DOSSIER JÉSUS :



Jésus en Inde :                                                                           


Selon le romain Sossionus Hiéroclès (dans "Aux chrétiens") Jésus , aprés la crucifiction, aurait fuit les juifs et aurait réuni un groupe de 900 "voleurs" dans la région de Damas.
C'est justement à 5 km de Damas que se trouve encore actuellement le lieu-dit "Mayuam i Isa" ("lieu ou a vécu Jésus"). L'historien persan Mir Kawand dit que Jésus y a vécu et enseigné aprés la crucifiction. (On remarquera que, d'aprés la Bible, c'est prés de Damas que Paul aurait rencontré Jésus).

Le père de l'église Irénée dit dans son livre "Contre les hérésies" que Jésus a vécu vieux, et est resté en "Asie" avec son disciple Jean, et quelques autres, jusqu'au temp de l'empereur Trajan, avant de mourir finalement. Hors le règne de Trajan a commencé en 98, alors que Jésus avait juste cent ans.

Selon Eusèbe de Césarée, Le roi Abgar 5 Ukkuma (Uchomo le noir) roi d'Osrhoène (capitale : Edesse / Urfa) de 09 à 46 ap.Jc, aurait écrit à Jésus pour lui demander de le soigner. Jésus lui aurait envoyé son disciple Thaddée. (Lire la correspondance entre Jésus et le roi d'Edesse ICI)

Le perse Faquir Muhammed dit que, de Damas, Jésus aurait envoyé son apötre Thomas à Nisibis prés d'Edesse (pour en guérir le roi) avant de s'y rendre lui-même avec Marie.

L'historien persan Mir Muhammaddans ben Khawand est l'auteur, en 1417 du livre Rauza-tus-Safa fi Sirat-ul-Ambia wal Muluk wal Khulafa (jardins de la pureté sur la biographie des prophètes, des rois et des Califes). Dedans, il mentionne une tradition concernant une visite de Jésus et Marie à Nasibain :

"Jésus (la paix soit sur lui) a été appelé 'le Messie' parce qu'il était un grand voyageur. Il portait une écharpe de laine sur sa tête et un manteau de laine sur son corps (comme les soufis). Il avait un bâton dans sa main ; il avait l'habitude d'errer d'un pays à l'autre et de ville en ville. À la tombée de la nuit il restait où il était arrivé. Il mangait des plantes des forêts, buvait l'eau des forêts, et voyageait à pieds. Ses compagnons, dans un de ses voyages, lui avaient une fois acheté un cheval ; il a monté ce cheval pendant un jour, mais comme il ne pouvait pas le nourrir, il l'a renvoyé. Voyageant dans son pays, il est arrivé à Nasibain. Avec lui étaient quelques uns de ses disciples qu'il avait envoyé dans la ville pour prêcher. Dans la ville, cependant, il courrait des rumeurs fausses et infondées au sujet de Jésus (que la paix soit sur lui) et de sa mère. Le gouverneur de la ville a donc arrêté les disciples et a appelé Jésus. Celui-ci a miraculeuxment guéri quelques personnes et a exhibé d'autres miracles. Le roi du territoire de Nasibain, avec toutes ses armées et ses personnes, est devenu alors un sectateur de Jésus. La légende de la descente de la nourriture, contenue dans le saint Coran, appartient aux jours de ses voyages."

Dans son "Tafsir ibn i jarir at Tabari", Tabari (839-923) Décrit le voyage de Jésus pour fuir les persécutions :

"Le roi était un homme rusé. Le peuple voulait le (Jésus) tuer et ce dernier s'enfuit (...) Lui et Marie, sa mère, durent émigrer de Palestine vers un pays lointain, en allant de pays en pays."

Dans le Tarikh-i-Kashmir d'auteur inconnu, il est raconté ceci :

"Dans les premiers écrits, il est mentionné que soixante-dix ans après la disparition d'Alexandre le Grand , Jésus Christ est né. À l'âge de trente ans, Dieu l'a élevé au statut d'apôtre. À l'âge de trente-trois ans, il a quitté la Palestine pour se rendre dans la vallée sacrée (Cachemire). Il est mentionné dans les travaux historiques que Jésus-Christ est arrivé en Syrie en compagnie de ses disciples. Il est écrit dans des œuvres authentiques que six jours après sa crucifixion, Jésus visita plusieurs endroits et rencontra Zacharie, Marie et ses Disciples et est parti ensuite pour une destination inconnue."

Selon les textes apocryphes des "Actes de Thomas", Jésus et Thomas seraient ensuite allé à Adrapa (Andrapolis) en Paphlagonie.
Puis Jésus aurait obligé son disciple à aller chez Gundafor / Gudhaphar (Gondaphoros / Gondophares / Gaudnaphar / Gondafras / Vindapharnah) roi "Indo-parthe" qui régnait au Cachemire et au Pakistan (Il correspondait à "Phraotés", roi de Taxila au Gandhara selon la "Vie d'Apollonius de Tyane", ainsi probablement qu'à Gaspar l'un des trois rois-mages.) Par la suite, Jésus aurait rejoint Thomas à Taxila, vers 47.

D'ailleurs l'existence de chrétiens en Inde est attestée anciennement car Eusèbe de Césarée dit que Pantène d'Alexandrie les aurait renconté :
"II en serait revenu avec un exemplaire de l'évangile que Matthieu avait écrit en langue hébraïque et qui semble n'avoir contenu que des paroles de Jésus".
(Ce 1er évangile de Matthieu pourrait être la "Source Q".)

Dans le "Rouleau de Safed" ou "Rouleau de Mehgheehlla", découvert en 1882 prés du lac de Tibériade, il est dit aussi que Yeshai (Jésus) fut condamné à mort pour incitation à la rébellion contre Rome, mais parvint à s'enfuir et voyagea jusqu'en Inde... cependant tout laisse à penser que ce texte n'est qu'un canular.

Le livre perse "Farhang Asafia"(Farhang-i-Aasifiya, 1868-1898) affirme que Hazrat Isa (Jésus) se faisait alors appeler "Yuz Asaf" (ce qui signifierait "chef des purifiés" selon certains) et qu'il voyagea en Perse, afghanistan et Pakistan :

"Quand Hazrat Isa (Jésus) eut guéri les lépreux, ces derniers furent admis parmi les gens sains et appelés 'Asaf' (purifiés)."

Le poète Faizi (16ème siècle) est l'un des premiers à l'avoir ainsi appelé : "Yuz o Kristo" (Yuz et Christ).

Dans une page perdue du livre Tarikh-i-Kashmir, l'historien persan Mullah Nadiri (vers 1420) aurait fait mention de Yuz-Asaph, à la page 69. L'annotation de ce document énonce que six jours aprés sa crucifixion, Jésus aurait visité plusieurs endroits et rencontrés Zacharie, Marie et ses Disciples, puis serait parti alors pour une destination inconnue. À l'âge de trente-trois ans, il quitta la Palestine pour la Vallée Sacrée (Cachemire) et voyaga sous le nom de Yuz-Asaf :

"Raja Akh (dont nom était Ach), vint au trône (du Cachemire). Il gouverna soixante années. Il est dit qu'il fonda le village d'Achabaal dans l'arrondissement de Kothar. Après lui son fils, Gopananda, gouverna le pays sous le nom de Gopadatta (53-113) : beaucoup de temples furent bâtis mais, sur le Mont Solomon, le dôme du temple se craquela. Il envoya un de ses ministres nommé Sulaiman, qui était venu de Perse, pour le réparer. Les hindous protestaient que ce Ministre était un infidèle et appartenait à une autre religion.
Durant ce temps Hazrat Yuz-Asaf était arrivé de Bait-ul Muqaddas (le Sol Sacré) dans cette vallée sacrée pour proclamer ses prophéties. Il se consacrait lui-même, jour et nuit, à Dieu, et avait atteint des hauteurs de piété et de vertu, il déclarait lui-même être un Messager pour les gens du Cachemire. Il invitait les gens. Parce que les gens de la vallée avaient foi en ce Prophète, le Raja Gopadatta lui présenta l'objection des hindous (pour qu'il serve d'arbitre). C'est grace à la décision de ce Prophète que les ordre de Sulaiman, que les Hindous appelaient Sandeman, furent suivis au sujet du dôme.Cela se passait en l'année cinquante-quatre. Sur une des pierres des marches Sulaiman fit inscrire : 'En ces temps Yuz-Asaf proclamait ses prophéties', et sur l'autre pierre des marches il fit inscrire aussi : 'Yuz-Asaf était Yusu (Jésus), Prophète des Enfants d'Israel'. J'ai vu dans un livre des Hindous que ce prophète était vraiment Hazrat Isa (Jésus), Ruh-Allah (l'Esprit de Dieu) sur qui soit la paix (et les salutations) et qui avait également pris le nom de Yuz Asaf. La vraie connaissance est avec Dieu. Dans cette vallée, après son départ, il a été mis au repos dans le Mohalla Anzmarah. On dit également que les lumières de la prophétie émanaient de la tombe de ce prophète. Le Raja Gopadatta avait régné pendant soixante ans et deux mois...'."


Actuellement, au-dessus de la ville de Srinagar, existe encore un temple construit sur une colline appelée "Trône de Solomon" (Takht i Suleiman). Le Roi Gopadatta l'aurait restauré vers l'époque de Jésus et on y trouve une inscription retraduite en 874. Mullah Nadiri en écrit ceci dans son Tarik i Kashmir :

"... Yuz Asaf arriva de Palestine et proclama sa qualité de prophète dans la vallée du Cachemire. Il consacra ses jours et ses nuits aux prières et se comporta avec piété et sainteté. Il porta la parole de Dieu au peuple du Cachemire. Beaucoup devinrent ses disciples. Leroi lui demanda de conduire les Hindous sur le droit chemin.
Suleyma répara le trône de Salomon et construisit quatre piliers portant les inscriptions suivantes :
Le maçon de ce pilier est Bihishti Zargar. En l'année cinquante quatre.
Khwaja Rukun fils de Murjan a érigé ce pilier.
A ce moment Yuz Asaf a proclamé sa prophétie. En l'année cinquante quatre (= 78 ap.JC).
Il est Yuzu (Jésus), prophète des enfants d'Israël."


Le volume 2 du Jami-uf-Tamarik indique que Yuz Asaf aurait visité Masslige, où il s'est occupé de la tombe de Sem, le fils de Noé.

L'historien Shaikh al Sa'id us Sadiq (mort au Khorasan en 962) écrit, dans le "Ikmal ud din", que Yuz-Asaf est allé deux fois en Inde et qu'il est mort au Cachemire :

"Yuz Asaf, après avoir erré dans beaucoup de villes, a atteint ce pays qui s'appelle le Cachemire. Il a voyagé loin et est resté là et a dépensé sa vie (restante) jusqu'à ce que la mort l'ait rattrapé : il a été élevé vers la lumière. Mais avant sa mort, il a appelé un de ses disciples, Ba'bad (Thomas), qui le servait et était bien versé dans tous les sujets. Il lui a exprimé sa volonté et a dit : ` Mon heure pour quitter ce monde est venue. Continuez votre tache correctement et ne déviez pas de la vérité, et dites vos prières régulièrement.'
Il a alors dirigé Ba'bad pour préparer un tombeau au-dessus de lui (à l'endroit même ou il est mort). Il a alors étiré ses jambes vers l'ouest et la tête vers l'est et est mort. Que Dieu le bénisse."


Dans le même livre, il est dit que Yuz Asaf enseignait en paraboles de la même manière que Jésus dans la Bible. Voici une parabole de Yuz Asaf qu'on peut mettre en parallèle avec celle du semeur mentionnée dans les évangiles :

"Quand un semeur sème, quelques graines tombent sur le chemin, et les oiseaux prennent les graines. Certains tombent sur la terre stérile, et quand elles atteignent la base pierreuse elles se désèchent. Une certaine partie tombe parmi les épines et ne se développe pas : mais la graine qui tombe sur la bonne terre, croit et apporte son fruit.
Le semeur est représente le sage, la graine représente ses mots de sagesse. Les graines prises par les oiseaux signifient les gens qui ne comprennent pas. Les graines sur la terre pierreuse sont comme les mots de la sagesse qui vont dans une oreille et sortent par l'autre.
Les graines tombées parmi les épines sont comme ceux qui entendent et comprennent mais n'agissent pas en conséquence. Les graines qui tombent sur la bonne terre sont comme ceux qui entendent les mots de la sagesse et leurs obéissent."


Dans le Rajatarangini (écrit par Pandit Kalhana en 1148), il est dit qu'Isana (Jésus) aurait sauvé la vie d'un certain Vazir au Cachemire.

En Inde, le Bhavishya Mahapurana III,16-33 (compilé par Sutta en 115 ap.JC) indique que Isa-Masih (Jésus le messie) serait allé jusqu'au Ladakh ou Shalivahan (Shalivahâna), roi d'Ujjain, l'aurait rencontré en 48 prés de Srinagar (Ce roi est connu pour avoir fondé "l'ère Saka" afin de célébrer sa victoire contre le satrape Scythe Vikramaditya d'Ujjayini en 78). Contrairement aux évangiles, la date exacte de ce livre est clairement connue. Elle a été compilée par Sutta ou Viyas en l'an 115. (Jésus le Christ étant censé être mort à 120 ans, ainsi ce texte aurait été compilé cinq ans avant sa mort) :

"Shalivahan (Shalewahin, 39-50 ap.JC), qui était un petit-fils de Bikramajit, a assuré le gouvernement. Il a vaincu les hordes hostiles des Chinois, des Parthes, des Scythes et des Bactriens. Il a dessiné une frontière entre les Aryens et les Mlecchas (= les non-Hindous). Un jour, Shalivahan, chef des Sakyas, est entré dans l'Himalaya. Là, dans la terre de Hun (= Ladakh, une partie de l'empire Koushan), le roi puissant a vu un homme assis sur une montagne. Sa peau était claire et il portait des vêtements blancs.
Le roi a demandé à l'homme saint qui il était. L'autre a répondu : 'je suis connu comme UN fils du Seigneur (ishaputra), né d'une vierge (kumarigarbhasambhava), prêcheur de la religion des Mlecchas et partisan de la vérité.' Le roi lui a alors demandé : 'Quelle est votre religion ?' L'autre a répondu, 'Ô grand roi, je viens d'un pays étranger, où il n'y a plus de vérité et où le mal ne connaît aucune limite. Dans la terre des Mlecchas, je suis apparu en tant que Messie. Par moi les pécheurs et les délinquants durent souffrir, et dans leurs mains moi aussi j'ai souffert. La démone Ihamasi des dasyus (barbares) s'est manifestée sous une forme terrible ; J'ai été livré à elle par les non-croyants et fini dans le royaume de Ihamasi.
"Ô roi, prêtez votre oreille à la religion que j'ai apportée aux non-croyants : après la purification de l'essence et du corps impur et après avoir cherché le refuge dans les prières du Naigama, l'homme priera l'éternel. Par la justice (ou l'amour), la vérité, la méditation et l'unité de l'esprit (ou pureté du coeur) , l'homme trouvera son chemin vers Isa (ou Dieu) au centre de la lumière (ou soleil). Dieu unira finalement en lui l'esprit de tous les êtres errants. Ainsi, ô roi, Ihamasi sera détruite ; et l'image heureuse d'Isa, le donateur du bonheur, restera pour toujours dans nos coeurs ; et je suis appelé Isa-Masih (Jésus le Messie).' Après que le roi ait entendu ces mots, il a pris l'enseignant des non-croyants et l'a renvoyé vers leur terre sans pitié."
(vers 16-33 du troisième khanda du Pratisarga parvan du Bhavishya Mahapurana)

On notera ci-dessus que "l'homme saint" a employé l'article indéfini, "UN" en se décrivant comme, "UN fils du Seigneur". Cette appellation sert donc à décrire son statut spirituel, et non sa position littérale en tant que fils unique de Dieu.

Dans le Negaris Tan i Kashmir, il est expliqué que le roi Shalivahan a oroposé une femme de ménage à Jésus et que celui-ci a fini par accepter. Celle-ci s'appelait Marjan et aurait eu ensuite des enfants avec Jésus.

Dans le Rajatarangini de Kalhana, écrit en 1128, est écrit une étrange histoire où ce n'est pas Jésus mais un des ses disciples qui est crucifié :

"Saint Issana vivait à Ishbar sur la rive du lac Dal au Cachemire. La réputation de ce sait fut grande : ses prêches étaient écoutés de tous et il entraîna à sa suite beaucoup dedévots. Sandiman, aussi appelé Sandimati, un de ses principaux disciplesn fut emprisonné pendant dix ans, puis il fut crucifié.
Saint Issana accourut et vit trois sentences écrites sur le front de Sandiman :
1. Cet homme vivra dans la pauvreté.
2. Au bout de dix ans de prison, il sera crucifié.
3. Aprés sa résurrection, il sera roi.
Sandiman fut crucifié dans une enceinte clôturée et la foule assista ç son supplice. Pendant la nuit, de saintes femmes vinrent et entourèrent son corps. Saint Issana, affligé, accourut en ce lieu, et le troisième jour, Sandiman revint à la vie. Stupéfaits, les gens accoururent pour le voir et lui offrirent le trône du Cachemire. Il repoussa cette offre. Mais les gens ne le laissèrent pas partir et il finit par accepter d'être leur roi."


Dans le livre bouddhiste de "Balauhar et Budasaf", il semble bien que Budasaf (Bud-Asaf) soit la même personne que le Yuz-Asaf des écrits musulmans. Ce livre dit ceci sur Budasaf :

"Il a atteint le Cachemire, qui était la région la plus lointaine à laquelle il est allé, et y a fini sa vie. Il a laissé le monde et a légué son héritage à un certain disciple appelé Ababid qui l'avait servi. Tout ce qu'il faisait était parfait. Il l'a averti et lui à dit :
'On a trouvé un sanctuaire digne, on l'a décoré et on y a amené des lampes pour le mourant. J'ai assemblé la foule avec un visage vrai. Et maintenant je prépare mon esprit par mon ascension du monde, par la séparation de mon âme de mon corps.Obéissez aux commandements qui vous ont été donnés, et ne déviez pas du chemin de la vérité mais restez fermement dedans avec gratitude.
Ababid paut être le chef.' Il a alors commandé à Ababid de niveler l'endroit pour lui ; il a étiré ses jambes dehors et les posa. Puis, tournant sa tête au nord et son visage vers l'est, il a trépassé."


Le Qisa Shazada Yuzasaph wo hakim Balauhar ("Histoire du Prince Yuzasaph et du Philosophe Balauhar") est la version urdue du Livre "Balauhar et Budasaf". Ce document vient du Khuda Baksh Library de Patna (Bihar, Inde).Voila ce qui est dit à la page 131 de ce livre :

"Parti de cette ville, il (Yuz-Asaf) visita plusieurs autres villes en prêchant aux gens. Puis il arriva à la capitale du Cachemire. Alors il appela tous les gens pour le Royaume de Dieu. Il resta là au Cachemire jusqu'au dernier jour de sa vie. A ce moment il appela un de ses disciples, qui était connu parmi les gens par le nom de Yabid. Ce disciple avait servi son maître avec beaucoup de dévotion et avait obtenu un haut statut dans la succession spirituelle. Dictant maintenant sa volonté, Yuzasaph dit : ' Maintenant en ces derniers moments mon esprit est prêt à voler vers l'Unité Sacrée. Il est nécessaire pour vous tous de suivre les Commandements de Dieu. Aucun ne devrait aller vers le mensonge en partant de la vérité. Vous devez tous adhèrer aux prières et vous hater vers la vérité.' Après avoir dit cela, il rendi son dernier soupir.Chers lecteurs, beaucoup de sagesse est contenue dans cette histoire. Comprenez la sagesse cachée et suivez les enseignements spirituels et moraux si bien que les désirs pour le monde matériel soient détruits dans vos coeurs."
(Qisa Shazada Yuzasaph wo hakim Balauhar, p. 131).

Dans Le volume 2, Chapitre 2, pages 177 à 178 de son livre "Ain-ul-Hayat", Ibn-i-Muhammad Hadi Muhammad Ismail énonce ceci en ce qui concerne Yuz-Asaf :

"Il allait de ville en ville en prêchant. Il arriva finalement dans une ville de Cachemire. Il invita ses habitants à pratiquer la vertu et résida en ce lieu jusqu'à sa mort, et son sacré quitta son corps terrestre et alla reposer avec Dieu. Mais avant sa mort il appela son compagnon Ba'bad et lui fit construire un tombeau pour lui. Il posa lui-même sa tête vers L'est et étira ses jambes vers L'ouest, puis s'en alla vers le lieu d'éternité."

On dit que Jésus aurait enterré sa mère dans une ville s'appelant actuellement Mari (Muree en anglais) prés de la montagne Pindi Point, à l'est de Taxila et à l'ouest de Rawalpindi, à la frontière entre le Cachemire et le Pakistan. Ce tombeau existe encore et est appelé le "Mai Mari Da Asthan" c'est à dire "l'endroit du repos final de la mère Marie". Il est vénéré depuis longtemps par les musulmans en tant que tombe de la mère d'Issa / Jésus. Il est orienté est-ouest à la manière juive, en dépit du fait qu'il est dans un secteur musulman. Malgré son antiquité, ce tombeau ne peut pas être indou non plus puisque les Hindous contemporains du Christ incinéraient leurs morts et dispersaient leurs cendres tout comme les Hindous aujourd'hui. Quand les musulmans se sont emparés de ce secteur au septième siècle, tous les monuments "infidèles" ont été détruits, mais ils ont identifié cette tombe en tant que relique d'un "peuple du livre", chrétien ou israélite, et l'ont respectée.

Cependant on trouve encore deux autres "tombes de Marie" dans la région : une à Kashgar, au Ladakh et une dans le Xinjian. Il est possible que dans l'une d'elles soit enterrée une certaine Maryan (Marie-Madeleine / Marie de Magdala ?) que Jésus aurait épousée au Cachemire selon la tradition.

Dans le sud du Cachemire, à 40 km de Srinagar, entre les villages de Naugam et de Nilmge il y a une plaine appelée Yuz-Marg (la plaine de Yuz Asaf). Il y a aussi un bâtiment sacré appelé Aish Muqam (repos d'Issa / Jésus) à 60 km au sud-est de Srinagar et à 12 km de Bij Bihara.
Dans l'Aish Muqam il y a une relique sacrée appelée le "baton de Moïse" 'ou "baton de Jésus", que la légende locale prétend avoir appartenu à Moïse lui-même. On dit que le Christ le posséda également, peut-être pour confirmer son héritage mossaïque.

La tombe de Jésus / Yuz-Asaf / Hazrat Isa se trouverait à Srinagar ou elle est encore vénérée. Elle porte le nom de "Rozabal" ce qui est une abréviation de "Rauza-Bal", signifiant le "tombeau du prophète". À l'entrée il y a une inscription expliquant que Yuz Asaf est enterré avec un autre saint musulman. Tous les deux ont une pierre tombale orientée nord-sud, selon la tradition musulmane. Mais ce sont en fait seulement des couvertures : les tombes réelles sont dans une crypte sous le plancher du bâtiment. Il y a une ouverture minuscule par laquelle on peut examiner la véritable chambre d'enterrement en-dessous, et on peut voir que le sarcophage contenant les restes terrestres de Yuz Asaf est orienté est-ouest selon la coutume juive. Ceci indique que Yuz Asaf n'était ni un saint islamique ni un indou.

(Voir le site sur le Rozabal, à Srinagar : http://www.tombofjesus.com)

Divers livres nous parlent de ce tombeau. Sa plus ancienne mention se trouve dans le Waqi'at-i-Kashmir (histoire du Cachemire) ou Tarikh Azami (Histoire d'Azam), écrit en 1747 par Khwaja Muhammad Azam Didamari qui décrit la tombe de Yuzasuf ou Youza Asouph.

Un décret fut émis en 1774 par la Haute Cour du Cachemire, présidée sur par le Grand Mufti et d'autres juges. Ce décret affirme clairement Que Yuzu-Asaph était envoyé comme un prophète aux gens de Cachemire, selon les traditions des Cachemiris :

"... Maintenant, cette cour, après avoir obtenu l'évidence, conclut ceci : Il a été établi que durant le règne du Raja Gopadatta, qui avait bâti beaucoup de temples et avait réparé, surtout, le Trône de Solomon sur la colline de Solomon, Yuz-Asaph était venu dans la vallée. Ce prince était pieux et saint. Il dépensait tout son temps dans la prières et la méditation. Les gens du Cachemire, étant devenus idolatres après la grande inondation de Noé, le Dieu omnipotent leurs a envoyé Yuz-Asaph comme un Prophète. Il proclamait l'unicité de Dieu. Yuz-Asaph fut enterré à Khanyar prés du lac, et le sanctuaire est connu sous le nom de Roza Bal.
Dans l'année 871 de l'Égire. Syed NasirUdDin, un descendant de l'Imam Musa-Raza, fut aussi enterré prés de la tombe de Yuz-Asaph..."


Le Bagh-i-Sulaiman est un ouvrage écrit par Mir Saadullah Shahabadi Kashmiri en 1780. C'est une histoire du Cachemire en persan. Il raconte que Yuzu Asaph (Jésus Asaph) était connu au Cachemire comme guide vers la Vérité. Il était appelé une "bénédiction" pour les gens de la Vallée de Cachemire. Sayyid Nasiruddin Rizvi, qui était un musulman soufi qui s'était consacré à la mémoire de Yuzu Asaf, fut enterré prés de lui en 1451 dans le RozaBal :

"Vertueux Sayyid Nasiruddin ! L'assemblée des croyants lui doit son existence !. Son tombeau est situé à Khanyar à Anzimar. Ce tombeau est remarcable à cause de la tombe éclairée d'un Prophète. Tout ceux qui visitent cet endroit sacré percoivent un arôme parfumé ! Il a été narré qu'un prince vint, abandonnant sa vie matérialiste, et adopta le sentier de la piété et de la vertu. A cause de son obéissance, Dieu l'a élevé au statut de messager. Il guidait les gens vers la Vérité et était une bénédiction pour la Vallée (du Cachemire). C'est pour cette raison que son tombeau est célèbre dans tout le pays."

A la page 34 du Tarikh-i-Kabir Cachemire (publié dans le Suraj Prakash Presse, à Amritsar, Punjab en 1902) il est écrit :

"Sayed Nasiruddin Khanyari est trés révéré car il a passé sa vie dans la piété et les prières. Il est enterré dans un sanctuaire célèbre appelé le Tombeau du Rozabal. Sa tombe est située au sud de la tombe sacrée d'un prophète. Khawaja Azam Didmari écrit que, dans le passé, un Prince qui s'absorbait lui-même dans les prières et les piétés atteignit l'état de Messager de Dieu et fut envoyé dans ce pays pour enseigner les gens. Son nom était Yuzu-Asaph. Après sa mort, il fut enterré ici à Mohala Anzmar près de Khanyar."

D'aprés un manuscrit Arabe, ce Prince était venu en voyageur de Sholapit au Cachemire et il fut enterré à Anzmar, prés de Khanyar et Srinagar. Certains croient que se trouve la le tombeau d'un grand Prophète qui n'est autre que Hazrat Isa, l'esprit de Dieu.

Selon le Tarikh-i-Hassan (Vol. 1, p. 377), le Wajees-ut-Tawarikh fut compilé en 1857 par Abdul Nabi Khanyari. Il doit être noté que le Raja Gopananda du Cachemire (49-109) y est mentionné dans ce passage :

"La tombe de Mir Sayid Nasiruddin est à Khanyar. L'endroit est aussi connu sous le nom de Rozabal. Il est dit qu'à cet endroit existe aussi la tombe de Paigambar Yuzu Asaf. C'était un prince venu à cet endroit. Grace à ses prières et sa piété extrême, il fut élevé au statut du Messager de Dieu pour les gens du Cachemire.(L'appellation Paigambar signifie Messager de Dieu). Il prêchait parmi les gens. Il est dit que le Raja Gopananda gouvernait sur le pays durant cette période."

Al-Tabari (839-923) expliquait également que "Budasab" (Yuz Asaf), au début, appelait le peuple à rejoindre la religion des Sabéens.

Cependant certains doutent que Yuz-asaf soit vraiment Jésus.
Pour eux ce nom vient du sanskrit "Bodhisattva" (désignant une sorte de saint bouddhiste n'ayant plus besoin de se réincarner). Il serait devenu "Bodisaf" en iranien et "Budasaf" ou "Yuzasaf" en arabe puis "Ioasaph" en grec et "Josaphat" chez les latins. Ainsi le livre bouddhiste de "Balauhar et Budasaf" serait devenu "Bilawhar et Buudaasf " chez les musulmans ismaéliens et "Barlaam et josaphat" en Occident).
C'est Jean Damascène (650 à 749), le dernier des pères de l'église grecque, qui aurait introduit le nom de Josaphat dans la liste des saints chrétiens. Hors si on regarde bien ce que dit la légende chrétienne de Josaphat (et même certains textes sur Yuz-Asaf), on voit que celui-ci était considéré comme un prince qui avait tout abandonné pour devenir un ascète. Hors cette histoire n'est autre que celle de la vie de ... Bouddha (telle qu'elle a été décrite dans le Lalitavistara sutra ) !

Pourtant Bouddha n'est jamais allé au Cachemire et il n'y est certainement pas mort puisqu'il a été enterré à Kushinagar. Cependant, dans certains textes arabes, le lieu de la tombe de Balahvar (Bouddha) est orthographié "Kushinara", mot qui a été confondu avec "Cachemire", d'où la confusion.
L'homme enterré dans le Rozabal aurait donc pu être un Bodhisattva bouddhiste, mais pas Bouddha lui-même. Cependant il lui aurait été localement identifié, ainsi qu'à Jésus, par les Musulmans.

En fait tout semble pouvoir s'expliquer.
Tout vient de Mirza Ghulam Ahmad (1839-1908), un musulman réformiste qui a créé la secte Ahmadiyya (secte des Ahmadis ou Qadianis) en 1889. C'est lui qui a popularisé l'identification de Jésus avec Yuz Azaf (Yuz Asaf signifiant "Jésus le rassembleur"). Depuis, les Ahmadis vénèrent le tombeau du RozaBal et ont un temple important situé à Srinagar au Cachemire. Selon eux, Jésus / Yuz Azaf était un prophète. Ils pensent qu'il avait été retiré de la croix, seulement évanoui, puis guéri avec la pommade "Marham-i-Isa" (pommade d'Isa / Jésus). Ensuite il serait parti vers Srinagar pour rassembler les tribus perdues d'Israël et il aurait fini sa vie au Cachemire vers l'âge de 120 ans.

Sir Francis Younghusband, résident anglais au Cachemire en 1911, écrivit également ces lignes sur les croyances de cette secte, dans son livre "Kashmir" :

"Il y a quelques 1900 ans, résida au Cachemire un saint homme du nom de Yus Asaf qui prêchait en paraboles et employait beaucoup de celles qui servirent au Christ, par exemple, la parabole du Semeur. Sa tombe se trouve à Srinagar et la théorie du fondateur de la secte Qadiani est que Yus Asaf et Jésus sont une seule et même personne."

Il semble, donc, que ce soit tardivement que le nom "Yuz-Asaf" ait été attribué à Jésus alors qu'à l'origine il désignait un Bodhisattva bouddhiste.
En tout cas, la vie de Yuz-Asaf, telle qu'elle est rapportée actuellement, semble bien comporter à la fois des éléments provenant de la vie de Bouddha et des éléments provenant de la vie de Jésus... Il est donc difficile de s'y retrouver !
Et pour tout compliquer encore plus, le nom de "Yuz-Asaf" a servi aussi, par la suite, à désigner un saint chrétien fictif.



Note 1 :
L'empereur Mogol Akbar, au seizième siècle, avait projeté d'unir l'Inde, alors coupée en factions religieuses, sous une religion simple qui contiendrait la quintessence de toutes les religions existantes. Akbar a évidemment choisi au moins une parole de Jésus pour l'inscrire sur le mur de la porte des victoires à la mosquée centrale de la ville qu'il a construit. Cette parole de Jésus est pourtant inconnue en Occident : elle est censée avoir été prononcée par lui en Inde et a été retrouvée sur un morceau de mur parmi les ruines de Fatehpur Sikri, au sud de New-Dehli, à 25 kilomètres d'Agra :
"Jésus, la paix soit sur lui, a dit ceci :
le monde est un pont, passe dessus mais n'y construit pas ta maison.
Celui qui espère pendant une heure, espère pour l'éternité.
Le monde existe, mais pour une heure passée dans la dévotion, tout le reste n'est rien."


Note 2 :
On remarquera qu'il existe encore actuellement un millier de "Suivants d'Issa, fils de Mariam" (Jésus, fils de Marie) dans quelques villages dispersés dans toute la région occidentale de l'Afghanistan. Ils sont généralement pris pour des musulmans mais leur chef est Abba Yahiyya (père Jean); et il est capable de réciter la succession des maitres sur presque soixante générations, en remontant jusqu'à Issa, fils de Mariam de Nasara, le kashmiri !

Leur tradition déclare clairement que Jésus le Christ a enseigné en Afghanistan et attiré des personnes, dont les descendants s'appellent les "suivants d'Issa".
Selon eux
"Jésus était un charpentier et également un berger... le livre saint de la communauté est la "Traditions du Masih (messie)".

Ils ne croient pas au Nouveau Testament et disent que c'est leur livre qui est le Nouveau Testament, et que les évangiles que nous avons, ne sont que partiellement vrais mais généralement écrits par les personnes qui n'ont pas compris les enseignements du maître Jésus.

Abba Yahiyya était certainement un homme érudit. Il avait entendu parler des enseignements des "hérétiques" comme il appelait les chrétiens d'Occident, et il ne se reconnaissait pas en eux :
"Ces personnes ont mal compris le message. Nous possédons l'histoire racontée par le maître (Jésus), et par lui nous serons sauvés et guéris. Certains des événements décrits dans ce document que vous appelez la Bible sont vrais, mais beaucoup sont modifiés ou imaginaires et ont supi des insertions pour des raisons moins que dignes. Isa a vécu plus de trente ans après que les matériaux que vous avez ont été accomplis, et il nous a expliqué ce qui était vrai."

Brièvement, leur doctrine est que Jésus était un fils de Dieu parce qu'il avait atteint ce rang par sa qualité et ses sacrifices. Ainsi il était égal à une personne divine. Il est venu après Jean-Baptiste, qui lui-même avait atteint le degré de développement le plus élevé possible à ce moment-là. Jean l'a baptisé avec l'eau, Jésus avec l'esprit et le feu. C'étaient les trois étapes de la compréhension, qui ont été enseignées par nos Chrétiens : Le baptême, l'esprit saint, et le royaume de Dieu sont trois étapes d'illumination. Cette idée est contraire à la doctrine chrétienne courante qui place Jésus comme intermédiaire entre les êtres humains et la connaissance parfaite de Dieu.

Ces "Suivants d'Issa" ont un repas rituel, comme le dernier dîner du Christ, mais ceci est effectué une fois par semaine. Du pain et du vin sont consommés, mais comme symboles des nutritions plus brutes et plus fines qui sont les expériences de l'accomplissement de la proximité à Dieu.
Ils sont convaincus, aussi, que le jour viendra ou le monde découvrirait la vérité au sujet de Jésus.

Note 3 :
Il est possible que Jésus ait également visité le sud-ouest du Thibet. En effet, l
e manuscrit thibétain Grugtha Thams-chand kyi Khuna dan Dod-Thsul Ston-pe Legs Shad Shel-gyi Melong semble contenir des informations à ce sujet. Ce document thibétain, écrit par Le-zan Chhes-kyi Nima, était la traduction d'un document Chinois ancien appelé "L'histoire des Religions et des Doctrines - Le Miroir De verre" : En voici une portion pertinente :

"Yesu, le professeur et fondateur de la religion, qui était né miraculeusement, s'est proclamé lui-même le Sauveur du monde. Il demandait à ses disciples d'observer les dix voeux (Dix Commandements), parmi lesquels il incluait la réalisation de la joie éternelle par les bonnes actions. Il prêchait que les actions néfastes plongent en enfer, la où il y a la misère et les tourment éternel. Un péché commis dans un état de pleine conscience ne peut pas être pardonné. Ceci est un des vertueux résultats venant des enseignements du Bouddha. Cette doctrine ne s'est pas propagée considérablement, mais a survécu en Asie pendant une longue période. L'information ci-dessus est dérivée des traités Chinois sur les religions et doctrines."

Cependant il semble qu'on n'ait pas affaire ici au Jésus des Chrétiens mais à un homonyme. En effet, la religion thibétaine Bön, antérieure au bouddhisme, avait connu un réformateur appelé Yesu, Yeshi, Esses ou Eshe. Son nom complet était Zhutrul Yeshi et il avait fondé un système monastique Bön dans le royaume du Shang-Shung. Selon la tradition des Bön-Pos, cela se passait en 1196 av.JC... mais cette date semble trop ancienne pour être vraiment plausible
On remarquera qu'encore à notre époque le prénom "Issa" est en usage au Thibet. C'est peut-être un hasard mais il ressemble au nom de Jésus tel qu'il est souvent prononcé par les musulmans en Asie.