DOSSIER HISTOIRE :



Le déclin de l'astrologie occidentale :                                                

 



L'astrologie solaire occidentale est née en Mésopotamie vers 2500 av.Jc.
Jusqu'en 409 av.Jc. l'observation des astres ne servait qu'à prédire l'avenir des pays et des rois, pas encore des simples particuliers.

A la suite des guerres médiques, les grecs commenceront à prendre connaissance de l'astrologie mésopotamienne. Il faudra cependant attendre la constitution de l'empire d'Alexandre pour que l'astrologue chaldéen Bérose (344 / 260 av.Jc.) vienne en Grèce pour enseigner tous ses secrets.
Ensuite, l'astrologie rationalisée par les Grecs pénètrera chez les Romains puis en Inde.

Aprés la chute de l'empire romain, l'astrologie codifiée par Ptolémée (110-180 ap.Jc.) déclinera en Occident. Plus tard, elle sera reprise par les Arabes et ceux-ci la développeront pendant plusieurs siècles. Elle sera ensuite réintroduite en Europe grace aux traductions des livres arabes effectuées en Espagne par Jean de Tolède entre 1135 et 1153.

Il semble cependant que le zodiaque des Arabes et des Occidentaux soit déformé par rapport à ce qu'il était dans l'antiquité. En effet il existe actuellement sous deux formes différentes, toutes deux issues de l'antique astrologie chaldéenne améliorée par les grecs ...

- Il y a le zodiaque "tropical" :
Utilisé actuellement en occident, il est basé sur le cycle des saisons. Ainsi le Bélier commence avec l'équinoxe de printemps, le Cancer avec le solstice d'été, la Balance avec l'équinoxe d'automne et le Capricorne avec le solstice d'hiver.

- Et il y a le zodiaque "sidéral" :
Utilisé actuellement en Inde, il est basé sur les étoiles. Celles-ci se déplacant lentement par rapport aux solstice et aux équinoxes, les deux zodiaques se trouvent actuellement décalés de presque un signe. Ce décalage progressif porte le nom de "précession des équinoxes" et suit un cycle complet d'environs 25000 ans.

Lequel de ces deux zodiaque est le bon ?
Lequel respecte d'ancien zodiaque tel qu'il avait été inventé au début, en Mésopotamie ?
Pour le savoir, il faut examiner le phénomène de "déclinaison des équinoxes" qui est la cause du décalage des deux formes de zodiaque.

Dans l'astrologie tropicale, le point vernal (déterminant l'équinoxe de printemps) est fixe : il détermine à la fois le début du printemps et l'entrée dans le signe de Bélier, immuablement.
Par contre dans l'astrologie sidérale, ce point vernal se déplace lentement à reculon dans le zodiaque.
... Hors ce recul existait également dans l'astrologie antique, ainsi que le démontrent les textes anciens.
Cela démontre donc que les astrologues antiques utilisaient le zodiaque sidéral comme les Hindous actuels, et non comme les Occidentaux actuels !

Il faut cependant savoir qu'il existe trois systèmes principaux pour calculer le zodiaque sidéral :
Le système "SVP / Aldébaran" fait coincider l'étoile Aldébaran avec le 15ème degré du Taureau et l'étoile Spica avec le 29ème degré de la Vierge (ce qui fait actuellement un décalage de 22° avec le zodiaque tropical).
Le système "Spica" fait coincider l'étoile Spica avec le 30ème degré de la Vierge et l'étoile Aldébaran avec le 16ème degré du Taureau (ce qui fait pour notre époque un décalage de 23° avec le zodiaque tropical).
Le système "Alrisha" fait coincider l'étoile Alrisha avec le 8ème degré du Bélier, l'étoile Spica étant au 2ème degré de la Balance, et Aldébaran au 18ème degré du Taureau (ce qui fait actuellement un décalage de 25° avec le zodiaque tropical).
La différence entre ces différents systèmes de zodiaques sidéraux n'exède en tout pas quelques degrés.

Voici comment le point vernal s'est progressivement décalé, tels que le démontrent les anciens textes :

Vers 1100 -700 av.jc, la tablette mésopotamienne MUL-APIN placait le point vernal vers le milieu du Bélier (en Système Aldébaran).

Vers 548-432 av Jc, l'astrologue Cleostratos de Tenedos (548-432 av Jc), l'introducteur du zodiaque babylonien en Grèce, voyait le point vernal au 12ème ou 8ème degré du Bélier.

En 508 av.Jc. l'astrologue babylonien Naburiannu (560-480 av Jc) voyait le point vernal au 10ème degrés du Bélier (en Système Aldébaran).

Au 5ème siècle av.Jc, Méton le voyait au 8ème degré du Bélier (selon Pline et Columelle). Idem pour Euctémon en 432 av.JC.

Vers 375 av Jc, Eudoxe de Cnides  (408-355 av Jc) se basait encore sur les vieux textes babyloniens, placant le point vernal au milieu du Bélier (selon Hipparque) et au 8ème degré du Bélier (selon Columelle).

En 337 av.Jc. l'astrologue babylonien Kidinnu voyait le point vernal au 8ème degrés du Bélier.

Vers 294-283 av Jc Timocharis voyait l'étoile Spica à 172° du point vernal. C'est à dire que ce dernier était au 8ème degrés du Bélier en Système Spica et au 7ème degré du Bélier en Système Aldébaran.

Au 3ème siècle av.Jc, Manéthon placait le point vernal au 8ème degré du Bélier.

Un horoscope chaldéen daté de 200 av.JC placait le point vernal à 9° du Bélier en Système Alrisha, c'est à dire à 6° du Bélier en Système Aldébaran.

Vers 130 av.Jc. l'astronome grec Hipparque (190-120 av jc) voyait l'étoile Spica à 174° du point vernal. C'est à dire que ce dernier était au 6ème degrés du Bélier en Système Spica et au 5ème degré du Bélier en Système Aldébaran. Hipparque sera le premier à calculer le déplacement régulier du point vernal dans le temps (Il proposera aussi d'employer ce point comme début du zodiaque ... ce qui aurait fondé un zodiaque tropical).

Vers 120 av.Jc, les calculs montrent que les astrologues chaldéens placaient le point vernal en moyenne vers 4°3' du Bélier. Cependant une tablette datée de 103 av.Jc le placait encore à 8° du Bélier.

Au 1er siècle av.Jc, Vitruve et Pline l'ancien placaient encore le point vernal vers 7° ou 8° du Bélier.

Au 1er siècle av.Jc, Cleomède utilisait le Système Aldébaran (Aldébaran à 15° du Taureau) et il affirmait que Posidonios avait fait de même. Cela placait le point vernal au 5ème degré du Bélier.

Un horoscope chaldéen daté de 69 av.JC placait le point vernal à 7° du Bélier en Système Alrisha, c'est à dire à 4° du Bélier en Système Aldébaran.

Manilius (48 av.Jc - 20 ap.Jc) disait que les astrologues placaient le point vernal à 1°, 8° ou 12° du Bélier. Probablement selon l'âge des livres sur lesquels ils se basaient.

Le papyrus 1 de Michigan, daté du 1er siècle ap.Jc, placait encore le point vernal à 8° du Bélier.

Vers 60 ap.Jc, Lucius Columelle disait qu'Eudoxe et Méton, jadis, placaient le point vernal à 8° du Bélier ... et qu'il voulait continuer à faire de même. Il refusait de le placer à 0° du Bélier comme le proposait Hipparque.

Un horoscope chaldéen daté de 76 ap.JC placait le point vernal à 5° du Bélier en Système Alrisha, c'est à dire à 2° du Bélier en Système Aldébaran.

Un horoscope chaldéen d'Antioche, daté de 114 ap.JC, placait le point vernal à 5° du Bélier en Système Alrisha, c'est à dire à 2° du Bélier en Système Aldébaran et 3° du Bélier en Système Spica..

L'astrologue romain Ptolémée (110-180 ap.Jc), dans l'Almageste, voyait Aldébaran à 42°40' et Spica à 176°40' du point vernal. Cela correspont à un point vernal situé à 2°20' du Bélier en Système Aldébaran et à 3°20' du Bélier en Système Spica.

Vettius Valens (120-175 ap.Jc) placait l'amas des Pléiades à 6° du Taureau, ce qui correspondait à un point vernal à 1° du Bélier dans un Système Spica et à 0° du Bélier en système Aldébaran. Il parlait de la distance entre le point vernal et le début du Bélier, ce qui prouve bien que, pour lui, ils ne se trouvaient pas au même endroit.

Au 3ème siècle ap.Jc, Achille Tatius disait que les astrologues placaient le point vernal à 8°, 12° ou 15° du Bélier. Selon l'âge des livres qu'ils utilisaient, probablement.

Vers 238 ap.Jc, Censorinus le placait encore à 8° du bélier.

Vers 260 ap.Jc, Aratus voyait le point vernal vers 0° du bélier.

Vers 379 ap.Jc, le livre anonyme "Traité sur les étoiles fixes" placait Aldébaran à 15° du Taureau et Antarès à 15° du Scorpion. Il se basait donc sur le système Aldébaran et voyait le point vernal à 28° des Poissons.

Vers 412 ap.Jc, un horoscope de Marinus de Samarie (vers 450-500 ap.Jc) placait le point vernal vers 27°30' des Poissons en Système Spica.

Vers 414 ap.Jc, Hephaistion de Thèbes placait l'étoile Régulus à 5° du Lion, Aldébaran à 15° du Taureau et Spica à 29° de la Vierge. Il utilisait donc un système Aldébaran. Et il voyait le point vernal à 28° des Poissons.

Vers 479 ap.Jc. un horoscope de Palchus de Smyrne placait le point vernal vers 27°30' des Poissons en Système Spica.

Vers 497 ap.Jc. un horoscope d'Eutocius d'Ashkalon (465-534 ap.Jc) placait le point vernal vers 27° des Poissons en Système Spica.

Vers 575 ap.Jc, en Inde, Varaha Mihira (505-587 ap.Jc) placait l'étoile Régulus à 6° du Lion, ce qui correspond à un Système Spica.

Vers 620 ap.Jc, Rhétorius placait Aldébaran à 16°20' du Taureau et Spica à 0°20' de la Balance, ce qui est proche d'un Système Spica. Et le point vernal était vers 27° des Poissons.

En 622 ou 624 Stéphanos d'Alexandrie voyait le point vernal à 22° des Poissons.

Vers 791-794, Masha'Allah, à Bagdad, utilisait encore le zodiaque sidéral pour ses horoscopes.

... Mais ensuite, vers 827 ap.JC, l'astrologue arabe Albumasar (787-886 ap.Jc) cessera d'observer le ciel et fixera le point vernal à 0° du Bélier en se basant sur un usage venu de Perse (En effet, depuis au moins 398 ap.Jc, les Perses Sassanides utilisaient un zodiaque tropical basé sur le point vernal).
... Depuis, les astrologues Occidentaux ont peu à peu adopté ce système répendu par les astrologues arabes.

Pourtant les astrologues occidentaux prétendent que, dans quelques siècles, le point vernal entrera dans le Verseau (c'est ce que certains appellent l'"entrée dans l'ère du Verseau"). Cela ne peut pourtant avoir de sens que si le point vernal est mobile par rapport au zodiaque.

Et les observations anciennes que nous venons de lister montrent bien que, pour les anciens, le point vernal ne coïncidait pas immuablement avec le début du Bélier (0° du Bélier) mais qu'il se déplacait. Ils utilisaient donc bien un zodiaque sidéral et non pas un zodiaque tropical.

D'ailleurs le papyrus Rylands N°27, qui date de 250 ap.JC, contient des éphémérides de la Lune ... et celles-ci sont clairement calculées sur un zodiaque sidéral et non tropical.

Et à Alexandrie on a retrouvé une carte du zodiaque datant de 397 ap.Jc : elle est clairement de type sidéral également puisqu'elle placait l'étoile Régulus à 5° du Lion.

Les 12 signes qu'utilisaient les anciens correspondaient donc à des constellations et n'avaient aucun rapport avec les saisons comme dans l'astrologie occidentale actuelle.
Donc, selon l'optique des anciens inventeurs de l'astrologie, notre zodiaque actuel est faux ! Ainsi, à notre époque, pour connaitre notre véritable signe de naissance il faut reculer notre date natale d'environ 23 jours.

On constate donc, pour conclure, que plus personne (à part les astrologues hindous) n'utilise actuellement l'astrologie des origines mais seulement un système trés déformé.

Pourtant les astrologues occidentaux continuent d'appliquer machinalement leurs méthodes en s'imaginant que celles-ci sont traditionnelles et n'ont jamais changé depuis leur création. Lorsque les astronomes se moquent d'eux en expliquant que, à cause du mouvement de précession des équinoxes, leur zodique ne correspond plus aux vraies constellations, les astrologues le prennent de haut. Ils affirment alors, en invoquant les livres de Ptolémée, que l'astrologie s'est toujours basé sur le cycle des saisons et non sur la position des étoiles ... ce que démentent pourtant les livres de Ptolémée puisqu'ils décrivent en détail l'influence de nombreuses étoiles.

Mais remettre leur pratique en question serait trop dur pour les astrologues : cela voudrait dire que, depuis au moins 1200 ans, ils ne savent même plus appliquer correctement les bases mêmes de leur "science".

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