Béthanie où était Lazare, le mort,
que Jésus avait ressuscité d’entre les morts.
On lui fit donc là un souper; et Marthe servait, et Lazare
était un de ceux qui étaient à table avec lui.
Marie donc, ayant pris une livre de parfum de nard pur de
grand prix, oignit les pieds de Jésus et lui essuya les pieds
avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l’odeur du
parfum...."
On considère habituellement que la "pécheresse" qui a couvert
Jésus de parfum était Marie de Magdala (Marie-Madeleine).
Elle et Marie de Béthanie étaient donc la même femme. Ainsi
Lazare était le beau-frêre de Jésus et Marthe était sa belle-soeur.
Dans Marc 14 il est écrit :
"...Et comme il était à Béthanie
dans la maison de Simon le lépreux, et qu’il était à table,
une femme vint, ayant un vase d’albâtre plein d’un parfum
de nard pur et de grand prix ; et, ayant brisé le vase, elle
le répandit sur sa tête...."
Et dans Luc 7 il est écrit :
"...Et voici, une femme dans
la ville, qui était une pécheresse, et qui savait qu’il était
à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d’albâtre
plein de parfum ;
et se tenant derrière à ses pieds, et pleurant, elle se mit
à les arroser de ses larmes, et elle les essuyait avec les
cheveux de sa tête, et couvrait ses pieds de baisers, et les
oignait avec le parfum...."
Dans Matthieu 26 il est écrit :
"...Et comme Jésus était
à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux,
une femme, ayant un vase d’albâtre plein d’un parfum de grand
prix, vint à lui et le répandit sur sa tête comme il était
à table...."
On notera que l'onction des pieds était un rite spécifique
aux rois et messies légitimes. C'était un rituel d'union sacrée
entre un prétendant au trône et la haute prêtresse de son
Royaume (comme chez les Pharaons). Nous le trouvons même mentionné
brièvement dans le Cantique des Cantiques entre les amants.
Dans Jean 11 il est écrit :
"...Et plusieurs d’entre
les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie, pour
les consoler au sujet de leur frère.
Marthe donc, quand elle eut ouï dire que Jésus venait, alla
au-devant de lui ; mais Marie se tenait assise dans la maison.
Marthe donc dit à Jésus : Seigneur, si tu eusses été ici mon
frère ne serait pas mort ;
mais même maintenant je sais que tout ce que tu demanderas
à Dieu, Dieu te le donnera.
Jésus lui dit : Ton frère ressuscitera.
Marthe lui dit : Je sais qu’il ressuscitera en la résurrection,
au dernier jour.
Jésus lui dit : Moi, je suis la résurrection et la vie : celui
qui croit en moi, encore qu’il soit mort, vivra ;
et quiconque vit, et croit en moi, ne mourra point, à jamais.
Crois-tu cela ?
Elle lui dit : Oui, Seigneur, moi je crois que tu es le Christ,
le Fils de Dieu, qui vient dans le monde.
Et ayant dit cela, elle s’en alla et appela secrètement Marie,
sa sœur, disant : Le maître est venu, et il t’appelle.
Celle-ci, aussitôt qu’elle l’eut entendu, se lève promptement
et s’en vient à lui...."
Notons que Marthe est seule à accueillir Jésus, Marie est
restée dans la maison et n'en sortira que lorsque Jésus lui
en aura donné l'ordre. Cela s'explique car elle respecte les
sept jours de deuil (coutume du Shiva) pour la mort de son
frêre Lazare. Pourquoi ne rejoint-elle pas Marthe ? Parce
que les femmes mariées en période de Shiva ne sont autorisées
à sortir de chez elles que sur l'ordre formel de leur mari.
Hors Marie ne vient que quand elle pense que Jésus l'appelle.
Donc le comportement de Jésus et de Marie de Béthanie est
conforme au comportement traditionnel d'un couple juif.
A noter également que dans l'évangile gnostique selon Philippe
il est écrit :
"Il y en avait trois qui marchaient toujours avec le Maître : Marie sa mère et sa sœur et Madeleine appelée sa compagne..."
"... La compagne du Fils
est Marie-Madeleine. Le Sauveur aimait Marie plus que tous
les disciples et l'embrassait souvent sur la bouche. Les autres
disciples s'en offensaient... Ils lui dirent : 'Pourquoi l'aimes-tu,
elle, plus que nous tous ?' Le sauveur leur répondit en disant
: 'Pourquoi ne vous aimé-je pas comme elle je l'aime ?'...
"
Cependant il y a tout de même un problème. Dans le Deutéronome
23,2 il est écrit :
"L’enfant illégitime n’entrera
pas dans la congrégation de l’Éternel ; même sa dixième génération
n’entrera pas dans la congrégation de l’Éternel."
Selon la loi juive il était donc interdit à un enfant illégitime
d'épouser une femme juive. Hors des rumeurs colportées par
les juifs au moyen-age racontaient que Jésus était un batard,
fils d'un soldat romain qui aurait violé sa mère. Ces rumeurs
étaient trés anciennes car déja les pères de l'église les
citaient.
Si Jésus était vraiment un enfant illégitime alors il n'aurait
pas pu épouser une juive.
Cela indiquerait donc soit que Jésus n'a pas épousé Marie-Madeleine,
soit que ces rumeurs n'étaient que des calomnies inventées
par les juifs pour discréditer le christianime, soit que Marie-Madeleine
n'était pas juive ... ce qui expliquerait pourquoi on la considérait
comme une pécheresse.
A noter qu'on a récemment découvert un morceau
de papyrus, daté du 6-9ème siècle, contenant
un fragment d'évangile inconnu auquel on a donné
le nom de "Evangile de la femme de Jésus".
Voila ce qu'pn a pu y déchiffrer :
"Les disciples dirent à
Jésus...
nie. Marie en est digne ...
Jésus leurs dit : "Ma femme ...
Elle pourrait être mon disciple ...
laissez les gens méchants se vanter...
demandez-moi, j'habite avec lui afin de ...
une image."
---> On ignore si ce texte est authentique, mais s'il est
vrai alors il apporte une preuve de plus au fait que Jésus
était marié.
Celà choquerait les chrétiens actuels d'apprendre
que Jésus avait une femme ... mais il n'en a peut-être
pas toujours été ainsi. Ainsi, Clément
d'Alexandrie (mort en 215 ap.JC) raconte, dans son livre "Stromates
III,6,49", que certains chrétiens
disaient que Jésus n'était pas marié
... ce qui voulait donc dire que la majorité des chrétiens
pensaient alors que Jésus était marié.
Et voici même un extrait de l'Évangile apocryphe
de Thomas qui montre bien qu'on n'a pas toujours cru que Jésus
vivait chastement à l'écart des femmes :
"...Et Salomé dit à Jésus
: 'Qui es-tu, homme ? De qui es-tu donc né pour être ainsi
entré dans mon lit et avoir mangé à ma table ?' "
... Cependant n'oublions pas qu'à l'époque romaine les gens mangeaient couchés dans des lits ... donc ne jugeons pas trop vite.
Et, en ce qui concerne les disciples de Jéus, c'est la même chose : Tout porte à croire qu'ils n'étaient pas célibataires.
Ainsi, les Evangiles parlent de la belle-mère de Simon-pierre, ce qui prouve qu'il était marié.
Dans Marc 1;30 on lit :
"Or la belle-mère de Simon était là couchée, ayant la fièvre."
Dans Matthieu 8;14 on lit :
"Et Jésus, étant venu dans la maison de Pierre, vit la belle-mère de Pierre couchée là et ayant la fièvre."
Dans Luc 4;38 on lit :
"Et s’étant levé, il sortit de la synagogue et entra dans la maison de Simon. Et la belle-mère de Simon était prise d’une grosse fièvre, et on le pria pour elle."
La première Epitres aux Corinthiens 9;5 est encore plus explicite :
"N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur comme femme, comme font aussi les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ?"
D'ailleurs, dans les premiers temps de l'Eglise, il semble bien que les femmes pouvaient être diacres, comme le montre l'Epitre aux Romains 16;1-15 :
"Or je vous recommande Phœbé, notre sœur, qui est servante de l’assemblée qui est à Cenchrée, afin que vous la receviez dans le Seigneur, comme il convient à des saints, et que vous l’assistiez dans toute affaire pour laquelle elle aurait besoin de vous ; car elle-même aussi a été en aide à plusieurs, et à moi-même (...) Saluez Marie, qui a beaucoup travaillé pour vous (...) Saluez Philologue, et Julie, Nérée et sa sœur, et Olympas, et tous les saints qui sont avec eux."
La Première Epitre aux Corinthiens 11;5 dit même que les femme pouvaient prêcher à l'église :
"et toute femme qui prie ou qui prophétise, la tête découverte, déshonore sa tête, car c’est la même chose qu’une femme qui serait rasée."
---> "Prophétiser" doit être compris ici comme signifiant "prêcher".
Même si les premiers Chrétiens avaient un idéal ascétique, cela ne les empéchait donc pas d'être mariés. Et, à cette époque, les femmes avaient accés à des postes ecclésiastiques, chose qui ne leurs sera interdit que plus tard.
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