Bulles
et bandes dessinées :
Depuis quand existent les bandes dessinées
?
Depuis quand existent les "bulles" de bandes dessinées
?
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les bulles
et les bandes dessinées ont eu une longue histoire
indépendante avant de se rejoindre.
Les débuts de l'art séquentiel
:
Les plus anciens ancètres des planches
de bandes dessinées peuvent être trouvés
dans les anciennes bibles du moyen-âge. Certaines de
leurs pages, en effet, étaient ornées d'une
suite d'images représentant, dans l'ordre, les différentes
séquences d'une action : La création du monde
en six jours par exemple.
> Cliquez pour voir
quelques exemples du IX au XIII ème siècle.
> Cliquez pour
voir quelques exemples des XIV et XV èmes siècles.
Ces dessins ne pouvaient toutefois pas être considérés
comme de vraies bandes dessinées car ils ne faisaient
qu'illustrer le texte placé dans la page d'à-coté.
Il existait aussi d'autres séquences
d'images se rapportant à des sujets parfois plus profanes
et incorporant quelques lignes écrites indépendantes
des pages de texte.
> Cliquez pour voir
quelques exemples du X au XIII ème siècle.
> Cliquez pour
voir quelques exemples du XIV au XVIII ème siècle.
La aussi on est assez loin des vraies bandes dessinées
car ces dessins ne représentent souvent que quelques
épisodes isolés de l'histoire racontée.
Ils ne s'enchainent pas d'une manière dynamique mais
se contentent d'illuster quelques passages-clés de
l'action. Le texte peut donc trés bien être lu
et compris en se passant d'eux.
Grace à l'invention de l'imprimerie, ces textes illustrés
deviendront plus répendus. Peu à peu,
certaines des séquences seront constituées d'images
mieux enchainées ... mais le texte les accompagnant
reste encore trop descriptif et redondant.
> Voir une série
dessinée par john Nixon en 1792.
> Voir une série
dessinée par Richard Newton (1777-1798) en 1793.
Certaines séries de dessins seront
également utilisées pour reproduire des pièces
de théatre.
Par exemple, aux Pays-bas, la pièce "Urbanue en
Isabel" vers 1750.
> Voir la planche ici
>
Voir ici une autre édition datant de 1805 (sur
le site "www.thuisinbrabant.nl").
>
Voir ici une autre édition datant de 1822 (sur
le site "www.geheugenvannederland.nl").
>
Voir ici encore une autre édition (sur le site
"picasaweb.google.com").
Une autre pièce théatrale a également
été représentée ainsi : "Leonardo
und Blandine", en Allemagne en 1783.
> Voir une planche ici.
> Voir la pièce complète (sur le site
"Andy's Early Comics Archive").
Ici les illustrations suivent l'action pas à pas, probablement
pour montrer comment se décompose la pièce,
en soulignant les différentes postures et jeux scéniques
des acteurs. Le résultat en est que l'on se trouve
là trés proche d'une véritable bande
dessinée.
Cependant la majorité des productions resteront dans
un style encore trés illustratif ("histoires en
images") pour une bonne partie du XIXème siècle;
La production des "images d'Epinal" (dés
1796) et les progrés de l'imprimerie en augmenteront
cependant la diffusion.
>
Voir ici un exemple d'image d'Epinal.
>
Voir ici une page dessinée par william Elmes en 1812.
>
Voir ici l'histoire "The little woman" publiée
vers 1820 - 1830 (sur le site "Early Comics Archive").
>
Voir ici l'histoire "The little woman" publiée
vers 1820 - 1830 (sur le site "Archive.org").
>
Télécharger l'histoire "The little woman"
(sur le site "Project Gutenberg").
La littérature en estampes :
C'est au suisse francophone Rodolphe Töpffer
(1799 - 1846) que les historiens européens attibuent
la paternité des premières vraies bandes dessinées.
C'est ce dernier en effet qui a inventé, en 1827, ce
qu'il appelait "la littérature en estampes";
celle-ci se présentait sous la forme d'images reliées
dynamiquement, avec un texte placé dessous.
Töpffer était d'ailleurs
bien conscient d'avoir créé la un art nouveau,
et il décrivait celui-ci ainsi dans un de ses livres
:
"Ce petit livre est d’une nature mixte. Il se compose
de dessins autographiés au trait. Chacun des dessins
est accompagné d'une ou deux lignes de texte. Les dessins,
sans le texte, n’auraient qu’une signification
obscure ; le texte, sans les dessins, ne signifierait rien.
Le tout ensemble forme une sorte de roman d’autant plus
original qu’il ne ressemble pas mieux à un roman
qu’à autre chose."
En 1845, il écrivit un "Essai de Physiognomonie"
où il expliquait comment faire ressortir le caractère
des personnages que l'on dessine. Il
y donne aussi une définition de sa "littérature
en estampe" :
"L'on peut écrire des histoires avec des chapitres,
des lignes, des mots : c'est de la littérature proprement
dite. L'on peut écrire des histoires, avec des successions
de scènes représentées graphiquement
: c'est de la littérature en estampes."
C'est Goethe lui-même qui l'encouragea à publier
ses oeuvres et à les faire connaitre. Enthousiaste,
il écrivait ceci, en 1831, à propos des histoires
de Töpffer :
"C'est vraiment trop drôle ! C'est étincelant
de verve et d'esprit ! Quelques-unes de ces pages sont incomparables.
S'il choisissait, à l'avenir, un sujet un peu moins
frivole et devenait encore plus concis, il ferait des choses
qui dépasseraient l'imagination."
Les histoires créées par Tôpffer
sont les suivantes :
- Histoire de Monsieur Vieuxbois en 1827 (publié en
1839). >
Voir les croquis.
> Voir la BD.
- Histoire de Monsieur Crépin en 1827 (édité
en 1837).
- Histoire du docteur Festus en 1829 (publié en 1840).
- Histoire de Monsieur Trictrac en 1830 (publié en
1937).
- Histoire de Monsieur Cryptogame en 1830 (publié en
1846). >
Voir la BD.
- Histoire de Monsieur Jabot en 1831 (édité
en 1833).
- Histoire de Monsieur Pencil en 1831 (édité
en 1840).
- Histoire de Monsieur Albert en 1844 (édité
en 1845). >
Télécharger la BD.
Les oeuvres de Tôpffer seront trés vite publiées
dans toute l'Europe (et aux USA en 1947), inspirant des émules
un peu partout.
Trés vite il sera imité par le dessinateur francais
Cham (Amédé de Noé 1818-1879).
Ce dernier publiera les histoires suivantes :
- Monsieur Lajaunisse (1839)
- Monsieur Mélasse (1839)
- Histoire de Monsieur Jobard (1840)
- Deux vieilles filles vaccinées à marier (1840)
- Histoire de Monsieur Vertpré et de sa ménagère
(1840), ...
- Etc...
Puis le belge Richard de Querelles publiera
"Le Déluge à Bruxelles" en 1843.
Le français Gustave Doré publiera "Les
Travaux d'Hercule" en 1847.
Nadar publiera "La Vie publique et privée de Monsieur
Réac" en 1848.
En Allemagne, en 1865, Wilhelm Busch (1832-1908) publiera
"Max und Moritz" dans le journal "Fliegende
Blätter" Cette oeuvre, plus tournée vers
les enfants, aura un grand succés.
>
Voir la BD sur le site "Department of Foreign Languages"
>
Voir la BD sur le site "J A D U - Internetworld"
>
Télécharger la bande dessinée.
En France il y aura aussi le dessinateur Christophe
(Georges Colomb, 1856 - 1945) qui créera plusieurs
histoires célèbre dans la revue "Le Petit
Français illustré" ::
- La famille Fenouillard (1889 - 1893) >
Voir.
> Télécharger sur le site "Gallica"
- Les facéties du sapeur Camember (1890 - 1896)
> Voir sur le site
de Pierre Aulas.
- L'idée fixe du savant Cosinus (1893 - 1899)
>
Voir sur le site de Pierre Aulas.
- Les Malices de Plick et Plock (1893 - 1904)
> Voir sur le site de Pierre Aulas.
Cependant, à la fin du XIXème
siècle en Europe, l'art de la bande dessinée
commencait à stagner. Les textes prenaient de plus
en plus d'importance par rapport aux images et le dynamisme
créé par Töpffer se perdait.
Ce qu'il manquait à cette "littérature
en estampes" pour devenir de la vraie bande dessinée
moderne (des "comics") c'était les bulles.
Pourtant celles-ci étaient déja connues à
l'époque, mais on ne les employait pas dans les bandes
dessinées. Nous allons voir maintenant leur origine,
des début jusqu'à l'époque où
elles intégreront les bandes dessinées ...
Les "Phylactères",
ancêtres des bulles :
Le mot "phylactères" signifie
'talisman protecteur" et désignait à l'origine
les "téffilims", bandes de parchemins portant
des passages de la Bible que les Juifs employaient comme amulettes.
Par dérivation, ce mot a ensuite désigné
les longues bandes ondulantes servant de support aux textes
dans les dessins des manuscrits (depuis l'époque de
l'Empire Carolingien au IXème siècle)..
> Cliquez pour
voir quelques exemples du XII au XVème siècle.
> Cliquez pour
voir quelques exemples du XVI au XVIII ème siècle.
Ils avaient différentes fonctions : Porter le titre
des 'images, apporter des informations sur les personnages,
ou transcrire les paroles qu'ils prononcaient. Ces phylactères
pouvaient aussi bien sortir de la bouches de ces personnages
que les toucher ou être tenus dans leurs mains.
On remarquera que les phylactères
n'étaient pas utilisés dans les séquences
de dessins mais seulement dans les illustrations en une seule
image.
Il existe cependant des exceptions comme, par exemple, un
imprimé de 1682 dénoncant (calomnieusement)
un "complot papiste".
>
Cliquez pour voir une partie de ce document.
>
Cliquez pour voir ce document en entier (sur
le site "British printed images to 1700").
Une autre exception est un curieux document créé
en 1784 par Thomas Rowlandson (1756–1827).
>
Cliquez ici pour voir ce document.
Cependant on ne peut pas parler ici de bandes dessinées
à bulles car les dessins ne font qu'illustrer le texte
au lieu de suivre l'histoire de manière dynamique.
Les phylactères n'étaient pas
la seule méthode pour transcrire las paroles des personnages
dans les dessins. On pouvait également écrire
les paroles directement devant leur bouche.
> Cliquez pour
voir quelques exemples des XIV au XVII ème siècle.
Les "Labels", premières
bulles :
Le plus ancien dessin où
les phylactères étaient remplacés par
de vraie bulles a été retrouvé à
Zutphen aux Pays-bas, dans une lettre écrite par le
conte de Meurs en 1493. Mais il s'agit la d'un document isolé.
>
Cliquez ici pour voir ce document.
Plusieurs images sont utilisées mais ce n'est pas pour
ca qu'on doit considérer ce document comme une vraie
bande dessinée ... ce n'est, la encore, que du texte
illustré.
C'est surtout à partir du milieu du XVIII ème
siècle, en Angleterre, que les "bulles" sont
employées de manière massive dans les dessins
de satires politiques.
Idem aux USA, au Canada ainsi qu'au Québec (qui vient
alors de tomber sous la domination anglaise). Aux USA ces
"bulles" sont appelées "Labels".
> Cliquez pour
voir quelques exemples de 1749 à 1770.
> Cliquez pour
voir quelques exemples de 1775 à 1813.
> Cliquez pour
voir quelques exemples de 1813 à 1850.
> Cliquez pour
voir quelques exemples de 1852 à 1861.
A la même époquen, cependant,
la France continue d'éditer des images satiriques sans
bulles, avec la légende placée sous le dessin.
>
Cliquez pour voir quelques exemples d'avant 1815.
Aprés 1815 et la chute de l'empire, cependant, la France
adoptera également les bulles / labels.
> Cliquez pour
voir quelques exemples d'aprés 1815.
La Suisse utilise également les bulles, ainsi que le
montre ce dessin humoristique de Tôpffer ...
->
Cliquez ici pour voir ce document de 1827.
Cependant on remarquera qu'il ne les emploit pas dans ses
"littératures en estampes". Nulle part en
Europe, d'ailleurs, on n'a l'idée d'employer ces bulles
dans les bandes dessinées.
Ensuite, dans la 2ème partie du 19ème
siècle, les bulles cesseront d'être à
la mode en Europe, les dessins humoristiques se contentant
d'une simple légende placée en-dessous pour
indiquer les dialogues.
> Voir ici un exemple
de dessin du Charivari en 1835 (France).
> Voir ici un exemple
d'un dessin de Daumier en 1844 (France).
> Voir ici un exemple
de dessins de 1872 à 1892, en France.
> Voir ici des
exemples de dessins anglais de 1865 à 1880.
Entre 1840 et 1890, les bulles ne sont plus
employées en Europe que dans les rébus.
>
Voir ici un exemple.
En France, on remarquera cependant la présence de trois
bulles vers la fin de la bande dessinée "Cosinus"
(1893-1899) de Christoffe ... mais ce n'est la qu'un élément
isolé et exceptionnel qu'on ne retrouve nulle part
ailleurs dans la centaine de dessins que cette histoire comporte.
> Cliquez ici pour
voir ce document.
En Amérique du nord, cependant, les
bulles / labels continuent d'être employées...
>
Voir ici des exemples de dessins à bulles de 1838 à
1848 (USA).
> Voir ici des
exemples de dessins canadiens à bulles de 1873 et 1883.
> Voir ici des
exemples de dessins à bulles de 1897 à 1907
(USA).
Les bulles du Yellow Kid" :
C'est au dessinateur américain Richard
Felton Outcault (1863-1928), ancien illustrateur de Thomas
Edison, qu'on attibue le premier personnage récurrent
de la bande dessinée.
Le 2 juin 1894, Outcault créa la série
"Hogan’s Alley" dans "Truth Magazine".
Il ne s'agissait pas d'une vraie bande dessinée mais
de grands dessins humoristiques en noir et blanc, sans bulles,
représentant les facéties d'une bande d'enfants
dans un quartier imaginaire de New York. L'un de ces enfants
était chauve et portait une grande chemise.
Le 17 février 1895, Outcault quitta "Truth Magazine"
et alla dessiner sa série "Hogan’s Alley"
dans le sopplément du dimanche (en couleur) du journal
"New York World".
Le petit garcon chauve était toujours la et sa chemise
fut teinte en bleu ... puis en jaune. C'est pourquoi il fut
appelé désormais le "yellow Kid" (son
vrai nom étain Mickey Dugan). Il devint rapidement
le personnage principal de la série.
>
Voir sur lle site "Cartoons.osu.edu".
Le 15 mars 1896 Outcault commenca à faire parler son
personnage. Les parole n'étaient cependant pas écrites
dans des bulles mais directemennt sur sa grande chemise jaune.
Ce procédé nouveau et original ne fera cependant
pas école.
>
Cliquez ici pour voir ce document
Le 23 Aout 1896, quelques bulles firent leur apparition pour
faire parler des personnages secondaires. On ne pouvait toutefois
pas parler là d'une bande dessinée à
bulles puisqu'il s'agissait toujours d'une illustration en
une seule image.
>
Cliquez ici pour voir ce document
Le 4 Octobre 1896, Outcault quitta le "New York World"
pour rejoindre le "New York Journal" le 18 octobre.
Il y reprit sa série sous un nouveau nom, "McFadden’s
Row of Flats",... et toujours avec le Yellow Kid,.
Le 25 Octobre 1896, Outcault dessina pour la première
fois une vraie bande dessinée de cinq cases avec son
personnage... en le faisant parler dans une bulle. Les historiens
américains estiment que cette planche représente
la première bande dessinée à bulle de
l'histoire.
> Cliquez ici pour voir
ce document.
Cependant cet essai resta isolé. Seule une autre planche
datée du18 décembre 1896 utilise également
des bulles ... mais en parallèle avec un texte placé
sous chaque case.
> Cliquez ici pour voir
ce document.
Et une autre planche datée du 3 janvier 1897 emploit
des lignes de textes placées devant la bouche des personnages.
> Cliquez ici pour voir
ce document.
Les autres bandes dessinées du Yellow Kid, qui dureront
jusqu'au 23 janvier 1898, renonceront à tout emploi
de bulles et se contenteront des textes dessinés sur
sa chemise
> Cliquer ici pour voir
un exemple daté du 30 Octobre 1897.
Cette utilisation de bulles dans une bande dessinée
par Outcault doit donc être considérée
seulement comme un essai sans lendemain.
A noter qu'on a retrouvé une bande
dessinée à bulles encore plus ancienne, créée
par James A. Shepherd en 1891 .. mais la aussi il s'agissait
d'un essai sans suite.
> Cliquez ici pour voir
le document.
On connait aussi une planche datant de
1855, originaire des USA, qui porte à la fois quelques
bulles et des légendes sous les images. La aussi on a
affaire à un essai isolé.
>
Cliquez ici pour voir le document.
Les premiers comics :
En fait ,la première vraie bande dessinée
utilisant des bulles de manière systématique
(ainsi que des personnages récurents) n'apparait que
le 12 décembre 1897 dans le "American Humorist",
supplément hebdomadaire du "New York Journal".
Il s'agit des "Katzenjammer kids" (les "Enfants
Gueules-de-bois"), une série qui s'inspiratit
visiblement du"Max und Moritz" de Wilheim Busch.
Son créateur était Rudolph Dirks (1877-1968),
un dessinateur d'origine allemande.
Au début, les textes étaient encore placés
sous les images, à l'ancienne mode, et c'est seulement
à partir de Juillet-Aout 1899.que les bulles seront
utilisées.
>
Voir sur le site "Itomi et les mangeurs d'images".
>
Voir sur le site "Barnacle Press".
Cette bande dessinée est la plus ancienne existant
dans le monde puisqu'elle continue à être publiée
à notre époque. En france elle est connue actuellement
sous le nom de "Pim, Pam, Poum".
La 2ème bande dessinée a utiliser régulièrement
des bulles fut "Happy Hooligan" (du 11 Mars 1900
au 14 Aout 1932) dans le "New York Journal". C'était
une création du dessinateur Frederick Burr Opper (1857
- 1937). On notera que le personnage de Happy Hooligan a probablement
influencé le personnage de Charlot au cinéma.
>
Voir sur le site "Barnacle Press".
Toujours pour le même journal, Frederick Burr Opper
dessina deux autre bandes dessinées à bulles
:
- Alphonse et Gaston (22 Septembre 1901 ...)
- And Her Name Was Maud (24 Juin 1904...)
>
Voir sur le site "Cartoons".
Quand à Richard Felton Outcault, aprés
le Yellow Kid, il dessina la série "Pore
Li'l Mose" du 2 Décembre 1900 au 24 Aout 1902
dans le "New York Herald". C'était une sorte
de texte illustré, comportant parfois quelques bulles.
>
Voir sur le site "Mastodon Studio".
Ensuite, pour le même journal, il dessina la série
"Buster Brown" du 4 Mai1902 au 15 août 1920..C'était,
cette fois, une vraie bande dessinée moderne avec des
bulles.
>
Voir sur le site "Barnacle Press".
En 1903 apparut une des bandes dessinées
les plus originales jamais inventée : "Upside-downs
of little lady Lovekins and old man Muffaroo", dessinée
par Gustave Verbeck (1867-1937) pour le "New York Herald".
Les pages y sont faite à l'ancienne mode, avec du texte
sans bulles ... mais chacune se lit aussi bien à l'endroit
qu'à l'envers ! Cette BD existera du 11 Octobre1903
jusqu'au 15 Janvier 1905.
>
Voir sur le site "Amazing Art".
>
Voir sur le site "PlanetPerplex".
> Voir sur le site "Barnacle
Press".
>
Télécharger des plances de la BD.
Une autre bande dessinée incontournable
fut "Little Nemo in Slumberland" créée
par Winsor McCay (1867 - 1834) et qui est parue du 15 Octobre
1905 au 26 Juillet 1914 dans le "New York Herald"
puis dans le "New York American". Au début,
les bulles y étaient accompagnées d'un petit
texte sous chaque case ... puis les bulles furent utilisées
seules à partir du 11 Mars 1906...
>
Voir sur le site "Wikipedia"
>
Voir sur le site "BDPIF".
A la même époque,
en Europe, les bandes dessinées continuaient d'être
de la "littérature en estampes" à
l'ancienne mode. Les plus notables furent "Bécassine",
créée par Joseph Pinchon (1871 - 1953) dans
le "Semaine de Suzette" le 2 Février 1905
et les "Pieds Nickelés", créés
par Louis Forton (1879 - 1934) dans le journal l’Épatant.
le 4 Juin 1908.
La première bande dessinée francaise
a utiliser des bulles comme dans les comics américains
sera "Sam et Sap" créée par Rose Candide
(Edmond Tapissier, 1861 -1943) dans le journal "Saint-Nicolas"
en 1908. Mais cette utilisation restera un fait ponctuel et
isolé.
Les "Pieds Nickelés" commenceront cependant
à incorporer des bulles dans leurs histoires, mais
petit à petit et parallèlement aux textes placés
sous les images.
>
Voir ici une planche des Pieds Nickelés.
En 1923, l'hebdomadaire "'Excelsior Dimanche" commence
à publer des BD américaines (à bulles)
en France. Il deviendra le "Dimanche illustré"en
1924. Sous son influence, Bécassine commencera à
employer quelques bulles à partir de cette même
année.
La première bande dessinée francaise à
vraiment populariser l'usage des bulles sera "Zig et
Puce",
créée par Alain Saint-Ogan (1895 -1974) dans
ce même "Dimanche illustré" le 3 mai
1925.
Le style de cette BD inspirera peu aprés le dessinateur
belge Hergé pour créer le personnage de "Tintin"
en 1929.
>
Cliquer ici pour voir les documents sur le site "Collections.citebd.org"
Aux USA, lors de la grande crise économique de 29-33,
la bande dessinée humoristique pour enfants continue
avec le personnage de Mickey Mouse par Walt Disney (en dessins
animés à partir de 1928, en BD à partir
de 1930) mais elle commence à reculer devant une arrivée
massive d'histoires d'aventures réalistes et de science-fiction
(Tarzan et Buck Rogers en 1929, puis Dick Tracy en 1931, Flash
Gordon en 1933, Mandrake en 1934, etc...), initiant ainsi
l'âge des BD américaines "classiques".
En 1934 le "Journal de Mickey" arrive en France
et y lance la mode de ces BD américaines classiques.
Dans les années suivantes, de nombreux autres journaux
apparaitront, spécialisés dans les BD d'outre-Atlantique
(et italiennes), initiant ce que certains appelleront "l'âge
d'or de la bande dessinée" en Europe. Celui-ci
sera cependant brutalement arrété vers 1941
par la 2ème guerre mondiale.
L'adoption des bulles dans les BD francaises centinuera à
progresser lentement. Ainsi il faudra attendre le nouveau
dessinateur Pellos, en 1948, pour que les Pieds Nickelés
soient enfin totalement débarassés des textes
en dessous des cases.
Vers 1938-1939, aux USA, commencera ce que certains appellent
l'"âge d'or" de la BD américaine. Celui-ci
est caractérisé par la prédominance des
super-héros (Superman en 1938, Batman en 1939, Wonder
Woman, Flash, Green Lantern, Captain America, etc...) et durera
jusqu'à la fin des années 40.
Vers la même époque, dans l'Europe de l'aprés-guerre,
apparait l'"école franco-belge" de bandes
dessinées. Au début celle-ci voyait la prédominance
des dessinateurs belges et elle se divisait en deux branches
:
- L'école de Marcinelle (ou de Charleroi) fondée
par Franquin (1924-1997), avec le journal Spirou (1938),et
utilisant le style "gros nez". Il en sortira les
personnages de Spirou (1938), Tif et Tondu (1938), Lucky Luke
(1947), Gaston Lagaffe (1957), les Schtroumpfs (1958), Benoît
Brisefer (1960), Natacha (1969), Isabelle, Marc Dacier, Johan
et Pirlouit, le Vieux Nick, Boule et Bill, le Scrameustache,
les Tuniques bleues, etc...
- L'école de Bruxelles fondée
par Hergé (1907-1983), avec le journal Tintin (1946),
et utilisant le style "ligne claire". Il en sortira
les personnages de Tintin et Milou (1929), Blake et Mortimer
(1946), Alix (1948), Michel Vaillant, Ric Hochet, Cubitus,
Dany, Aria, etc... (Cette école, plus réaliste
et moins humoristique que la première, dérivait
graphiquement du style de "Zig et Puce" d'Alain
Saint-Ogan).
Par la suite, la prédominance passera peu à
peu à la France, grace à une nouvelle école
fondée par René Goscinny, Albert Uderzo et Jean-Michel
Charlier avec le journal "Pilote" en 1959. Au début
celle-ci reste dans le style de l'école de Marcinelle,
avec les personnages d'Astérix (1959), Achille Talon
(1963), etc ..., avant de devenir plus adulte et fantastique
aprés Mai 68. En sortiront les personnages de Lone
Sloane, Philémon, Valérian, le concombre masqué,
etc... Par la suite les revues l'"Echo des savanes"
(1973) et "Métal hurlant" (1975) iront encore
plus loin dans l'aspect adulte et fantastique, en imitant
les BD undergrounds des USA (1967-1974). "Pilote"
disparaitra cependant en 1986 et "Métal Hurlant"
en 1987.
Puis viendra l'époque des mangas, bandes dessinées
japonaises inventées en 1947 par Tezuka Osamu (1928-1989).
C'est en 1978, dans la revue "Le cri qui tue", que
fut publié le premier manga en France...,
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